Green Bay Packers – Minnesota Vikings : 41 – 17
WAOW !!! Quel match les cheeseheads ont vécu ce premier jour de l’année 2023 ! Assurément le meilleur match offert à ce jour par les Packers en cette saison 2022, qui plus est contre le rival de division. Un match rare dans un Lambeau Field en fusion qui ouvrirait presque le champ de tous les possibles pour la suite.
FRISSONS
J’aurais aimé être dans le vestiaire avant ce match Packers – Vikings 2022. Car rarement on a senti l’équipe des Packers aussi motivée, aussi galvanisée dès le coup d’envoi. Dès le premier retour de kickoff Vikings, une bousculade générale concluait l’action et donnait le ton de la rencontre.
C’est surtout la défense qui mit le ton dès le début du match : elle donnerait tout sur ce match. Et la blessure de Lowry (DE) au mollet a quelque chose de providentiel puisqu’elle rebat les cartes de la DL. Devonte Wyatt (DE) a ainsi battu une nouvelle fois son record de snaps (59 % des jeux). Mais on vit surtout un T.J. Slaton (NT) qui était aligné en titulaire (et sur 41 % des jeux) au centre de la DL avec à ses côtés Clark et Reed, dans un alignement qui me semble le plus logique compte tenu des forces en présence.
La DL Packers a été la pierre angulaire du succès vert et or en mettant constamment sous pression un Kirk Cousins (QB) sans génie. Elle profitait aussi de la faiblesse offensive affichée de MIN : l’intérieur de son OL. Et cela devenait encore + criant quand dès leur 2ème drive, ils perdaient sur blessure leur Centre n°2 qui avait été titularisé. Le centre n°3 a alors vécu l’enfer dans son baptême du feu. Et pour ne rien arranger, sur leur 4ème drive, MIN perdait aussi leur RT Brian O’Neill, rupture du tendon d’achille.
Dès le 1er drive Vikings, la défense imposait un 3 and out (2 courses pour 6 yards, 3ème : passe déviée de Douglas).
Mais l’attaque Packers ne fit pas mieux. Sur la 3ème tentative, Rodgers visait Aaron Jones le long de la ligne, mais la passe était un poil surdosée et le RB manquait de timing pour son saut dans sa tentative d’attraper le cuir.
GB était obligé au punt. Et à partir de là, le match partit dans un tourbillon d’actions aussi décisives les unes que les autres.
TOURBILLON
Car sur le punt de leurs propres 28 yards, GB voyait O’Donnell (P) se faire contrer par le bras de Metellus (S) qui avait enfoncé Leavitt (S). Ce même Leavitt fut tout de même attentif et récupéra le ballon. Mais pris dans la nasse, il dut se résoudre à s’agenouiller au 1,5 yard. Fautif, le n°6 de GB sauvait malgré tout un TD que plusieurs joueurs violets convoitaient autour de lui dans ce qui aurait pu être un mauvais remake de l’action décisive (le blocked punt) du tour de division NFC 2022.
M’enfin, 4 tentatives à 1,5 yards, ça semblait tout cuit pour Dalvin Cook (RB). Mais après une 1ère tentative où Cousins sentait le souffle chaud du pass-rush Packers (et oubliait ainsi un Jefferson libre en première intention), Cook butait 2 fois contre la muraille verte et or. La principale raison : un inédit alignement 4-3 dans cette situation de goal line où nos 4 gros bébés prenaient l’ascendant sur l’OL Vikings, notamment un T.J. Slaton survolté. MIN était contraint au FG, ce qui était déjà une victoire après la cagade de l’équipe spéciale. (0-3)
Lambeau Field était bruyant comme jamais (des paroles mêmes d’abonnés au stade !). Il allait se mettre en fusion par la grâce d’un Keisean Nixon (CB) qui, telle une comète de Halley, allait commettre un évènement décennal : un TD return kickoff, et de 105 yards s’il vous plaît ! (7-3)
Oh, il n’eut pas à faire beaucoup d’efforts car l’équipe spéciale lui ouvrait un tel chemin que Nixon put se sentir comme Moïse ouvrant la Mer Rouge (et grâce aussi à l’erreur du rookie adverse Jalen Nailor qui s’embarqua du mauvais côté). Le n°25 n’eut en fait qu’à crocheter le kicker Vikings pour marquer le 1er return kickoff TD de GB depuis un retour de 108 yards d’un certain Randall Cobb, alors rookie, en septembre 2011 contre les New Orleans Saints.
L’attaque de MIN ne s’en sortait pas, en témoigne le fumble de Cousins sur un high snap récupéré par Cook (RB) pour finalement le meilleur jeu de MIN jusqu’alors : 7 yards. Mais l’attaque de GB était tout aussi inefficace. Celle-ci butait sur par 3 fois pour 1 yard, une fois par Aaron Jones, une fois par A.J. Dillon et la dernière fois par une situation de passe en 4ème et 1 où Rodgers fut pris par le blitz de MIN – Runyan (LG) battu par Tomlinson (DT), Bakhtiari (LT) chahuté par Hunter (DE).
Les Packers redonnaient le ballon à l’adversaire au milieu du terrain. Les Vikings délaissaient déjà la course, sans succès. Notamment sur une 2ème et 10 où un Alexander (CB) en mode morpion s’acharnait à ce que Jefferson (WR) ne capte pas le ballon. En mode trash talk avec le receveur Vikings depuis quelques temps, Alexander s’en allait vers le milieu du terrain dans le mode « griddy » que Jefferson affectionne tant.
Sur la 3ème et 10, un Douglas (CB) rageur stoppait Hockenson (TE) sur une réception de 8 yards. Les Vikings surprenaient en tentant la 4ème et 2 avec un FG potentiel de 54 yards pour leur kicker Joseph. Même cause et pas même effet avec cette fois Douglas qui déviait le ballon des mains de Hockenson (TE) vers Savage (FS) qui s’accroupissait pour récupérer le ballon. Le n°26 brillait par sa clairvoyance dans son tracé et la vision des blocks de ses coéquipiers pour fructifier l’interception en touchdown de 75 yards ! (14-3)
Face à la pression, Cousins s’en sortait sur 3ème et 11 en courant seul. MIN enchaînait avec une « screen pass » pour Cook (GB). Mais GB fermait ensuite les écoutilles, aidés par l’inexpérience du Centre n°3 de MIN causant un « delay of game ». Tentative de FG de 46 yards, manqué par Joseph qui sortait de 15 réussites consécutives !
GB récupérait le ballon pour terminer un premier quart-temps fou ! Toujours dans une certaine difficulté, l’attaque avançait tout de même en convertissant deux cruciales 3èmes tentatives par des réceptions d’Allen Lazard (WR). Après avoir englouti la moitié de terrain Vikings par des courses d’Aaron Jones et d’A.J. Dillon, le jamais deux sans trois ne fonctionna pas sur la 3ème et goal entre Rodgers et Lazard. FG. (17-3)
La défense de GB laissait enfin apparaître quelques fêlures en autorisant un first down à MIN après que ces derniers aient été contraints à une 1ère et 25. Mais alors que Cousins tentait encore une fois d’atteindre Jefferson (WR) qui glissait sur l’action, T.J. Slaton déviait le ballon qui flottait dans l’air… jusqu’aux mains d’Adrian Amos (SS) qui remontait le cuir sur 25 yards. Cette action avait le don de faire enrager Justin Jefferson qui aurait pu perdre gros en enlevant son casque et en voulant le jeter à terre de rage, deux gestes pénalisables. Sauf qu’en plus, il toucha doucement un arbitre. Heureusement pour lui, le receveur avait retenu son geste au dernier moment et les arbitres n’en rajoutèrent pas à la frustration violette.
Et quoi de mieux pour fêter ça qu’une action vintage Rodgers. Sur 2ème et 11, le QB scanna le terrain et vit le bras levé de Tonyan (TE) oublié par la défense. Touchdown de 21 yards dans le coin droit de l’en-but. (24-3)
Reprenant le ballon à un peu plus de 2 mn de la fin de la 1ère mi-temps, Cusins(QB) se connectait plus facilement avec son WR 3 K.J. Osborn (3 réceptions, 32 yards). Mais en prenant le dessus sur Darrisaw (LT), Hollins (OLB) sackait Cousins et obligeait à un FG de 50 yards, encore manqué !
Il restait 36 secondes dans cette mi-temps, sans temps mort, pour que GB fasse boire le calice jusqu’à la lie à Minnesota. Cela prit la forme de deux passes complétées pour autoriser une improbable tentative de FG de 56 yards dans le froid extérieur. Réussie ! En retombant sur la barre horizontale à la fin du chronomètre ! (27-3 à la mi-temps)
Avec la première possession en 2ème mi-temps, GB pouvait se mettre à l’abri d’un improbable retour. Mais Rodgers retombait dans son pêché mignon, logique à ce stade du match. Alors que le 1er first down fut obtenu facilement à la course, le QB tenta par 3 fois la passe sans succès, même si la dernière pour Watson aurait pu être récompensée d’une pénalité. Le pauvre receveur rookie n’a pour l’instant pas l’aura d’une grande star, et c’est à peine s’il n’est pas tenu à chacun de ses tracés, sans que ce soit pénalisé la plupart du temps.
Allait-on voir le réveil des Vikings ? Cela en prenait le chemin avec notamment une course improvisée de Cousins pour 18 yards et… la seule réception du match de Jefferson pour 15 yards.
En milieu de 3ème quart-temps, les Vikings entraient pour la seconde fois en redzone adverse après les 3 tentatives qui avaient suivi le punt bloqué. Mais Clark (DT) abusait le RG rookie et allait cueillir le ballon dans les mains de Cousins comme on cueille les champignons en forêt.
Cette fois, l’attaque de GB allait enfoncer l’épée dans le coeur du viking. Dans un drive qui occupa la 2ème moitié du 3ème quart-temps, toute la palette offensive de GB y passait. Et c’est A.J. Dillon (RB) qui terminait le travail en force dans un effort collectif. A.J. Dillon se mua en chef d’orchestre pour une célébration d’anthologie (Rodgers à la basse, Bakhtiari au saxophone, Myers à la cloche). (34-3)
Sur la reprise, Cousins lança une passe désespérée pour Hockenson (TE) doublement couvert : 3ème interception, cette fois par Rudy Ford (S) et 4ème turnover Vikings.
Il restait encore près de 15 mn à jouer et les Packers n’avaient pas encore décidé de lâcher le match. P. Taylor (RB) avait suppléé A. Jones. Rodgers trouvait Tonyan (TE) pour 24 yards dans une action « bootleg ». Et finalement, sur une action de passe sur 3ème et goal à 2 yards de l’en-but adverse, Rodgers se décala sur la droite, feinta la passe et convertit sa feinte en course pour le TD. Une parfaite conclusion pour une soirée de gala. (41-3)
41-3 AVANT LE GARBAGE TIME
Il restait 9 mn et GB décidait de faire entrer sa défense n°2 face à MIN qui avait gardé son attaque n°1. Cela eut rapidement de l’effet : touchdown de 47 yards sur une deep sideline de 47 yards de Cousins pour Jalen Nailor (WR). Sur l’action, Ballentine (CB) s’était fait absolument avoir alors que Ford (S) venait à temps au soutien mais manquait complètement son plaquage. (41-10)
Côté GB, Jordan Love entrait en jeu à 7 mn 30 de la fin du match et ne convertissait qu’un first down, en utilisant Taylor à la course et Doubs à la passe.
MIN en faisait de même lorsqu’il reprit le ballon à 4 mn de la fin du match avec une attaque n°2 et un trio Nick Mullens (QB) – Alexandre Mattison (RB) – Jalen Nailor (WR). C’est cependant K.J. Osborn qui profitera encore de la faiblesse du CB Ballentine pour inscrire un TD à 10 secondes de la fin du match, adoucissant quelque peu la funeste soirée des Vikings. (41-17)
DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE ?
Green Bay nous a enfin donné la victoire signature qu’on attendait en 2022, et qu’on n’espérait presque plus. Dans une saison qui ressemblait jusqu’à il y peu à un désert plat et morne, le léger frémissement, franchement accentué avec la victoire contre les Dolphins, s’est transformé en tourbillon mémorable. Assurément ce Packers-Vikings restera un desmatchs dont on se souviendra encore longtemps pour les cheeseheads qui ont pu le voir en direct.
Et maintenant ? Tout ça pour ça ? Non, pas possible. Pas après avoir humilier le n°2 NFC. Les Packers ont désormais leur destin en main par la grâce d’une dernière défaite des Commanders alors que les Seahawks avaient déjà donné leur permission la semaine précédente.
Les Packers doivent désormais vaincre les Lions en semaine 18 pour se donner un nouveau ticket pour les play-offs par la grâce de cette place qualificative n°7 introduite l’année passée. Alors, après le Super Bowl acquis en 2010 avec la dernière place qualificative NFC, on remet ça en 2022 ?
N’allons pas trop vite en besogne car l’attaque n’a pas été parfaite et il est difficile d’imaginer la défense garder autant de réussite. Mais GB a ressemblé au visage qu’on s’était imaginé avant la saison avec le départ dde Davante Adams : une défense qui soutient une attaque avant tout basée sur la course avec quelques éclairs de Rodgers, vieux loup de mer capitaine du vaisseau. Vous rajoutez un facteur X en équipes spéciales comme GB en a rarement connu dans son histoire, et vous vous dites que bon, pourquoi pas ?
En tout cas, cette victoire face au rival de division a remis beaucoup de couleurs à la terne saison qui prédominait jusque-là. Les Lions n’ont jamais été aussi peu à négliger que cette année. Après une telle performance, on a du mal à imaginer que l’histoire 2022 des Packers puisse s’arrêter dimanche prochain…
LES STATS
GREEN BAY PACKERS :
- Aaron Rodgers (QB) : 15/24 à la passe, 159 yards, 1 TD
- Aaron Jones (RB) : 14 courses, 111 yards, 7.9 yards par porté, 1 TD ; 2 réceptions, 12 yards
- Robert Tonyan (TE) : 3 réceptions, 52 yards
- Kenny Clark (DT) : 1 plaquage, 3 plaquages assistés, 1 sack, 1 QB hit, 1 fumble provoqué, 1 fumble récupéré
- T.J. Slaton (NT) : 2 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 plaquage pour perte, 2 passes déviées
- Adrian Amos (SS) : 7 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 plaquage pour perte, 2 passes déviées, 1 INT retournée sur 26 yards
- Keisean Nixon (CB) : 1 kick return de 105 yards pour le TD
- 4 turnovers provoqués (1 fumble, 3 INT)
- Efficacité en 3ème tentative : 58 % (7/12)
- Efficacité en 4ème tentative : 60 % (0/1)
- Efficacité en redzone : 66 % (2/3)
- 3 pénalités pour 30 yards concédés
- 34 mn de possession
Minnesota Vikings :
- Kirk Cousins (QB) : 18/31 à la passe, 205 yards, 1 TD, 3 INT, 2 fumbles dont 1 perdu ; 3 courses, 37 yards
- Dalvin Cook (RB) : 9 courses, 27 yards, 3.0 yards par porté
- Jaylen Nailor (WR) : 3 réceptions, 87 yards, 1 TD
- Justin Jefferson (WR) : 1 réception, 15 yards
- Dalvin Tomlinson (DT) : 2 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 sack, 1 plaquage pour perte, 1 QB hit
- 4 turnovers donnés
- Efficacité en 3ème tentative : 42 % (5/12)
- Efficacité en 4ème tentative : 50 % (1/2)
- Efficacité en redzone : 50 % (1/2)
- 6 pénalités pour 35 yards concédés
- 26 mn de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- Au bout de 3 mn de jeu, punt bloqué et récupéré en turnover par GB sur leurs 2 yards ; 3 tentatives avortées de MIN à l’intérieur des 2 yards Packers ; FG Vikings ; Kick return TD de Nixon ; d’un potentiel 0-7 Vikings, GB mène alors 14-3, MIN ne reviendra plus.
LES DÉTAILS QUI TUENT
- Aaron Rodgers : 21 derniers matchs vs MIN : 36 pass TD, 5 INT
- Aaron Rodgers : meilleur ratio TD/INT de l’histoire NFL (6.3)
GreenBayPackersFrance
C’était aussi mon sentiment pendant, et à la fin du match, le meilleur match de la saison au meilleur moment, qui plus est contre une équipe que je déteste depuis les années 80 !
Plus qu’un match, le foot us façon spectacle, comme on l’aime.
55 ans que les Packers n’avaient pas combiné dans le même match un retour d’engagement et un pick 6 dans le même match, et surtout le même quart temps, qui vous mets n’importe quelle équipe sur orbite.
Dès le début du match tu sens que ça va envoyer du bois, et tu dis que les Vikings qui ne repartent qu’avec 3 points après le punt contré alors qu’ils sont sur la ligne des 2 yards, qu’il ne peut rien nous arriver, merci Leavitt sur ce coup d’avoir rattrapé sa bourde, au football il ne faut jamais lâcher une action, tout a une importance.
Qui sait ce qu’il se serait passé si les Vikings avaient mené 7-0 ?
Au lieu de ça sur l’action suivante Desmond NIXON Howard est rentré dans la danse et a découpé tous les hommes du nord qui se mettaient en travers de son chemin.
Encore plus spectaculaire avec l’angle choisi par le réalisateur de CBS 😯
Tout aussi spectaculaire le TD Savage qui était loin d’être acquis à 75 yards de la terre promise, bravo à lui avec un Lambeau Leap mérité.
D’un potentiel 0-7 les Packers venaient d’assommer à grand coup de masse sur le casque des cornus avec un 14-3.
Avec l’aide du Cousins des grands soirs, dès qu’il y a de l’enjeu, il disparaît, et même le biblique Joseph nous filait un sérieux coup de main en nous laissant deux fois en bonne position, on arrivait à la pause avec un 27-3 inespéré au début du match.
Le 41-0 passé à la deuxième équipe NFC, relance pour moi les Packers dans la course au Super Bowl, et les Lions qui seront probablement déjà éliminés dimanche soir (merci la programmation NFL), ne pourront pas nous arrêter.
En dehors de leur dôme et en déplacement, ce n’est pas du tout les mêmes Lions.
Les Packers ne tankent jamais 😉
Go Pack Go !