Le dernier rush de Preston Smith

Merci Preston Smith pour tes 5 saisons et demi en vert et or

La NFL est un business mais en tant que fan, il est toujours difficile de voir partir un joueur qui a fait la fierté du maillot tout en ayant une bonne mentalité. C’était le cas de Preston Smith, parti sous d’autres cieux après 5 saisons et demi sous le maillot vert et or.

UNE ARRIVÉE FRACASSANTE

En ce jour du 12 mars 2019, Brian Gutekunst rompait avec la sagesse légendaire des Packers en free agency en sortant le carnet de chèques, brûlant la gestion (trop) économe de Ted Thompson de la décennie précédente.

Ce jour-là, les Packers signaient 4 joueurs qui n’étaient pas des stars médiatiques, tous pour des contrats de 4 ans, pour une somme pouvant atteindre alors potentiellement 182 M de $. Parmi ces 4 joueurs, on retrouvait Preston Smith (OLB) en provenance alors des Washington Redkins. Il accompagnait Zadarius Smith (OLB) – 26 ans en provenance des Baltimore Ravens, Adrian Amos (S) – 25 ans en provenance des Chicago Bears et Billy Turner (OG) – 27 ans en provenance des Denver Broncos.

Preston Smith (OLB – 26 ans) signa alors un contrat de 4 ans pour 13 M de $ par an, dont 30 % garantis ; moins que Zadarius Smith (16,5 M de $ par an, dont 30 % garantis) mais cela faisait tout de même de Preston Smith un salaire alors top 10 à son poste.

Les désormais « Smiths Brothers » allaient constituer une double menace opérable de suite qui faisait saliver car accompagnés de Kenny Clark (alors prolongé par l’option de 5ème année de son contrat rookie et qui sera Pro Bowler la saison 2019) mais sans Mike Daniels. Ce dernier sera résilié en juillet et trouvera refuge chez les Detroit Lions pour une année. Le n°76 ne fut alors pas vraiment remplacé en qualité par les Lowry, Lancaster, Keke ou M. Adams et son poste restera une faiblesse au moins jusqu’en 2022 avec le recrutement au poste du FA Jarran Reed.

Preston Smith n’ayant alors manqué aucun match depuis 3 ans, il s’affichait comme un modèle de durabilité qui contrastait avec la paire précédente de pass-rushers Packers Nick Perry – Clay Matthews qui avaient manqué à eux deux… 22 matchs depuis 3 ans ! D’ailleurs, Clay Matthews, en fin de contrat, sera laissé libre pour qu’il fasse une dernière saison chez les Los Angeles Rams, alors que Nick Perry fut tout simplement résilié.

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Preston Smith sous sa casaque des Washington Redskins avant d’arriver aux Packers

SOLIDE ET FLASHY

Dès sa première saison à GB (2019), le méconnu Preston Smith éclatait à la face de la NFL avec une saison à 12 sacks, faisant une paire de pass-rushers incroyable cette saison-là avec son homonyme Za’darius Smith (13,5 sacks).

Moins grande gueule que Za’darius Smith, Preston Smith a toujours dégagé une certaine nonchalance sans jamais se départir d’un certain humour. Il était vraiment un joueur de « flashs ». Manquant de constance, ses disparitions momentanées en cours de match alternaient avec des actions spectaculaires, tout en étant souvent coupable de faux-départs, voulant souvent anticiper la mise en jeu pour mieux surprendre son adversaire.

Contrairement à Za’darius Smith, son départ se fait tout en douceur sans éclat de voix. Au contraire, Preston Smith a dit qu’il avait lui-même demandé au front office à être échangé. Le n°91 était bien conscient d’un niveau de jeu drastiquement bas depuis ce début de saison. Il se doutait bien que la prochaine intersaison serait celle de la résiliation après le choix au 13ème choix général de la draft 2023 de Lukas Van Ness par GB et que, s’il voulait encore prolonger un peu son bail NFL, il lui fallait rebondir.

N’ayant jamais manqué de volonté, on peut penser que le niveau bas de Preston Smith avait grandement à voir avec le changement de système défensif de 3-4 (celui pour lequel il a été recruté) et le nouveau système 4-3. D’un OLB rushant debout, il passait à la position du DE main au sol.

N’en déplaise à Matt LaFleur qui jugeait ne voir aucune différence entre un OLB et un DE si les gabarits sont équivalents (conférence de presse post-match contre les… Steelers en 2023), force est de constater que Preston Smith était transparent depuis le début de saison. Tout comme Rashan Gary, l’autre DE titulaire, ce qui pose justement la question de l’adaptation de ces deux joueurs pass-rushers, OLB aux Packers depuis 2019, au nouveau système de la défense de GB.

UN DÉPART EN DOUCEUR, VAN NESS EN 1ÈRE LIGNE

Les Packers ont donc à priori accédé à la requête de trade de Preston Smith, ce qui correspond aussi à la nécessaire éclosion de Van Ness à son poste. Un 13ème pick de draft doit être titulaire au bout d’une saison et demie.

L’échange fait avec les Pittsburgh Steelers est symbolique : un 7ème tour. Autant dire rien. Comme d’habitude avec un vétéran, ce départ fait faire des économies de salary cap :

  • 2 M$ de salary cap 2024
  • 7,6 M$ de salary cap 2025
  • 18,2 M$ de salary cap 2026
  • 1,7 M$ de salary cap 2027

Toutefois, Preston Smith laisse une ardoise de dead cap de 12M$ en 2024 et de 10 M$ en 2025.

Après une incroyable première saison à GB en 2019 et une 2ème saison beaucoup moins productive, Preston Smith a ensuite été solide, un gars sur qui on pouvait compter… jusqu’à cette saison 2024 où on le voyait bien désorienté voire inadapté. En 5 saisons et demies avec les Packers, Preston Smith a accumulé :

  • 262 plaquages
  • 42 plaquages pour perte
  • 96 QB hits
  • 44 sacks
  • 12 matchs à + de 1,5 sacks
  • 6 fumbles forcés
  • 3 fumbles recouverts
  • 1 TD défensif (contre les Bears en 2020 ; photo ci-dessous)

Pour mieux confirmer son affirmation d’avoir demandé aux Packers son échange, il rejoint les Pittsburgh Steelers, une défense 3-4 où il retrouvera son poste d’OLB où il a tant brillé. Il rejoint en + une des meilleures défenses NFL où il n’est pas attendu comme le messie mais comme une pierre de + dans la rotation défensive où il devrait être le premier remplaçant derrière la paire d’OLB titulaires TJ Watt – Alex Highsmith.

Il n’est pas impossible de voir encore le « vieux lion » (32 ans dans quelques jours) rugir en quelques occasions dans une équipe candidate aux play-offs et actuellement n°3 AFC (6-2). Bonne continuation Preston et merci !

GreenBayPackersFrance

1 Comment

  1. DavidBrillac

    Bon joueur, mais sans plus, avec une moyenne d’à peine 8 sacks par saison, il est loin d’avoir fait oublier The Claymaker ses six Pro Bowl, sa saison All Pro, son Super Bowl, et ses 83,5 sacks !
    Ni d’ailleurs une sacrée bande de chasseurs de quaterback dont j’ai eu la chance de voir évoluer à Green Bay depuis 1987.
    Le rapide Bryce Paup bon aussi sur la couverture.
    L’excellent Tony Bennett qui tournait à 13-14 sacks par saison.
    Aaron Kapman et ses 15,5 sacks une saison.
    Le très grand par la taille et le talent Tim Harris capable de sacké 20 fois par saison.
    Kabeer Gbaja-biamila, un chien fou qui sackait et provoquait beaucoup de fumble.
    Sans oublier le plus grand de tous les temps le ministre de la défense Reggie White et ses 222,5 sacks, hé oui je lui attribue volontiers ses 23,5 sacks avec les Memphis Showboats de la puissante USFL de l’époque.
    Jamais Preston si sympathique soit-il n’aura égaler c’est joueur devenu légendaire pour certains.
    Je ne vous parle même pas du lourdaud Rashan Gary, son contrat à 107 millions de dollars, ses peintures religieuse, et son manque chronique de charisme et d’efficacité, à vite exfiltrer du Wisconsin.

    Preston va enfin pouvoir jouer au côté de TJ , ce qui aurait dû se produire depuis longtemps, malheureusement pour nous.

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