Ja-Money Alexander

Depuis qu’il a fait irruption en NFL par la grâce du 18ème choix de la draft 2018, Jaire Alexander (CB) s’est toujours lui-même surnommé Ja-Money. Après 4 années qui ont complètement validé son statut de 1er tour de draft, Jaire Alexander a logiquement touché la timbale et fait même de lui le cornerback le mieux payé de la ligue aujourd’hui.

UN JOUEUR-CADRE DE LA DÉFENSE

Vu l’ensemble des déboires qu’ont connu les Packers à la draft sur le poste de cornerback, il était loin d’être acquis que Jaire Alexander soit la pépite annoncée par le trade-up que les Packers utilisèrent pour monter du choix n°27 (issu du trade down avec les New Orleans Saints quelques minutes avant) au n°18, un rang que beaucoup estimaient surélevés.

Des années ont passé et Alexander a montré des qualités assez incroyables pour décourager les QB adverses de lancer sur son côté, alors qu’il devait pourtant assumer sur ses épaules le gardiennage des WR adverses en raison principalement du fiasco Kevin King (n°33 à la draft 2017) et de la non confirmation de Josh Jackson (n°45 de la draft 2018).

Par son explosivité, sa rudesse (malgré un petit gabarit) et sa vision, Alexander s’est rapidement affirmé comme un « shutdown corner » NFL de premier rang. Il ne lui manque qu’une bonne vitesse de pointe pour avoir la panoplie complète, un manque de vitesse pure où il peut être parfois exposé sur des passes profondes.

Après donc plusieurs années de disette à ce poste, Alexander a été la première pierre de la reconstruction des lignes secondaires Packers sabotées par les drafts 2015 (Randall et Rollins) et 2017 (King et Josh Jones). Depuis, avec les drafts de Savage en 2019 et Stokes en 2021 ainsi que les recrutements d’Amos en 2019 et Douglas en 2021, la « secondary » commence à ressembler à une escouade de grande envergure.

Dans ces conditions, et d’autant plus qu’Alexander est le tout premier joueur choisi par Gutekunst en tant que manager général, il était impensable d’imaginer Alexander autrement qu’en green and gold.

TOP SALAIRE EN MOYENNE ANNUELLE MAIS…

Toujours sous contrat en 2022 via la 5ème année optionnelle, cela fait plusieurs mois que les agents d’Alexander et le management des Packers sont en relation pour cette prolongation.

Évidemment, les représentants du joueur n’avaient qu’un seul but : faire d’Alexander le CB le mieux payé de NFL au moment de sa signature. Les derniers mois avaient donné la tendance de la grille tarifaire au gré des signatures de contrat : environ 20 M$/an pour un top CB.

Le dernier record fut établi seulement quelques semaines plus tôt avec le contrat de 5 ans de Denzel Ward, CB aux Browns et choix n°4 de la draft 2018, la même qu’Alexander. Avec une moyenne de 20,1 M$ / an, le contrat de Ward coiffait le précédent record de Jalen Ramsey, le CB des Los Angeles Rams, établi à… 20 M$ / an.

Avec une inflation des contrats redevenu galopante après la parenthèse Covid et un top 4 des contrats de CB établi à une moyenne annuelle entre 19,5 et 20,1 M de $, il était attendu qu’Alexander prenne le nouveau record, ce qui est désormais la norme pour un top joueur qui signe le plus tardivement possible.

Le camp Alexander a eu donc cette gratification symbolique de CB le mieux payé en moyenne annuelle avec donc 21 M$ / an pour un contrat de 4 ans à 84 M$ donc. Et ça, les Packers pouvaient difficilement y échapper.

Mais une fois de plus, c’est dans l’analyse des détails du contrat qu’on voit que l’organisation a fait valoir aussi ses arguments pour octroyer la distinction symbolique à Alexander.

Tout d’abord, ce contrat est bien une réelle extension. Les 4 années du contrat s’ajoutent à l’année optionnelle du contrat rookie en cours en 2022. Alexander est donc un Packer jusqu’en 2026 . Alexander aura alors 30 ans. Il sera alors temps de voir si le n°23 pourra être compétitif dans un rôle peut-être moins exposé (pur slot CB ou FS) dans un contrat assurément moins prohibitif.

Ensuite, le contrat d’Alexander comporte étonnamment très peu d’argent garanti : seulement 36 % du montant total de 84 M$ (30 M$). Ce faible pourcentage garanti le place seulement 14ème dans le classement des CB.

Pour compenser ce faible argent garanti, les deux parties ont trouvé un terrain d’entente : une énorme prime à la signature de 30 M$, soit l’ensemble des garanties du contrat dès le 1er jour. Et en cela, il reste le contrat n°1 des CB.

Mais les deux parties sont satisfaites : Alexander a beaucoup d’argent frais de suite et le management va diluer cette grosse prime à la signature sur le « cap hit » des années suivantes.

Ainsi, ce « cap hit » va crescendo et part d’un montant ridiculement bas en 2022 afin de faire rentrer tout ça dans la quadrature du cercle du « salary cap ». Avec 7 M$ de cap hit sur 2022 au lieu de 13 M$ lorsque c’était la 5ème année du contrat rookie, l’extension d’Alexander fait gagner 6 M$ sur 2022, l’année antécédente aux 4 années d’extension. Sacré tour de passe-passe financier.

Au contraire du « cap hit », le « dead cap » (ce qui reste à charge de la franchise, même si le joueur ne fait plus partie de l’organisation) va logiquement decrescendo. On peut même imaginer les Packers pouvoir se séparer du joueur avant la saison 2026 s’ils le souhaitaient avec un dead cap de 6 M seulement (voir 2025 avec dead cap de 12 M$)

Mais ce n’est évidemment pas dans les plans de la franchise, le but premier est de garder avec soi un joueur repéré et développé par les Packers sur une position premium avec un contrat certes lourd mais conforme aux standards du joueur et de son poste ; un contrat qui s’aligne sur la fenêtre « Super Bowl avec Rodgers » sur les 3 prochaines saisons.

Le seul bémol qu’il y aurait à mettre à ce nouveau contrat est sur la santé du n°23. Après sa grosse blessure à l’épaule en semaine 4, il est important qu’Alexander redevienne le joueur percutant qu’il était auparavant sans en être handicapé mentalement ou physiquement.

Mais pour me rassurer, je me dis qu’Alexander ne semble pas être du genre à douter et que sur le plan de son intégrité physique, le bonhomme a fait d’énormes efforts pour pouvoir faire partie de l’aventure des play-offs 2021 (quelques mises en jeu face aux 49ers) et que le staff des Packers a eu largement le temps d’évaluer la gravité de sa blessure sur le long terme depuis 9 mois maintenant.

Alexander signé, le cap hit des 5 joueurs désormais les mieux payés des Packers (Rodgers, Bakhtiari, Clark, A. Jones et Alexander) va peser pour 125 M$ sur l’année 2023 ! Soit ma propre évaluation d’environ 55% d’un salary cap 2023 projeté à 230 M de $ après une augmentation de 10 % par rapport à 2022 (ce qui était le degré d’augmentation avant Covid).

Mais laissons de côté les tracas du salary cap avant l’inter-saison prochaine, pour le moment les Packers savourent la constitution d’une « dream team » défensive qui fait saliver les fans de défense cheeseheads longtemps sevrés de ce côté-là du ballon.

GreenBayPackersFrance

2 Comments

  1. DavidBrillac

    Alexandre le bien heureux, même si par rapport à Mbappé tout les joueurs NFL sont des petits joueurs.
    Ça prouve bien que les Packers avait largement de quoi contenté la famille Adams , et même l’oncle fétide.
    Mais Davante préfère la tour Eiffel bis, les machines à sous, et les concerts de Céline Dion, au fromage, et aux bataille de boules de neige.
    Bonne retraite à lui.
    Son départ nous a permis de renforcer notre défense avec deux IL, Kirk Douglas, un TE, et maintenant Alexander, pas si mal.

  2. Guile

    Bien content qu’il prolonge même si, comme tu le dis GBPF, on espère qu’il reviendra au niveau qui était le sien avant la blessure.

    Pour sa vitesse, un peu comme toi, je pense qu’il pourrait doucement glisser vers le slot et même un peu dès cette année. Pas à temps plein bien sûr mais y prendre des snaps histoire d’avoir également Douglas et Stokes sur le terrain.
    Stokes a été prometteur l’année dernière et si Douglas confirme son niveau de l’année dernière ça serait dommage de se priver d’une telle triplette.
    Le fait que Sullivan ait été invité à partir, ainsi que King (Yyyyyyyyyeeeeeeeessssssssssss !!!!) me laisse penser qu’on verra souvent les 3 en même temps sur le terrain (surtout vu ce qu’il reste derrière).
    Peut-être qu’on aura Douglas et Alexander sur les extérieurs et Stokes dans le slot avec quelques inversions Alexander/Stokes.

    De ce que je vois sur Spotrac, il resterait 16M dans le cap (qui l’aurait dis il y a 5 mois) donc de quoi signer un Safety et un T expérimenté histoire d’avoir du banc. Pour les TE, j’ai renoncé quand j’ai vu qu’Eli Wolf avait été récupéré sur le waiver ; Tyler Davis a intérêt à être un joyau passé inaperçu…

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