Un camp d’entraînement 2021 sous tension

Rodgers – Adams, cause commune contre le front office ? (Photo : Mark Rebilas)

On y arrive, avec le camp d’entraînement qui débute dans quelques jours (jeudi 29 juillet), on rentre dans la saison 2021 après des mois de disette après la draft. Enfin, de disette… Pas tant que ça, vu comment la « crise Rodgers » qui a alimenté les gazettes ces dernières semaines.

RODGERS PRÉSENT ?

C’est du jamais vu depuis 2008 et la crise « Brett Favre » : le camp d’entraînement va débuter avec son QB 1 mécontent. Et pas qu’un peu puisqu’on ne voit aucun signe d’apaisement à l’horizon.

Aaron Rodgers reste campé sur ses positions, dont personne ne sait d’ailleurs ce qu’elles sont vraiment. Alors, évidemment, ce mystère (pas si beautiful que ça d’ailleurs) a alimenté la sphère médiatique NFL qui, on le sait, au mois de juin et juillet cherche tout ce qui peut faire sujet à polémique. Et malheureusement pour les cheeseheads, ce sont bien les Green Bay Packers qui ont fait la « une » ces dernières semaines.

Parmi les médias, ESPN, la première chaîne sportive US, met régulièrement de l’huile sur le feu en prenant clairement le parti du joueur contre le front office. On sait qu’Andy Herman est celui qui a révélé l’affaire par un tweet le jour de la draft. Le timing de ce tweet, parfait pour Rodgers pour pourrir le management, laissait entrevoir une certaine connivence potentielle entre le joueur et ESPN. Connivence prouvée par l’unique interview de Rodgers dans l’émission de Kevin Mayne : Sportscenter sur ESPN…

Ce même Andy Herman a récemment révélé que le front office aurait proposé au joueur pendant l’inter-saison une extension de 2 ans de son contrat actuel, portant à 5 années la durée de son contrat. De plus, ce contrat aurait fait de Rodgers, toujours selon le journaliste, le joueur NFL le mieux payé.

Cette information est évidemment à vérifier et quand bien même, précision n’est pas faite sur les termes financiers, « le mieux payé » pourrait dire le plus gros contrat au total mais quid du montant garanti qui est en fait le vrai paramètre d’évaluation d’un contrat ?

Andy Herman en concluait donc que la position de Rodgers n’était pas lié qu’à l’argent. Sur ce point, Il était rejoint par le volubile Stephen A. Smith, un autre journaliste d’ESPN (tiens, tiens…), qui, dans une diatribe de 2 mn, affirmait haut et fort que si Rodgers maintenait cette position, c’était un problème personnel avec l’organisation. Point important : cette vidéo a été retweetée par… Shailene Woodley, la fiancée d’Aaron Rodgers.

Si bien que l’hypothèse d’un conflit ouvert et personnel avec le management des Packers apparait comme de plus en plus plausible. Mais que cherche vraiment Rodgers ? Pense t-il vraiment pouvoir dégommer le manager général Brian Gutekunst et le Président Mark Murphy ? Pense t-il inventer un nouveau rôle dans une franchise NFL : le joueur – entraîneur – manager général – président ?

Car dans l’éventualité hautement improbable qu’il arrive à ces fins de faire virer les personnes du management qu’il ne désire pas, imaginez un peu la suite : Rodgers en QB : « Matt (LaFleur), ton plan de jeu, il est pourri, on le change ». « Eh toi le WR qui vient de lâcher la balle : demain, t’es résilié. » Je force le trait mais vous avez bien compris que Rodgers ne pourra jamais accéder à ses désirs si ces derniers sont de faire partir ne serait-ce que Gutekunst.

Mais alors, dans cette impasse, pourquoi le management ne tranche pas dans le vif ? Je cherche désespérément la solution depuis des mois. Oui, Love ne pourrait pas être totalement prêt mais le plan était bien qu’il soit le QB 1, sinon on ne dépense un 1er tour + un 4ème tour dans un trade-up ! Si l’argent n’est pas que la solution et si les demandes de Rodgers sont irréalisables ? Pourquoi persister à ne prendre aucune décision ? J’ai réfléchi et trouvé peut-être une explication.

Peut-être bien que le management a choisi cette stratégie du « laisser faire », aboutissant à un pourrissement de la situation, afin de faire changer le regard des cheeseheads sur Aaron Rodgers. Imaginez, le front office a multiplié les déplacements en « off » entre la fin de saison 2020 et la draft 2021 et voyant l’échec des négociations, il aurait pu ainsi annoncer un échange du QB. Mais quelle aurait été alors la réaction des fans ? Assurément un tollé général. Le front office aurait pris toutes les critiques du monde pour ce choix incompréhensible.

Mine de rien, maintenant, si les Packers faisaient un échange de Rodgers avec une autre franchise, il apparaitrait beaucoup moins impromptu et beaucoup plus compréhensible car il ne serait que la résultante d’une impasse, principalement provoquée par le joueur ces derniers mois (même si, on le sait tous, l’amorce de cette situation vient de la draft de son potentiel successeur en 2020 : Jordan Love).

Quant à nous, les fans des Packers, nous assistons à l’inter-saison la plus pourrie depuis bien longtemps. Et nous qui aimons ne pas faire les choux gras de NFL.com et d’ESPN, eh bien, on n’a pas été verni.

Et maintenant, tous les regards seront fixés sur jeudi, ou plutôt mercredi car les joueurs non rookies doivent arriver la veille au Lambeau Field, pour savoir si Aaron Rodgers sera bien présent au camp. Et s’il est présent, dans quelle humeur ? On le saura vite puisqu’il sera demandé de passer rapidement en interview. Un refus de sa part de passer en interview serait déjà un signe indicatif.

DAVANTE ADAMS ENTRE DANS LA DANSE

Et pour ne rien arranger à la situation actuelle, le conflit rodgersien commence à faire tâche d’huile. La stratégie du pourrissement commence à impacter le vestiaire et d’abord le WR 1 Davante Adams. Rentrant dans sa dernière année de contrat, le n°17 était rentré en négociations pour une extension.

Aux dernières nouvelles, les discussions pour l’extension d’Adams (28 ans) auraient été rompues. Si on parle d’une durée de 4 ans pour le nouveau contrat (actuel + extension), les tractations portent bien évidemment sur le montant du contrat. Le point de vue d’Adams est simple : il veut être le WR le mieux payé de la ligue, c’est-à-dire que sa référence est le salaire de DeAndre Hopkins qui touche aux Arizona Cardinals un montant annuel de 27,25 M de $ prévu dans son contrat. Ouch !

Faire de Davante Adams le WR le mieux payé de la ligue, ce n’est pas ce que les Packers avaient prévu apparemment. Vraie offre de la part des Packers ? Quand on voit comment Brian Gutekunst considère le poste de receveur, souhaite t-il vraiment donner un salaire digne d’un QB top 10 ? À un poste où il faut le dire, la qualité ne se concentre pas que sur quelques joueurs en NFL, c’est le moins qu’on puisse dire.

Résultat, Davante est mécontent mais on peut penser que lui se présentera au camp ce jeudi. Pas forcément pour les bonnes raisons puisqu’il l’avait précisé en interview il y a quelques semaines, « il ne pouvait pas se permettre de laisser le moindre dollar de côté »…

Seulement, le n°17 suit maintenant la communication du n°12 sur les réseaux sociaux. Alors que Rodgers publie des photos de Michael Jordan pour faire un rapport avec son récent documentaire intitulé… « la dernière danse », Adams publie la même photo sachant que celle-ci contenait Michael Jordan et son fidèle lieutenant Scottie Pippen. Et en petit toutou asservi, Robert Tonyan (TE) vient de publier en écho une photo de Dennis Rodman, le fantasque rebondeur membre des Bulls dans la deuxième partie de carrière de Jordan. Tonyan paraît ambitieux en se comparant en un membre si indispensable aux Packers…

Alors, selon eux, c’est la dernière danse ? C’était la dernière danse en 2020 ? Ou ce sera la dernière danse en 2021 ? Contractuellement, la deuxième solution est actuellement celle qui se présente. Mais dans quelle ambiance ? On a déjà vu Adams traîner des pieds lors des OTA, s’entraînant de manière ridiculeusement lente. Fera t-il acte de présence similaire au camp ?

Les prochains jours vont nous en dire beaucoup sur la manière dont va s’appréhender le camp estival, voire la saison 2021. Qui sera là et dans quelle ambiance se déroulera le camp ? Heureusement, on peut compter sur Aaron Jones et Za’darius Smith, complices quand ils assistaient aux matchs des Milwaukee Bucks, pour détendre l’atmosphère, ce dernier tweetant par exemple qu’il cherche un très bon agent immobilier vu les grosses maisons qui vont se libérer sur Green Bay prochainement. Tu as raison Za’darius, prenons-le comme ça, au second degré, pour mieux vivre cette situation de « drama » que je n’aurais pas pensé durer aussi longtemps.

GBPF

4 Comments

  1. DavidBrillac

    Merci pour les news, je suis ça de très loin, car les caprices de Rodgers ne m’intéresse pas du tout. Il lui reste quelques saisons à jouer en NFL, libre à lui de les joué avec les légendaires Packers, où de se tirer dans les Rocheuses, dans l’équipe que je déteste le plus et leur uniforme orange dégueulasse.

  2. Guile

    J’ai vu passer des news sur la proximité d’un accord entre le Front-Office et Rodgers pour un retour en 2021. L’année servira pour Rodgers à voir si le FO fait quelques petits changements pour répondre à ses attentes et au FO pour voir si ça vaut le coup de le garder au-delà de 2021.
    Bref, on fait une année ensemble et à l’issue du SB, on décide si on continue ensemble ou pas. J’ai vu passé la notion de void year pour 2023 ce qui permettrait aux Packers d’échanger Rodgers contre qqch en 2022 et à Rodgers de ne pas être engagé trop longtemps.
    J’ai aussi vu passé une info sur la demande de Rodgers de faire revenir Cobb.
    Bref, cela semble se régler au moins pour l’année à venir après effectivement ça ressemble à The Last Dance… Espérons que ça finisse au SB.

    Après, oui, la communication du FO est plus « intelligente » en bout de course que celle de Rodgers qui a finalement pris le parti de ne rien dire clairement ce qui finit par se retourner contre lui vu qu’il laisse la porte ouverte à toutes les suppositions, et aux insiders qui seraient informés par une source qui a une source qui serait très proche de Rodgers (ça fait beaucoup de conditionnel).

    A la limite, le seul moyen de retourner un peu la situation du point de vue de son image ce serait de parler clairement une fois l’accord trouvé mais ce n’est pas le genre du bonhomme.
    Je parierais plus sur le fait qu’il va arriver tout sourire le 29 en disant que tout va bien et qu’il a réalisé l’inter-saison de ses rêves.

    @David : Honnêtement, je ne sais même pas si on peut parler de caprices tellement on ne sait rien, tellement ça reste de l’enfume total entre :
    – la COM minimaliste de Rodgers (interview je noie le poisson chez ESPN, tee-shirt, etc.)
    – la COM « nous on y est pour rien et on fait tout pour qu’il revienne » du FO. On a fait trade-up au 1er tour de la draft pour un QB ? Non mais c’est pour lui faire cirer le banc pendant 4 ans et l’échanger contre un 6e tour à l’issue de son contrat de rookie parce que bien sûr on veut Aaron au-delà de 2022. Mais bon quand même Aaron est difficile et puis vous verriez le courrier que je reçois pour qu’il parte. Mais quand même, on l’aime et on le veut longtemps.
    – les potes de Rodgers qui donnent de l’info sans en donner (je lui ai parlé au tel mais je ne dirais rien)
    – les insiders foireux et leurs sources inconnues mais croyez-nous elles sont fiables
    – les insiders un peu téléguidés par le FO qui essaient de faire passer Rodgers pour un gros connard, Gute un sacré génie (proche de Napoléon et de l’Amiral Nelson en termes de stratégie) et Love un HoF qui va rapporter 4 bagues à Green Bay (espérons) alors que le mec n’a jamais lancé une passe en match NFL (même pas en pré-saison)
    – les insiders un peu honnêtes qui essaient un tant soit peu de faire le job dans ce bordel
    – les commentaires de certains joueurs (ou anciens joueurs).
    Et j’en passe, bref c’est un beau bordel et au final ça aura forcément un impact sur l’équipe.
    Tout futur génie qu’il est peut-être, l’ami Love, il va lancer à qui le ballon si Adams (et Tonyan peut-être) se barre l’année prochaine (et j’ajoute MVS qui est dans sa dernière année rookie) ? On pourrait pour la première fois depuis des années se retrouver l’année prochaine avec une défense potable et une attaque en mousse

  3. DavidBrillac

    @Guile, ce que je veux dire, c’est que la fin de l’histoire avec Rodgers est proche, espérons que sa carrière, ne se finisse pas dans l’anonymat comme Brees à NOLA.
    Si Love devient a son tour une légende des Packers, ont serait quand même de sacré chanceux !
    Dans le cas contraire, préparons nous à une longue disette.
    Quoi qu’il en soit avec ou sans Favre, avec ou sans Rodgers, un sur seul mot d’ordre GO !
    GO PACK GO !

  4. Guile

    Et voilà, arrivée en short-claquettes et lunettes de soleil…
    Qui est surpris le concernant ? 🙂

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