Un Rodgers pour la vie

IL REVIENT, cette fois c’est acté, et ce fut officialisé dans les heures qui ont précédé la deadline de la nouvelle saison NFL 2022 qui débutait officiellement mercredi 16 mars. Un contrat finalement long… et loin d’être gratuit.

PEOPLE AND MONEY

Ah, Rodgers et ses potes manient bien la communication. Lors de l’inter-saison 2021, Rodgers était rentré en conflit avec l’organisation Packers au regard de son statut. Lors de sa première sortie médiatique après des semaines de silence depuis l’annonce officielle de son clash le matin de la draft 2021, Aaron Rodgers n’eut que le mot « people » à la bouche, dénonçant le manque de considération de l’organisation envers les joueurs, le public et l’histoire de la franchise.

Plus récemment, lorsque le reporter « insider » officiel de la NFL Ian Rapoport dévoila les détails d’un prochain contrat d’Aaron Rodgers de l’ordre de 4 ans et 200 M de $, son pote Pat Mc Afee, chez qui Aaron Rodgers se répand sur son émission audio-visio et en assure par son unique présence le succès, avait démenti en gros la nouvelle, assurant qu’Aaron Rodgers, oui, allait bien revenir chez les Packers mais que les détails du contrat étaient erronés et seraient assurément « cap-friendly ». Rodgers lui-même avait emboîté le pas de Mc Afee pour dire que le contrat divulgué par Rapoport n’était pas le bon.

Alors, pour moi la définition de « cap friendly » ne signifie pas pour moi prendre le plus gros salaire annuel de l’histoire de la NFL : 50 M de $ par an, et ce garantis pendant 3 années ! Soit 150 M de $, un vrai geste du joueur non ?

En fait, si le salaire n’est pas « franchise friendly », il est « cap friendly » dans le sens où la dilution du poids salarial de Rodgers est adaptée aux moyens (faibles) du moment pour les Packers.

RODGERS POUR (ASSEZ) LONGTEMPS ET POUR CHER

C’est précisément le principal « gain » de ce nouveau deal : garder Aaron Rodgers pour un poids sur le cap le + faible qui soit dans le court terme et d’abord enlever 18 M $ sur le cap 2022 par une simple manipulation financière.

Les Packers et Rodgers ont donc finalement convenu d’un contrat de 5 ans pour 186 M de $ effaçant les années 2022 et 2023 de la précédente restructuration effectuée en 2021 qui rendait le QB invirable pour 2021 et 2022, et donnant une option « void year » en 2023 qui lui permettait de décider de son avenir après 2022.

On efface toutes les querelles passées (et il vaut mieux), place à une nouvelle ère ou plutôt la terminaison de l’ère Rodgers. Puisqu’avec un contrat courant jusqu’en 2026, le n°12 a sans doute décidé de ne porter que le maillot des Packers durant toute sa carrière qui approchera les deux décennies. Louable mais coûteux.

Coûteux puisque le contrat dit donc que les 3 premières années sont quasiment totalement garanties pour le QB avec une moyenne par an la plus élevée de l’histoire pour un joueur NFL (dépassant les 45 M de $ de moyenne de Patrick Mahomes, le QB des Chiefs) ; bon, ce record a tenu 48 heures avant que les Cleveland Browns ne fassent n’importe quoi en donnant 230 M de $ garantis sur 4 ans (57,5 M par an) au suspicieux Deshaun Watson.

Les deux dernières années du contrat de Rodgers (2025 et 2026, quand Rodgers aura 42 et 43 ans) ont elles essentiellement été utilisées pour pouvoir étaler artificiellement le cap pour ce contrat actuel. Son poids sur le cap sera de 59 M $ en 2025 et 53 M de $ en 2026 ! Alors que Rodgers ne touchera plus que 21 M de $ en cash en 2025 et 16 M de $ en 2026.

On peut donc être sûr que si Rodgers est encore compétitif pour attaquer 2025, un nouveau contrat serait très sûrement établi entre lui et les Packers. D’ailleurs, ces deux années (2025 et 2026) ne seront valides que si GB choisit de les activer.

Aaron Rodgers et les Packers, c’est donc reparti pour un bail de 3 ans minimum à priori. Même si GB a gardé la possibilité d’effectuer un trade avec Rodgers, cela semble bien improbable désormais.

Et donc, voilà comment le manager général Brian Gutekunst a mangé son chapeau ou a su changer son fusil d’épaule (c’est selon) en rendant inopérant son choix de 1er tour de draft 2020 : Jordan Love (QB).

La solution idéale serait un échange du jeune QB dont le destin est barré par un double MVP en titre et qui, s’il reste à GB, pourrait être le QB choisi au 1er tour qui aurait le moins de mises en jeu de l’histoire de la NFL. Certes, il y a des équipes en manque de QB (Seattle Seahawks, Carolina Panthers par exemple) mais quelle contrepartie pourrait trouver GB avec un joueur qui n’a joué qu’un match et demi sans particulièrement briller ? Et même si Gutekunst a ravalé son orgueil en travaillant de concert avec Rodgers, il n’irait pas jusqu’à brader son QB2 pour un tour de draft inférieur au 3ème tour.

Nous verrons ce que nous réservent les prochaines semaines mais le plus probable soit que le n°10 prépare encore les serviettes du n°12 en 2022. Mais enfin, des surprises sont toujours possibles… Je reviendrais dans un autre article sur la surprise de ces derniers jours.

Pour le moment, même si les contours de l’effectif restent à finaliser, les Packers voient le retour de leur joueur iconique pour la fin de sa carrière. Packers for life… comme nous.

GreenBayPackersFrance

2 Comments

  1. dredge

    Très bon article sur un Rodgers, que je ne pensais pas aussi « sentimental » avec GB (et j’avoue que si je n’avais rien contre une reconstruction, cela fait plaisir de pouvoir profiter encore de notre maître à jouer quelques temps).
    Par contre je trouve dommage qu’il n’y ait pas eu un mot sur Devante Adams (on perd quand même un des tops 3 à son poste snif…). Vous avez prévu de faire un podcast sur le sujet (et les autres mouvements FA) ?

  2. Guile

    Très content du retour d’Aaron, un peu moins du salaire. De ce que j’ai compris, même avec 20M de marge de plus, on n’aurait pas pu garder Adams qui voulait absolument partir vu ses relations avec le front-office (tiens, lui aussi, il y a peut-être un point d’apprentissage pour Gute sur la gestion de la relation avec les top players).

    Mais bon, j’ai toujours du mal à comprendre que la reconnaissance passe par le plus gros salaire quand tu engranges déjà 20M l’année.

    Après, je suis heureux dans le sens où ça veut sûrement dire qu’il va finir avec les Packers, lui qui a toujours été attentif à sa « Legacy » et s’il pouvait partir sur un titre à la Manning, ou un back-to-back à la Elway, ça serait super.

    Reste maintenant à lui renforcer le corps de receveurs et l’OL :
    – Receveur : en plus d’Adams, Saint-Brown est parti et pour MVS ça à l’air d’avoir du mal à se décanter. Un petit Olave à la draft en 22 et puis vu qu’il y a de la thune maintenant, un Julio Jones ou un Jarvis Landry ça se tente. Bon, ça n’a pas l’air dans l’air du temps vu que c’est Keelan Cole qui fait une visite (au moins, lui il sait retourner les punts).
    – OL : avec la coupe de Turner (qui ne m’attriste pas), le non-renouvellement de Kelly ou le départ de Patrick, il va falloir apporter de la profondeur surtout en attendant le retour de Jenkins. Avec le double choix au 1er tour, j’hésite franchement sur un OL ou un DL au 28. Je penche (pour l’instant) pour un DL parce qu’en OL, il reste encore du monde au 2nd tour alors qu’en top DL, c’est moins le cas.

    Et s’il reste un peu d’argent, un petit Tyrann Mathieu en S…

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