Green Bay Packers – Chicago Bears : 41 – 25
L’intensité des Bears à l’échauffement, motivé par leur QB, est vite retombé comme un soufflé. Chicago n’avait pas les armes physiques et surtout mentales pour lutter contre une équipe des Packers au complet à l’entame du match. GB s’est vite détaché, enchaînant les touchdowns pour compter 31 points d’avance à l’entame d’un 4ème quart-temps laissé comme pitance à de pauvres petits noursons.
PACKERS AU TOP, TRUBISKY : FLOP !
Dès le premier drive Packers, on notait une absence majeure chez les Bears, celle d’Akeem Hicks (DT), le mur porteur de cette défense. Et c’est peu dire que les Packers n’en ont pas profité. D’habitude si imperméable, le centre de la DL Bears était un canyon où les canoës d’ Aaron Jones et Jamaal Williams allaient dévaler toute la soirée, dès le premier drive (33 yards d’Aaron Jones à la course pour cette entame). Après que Davante Adams ait manqué une réception en raison d’une glissade, le n°17 montra son impulsion pour capter une roquette haute d’un Rodgers qui avait tout son temps pour viser (6 secondes sur le TD – merci le 3-men rush pettinien des Bears). (6-0)
On crut revivre un cauchemar pettinien justement quand le RB adverse Montgomery enquillait une course de 57 yards… plein centre. Formation inadaptée ou exécution misérable, toujours est-il que tel Moïse, Montgomery voyait la mer verte et jaune s’ouvrir devant lui. Heureusement, Alexander (CB) revenait à toute vitesse empêcher le TD à 8 yards du but.
Les défenseurs Packers se reprenaient pour éviter le touchdown, d’abord par un plaquage de Kirksey (ILB) empêchant le TD de Kmet (TE) puis par un marquage à la culotte de Greene (S) sur Allen Robinson (WR). (6-3)
Green Bay reprenait le manche et appliquait sa recette du match : pilonner à la course plein centre et Rodgers pour convertir les 3ème tentatives ou tenter en profondeur pour étirer la défense des Bears. Arrivé aux 5 yards de Chicago, une « play action » (feinte de course) libérait M. Lewis (TE) pour un TD facile. (13-3). Sur ce drive, GB perdait Linsley (C) pour une entorse au genou qui devrait le priver de la fin de saison régulière, mais pas des play-offs. Quoi qu’il en soit, la redite de l’OL avec E. Jenkins en C et le rookie Runyan en LG est fiable et prometteuse pour 2021.
Avec le 2ème drive, on avait aussi un canevas de ce qu’allait être l’efficacité offensive des Bears. Montgomery (RB) finalement contenu après ce « brain fart » donnant la course de 57 yards. Une défense de zone toujours aussi douteuse ou mal exécutée avec King (CB), Kirksey (ILB), Greene (S) et Sullivan (CB) souvent dans les mauvais coups sur des tentatives parfois longues. Mais le QB d’en face était Mitch Trubisky, et tout motivé qu’il était, il ne put rien contre ses propres démons. Il donna ainsi une interception à Darnell Savage (FS) dans l’en-but sur une passe trop longue.
Rodgers s’impliquait plus à la passe avec Davante Adams, et contrôlait magistralement son attaque, comme sur le 3ème TD (2 yards pour Lazard – WR) où il scanna ses différentes options avant de trouver le n°13 libre. (20-3)
La défense allait en remettre une couche sur Trubisky (QB), la pression combinée de Rashan Gary (OLB) et Za’darius Smith (OLB) enserraient le QB qui commettait le fumble récupéré par Preston Smith pour un retour de TD. (27-3). Une fois le ballon perdu, Clark (DT) et Z. Smith avaient posé leurs mains sur la grille faciale de Trubisky, ce qui aurait dû annuler l’action ; un manqué des arbitres comme la semaine passée où Aaron Jones s’était presque fait arracher la tête par un défenseur Colts.
Le fumble était la deuxième pression de suite de Rashan Gary, préféré symboliquement au poste d’OLB titulaire à Preston Smith et qui a vu beaucoup plus de mises en jeu dans une défense qui semble avoir définitivement tourné le dos (à raison) au 3-men rush (aucune mise en jeu dans ce système, même en « garbage time ») pour préférer une combinaison 4-men rush la plus souvent utilisée : P. Smith, Z. Smith, Clark, Gary. Logique de mettre enfin les 4 meilleurs joueurs sur l’alignement de la ligne défensive . Gary s’améliore et n’est pas dénué de talent, mais pas (encore ?) le « game-changer » qu’on attend d’un top 15 à la draft… (Ah, au fait, T.J. Watt a été choisi en n°30 de la draft 2017 -_-‘)
À 3 mn de la mi-temps, ce fumble semblait sonner le glas des espoirs Bears. Mais il y eut un soupçon de vie de la part de CHI, avec Trubisky axant ses passes vers King (CB) et Greene (S). Et encore une fois, la tactique de « zone », appliqué même en situation de « goal line » (!), eut raison de la défense de GB, Allen Robinson (WR) marquant entre Kirksey (ILB) et Amos (SS). (10-27 à la mi-temps)
MATCH PLIÉ EN FIN DE 3ÈME QUART
Ce TD entretenait l’espoir de Chicago qui entamait la seconde mi-temps avec le ballon. Mais le pass-rush de GB forçait l’OL de CHI. Preston Smith (OLB) prenait le dessus en 3ème tentative sur le LT et sackait Trubisky. GB n’en profitait pas, un holding inutile de Tonyan (TE) sur une course de 9 yards d’Aaron Jones, tuant dans l’oeuf le drive de GB. Cependant, les Packers pouvaient compter sur le Trub’. Après un fumble qu’il récupérait, le QB des Bears lançait par la suite une passe longue pour Miller (WR)… triplement couvert. C’est Savage (FS) qui profitait de cette opportunité pour sa 2ème interception du match.
Cette fois, l’attaque de GB ne gâchait pas son drive. Après 3 courses perforantes d’Aaron Jones, la « play action » marchait à merveille, notamment aussi parce que Davante Adams était surveillé par 5 joueurs (!) Bears. Tonyan (TE) partait en profondeur seulement suivi par le SS en retard. Touchdown. (34-10)
Trub’ lançait 3 passes incomplètes pour 20 secondes utilisées au chrono, la 3ème l’étant en raison d’un lancer trop faible. Rodgers enfonçait la dague dans la fourrure de l’ours, non sans que celui-ci se rebiffe sur une passe casse-pipes pour Lazard (WR), séché régulièrement par le défenseur. Après une 3ème et 10 aisément complété au centre par St-Brown, GB pilonnait au centre par Jamaal Williams, punissant les Bears par son TD de 13 yards en emmenant des défenseurs avec lui. (41-10)
On était en fin de 3ème quart-temps, et la messe était dite. Le 4ème quart-temps permit à Chicago d’éviter l’humiliation au regard de ceux qui ne verraient pas le match. Jimmy Graham (TE), l’ex-Packer, sortait des radars, complètement absent depuis le début du match pour gonfler ses stats, marqué par Redmond (S) qui avait remplacé Savage (FS) sorti sur blessure.
La défense de GB ne jouait pas forcément trop de schémas préventifs, ce sont plutôt les joueurs qui déconnectaient mentalement et ne jouaient plus à 100 %, en témoignent ça et là une rageante 4ème et 11 convertie à la passe (Sullivan – CB – aux fraises), une interception toute faite manquée par King (CB) ou encore le dernier TD de CHI, donné par la défense non préparée laissant une tactique évidente de passe écran avec 4 Bears regroupés à droite du terrain et seulement 3 défenseurs Packers qui rappliquaient, alors que les coachs restaient endormis et ne demandaient pas de temps mort. (41-25 score final)
PACKERS UP, BEARS DOWN
Ce match restera une victoire de plus dans l’escarcelle d’Aaron Rodgers face aux Chicago Bears, une équipe rivale qu’il a vraiment mis sous sa coupe le temps de son règne à la grande joie des Packers. Ce match sera peut-être bien un tournant pour les Chicago Bears, auteur d’une performance « totalement embarrassante » selon les dires de l’entraîneur en chef des Bears Matt Nagy. D’ailleurs, les jours du « head coach » paraissent comptés dans l’Illinois, son attaque sera probablement une des pires de 2020 alors qu’il est un coach à vocation offensive. Cette prestation sera sûrement aussi celle qui tournera définitivement la page du mini-ère Trubisky à Chicago, 4 ans après sa draft en n°2 général devant Patrick Mahomes (Kansas City Chiefs) en n°10 et Deshaun Watson (Houston Texans) en n°12. Alors que Khalil Mack, le pass-rusher « star » commence à rentrer dans le rang tout en touchant le salaire d’un QB confirmé. Tant pis pour les Bears.
Côté Packers, avec désormais un bilan de 8-3, on se destine tout droit vers le titre de division avec 3 victoires d’avance sur leurs plus proches poursuivants, Bears et Vikings tous deux à 5-6. Certes, l’opposition de dimanche soir était faible mais la défense évolue positivement avec la mise en place de choses évidentes : 4-men rush au lieu du 3 men-rush, plus de mises en jeu pour les meilleurs joueurs. Reste à faire évoluer cette p**** de couverture de zone, soit en l’améliorant, soit l’en l’adaptant, soit en la délaissant au profit de la couverture individuelle. Côté joueurs, King, au vu de ses prestations se profile de plus en plus vers une autre franchise en 2021.
En attaque, la créativité de l’entraîneur en chef Matt LaFleur alliée à la science du jeu d’Aaron Rodgers fait de GB un tirailleur offensif en NFC, sa marque de fabrique en fait. La meilleure défense de GB étant son attaque par les points qu’elle marque et le temps qu’elle passe sur le terrain : 38 mn de possession au total, et encore, 8 des 22 mn de possession des Bears l’ont été dans un 4ème quart-temps sans saveur.
Davante Adams a beaucoup plus joué dans le « slot » que d’habitude et n’a pas été sur-utilisé, étant donné qu’il était surveillé comme le lait sur le feu par la défense de Chicago. Cela a profité au TE Tonyan, désormais meilleur marqueur NFL de TD pour un TE (7), en compagnie de la star Travis Kelce des Kansas City Chiefs et de Jonnu Smith des Tennessee Titans. Valdes-Scantling (WR) a été oublié (aucune réception), St-Brown plus impliqué mais trop hésitant dans ses courses après réception, Lazard peut rester caché pour surgir au bon moment (un lézard en même temps ^^). Côté coureurs, ce match montre clairement la différence entre notre RB 1 et notre RB 2 : la vision. Aaron Jones sait trouver voire se créer les brèches, Jamaal Williams fonce droit devant (ce qui marchait contre les Bears) et fait même parfois un mauvais choix de tracé ; en attendant A.J. Dillon, encore sur liste Covid alors qu’il aurait pu bien profiter d’un 4ème quart-temps sans enjeu.
LES STATS
Green Bay :
- Aaron Rodgers (QB) : 21/29 à la passe, 211 yards, 4 TD
- Aaron Jones (RB) : 17 courses, 90 yards, 5.3 yards par porté
- Robert Tonyan (TE) : 5 réceptions, 67 yards, 1 TD
- Darnell Savage (FS) : 1 plaquage assisté, 2 passes déviées, 2 INT
- Preston Smith (OLB) : 2 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 plaquage pour perte, 1 sack, 1 fumble recouvert, 1 TD
- 0 sack concédé
- Efficacité en 3ème tentative : 54 %
- 38 mn de possession de balle, dont 32 sur les 45 premières minutes du match
Chicago :
- Mitch Trubisky (QB) : 26/46 à la passe, 242 yards, 3 TD, 2 INT, 1 fumble perdu
- David Montgomery (RB) : 11 courses, 103 yards, 9.4 yards par porté
- Allen Robinson (WR) : 8 réceptions, 74 yards, 2 TD
- Buster Skrine (CB) : 10 plaquages, 3 plaquages assistés
- 3 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 40 %
L’ACTION DU MATCH
- Comme c’est le premier TD défensif des Packers, forcément le retour de TD sur le fumble récupéré par Preston Smith, faisant passer subitement le score à 27-3 à quelques minutes de la mi-temps
LE DÉTAIL QUI TUE
- Sur le TD de 35 yards de Tonyan, Aaron Rodgers a passé la barrière des 50.000 yards en carrière, étant le 11ème QB à franchir cette marque dans l’histoire de la NFL !
Très belle victoire des Packers, la centième contre nos vieux rivaux de Chicago.
Victoire imparable tant la différence au poste clé de quarterback est gigantesque entre le géant Rodgers et le pauvre Trub, qui ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir, un de plus pour les pauvres Bears qui pendant l’ère Favre-Rodgers auront écumé au minimum 15 QB starters et 18 autres qui ont « starté » un ou plusieurs matchs.
Et évidemment les pauvres Bears qui, en 100 ans, n’ont jamais réussi à drafter une légende à ce poste, ni à en attirer un très bon chez eux, ont misérablement choisi Trubistruc à la place de, peut-être celui qui deviendra le plus grand de tout les temps, Patrick Mahomes.
Imaginez si dans quelques saisons, GB sans Rodgers, et Mahomes chez les ours jusqu’en 2035, quel cauchemar !
Un mot sur notre ligne offensive, j’ai beau chercher dans mes souvenirs, celle de cette année est probablement la meilleure que Favre et Rodgers n’aient jamais eu pour les protéger.
11 petits sacks subis, dont 4 contre Tampa, jusqu’à 7 secondes de protection pour Rodgers, qui est létal avec autant de temps.
À coup sûr, une des meilleures OL de la NFL, avec une perle comme Jenkins qui est le seul de toute la NFL a avoir jouer aux cinq positions de la ligne, et d’y performer à chaque fois, rare, très rare, que seul un centre est capable de faire.
8-3 quand beaucoup de spécialistes ricains, et de TDA annonçaient les Packers à 9-7 😂
Go Pack Go !