La NFL a ce qu’elle de fantastique est qu’elle peut créer des destins qui collent encore au « rêve américain ». Ou comment des gamins à l’enfance difficile peuvent devenir millionnaires après un chemin de croix professionnel. C’est le cas de Keisean Nixon (CB), qui, en quelques matchs, est sorti de l’anonymat de la NFL pour devenir All-Pro et décrocher le meilleur contrat de sa carrière.
Dans une free agency qui a officiellement débuté mercredi dernier et officieusement lundi dernier, les Packers n’ont pas tardé à officialiser la signature la plus évidente : celle d’un agent libre Packers pas trop cher et plutôt indispensable. Vous l’avez deviné : Keisean Nixon (CB) est de retour au Lambeau Field.
Malheureusement, les Packers n’ont pas pu lui donner un contrat de longue durée (seulement 1 an) alors que le joueur n’aura que 26 ans pour la saison 2023. Ce qui aurait été plutôt bien vu, tant Nixon a remis le retour de kickoff et de punt à la mode dans le Wisconsin, miséreux depuis de bien trop longues années. Car en 7 matchs et demi, Nixon a replacé ces phases de jeu dans l’échiquier des Packers et obtenu le statut de All-Pro au poste de kick returner pour cette saison 2023, tout simplement.
Il aura fallu un ultime fumble du WR Amari Rodgers (souvenez-vous !) en semaine 10 contre les Dallas Cowboys pour que ce dernier soit définitivement écarté des tâches de retourneur, alors que Keisean Nixon commençait à retourner les kickoffs à partir de ce match.
Malgré cette entame de saison tardive au poste, Nixon a fini leader NFL en yards retournés en kickoffs (1.009 yards) sur seulement 7 matchs ! De plus, Nixon a effectué 5 retours de + de 50 yards en 2022 alors qu’aucun autre joueur NFL n’en a fait plus de 2.
Les statistiques de retourneur de Nixon sont tellement impressionnantes que ses moyennes sont actuellement supérieures à celles en carrière de Devin Hester, l’ancien CB des Chicago Bears considéré comme l’un des meilleurs retourneurs de l’ère du Super Bowl, au point d’avoir été en ballotage pour être introduit au Hall Of Fame cette année pour sa deuxième année d’éligibilité.
Bref, les Packers ne pouvaient laisser l’occasion de faire revenir un joueur chaudement recommandé à l’inter-saison dernière par alors le nouveau coordinateur des équipes spéciales Rich Bisaccia, en provenance comme lui des Las Vegas Raiders, et désormais promu assistant du head coach Matt LaFleur. De plus, il est apparu dans la hiérarchie des CB derrière le trio Alexander-Stokes-Douglaset a ajouté de la bonne profondeur à ce poste.
Il a fallu pour cela mettre le prix. Mais finalement pas tant que cela. Car si au départ le montant annoncé de 6 M$ l’année me chiffonnait (en comparaison avec les 5 M$ annuels d’un Rasul Douglas par exemple) , la divulgation des vrais chiffres rend tout de suite le contrat plus attractif.
C’est donc au final un contrat sûr de 1 an pour 4 M$ (avec seulement 46 % garantis) auxquels peuvent s’ajouter 2 M$ de primes basées sur le temps de jeu, le nombre d’interceptions et une sélection au Pro Bowl. Autant dire que ces 2 M$ en + seront chèrement gagnés et alors mérités par une très bonne saison du n°25.
Quant au « cap », les Packers ont tellement leur porte-feuille troué que même sur un contrat de 4 M$, ils ont utilisé des « void years » afin d’étaler la charge salariale sur 2023 (2,5 M$) et 2024 (1,5 M$).
Le poids sur le cap 2023 de Nixon sera donc de 2,5 M$. Quant aux éventuelles primes gagnées (2 M$ max donc), elles seront poussées sur le cap de 2024 car incertaines et calculées après la saison 2023.
S’il conserve le niveau qu’il a montré l’année passée, Nixon sera une pièce essentielle de l’effectif des Packers et bien sûr des équipes spéciales menées par son mentor Bisaccia dont on peut penser qu’il a très favorablement délibéré pour son retour. Le nouveau QB 1 Jordan Love sera forcément plus confiant de commencer ses drives vers le milieu du terrain plutôt que dans ses 20 yards.
GreenBayPackersFrance
Dans les petits détails qui font une saison, pour l’année dernière il y aura l’aveuglement des coachs à laisser sur le terrain Amari Rodgers pour les retours de punt et de kick-off.
Un aveuglement qui a sûrement coûté une ou deux victoires (j’ai en tête la défaite contre les Commanders) et qui n’a jamais permis aux Packers de commencer un drive loin de sa end-zone pendant 10 matchs (sans compter les fumbles).
C’est bien de pouvoir conserver Nixon même si j’aurais préféré un deal sur plusieurs années parce qu’il peut aussi bien dépanner (à minima) au poste de CB (il avait été plutôt pas mal lors de la victoire contre les Buccs notamment) donc je ne le vois pas comme un pur spécialiste que tu n’alignerais pas dans une autre phase de jeu.
En plus, il n’a jamais que 25 ans.