Green Bay Packers – Cleveland Browns : 24 – 22
Ce fut un match exceptionnel au Lambeau Field. Car ayant lieu le jour de Noël et étant le théâtre d’un record de franchise. Mais pas exceptionnel pour la performance des Packers qui ont vaincu mais ont bien failli être « marrons ».
UNE VICTOIRE SUR LE FIL
Eh oui, les Packers ont bien failli être « marrons » (browns). Menant 21-12 à la mi-temps, GB a calé en 2ème mi-temps pour finalement se mettre sous la menace d’une défaite puisque les Browns n’avaient besoin que d’un FG en étant au milieu du terrain à 1 mn de la fin. Une 4eme (!) interception sauvait les Packers de la défaite.
GB a gagné de seulement de deux points en ayant eu pourtant le bénéfice d’une balance des turnovers complètement (et jamais autant en 2021) déséquilibrée : 4 à 0 pour les Packers. Soit autant d’interceptions, plus balancées par le QB adverse Baker Mayfield, qui va causer des noeuds au cerveau au management des Browns quant à l’opportunité de faire de lui le QB à long terme de Cleveland, que le fruit d’actions exceptionnelles des lignes secondaires Packers.
Mais les Browns ont, dans la lignée des Ravens la semaine passée, exposé des faiblesses séculaires de la défense de GB dont l’euphorie du milieu de saison commence à s’estomper.
Samedi soir, ce fut la fièvre pour la défense contre la course de GB. Il faut dire qu’elle affrontait un RB top 5 : Nick Chubb. Et il mit en lumière la carence tant redoutée de GB en infligeant 7.4 yards de moyenne sur ses 17 courses, soit 126 yards. De plus, à la manière d’un Kamara des New Orleans Saints, Chubb se régale également en champ ouvert sur passe écran.
Le 1er drive de CLE donnait ainsi le ton. Une réception de passe écran de 40 yards, une course de 13 yards et le TD sur 1 yard. En seulement 2 mn 40, ce qui laissait augurer de lendemains qui déchantent. (0-6, transformation manquée)
Mais de manière assez incompréhensible, malgré les avancées tranchantes de Chubb, le head coach des Browns Kevin Stephanski effectuera son match où il appellera le + de passes alors que les Browns étaient n°6 NFL avant ce match pour le nombre de jeux de courses dans les jeux offensifs. Clairement, les Packers peuvent donner une fière chandelle au head coach adverse.
Dans le rôle du head coach qui déjoue, Matt LaFleur ne fut pas en reste. Dès le 1er drive de GB qui se termina par un punt, il commanda 71 % de jeux de passe.
MAYFIELD EN MODE PÈRE NOËL
Sur ses 8 yards, Mayfield (QB) tenta alors la passe lointaine. Surdosée, celle-ci tomba dans les bras de Savage (FS) qui, pour une fois cette saison, ne manqua pas l’interception. Sur l’action, la cible, Donovan People-Jones s’accrochait avec Douglas (CB) mais le holding furtif aurait été très sévère si sanctionné.
LaFleur continuait à délaisser la course qui ne sera représentée que par une première course d’A.J. Dillon (RB) sur le 2ème drive de GB. Mais cette fois, Rodgers faisait le show et complétait l’ensemble de ses passes, notamment une de 33 yards pour Adams sur la ligne de touche. Avant de trouver, sur les 11 yards de Cleveland, Allen Lazard qui courra vers le potelet orange droit. C’est donc le n°13 qui eut le privilège d’offrir le 443ème TD de Rodgers, record de TD Packers pour le n°12. (7-7)
Le plan de jeu des Browns restait nébuleux : une seule course (et une double accélération à droite) de Chubb (RB) les faisait avancer de 27 yards, mais ils restaient scotchés sur la volonté de passer et donc de remettre leur destin dans les mains de Mayfield.
Et celles-ci étaient de pierre. Visant un Landry (WR) complètement seul, son lancer trop haut fit le bonheur de Sullivan (CB) qui avait lâché son receveur. 2ème interception.
Bien protégé, Rodgers lançait de suite la machine : une passe lobée « sideline » pour un Lazard (WR) qui attrapa spectaculairement le ballon à une main (34 yards).
Puis, il fut enfin temps de courir (5 courses en 6 jeux). Bizarrement, ça avançait. Jusqu’en redzone même. Où encore ce ne sera que passes. Après deux échecs, Rodgers se connectait aisément à Adams pour le TD de 9 yards, vu que les Browns n’affectait qu’un jeune CB au marquage… évidemment pris par le jeu de jambes d’Adams. (14-7)
Cleveland se remettait à l’ouvrage par une nouvelle course fructueuse cette fois de Duke Johnson (RB), 17 yards. Puis Sullivan (CB) ne fut pas à la noce en acceptant le gain de 24 yards de Landry (WR) et de 14 yards de R. Higgins (WR). Sur le 1 yard de GB, CLE surprenait en « play action » pour une passe au TE Bryant.
En milieu de second quart-temps, les Browns sentaient déjà bizarrement l’urgence de convertir à 2 pts. Sur un jeu de passe, voulant viser d’abord Landry (WR) bien marqué, Mayfield lança sur People-Jones (WR), devancé par Stokes (CB). (14-12)
CLE augmentait la pression défensive et les plaquages forts : « 3 and out » pour GB. Au cours de la série, Rodgers se fit malheureusement marcher sur son pied blessé par un Newman (RG) reculant, ce qui ne va pas aider la guérison du doigt de peid du QB, destiné à gérer sa blessure jusqu’à la fin des play-offs.
Mais décidément, Baker Mayfield (QB) aidait les Packers à se remettre dans le droit chemin avec une nouvelle et 3ème interception. Cette fois, le crédit est aussi à mettre sur Rasul Douglas (CB) qui lisait parfaitement le jeu.
Les Browns dilapidaient une bonne possession à 2 mn de la mi-temps. D’autant qu’en usant de passes pour Adams, Rodgers faisait avancer les Packers jusqu’au 1 yard de Cleveland. Il fut alors logique de voir le TD marqué par Adams, toujours marqué par un seul défenseur dans une copie symétrique (vers l’extérieur) de son précédent TD. (21-12 à la mi-temps)
UNE MAÎTRISE DU BALLON PAR LES BROWNS EN 2ÈME MI-TEMPS
Avec autant d’avance, LaFleur était plus enclin à faire courir avec Aaron Jones et A.J. Dillon mixés. Mais arrivés en « zone rouge », les Browns mettaient la pression et obligeaient GB au field goal. Il s’en est fallu de peu malgré tout pour que Deguara fasse l’exploit pour réceptionner en limite d’en-but. (24-12)
Les Browns se dirent aussi que courir pouvait être bénéfique, surtout quand c’est le point fort de leur attaque ! Résultat, sur leur 1er drive de 2ème mi-temps : 64 yards à la course, dont 56 pour Chubb ! Mais comme les Packers, ça partait à la passe en « redzone ». Mais Mayfield n’est pas Rodgers. Le n°6 Brown encaissait le sack collectif en 3ème tentative. Un FG qui payait mal un drive de 8 mn. (24-15)
Toujours avec plus d’une possession d’écart, les Packers pouvaient voir venir. Cependant, un jeu renversé pour St-Brown (WR) occasionnait une perte de 9 yards sur 1ère tentative en raison notamment d’un mauvais block de Lazard. Punt.
En réponse, les Browns réussissaient eux leur jeu renversé avec Schwartz (WR) mais ils n’en profitaient pas par la suite, Mayfield subissant deux sacks consécutifs (P. Smith et Lowry).
À 9 mn de la fin, GB pouvait se donner encore + d’air mais 3 courses consécutives d’Aaron Jones ne parcouraient que 9 yards. La 3ème et 1 aurait pu être exécutée autrement que sur le côté gauche où Braden (LT 4) avait suppléé Nijman sorti temporairement pour blessure.
Avec 6 mn 40 à jouer, les Browns devaient scorer. La passe n’y arrivait pas mais le jeu de blocks sur courses faisait des ravages (30 yards sur une course de Duke Johnson notamment). C’est pourtant par une passe de 5 yards pour Schwartz (WR) que les Browns marquaient. Mayfield profitait d’un côté gauche déserté par Savage revenu en catastrophe de l’autre côté. Trop tard, Douglas ne put couvrir 2 receveurs. (24-22)
Pas de blague les Packers, il restait 4 mn 30 et quelques first downs à GB pour clore le match. Mais après un 1er first down obtenu par deux courses d’A.J. Dillon, son « go-to-guy » Davante Adams droppait deux fois le ballon sur des réceptions donnant un first down !
Et voilà comment les Packers, qui avaient dominé un match notamment grâce aux offrandes de Mayfield, se retrouvaient en grand danger à 2 mn de la fin en donnant le ballon aux Browns qui n’avaient qu’à remonter 50 yards de leurs 25 pour envisager la victoire par un seul FG, néanmoins à convertir par un kicker rookie.
Vu les précédents à la course, j’acceptais la sentence avec des Browns qui allaient marcher tranquillement sur les Packers grâce à leurs 3 temps morts. 3 courses pour 18 yards confirmaient mes craintes. Il restait 1 mn 22 et les Browns avaient toujours leurs 3 temps morts.
Mais Cleveland se pressa quelque peu et décida d’y aller pleinement à la passe. Après une seule complétion… de Chubb (RB) à la réception, Mayfield ne trouva pas l’ouverture. Mieux, sur 3ème et 10, il trouva les bras de Rasul Douglas (CB) pour une 4ème interception scellant le match à 50 secondes de la fin. Certes, Douglas avait légèrement accroché le maillot de People-Jones et cela a probablement influé sur son interception. Les dieux du football sont pour l’instant du côté des Packers. (24-22 score final)
ÇA PASSE POUR GB… POUR ENCORE LONGTEMPS ?
Une fois de plus, les Packers engrangent une victoire qui n’est pas convaincante. Certes, cela fait de GB l’unique leader NFC mais difficile de dire que les Packers apparaissent imbattables tant ils sont passés près de la correctionnelle à de trop nombreuses reprises : 49ers en semaine 3, Bengals en semaine 5, Cardinals en semaine 8, Ravens en semaine 15 et Browns en semaine 16. Pourtant, la bascule se fait souvent du côté vert et or, mais jusqu’à quand ?
Il importe donc que GB se rassure sur les deux derniers matchs de la saison pour engranger de la confiance et un certain « momentum » avant d’attaquer les matchs couperets des play-offs.
On craignait avant la saison cet enchaînement Ravens – Browns, et en effet les Packers sont à seulement + 3 pts sur leurs deux victoires… alors que les troupes adverses étaient diminuées. De plus, les coachs adverses n’ont pas été forcément lumineux et ce fut encore plus criant contre les Browns qui n’ont tout simplement pas usé de leur force de frappe au sol qui aurait pu et dû nous être fatale.
Les deux dernières semaines vont nous permettre de savoir si Lambeau Field sera bien le possible stade hôte de l’ensemble des play-offs NFC et si les grands absents de la saison pourront être de retour (s’il y a bien un espoir pour Bakhtiari et Alexander, le ciel s’assombrit pour Z. Smith et Myers).
LES STATS
Green Bay Packers :
- Aaron Rodgers (QB) : 24/34 à la passe, 202 yards, 3 TD
- Aaron Jones (RB) : 12 courses, 66 yards, 5.5 yards par porté
- Davante Adams (WR) : 10 réceptions, 114 yards, 2 TD
- 0 sack concédé
- De’vondre Campbell (ILB) : 12 plaquages, 1 plaquage assisté
- Rasul Douglas (CB) : 3 plaquages, 2 passes déviées, 2 INT
- Efficacité en 3ème tentative : 30 % (3/10)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 75 % (3/4)
- 3 pénalités pour 29 yards
- 28 mn de possession de balle, dont 12 mn seulement en 2ème mi-temps
Cleveland Browns :
- Baker Mayfield (QB) : 21/36 à la passe, 222 yards, 2 TD, 4 TD
- Nick Chubb (RB) : 17 courses, 126 yards, 7.4 yards par porté, 1 TD ; 3 réceptions, 58 yards
- 219 yards à la course
- Rashard Higgins (WR) : 5 réceptions, 58 yards
- M.J. Stewart (CB) : 9 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 plaquages pour perte
- Efficacité en 3ème tentative : 58 % (7/12)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
- 6 pénalités pour 38 yards
- 32 mn de possession de balle, dont 18 mn en 2ème mi-temps
LES ACTIONS DU MATCH
- Rasul Douglas : 2 interceptions, chacune dans le 2 mn warning de chaque mi-temps ; la première évite aux Browns de passer devant, la seconde scelle le match.
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 443, 444 et 445ème TD pour Aaron Rodgers (QB), dépassant le record de Brett Favre (442) pour le + grand nombre de TD dans l’histoire des Packers
- 5ème match consécutif pour Aaron Rodgersavec 2 TD à la passe et 0 INT, égalant sa plus longue série en carrière avec ces stats, la dernière fois étant en 2014, année où il gagna son second titre de MVP.
- Preston Smith a enregistré son 8ème sack cette saison, doublant son total de 2020 (4 sacks)
GBPF
À l’heure de la dinde, presque marron 😁
Avant toute analyse des derniers résultats tous positifs, je voudrais rendre hommage à l’un des plus grands quaterback de tous les temps, Mr Aaron Rodgers.
Étant un fan inconditionnel de Brett Favre depuis ma tendre jeunesse, je n’ai pas de mal à comparer les deux monstres qui ont dirigé les Packers depuis 30 ans.
Avec trois saisons de plus au compteur Favre 150-93 Rodgers 138-65.
Pourcentage Favre 61,4 Rodgers 65,5.
61665 yards pour Favre 55000 pour A-Rod.
Rating pour Favre 85,8 ☹️ 104,4 pour Rodgers.
442 TD pour Brett dorénavant 445 pour Aaron Rodgers.
93 interception pour le QB le plus sûr de tous les temps, 286 ☹️ pour Favre, la comparaison entre les deux s’arrête ici pour moi.
Si comme dans la cour de récréation on devait choisir qui on choisit en premier pour être dans son équipe, 10 fois sur 10, je prendrai Rodgers avant Brett le populiste Favre.
Bravo Mr Rodgers.
Beaucoup de fans des Packers sont plutôt sur la retenue, mouais, bof, peux mieux faire.
Moi j’ai connu les Packers avec des bilan à 4-12.
Donc trois saisons avec 40 victoires au compteur, je me régale.
Qui après la déroute de la Nouvelle Orléans nous voyait en tête de la NFL la veille du jour de l’an, à part l’excellent James Jones ?
Avec une ligne B entièrement reconstruite de briques et de broc, avec un LT 2 puis 3 puis 4, les meilleurs joueurs perdus pour la saison, une palanquée de blessés ou covidés, un orteil récalcitrant, malgré tout ça, on est en tête.
Oui ça passe ric-rac, mais ça passe et au vu d’un calendrier qui était monstrueux, qui à balayé la terrible NFC ouest ? Les Packers. Qui a balayé la terrible AFC Nord ? Les Packers.
Hommage aussi au petit LaFleur, qui si il gagne contre les cornus, deviendra le coach avec le meilleur bilan de tous les temps sur ses trois premières saisons (39-9) battant Georges Seifert (38-10)
Alors qu’on nous rabat les orteils avec le génie de Kyle Shanahan et son bilan misérable 37-42 ☹️.
Favre a longtemps buté sur les Cowboys en finale NFC, puis ça a passé deux fois, cette année ça passera aussi pour Aaron.
Go Pack Go, et joyeux réveillon à tout le monde.