Selon les expériences de chacun, cette phrase est peut-être vraie au sens premier du terme. Dans le cas des Packers, ceux-ci sont désormais devant le choix d’exercer ou non une option… sur Jordan Love.
LOVE ON THE BENCH
Souvenez-vous, cette draft 2020 où tous les cheeseheads sont tombés de leur chaise en entendant le choix des Packers au 1er tour. 30ème choix originel, Green Bay donner un 4ème tour pour monter au 26ème choix… et choisir un jeune QB en provenance d’Utah State : Jordan Love.
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, Aaron Rodgers a glané 2 titres MVP (2020 et 2021) et les Packers se sont crashés 3 fois en play-offs, avec la défaite la plus rageante lors de la finale de conférence 2020 à domicile face aux Tampa Bay Buccaneers.
Si bien que Jordan Love a ciré le banc 3 années durant, une situation anachronique quand désormais un QB drafté au 1er tour patiente au maximum une demi-saison avant de prendre les rênes de l’équipe.
Le « rookie scale » mis en place depuis 2010 fait pourtant la part belle à l’option d’utiliser rapidement un QB pour quelques millions par an quand désormais les stars au poste (et Aaron Rodgers le premier) tournent autour de 50 M par an.
La belle occasion de trouver un QB opérationnel en contrat rookie permet, au bon bâtisseur, d’investir à grands coups de dollars sur des stars à d’autres postes. Avant que le jeune QB ne réclame son dû à plusieurs dizaines de millions par an après 4 ou 5 années.
À Green Bay, on n’aime pas faire comme les autres, et depuis 20 ans, elle est la seule franchise à avoir drafté un QB au 1er tour pour le mettre en couveuse 3 années durant : Aaron Rodgers en 2005 et Jordan Love en 2020.
Dans les deux cas, les deux arrivaient de manière surprenante dans les pattes d’un QB futur Hall of Famer : Brett Favre et… Aaron Rodgers.
Et comme en 2008, les Packers sont en 2023 à la croisée des chemins avec un QB vétéran qui fait mariner son équipe sur une possible retraite ou un possible trade.
OPTIONNEL
Mais il y a un élément supplémentaire dans l’équation de la situation de Jordan Love, celui-ci a un contrat rookie de 4 ans mais avec une année optionnelle en + en raison du choix de 1er tour.
Pour exercer cette option, GB doit faire son choix entre la 3ème et la 4ème de contrat, c’est-à-dire… maintenant ! Enfin, avant le 1er mai 2023.
Mais s’il y a débat, c’est que cette option n’est pas du tout dans les mêmes proportions des salaires que Jordan Love a empoché jusque-là.
Jordan Love a ainsi glané 7,4 M $ sur ses 3 premières années de contrat (2020, 2021 et 2022). Sa 4ème année est prévue à 3,9 M $. Si les Packers veulent exercer l’option de garder Love une 5ème année en 2024, il leur en coûtera… 20,3 M $ pour cette seule année. De suite, on n’est plus dans les mêmes considérations !
Pourquoi ce chiffre ? Celui-ci est déterminé par une moyenne des salaires au poste du joueur (ici, quarterback) et variable en fonction des états de service du joueur (temps de jeu et sélection au Pro Bowl).
Dans le cas de Jordan Love, le n°10 ne remplit évidemment pas les critères de temps de jeu (celui d’un QB titulaire) et encore moins de Pro Bowls. Sinon, le montant aurait été encore + élevé… Mais cela aurait voulu dire que Love était le QB titulaire des Packers.
Le QB titulaire incontesté des Packers depuis 2008 est donc Aaron Rodgers. Un Rodgers elliptique sur son avenir ces dernières semaines. Quoi qu’il en soit, sa décision est importantissime pour les Packers, et d’abord pour le choix des Packers sur l’exercice de la 5ème année optionnelle du contrat rookie de Jordan Love.
Si Rodgers prend sa retraite ou est échangé, la question de conserver Love ne se posera pas. En revanche, s’il décide de reprendre les rênes des Packers, le front office sera face à un sacré dilemme : repousser gentiment le QB vétéran ou une fois de plus céder à ses envies, auquel cas garder Love ferait du jeune joueur le QB2 remplaçant le mieux payé de la NFL…
GreenBayPackersFrance
On va vite être fixé, Rodgers va sortir de son couvent de carmélites ou de son monastère italien aperçu dans le nom de la rose, bien reposé de toute nuisances divers et variés, et va nous donner sa décision au côté de ses amis Pat patrouille et AJ.
On parle quand même d’un choix qui aura, au moins, pourri trois années de la franchise en termes de relations internes et d’image.
Pour que cela vaille le coût (et encore, c’est impossible de dire ce qu’aurait donné l’équipe de 2020 avec Tee Higgins à la place de Love), il faudrait, au moins que Love ramène un SB.
S’il devient juste un bon QB qui est remplacé après plusieurs années pas infamantes mais pas non plus enthousiasmantes ça sera un pari perdu de nos Dumb (Gute) et Dumber (LaFleur) du Wisconsin.
Et tel Clémenceau, parlant de Faure, on pourra dire de Gute qu’il voulut être César (aka Ted Thompson sélectionnant Rodgers alors qu’il avait Favre) mais qu’il ne fut que Pompée (aka tous les GMs des Bears depuis au moins 20 ans dans leur sélection de QB à la draft).