San Francisco 49ers – Green Bay Packers : 37 – 20

31-2

Rahemm Mostert (RB) triomphant

Eh bien ! L’espérance était mesurée mais tout de même… Si la performance de l’attaque a été moins abyssale qu’en semaine 12, la performance de la défense laisse un goût amer sur la physionomie de la défaite car la victoire des 49ers a été d’une simplicité inouïe : courir, courir et courir.

SAN FRANCISCO : LA MARCHE EN AVANT

J’y ai cru le temps d’un drive, le premier de l’attaque Niners. Appliquant une tactique attendue axée prioritairement sur la course, ils se faisaient stopper sur une 3ème et 1 où Kenny Clark (DT) prit Coleman (RB) aux jambes avant que celui-ci ne s’empale sur Za’darius Smith (OLB). En fait, c’est avant tout le FB Juszscyk qui s’était foiré sur son block. On verra que ce ne sera plus beaucoup le cas pour SF et que cette question des « blocks » sera centrale sur la large victoire des 49ers.

En plus, GB obtenait de suite un 1er first down avec une passe pour Adams, quand en semaine 12, GB n’avait obtenu qu’un seul first down de tout le match ! Mais sur la série suivante, SF montrait la grande qualité de ses plaquages. Et sur une 3ème et 3, Rodgers tardait à servir J. Williams (RB) libre à gauche, le RB voyait alors le LB Greenlaw le plaquer efficacement aux jambes.

Une action qui elle aussi fait office de résumé du match : les 49ers ont su plaquer, pas les Packers qui ont laissé trop de fois leurs adversaires leur échapper des mains. Certains réclamaient une tentative de conversion de cette 4ème et 1 en plein milieu du terrain. À ce stade du match et à cet endroit du terrain, je n’aurais pas pris pour de l’audace, mais plutôt comme un aveu de faiblesse sur ses capacités limitées qui obligent à tenter ce genre de choses. Le punt sur ce premier drive m’a paru complètement logique, d’autant que J.K. Scott amenait la balle sur les 11 yards de SF.

Je vous parlais de plaquages manqués. Ceux de King (CB) et de Amos (SS) sur Deebo Samuel permettaient au WR de SF de planter 46 yards en 2 réceptions (et ce sera tout pour lui dans ce match…). Peut-être aveuglé par l’aspect de ce drive (37,5 % des passes Niners du match l’ont été sur ce 2ème drive de SF), les Packers allaient blitzer (5 joueurs au rush) sur une 3ème et 8 que je voyais gros comme une maison pour une course (quelques yards auraient de toute façon rapproché pour un probable FG). Bingo. Un block du RG Person sur Fackrell (OLB) gênait également P. Smith (OLB), et voilà Mostert lancé à pleine balle sur la gauche du terrain. Savage (FS) qui eut pourtant le temps de voir venir le RB arriver se fit prendre à revers… sans que Mostert ne dévie de sa course ! Grosse faute du rookie, dernier défenseur Packer. Touchdown Niners. (7-0)

Un beau « catch » de Lazard de 13 yards en extension donnait le 2ème first down du match aux Packers et redonnait de l’espoir. Mais après deux tentatives infructueuses d’Aaron Jones (3 yards) dont une due à un block oublié de Bakhtiari (LT), Rodgers se faisait sacker sur 3ème et 7, Jenkins (LG) ayant été battu par Buckner (DT), rabattant le QB dans les griffes de Bosa (DE). Rodgers aurait pu cependant sur cette action distribuer rapidement Aaron Jones sur un tracé croisé pour le first down.

Richie James (WR) retournait en milieu de terrain et sur la première action offensive de SF, une brutalité sur QB très sévère fut sifflé à l’encontre de Clark (DT) qui percutait Garoppolo (QB) en complet déséquilibre, ayant trébuché auparavant. Les arbitres jugèrent ce « plaquage », pourtant complètement non intentionnel, comme une brutalité, jugeant plus la torsion spectaculaire mais sans gravité du QB. En deux actions, les Niners étaient en position de FG, mais cela allait s’arrêter là grâce à une bonne défense symbolisée par le sack de Fackrell en 3ème tentative. FG de 54 yards. (10-0)

10 points encaissés en 3 drives 49ers, ce n’était pas top mais pas dramatique non plus. À ce moment-là, on pouvait penser que le TD à la course de 36 yards de Mostert allait être l’exception. En fait, cela allait devenir la règle dans ce match.

Car les Packers allaient encore une fois devoir se dégager. Un block manqué de Tonyan (TE) aboutissait à une perte de 2 yards avant que Rodgers ne subisse un nouveau sack. Le QB en perdait même le ballon, mais la catastrophe fut évitée de peu par Turner (RG) qui recouvrait le cuir.

Ce n’était que reculer pour mieux sauter. Après un punt catastrophique de J.K. Scott (23 yards !), SF était déjà en position de FG. Mais là n’était pas le plus grave. Avec ce 4ème drive, les 49ers allaient mettre leur patte sur le match et montrer comment ils allaient patiemment étouffer leur proie verte et or : par de la course encore et encore. À la 6ème course consécutive, Mostert (RB) suivait son WR Samuel, lancé par son « reverse », qui faisait valdinguer Savage (FS) alors que le pataud Martinez (ILB) ne pouvait que se jeter dans le vide. (17-0)

 

Le 4ème drive était déjà crucial. La réaction Packers était jolie à voir. Une belle réception plein centre de Kumerow (WR) pour 23 yards grâce à un énorme block d’Aaron Jones contre le blitz d’un CB avant que le petit n°33 ne marche lui-même sur les 49ers (4 courses, 27 yards). Ah, ah, ah, on allait prendre les 49ers à leur propre jeu pour rester dans le match. Patatras ! Mauvaise transmission du Centre Linsley, fumble recouvert par Buckner (DT). Linsley (C) parachève par cette bourde peu acceptable une année moyenne qui pousse à la réflexion sur son avenir après 2020, dernière année de son contrat.

La course de 34 yards de Mostert commençait à faire boire le calice jusqu’à la lie pour les cheeseheads. Une course symbolique de la physionomie du match pour la défense : défaite par les blocks adverses (ici le FB écarte Campbell (S) et le RG, M. Adams (DT)) et ses plaquages manqués (Amos (SS) et Savage (FS), les reins cassés par les (petits mais à pleine vitesse) changements de direction de Mostert (RB)). VIDEO

31-1

Je crois que Martinez se demande encore où est Mostert…

Mais les 49ers se tiraient une balle dans le pied… en voulant passer (!) et s’obligeaient à un FG en étant seulement dans les 10 yards de GB. (20-0). Ce moindre mal laissait encore le maigre espoir prendre une dernière respiration.

Le retourneur Ervin perdait le ballon sur sa première tentative de retour de kickoff. Il le récupérait néanmoins, mais en étant plaqué sur les 8 yards de GB. Les Packers ne tenaient plus que sur un fil. Un faux-départ de Bulaga entaillait le fil avant qu’une passe de Rodgers directement dans les bras du CB Moseley ne le rompe définitivement. Passe clairement hors cible, ou route mal exécutée d’Allison qui n’a pas déclenché son « curl » (retour) assez tôt ? La 2ème solution est privilégiée sur cette interception mais le doute est permis, le n°12 ayant loin d’avoir été exemplaire ces derniers temps.

Il restait 1 mn après cette interception redonnant la balle à SF en position de FG. Mais les 49ers n’allaient pas se contenter de cela. En même temps, la défense n’y était vraiment plus et Mostert allait rajouter un TD humiliant sur une course de 18 yards. La manière dont les blocks étaient défendus, et la manière dont les safeties ont joué l’action montraient que GB n’y était plus. La mi-temps arrivait même comme un canot de sauvetage face à au coulage du paquebot Packer. (27-0 à la mi-temps)

L’inconnu Mostert (RB) venait de claquer 160 yards et 3 TD en une mi-temps, tout simplement du jamais vu.

UNE RÉACTION POUR ÉVITER L’HUMILIATION

On aurait voulu que le match soit déjà fini mais il fallait repartir au front de la deuxième mi-temps avec une belle gueule de bois.

La succession de petites passes pour remonter le terrain maintenait un peu le cheesehead en éveil, d’autant plus qu’Aaron Jones (RB) marquait le TD sur une passe écran que les 49ers n’avaient pour le coup pas vu venir. (27-7). Mais déjà 6 mn s’étaient envolées.

On eut bien raison de ne pas s’enflammer. Les 49ers reprenaient leur marche en avant, ajoutant une petite fantaisie à leur jeu de course, une course « reverse » de Samuel de 32 yards. Alexander (CB) se fracturait le pouce. Amos (SS) se déchirait le pectoral et son remplaçant Redmond (S) s’empila sur l’amas de blocks au lieu de couvrir l’extérieur du terrain que Mostert croqua avec plaisir pour son 4ème TD (course de 22 yards). (34-7)

GB répondait néanmoins en jouant son va-tout. D’abord, il y eut une pénalité Niners sur 3ème tentative, la première du match à leur encontre… au bout de 43 mn de jeu ! Puis ce fut une 4ème et 2 convertie par une petite réception plein centre pas si simple de Lazard (WR), un bonhomme avec qui il faudra compter dans l’avenir.

Et enfin, une réception de Graham (TE) dans la « middle zone » profonde donnait le premier gros jeu offensif du match : un gain de 42 yards, échouant à quelques dizaines de cm du TD. Dommage pour le n°80, c’est Aaron Jones (RB) qui allait en profiter pour inscrire le TD, son 23ème TD de la saison, saison régulière et play-offs.

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Graham bien démarqué pour un gros gain plein centre

Avec ce TD, Aaron Jones devenait le meilleur marqueur de TD en une année pour un Packer, effaçant la saison 2003 d’Ahman Green (22 TD au total). Ce sera sûrement l’élément positif dont on se souviendra pour rappeler la saison 2019 des Packers. La tentative de conversion à 2 pts était manquée (« backshoulder pass » pour Adams). (34-13)

GB se donnait la possibilité de renverser la table en tentant le « onside kick » pour débuter le 4ème quart-temps, sans succès. Un ersatz d’espoir me titillait quand cette fois, le run-run-run des 49ers ne cumulait pas 10 yards. Le rêve fou d’un retournement de situation venait après la superbe réception de 65 yards d’Adams sur une bombe millimétrée de Rodgers. Adams avait pris le meilleur sur Sherman (CB), qui n’avait pas encore été concerné du match par un lancer de Rodgers, et si le S Tartt n’était pas revenu, le TD était pour le n°17.

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La réception de 65 yards d’Adams sur Sherman battu

C’est finalement le n°87, pas l’ancien WR Jordy Nelson mais bien le nouveau TE Jace Sternberger, qui allait bien jouer jusqu’au bout d’une action que Rodgers prolongeait à l’ancienne 7 à 8 secondes derrière son OL. (34-20) VIDÉO

8 mn à jouer, 2 possessions d’écart, ça semblait fou mais j’y ai cru encore. Espoir évanoui quand la 3ème et 5 à 6 mn de la fin fut convertie… par une pénalité de Redmond (S) sur Kittle (TE), donnant 4 tentatives de plus aux 49ers pour conforter une position de FG et grappiller quelques dizaines de secondes et temps morts adverses. Ce n’est pas que le « holding » de Redmond n’existait pas, mais celui-ci suivait les mêmes « tenus » que Kittle avait infligé au Packer la seconde précédente. Cela pliait définitivement le match. Bien sûr, SF avait alors 99 % de chances de gagner, mais bon GB avait aussi 99 % de chances de gagner alors qu’il restait 3 mn 52 du côté de Seattle en 2014…

SF enquillait un FG donnant 3 possessions d’écart à 3 mn 30 du terme du match. (37-20). En désespoir de cause, Rodgers tentait après le signal des 2 mn une nouvelle bombe cette fois un peu surdosée pour un Adams cette fois mieux couvert par Sherman et le safety. Le CB vétéran pouvait se délecter d’un interception somme toute anecdotique, les annales retiendront avant tout la performance ahurissante de Mostert (RB).

UNE DÉFENSE À RÉÉTUDIER

Cette finale de conférence NFC 2019 aura été peu intéressante dans sa dramaturgie et ce qu’on retiendra c’est la performance historique de Mostert (RB), 220 yards (2ème performance de l’historie des play-offs NFL), 4 touchdowns en 29 courses, avec une moyenne de 7.6 yards par course.

Pour les béotiens qui ont dû le découvrir ce samedi, ils se sont peut-être dit « encore un petit jeune trouvé dans les profondeurs de la draft 2019 ou 2018 ». En fait pas vraiment. Mostert est dans sa 10ème saison NFL après avoir parcouru les équipes d’entrainement de 6 franchises avant d’atterrir en 2016 aux Niners. Ce n’est qu’en 2018 qu’il fut réellement impliqué avec 9 matchs joués, 34 courses pour 261 yards et un touchdown. À l’entrée de la saison 2019, il est toujours RB 3 derrière Matt Breida et Tevin Coleman. Les 49ers sentent néanmoins le bon coup et font un investissement qu’ils ne regretteront plus : un contrat de 3 ans pour seulement 8.7 M de $ (soit 2.9 M de $ par saison).

L’éclosion de Mostert est fort récente. De la semaine 13 à la semaine 17, soit après la rencontre de saison régulière face à GB, Mostert courut 244 yards (5.2 yards par course) et marqua 5 touchdowns. Là où cela aurait dû commencer à interpeller, c’est qu’il fut le meilleur RB NFL en 2019 en terme de yards par course (5.6), à l’instar d’un Aaron Jones en 2018, ce qui donne une idée du potentiel du joueur.

Incroyable parcours pour ce natif de Floride qui, adolescent, se vit proposer un contrat par Billabong, marque textile spécialisé dans le surf, qui avait repéré ce jeune afro-américain surfeur. D’où la célébration de surfeur dimanche dernier.

Tant mieux pour ce joueur qui a dû lutter dans les profondeurs du milieu professionnel du football américain. Mais sa performance ne fut pas celle d’un Barry Sanders, loin de là. Sur cette valeur, les statistiques ont varié depuis dimanche mais on peut se fier à une référence en la matière, celle de la chaîne sportive ESPN qui a mesuré que Mostert avait parcouru… 142 yards de ses 220 yards, avant même d’avoir été touché !

Quand théoriquement n’importe quel RB peut courir près de 150 yards, cela en dit sur la préparation du match de SF au niveau des blocks et du schéma des courses. Mais cela en dit long aussi sur l’incapacité des défenseurs Packers à se défaire des blocks (coucou la D-line, les pass-rushers et Blake Martinez) et à lire les couloirs de course (coucou les safeties Amos (SS) et Savage (FS)). Cela en dit long sur l’impréparation d’un schéma défensif dans ce qui a été peut-être la performance contre la course la plus embarrassante qu’il ait été de donner de voir en finale de conférence dans l’histoire de la NFL.

Et en plus, ce n’est pas comme si GB n’était pas prévenu ! Comme l’a confirmé Matt LaFleur dans sa conférence d’après-saison, GB a été « outcoaché » par les 49ers. Ce n’est pas la seule présence d’un BJ Goodson (ILB) sur plus de mises en jeu qu’à l’accoutumée qui a pu avoir beaucoup d’impact. Mais quand la  défense restait constamment avec un personnel de schéma nickel (5 DB) ou dime (6 DB) contre une équipe dont tout le monde savait (voir leur victoire en tour de division contre les Minnesota Vikings) qu’elle allait s’appuyer énormément contre le jeu de course, ce manque d’adaptation est une faute professionnelle.

Quand les faibles performances contre la course de la défense commençaient à s’empiler au fur et à mesure de la saison, Mike Pettine avait métaphoriquement dit en conférence de presse que dans la NFL d’aujourd’hui, on meurt largement plus contre la passe que contre la course. À cela, je ne peux lui donner tort dans l’ère « pass-happy » de la NFL actuelle. Une défense doit d’abord se construire contre la passe. C’est en cela que Brian Gutekunst, le manager général, a recruté les Smiths Brothers qui ont tenu les promesses de leurs contrats.

Ce qui est dommageable, c’est de ne pas avoir eu de plan B, pas d’adaptation face à la situation. L’absence de Dalvin Cook (RB) lors de la victoire des Packers en semaine 16 n’a pas permis d’avoir un signal d’alarme précoce, tout comme l’absence totale de jeu de course des Seahawks en tour de division…

Certes, les joueurs sont à blâmer, notamment dans les trop nombreux plaquages manqués (King, Martinez) et les mauvaises lectures (tous les safeties : Amos, Savage, Campbell et Redmond). Leurs fêlures face au jeu de course ont été exposées. Les Smiths ont montré qu’ils étaient avant tout des pass-rushers. Blake Martinez (ILB), qui doit trouver un nouveau contrat à GB ou ailleurs, a exposé son manque de puissance et de vitesse à la NFL entière. Kenny Clark (DT) aussi talentueux qu’il soit, n’est peut-être pas à sa meilleure utilité quand il est esseulé comme un pur Nose Tackle…

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Tel Moïse, le terrain s’est ouvert devant Mostert

Cette défaite en finale de conférence NFC est une malheureuse comparaison avec la dernière apparition de GB à ce stade, en 2016. La forme est différente, symbolisée par le meilleur joueur adverse : le coureur Mostert en 2019 (220 yards à la course), le receveur Julio Jones en 2016 (180 yards à la réception).

Deux défaites où GB n’a pas vraiment espéré, le score étant déjà sans appel à la mi-temps (27-0 et 24-0) avec une défense ne sachant répondre à l’attaque adverse, quand bien même le meilleur joueur de l’équipe d’en face était bien identifié. Et malgré deux attaques aux forces différentes, deux coordinateurs défensifs différents (Dom Capers, Mike Pettine), les Packers ont offert dans les deux cas des défenses similaires dans leur aspect, le plus souvent en « nickel » de base 3-4, laissant Kenny Clark seul pour manoeuvrer  l’intérieur de l’OL adverse. Ce qui est troublant, c’est que ce schéma est bien plus adapté à ce qu’était l’attaque Falcons 2016 qu’à l’attaque 49ers 2019.

Mike Pettine, qui vient de se faire confirmer en tant que coordinateur défensif pour 2020, devra faire son examen de conscience et montrer peut-être un peu plus d’humilité. Le bilan de victoires-défaites 2019 ne peut masquer complètement les failles de la défense de Pettine, qui disposait de bien meilleures armes défensives que Dom Capers en 2016. Lui comme le management ont je pense compris que la défense contre la course doit être mieux fixée. La passe reste l’axe à défendre mais pas au complet détriment de la course. Personnel mieux adapté, stratégies défenses renouvelées ? L’avenir nous en dira forcément plus.

Comme contre les Falcons, l’attaque fut moins ridicule que la défense mais se tira une balle dans le pied avec un fumble coûteux qui empêche les premiers points de GB. Mais elle ne doit pas être exonérée de tout reproche. Seulement, ce qu’elle a montré en finale NFC 2019 est dans la droite ligne de la saison régulière et se situe même dans la moitié haute de ses prestations. Il y eut donc moins de déception.

10 drives offensifs de GB et « seulement » 40 % de punts ; 3 touchdowns malgré tout mais 3 turnovers, dont 2 vraiment coûteux. Quand la défense a subi 7 fois des points marqués sur 9 drives adverses (je mets de côté le dernier drive « kneel down » de SF). Aaron Jones n’a pas été ridicule du tout (4.7 yards par course) mais le débours rapide de GB l’a mis trop rapidement de côté (12 courses seulement).

Quant à Aaron Rodgers, sans être le maître à jouer de 2016, il a été bien plus efficient qu’en semaine 12.

  • Aaron Rodgers – semaine 12 : 60.5 % à la passe, 104 yards, 1 TD
  • Aaron Rodgers – semaine 12 : 79.5 % à la passe, 326 yards, 2 TD

Il a même offert ses deux plus longues passes du match à ses deux cibles préférées : la bombe magnifique de 65 yards pour Adams et la longue passe de 42 yards plein centre pour Graham. Deux des lancers les plus spectaculaires de la saison de GB ne peuvent pas permettre de tirer à boulets rouges sur le n°12, qui a été beaucoup « moins mauvais » qu’à l’accoutumée en cette saison.

D’autant plus que les 49ers avaient la meilleure défense contre la passe de la saison avec 169 yards de moyenne encaissés. Là, ils s’en sont pris 326, grâce notamment à une bonne OL qui a mieux maîtrisé le pass-rush Niners qu’en semaine 12 (c’était pas difficile en même temps).

Par contre, je serai moins optimiste que Rodgers quand il dit que la fenêtre des Packers est grande ouverte pour les prochaines années. Cela ressemble à de la méthode Coué. La fenêtre, si elle est ouverte, ne permet pas pour moi de voir plus loin que les deux prochaines saisons. À condition de drafts bien senties et de mouvements à la « free agency » nécessaires pour maximiser la fin de carrière du n°12.

LES STATS

SCORE

San Francisco 49ers :

  • Jimmy Garoppolo (QB) : 6/8 à la passe, 77 yards
  • Raheem Mostert (RB) : 29 courses, 220 yards, 7.6 yards par porté, 4 TD
  • Deebo Samuel (WR) : 2 réceptions, 46 yards
  • 354 yards offensifs dont 80,5 % à la passe
  • K’Waun Williams (CB) : 7 plaquages, 1 sacks, 1 plaquage pour perte, 1 fumble forcé
  • Nick Bosa (DE) : 2 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 sack, 1 plaquage pour perte
  • Efficacité en 3ème tentative : 40 % (4 sur 10)

Green Bay Packers :

  • Aaron Rodgers (QB) : 31/39 à la passe, 326 yards, 2 TD, 2 INT, 3 fumbles dont 1 perdu
  • Aaron Jones (RB) : 12 courses, 56 yards, 4.7 yards par porté
  • Davante Adams (WR) : 9 réceptions, 138 yards, 1 TD
  • Tight-Ends : 8 réceptions, 86 yards, 1 TD
  • 358 yards offensifs dont 82,7 % à la passe
  • Blake Martinez (ILB) : 6 plaquages, 3 plaquages assistés
  • 3 turnovers
  • Efficacité en 3ème tentative :  33 %  (3 sur 9)
  • 6 pénalités pour 46 yards concédés
  • 31 mn de possession de balle

LES DÉTAILS QUI TUENT

  • Raheem Mostert (226 yards) a passé le légendaire receveur Jerry Rice (220 yards) pour le plus grand nombre de yards dans un match de play-offs des 49ers
  • Raheem Mostert est devenu le 1er joueur dans l’histoire de la NFL à cumuler plus de 200 yards à la course et plus de 4 TD à la course dans un match de play-off.
  • Les 8 tentatives de passes de Jimmy Garoppolo est le plus faible total pour un QB dans un match de play-off depuis Bob Griese (7 passes) dans le Super Bowl VIII (1974) gagné par les Miami Dolphins contre les Vikings.
  • Aaron Rodgers est maintenant 0-3 dans sa carrière contre les 49ers en play-offs.