Baltimore Ravens – Green Bay Packers : 30-31
Face à une quasi-équipe bis des Ravens, les Packers ont joué à se faire peur (une fois de plus) à Baltimore dans un match où on a retrouvé des Packers « vintage » : attaque florissante et défense décevante.
UN CORBEAU BLESSÉ MAIS PERCUTANT
Toute performance est relative et elle se mesure à l’enjeu du match et à l’adversité. Si Baltimore et Green Bay souhaitaient bien évidemment gagner ce match dans la course aux play-offs, les deux équipes comptaient plusieurs blessés mais c’est bien Baltimore qui était le plus impacté.
Ainsi, les Ravens comptaient des blessés sur les mêmes postes que GB (pass-rusher star, CB star) mais également sur tous les postes des lignes seocndaires (enlevez par exemple Stokes, Douglas, Savage et Amos) ; et en attaque leur mauvaise OL jouait sans son LG 1 et son RT 2 qui sortit du terrain après quelques mises en jeu. Sans oublier que le duo de vétérans RB (Freeman-Murray) n’est qu’un bouche-trou des 3 RB blessés en début de saison.
Et le meilleur pour la fin : BAL avait aux commandes son QB 2 Tyler Huntley, en lieu et place d’un Lamar Jackson dont l’attaque des Ravens est ultra-dépendante puisque le QB 1 est aussi le meilleur coureur de son équipe.
En prenant en compte les blessures, l’affiche paraissait déséquilibrée. Et pourtant, les Ravens ont tenu le haut du pavé avec une stratégie offensive simple mais gagnante : une cible sur-utilisée (le tight-end Mark Andrews) et utiliser les jambes du QB, du sous Lamar Jackson quoi.
Et pourtant, la défense de GB parut le plus souvent bien désemparée, à tel point qu’on ne la reconnaissait plus, ou plutôt qu’elle était malheureusement reconnaissable sous des mauvais aspects « petiniens » ou « capersiens ».
Le 1er drive de Baltimore donnait donc le ton. D’abord une réception de Mark Andrews (TE) pour 43 yards. Ou plutôt une réception de 7 yards où Savage (FS) joua une fois de plus l’interception au lieu du plaquage. Résultat : 35 yards de + pour le TE qui partit champ ouvert avant qu’Amos n’empêche le TD.
Cette première connexion annonçait une soirée cauchemardesque pour Savage, lui ancien pensionnaire de l’université du… Maryland (l’état de Baltimore). Toute la soirée, il était collé au marquage du TE Andrews sans trouver la solution et sans que le coordinateur défensif Joe Barry ne change foncièrement son fusil d’épaule. Tactique à ne pas renouveler en cas de nouvelle joute face à un bon TE adverse, ce qui ne manque pas en NFC…
Puis Huntley (QB) réussissait une 4ème et 1 à la course, Andrews une réception de 4 yards sur 3ème et 2, à 9 yards de l’en-but. Mais John Harbaugh, le coach en chef des Ravens était agressif, beaucoup… trop. Et la suite du match le confirmera.
Toujours est-il qu’à 3 yards de l’en-but sur 4ème tentative, Harbaugh commanda de la jouer au lieu de prendre les 3 pts. Huntley était parti pour courir droit devant mais Barnes (ILB) lut bien le jeu et fit peur à Huntley qui tenta de contourner, mais Preston Smith (OLB) puis Devondre Campbell (ILB) l’obligea à sortir en touche. Et voilà comment les Ravens repartaient bredouilles d’un drive de 7mn30.
Rodgers ne profita pas de la rage de sa défense avec un « 3 and out », le n°12 manquant son n°17 (Adams) pourtant libre.
Le premier punt nous offrit une nouvelle erreur des équipes spéciales qui sont bonnes dans leur inventivité des cagades. Cette fois, alors que le retourneur Ravens adverse effectuait un « fair catch », Yiadom (CB) ne trouvait rien de mieux que de foncer sur lui et le percuter…
Repartis du milieu de terrain, BAL reprenait sa recette offensive du jour et Huntley, en échappant à la pression de Gary (OLB), s’échappait à droite et trouvait… Andrews (TE) pour un TD où ce dernier s’était débarrassé de son garde du corps Savage (FS). (7-0)
Le meilleur retour de kickoff de l’année d’Amari Rodgers (jusqu’aux 37 yards) fut altéré par une pénalité. Puis Rodgers allait distribuer le jeu avec Lazard (2 réceptions, 23 yards) et Valdes-Scantling (réception de 31 yards plein centre). Cette diversité était un peu contrainte par les Ravens qui avaient décidé d’un plan anti-Adams : 2 défenseurs (voire 3) constamment au marquage du n°17.
A.J. Dillon conclut ce drive rondement mené par un TD de 2 yards où il profitait d’un monstrueux double block de Nijman (LT) qui, sans faire de bruit (et c’est très bon signe), se taille une place de choix sur l’OL de GB. (7-7)
Le drive du 2ème TD nous montrait avec évidence, par une course plein centre de Murray (RB), l’importance de l’absence (pour Covid) de Kenny Clark (DT) au centre de la ligne. La défense résistait mais sur une passe lobée pas très bien ajustée de Huntley (QB), Andrews chopait le ballon pour le TD avec un Savage (FS) qui n’a pas su passer devant son adversaire. (14-7)
Après une réception de 22 yards du TE 4 Tyler Davis, trouvé rapidement par Rodgers en raison d’un double blitz de CB, Aaron Jones fit plusieurs bonnes courses. Arrivé aux 2 yards de BAL, des problèmes de block (notamment de Deguara) retardèrent le TD, finalement pour Adams. (14-14)
Ce score de parité restera ainsi jusqu’à la mi-temps en raison de pass-rush pressants (sack de Houston – OLB, se jouant de Kelly – RT). On notera une connexion chirurgicale Rodgers – Valdes-Scantling qui sera un des « highlights » de l’année, mais qui ne sera pas suivi de résultat.
14-14 à la mi-temps, une première mi-temps où les Ravens avaient maîtrisé la possession (17 mn).
LES PACKERS PRENNENT TRANQUILLEMENT LA MAIN
Avec le ballon en main pour débuter la seconde mi-temps, les Packers continuaient à raison avec Aaron Jones (5 course pour 32 yards). Seulement, en redzone, c’est la passe qui était privilégiée et il fallut une interférence de passe défensive bien sévère sifflée en 3ème et 10 sur Lazard (WR) pour éviter le field goal. GB profitait du cadeau et Aaron Jones (RB) réceptionnait la passe de TD, profitant d’une glissade de son adversaire. (14-21)
Les Ravens ont eu l’air d’apprécier le drive précédent des Packers puisqu’ils appliquaient eux aussi une bonne dose de « vraies courses » (de RB). Mais, à l’entrée de la redzone des Packers, Stokes (CB) et Douglas (CB) maîtrisaient les airs. Confrontés à une 4ème et 1, les Ravens tentaient encore le coup mais en montrant un blitz apparent, GB forçait le faux-départ et BAL n’enquillait qu’un FG. (17-21)
Les équipes spéciales étaient à deux doigts de redonner le ballon à l’adversaire quand Patrick Taylor (RB) toucha du pied un ballon manqué par Garvin (OLB). Heureusement, le RB recouvrait le cuir.
Ce 6ème drive du match pour GB allait porter l’estocade pour Green Bay. Pas de jeux flashy (course et play action… du Brady quoi !), juste une réception plein centre de Valdes-Scantling pour 25 yards qui étoffe de plus en plus sa palette. Dommage que cela ait pris tant de temps et qu’il ne soit qu’à quelques mois de la fin de son son contrat rookie. Preuve en est, c’est lui que Rodgers visait pour le TD sur une passe slant de 11 yards, une action typique pour Davante Adams en temps normal.
Ce TD du n°83 marquait le 442ème TD d’Aaron Rodgers, égalant la marque de Brett Favre pour le nombre de TD sous un maillot Packers. Le prochain match contre les Cleveland Browns devrait voir Rodgers détenir seul ce record qui le fera rentrer un peu plus dans l’histoire des Packers et l’histoire de son sport, un match au Lambeau Field, ce qui permettra une célébration adéquate. (17-28)
Malgré une pénalité mettant les Ravens sur 1ère et 5, la défense de GB imposa un « 3 and out » grâce à Darnell Savage (FS) qui enfin imposait un marquage serré sur Andrews (TE). Toujours aussi audacieux, et plutôt même inconscients, les Ravens tentaient la 4ème et 6… sur leurs propres 29 yards ! La bonne couverture Packers troublait Huntley qui ne trouva aucune solution.
Les Ravens avaient donc tendu la joue pour se faire baffer. Et de suite, une « play action bootleg » donnait à Marcedes Lewis le temps de se lancer après sa réception pour devenir quasiment inarrêtable sur 23 yards.
Quatre tentatives pour 6 yards et tuer le match à 10 mn de la fin. Mais LaFleur et Rodgers furent décevants, au contraire de leur soirée. D’abord en oubliant A.J. Dillon dans ce genre de situation où il est un précieux atout (1ère course d’Aaron Jones pour 1 yard). Puis en cramant 2 temps morts en 3 tentatives avec un Rodgers rieur. L’intérêt de l’équipe semblait passer au second plan du record de TD à battre pour Rodgers. Deux passes étaient donc tentés dont la 3ème tentative où Lazard s’était libéré et aurait capté le TD si Rodgers avait bien ajusté sa passe. Ce ne sera q’un FG. (17-31)
LE RALLYE DES RAVENS
Deux possessions d’avance à ce stade du match semblaient suffisantes pour GB. Mais un interférence de passe défensive bien sévère sur Amos (SS) qui jouait le ballon lançait le drive des Ravens. Puis, ce fut un festival de courses de Huntley (QB) et de passes 4-5 yards pour Marquise Brown (WR). Et c’est même Huntley lui-même qui marquait le TD en courant 3 yards.
Auparavant, BAL avait encore tenté une 4ème et 6, à 14 yards de l’en-but de GB. Cette fois, ça marchait avec Andrews (TE), qui était marqué par un King (CB) venant de rentrer sur l’action et complètement perdu sur le terrain. (24-31)
Il restait 5 mn à jouer et il ne restait à Rodgers qu’à avancer. Mais Royce Newman (RG), pourtant correct toute la soirée, laissa échapper Madubuike (DT) pour un sack ravageur (-9 yards) sur 3ème tentative.
Pour ne rien arranger, les équipe spéciales y ajoutaient leur grain de sel : « un delay of game » (!) et une mise en jeu foirée du long snapper qui provoqua un punt de Bojorquez qui sortait à la moitié de terrain.
Tout était donc relancé. Joe Barry eut la lumineuse idée d’assigner King (CB) à Andrews (TE) : 2 réceptions pour 18 yards sur le drive. À 8 yards de l’en-but, Huntley (QB) avait du temps, Campbell (ILB) dut surveiller le RB dans le flat mais laissait un trou béant au milieu. Huntley ne demandait pas son reste : TD à lacourse de 8 yards, son 2ème.
Alors qu’on attendait les Ravens pour la transformation en coup de pied, le coach Harbaugh continuait dans l’audace ou son « overcoaching », c’est selon. Transformation à 2 pts à 42 secondes de la fin. Le schéma était de glisser vers la droite pour trouver Andrews (TE) sur le potelet orange droit. Mais la défense s’y était préparé et elle glissait toute entière vers la droite, Savage frôlant le ballon (de toute manière imprécis) et Stokes empêchait Andrews de faire l’exploit. Transformation manquée, match terminé. (30-31)
Et voilà comment une action défensive sauvait les Packers d’une défaite au goût amer mais qui n’aurait pas été imméritée, face à une équipe décimée et volontaire alors que les Packers avaient été quelque peu suffisants au moment de se mettre à l’abri.
Un petit point a donc été suffisant ^^ pour engranger une victoire de plus qui laisse désormais les Packers seul en tête de la NFC après des résultats étonnants en semaine 15 (défaite des Arizona Cardinals face aux Détroit Lions, défaite à domicile des Tampa Bay Buccaneers face aux New Orleans Saints).
Les Packers sont donc maintenant maîtres de leur destin pour jouer les play-offs à domicile dans l’attente du retour des blessés.
Ce feuilleton des blessures ressemble de plus en plus à l’arlésienne tant les retours de Za’darius Smith, David Bakhtiari ou Jaire Alexander sont sans cesse différés (sans parler de Josh Myers). Même si pour le n°23, cela semble imminent.
Car il faudrait quand même que ces titulaires aient quelques matchs dans les jambes au moment de combattre dans les joutes des play-offs et leurs matchs couperets.
Ah, et au fait, ce match scellait définitivement la NFC North, remporté donc par les Packers en 2021 pour la 3ème saison de suite, soit autant de saisons avec Matt LaFleur aux commandes des « green and gold ».
LES STATS
Baltimore Ravens :
- Tyler Huntley (QB) : 28/40 à la passe, 215 yards, 2 TD ; 13 courses, 73 yards, 2 TD
- Latavius Murray (RB) : 7 courses, 48 yards, 6.9 yards par porté
- Mark Andrews (TE) : 10 réceptions, 136 yards, 2 TD
- Patrick Queen (ILB) : 11 plaquages, 2 plaquages assistés
- Justin Madubuike (DT) : 2 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 sack, 1 plaquage pour perte
- Efficacité en 3ème tentative : 53 % (7/13)
- Efficacité en 4ème tentative : 50 % (2/4)
- Efficacité en redzone : 67 % (4/6)
- 8 pénalités pour 56 yards
- 29 mn de possession de balle
Green Bay Packers :
- Aaron Rodgers (QB) : 23/31 à la passe, 268 yards, 3 TD
- Aaron Jones (RB) : 13 courses, 58 yards, 4.5 yards par porté ; 1 TD à la réception
- Marques Valdes-Scantling (WR) : 5 réceptions, 98 yards, 1 TD
- 8 receveurs différents
- De’vondre Campbell (ILB) : 5 plaquages, 5 plaquages assistés, 1 sack, 1 plaquage pour perte
- Efficacité en 3ème tentative : 55 % (5/9)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/0)
- Efficacité en redzone : 80% (4/5)
- 8 pénalités pour 76 yards
- 31 mn de possession de balle, dont 18 mn en 2ème mi-temps
L’ACTION DU MATCH
- Le stop décisif à 40 secondes de la fin du match sur la conversion à 2 pts annihilée par la défense des Packers
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 442 TD pour Aaron Rodgers (QB), égalant le record de Brett Favre pour le + grand nombre de TD dans l’histoire des Packers
- Après avoir égalé Jordy Nelson la semaine passée, Davante Adams (WR) est désormais seul second receveur de l’histoire des Packers au nombre de TD (70)
- Alors qu’elle n’avait encaissé que 2 fois + de 28 points dans les 10 premiers matchs de la saison (semaine 1 vs NO et semaine 3 vs SF), c’est la 4ème fois de suite que la défense des Packers encaissent + de 28 pts sur les 4 derniers matchs.
- Mark Andrews est le premier TE de l’histoire des Ravens à avoir + de 1000 yards à la réception dans une saison
ET JOYEUX NOËL À TOUS !!!
GBPF
Joyeux Noël à Julien, et à tous les fans des Packers de Green Bay Packers France 🎄🧑🎄