Addison pour le TD sous les yeux impuissants de Bullard (n°20) et Nixon (n°25) ; Photo : Ben Krause

Nouvelle défaite des Packers face aux Vikings en 2024. Encore une fois par deux points, encore une fois selon un même scénario qui voit les Vikings prendre une large avance et les Packers tenter un retour façon baroud d’honneur qui permet d’espérer sans vraiment y croire.

FUMBLE ET PATATRAS !

Ces Packers 2024 sont actuellement d’une incroyable régularité dans ses résultats selon leur adversité. Les voici avec 5 défaites, toutes infligées par des équipes au bilan d’au moins 13 victoires et 3 défaites.

À croire que cette année, GB est fort avec les faibles de la NFL, et faible avec les forts. Pas forcément encourageant en vue des play-offs. Mais on peut aussi se dire que 4 de ces défaites ont été concédées avec un écart de moins de 5 pts. Et que sur ce match contre les Vikings, les Packers avaient une vraie possibilité d’avoir le ballon en mains pour la victoire si sa défense effectuait un « 3 and out » au 2 mn warning. Mais nous le verrons, il n’en fut rien.

Pour ce match retour, les Packers ne trouvèrent rien de mieux que de reproduire le canevas du match aller au Lambeau Field. Faire une mauvaise 1ère mi-temps et laisser MIN prendre le large pour ensuite revenir mais de trop loin pour réellement espérer.

En semaine 4, GB avait inexplicablement beaucoup passé alors que c’était la reprise d’un Jordan Love (QB) au genou convalescent. Cette fois, ils ont un peu plus respecté leur identité actuelle, et heureusement au vu des récents succès de l’équipe.

Malgré l’adversité de la 2ème défense contre la course de MIN, Jacobs faisait avancer GB sur son 1er drive. Mais il fallut que notre bulldozer vert et or commette un fumble sur le plaquage du DT Tillery, annihilant le 1er drive de GB qui avait décidé encore une fois, à mon désagrément, de prendre le ballon pour débuter le match.

La défense contenait les Vikings. D’abord au sol avec un Edgerrin Cooper (ILB) qui empile les plaquages pour perte comme une maman empile les pancakes pour le petit-déjeuner de ses enfants.

Contre la passe, les Vikings ne trouvaient pas rapidement l’ouverture mais on sentait qu’il ne fallait pas laisser trop de temps à Darnold (QB) au risque qu’il le fasse payer.

Le sort semblait favoriser GB quand le FG de 57 yards des Vikings heurta la barre horizontale des Packers. Ceux-ci échouaient eux en redzone quand Musgrave (TE) capta le ballon à 4 yards de l’en-but mais ne put casser le plaquage. Matt LaFleur voulut assurer le coup par un FG de 21 yards pour marquer les premiers points. Je n’aurais pas été contre tenter la 4ème tentative à 3 yards l’en-but. (0-3)

Alors que l’attaque des Packers restait poussive après 3 drives avec un Love (QB) à la fois mis trop souvent sous pression et n’ajustant pas au mieux ses lancers, celle des Vikings se déclenchait avec leur 3ème drive. Cela avait-il à voir avec la sortie pour commotion de Wyatt (DT), celui à qui le nouveau schéma 4-3 défensif de GB a profité le plus ?

Coïncidence ou pas, à partir de là, les Vikings marqueront des points à chacun de leur drive jusqu’au 4ème quart-temps (à l’exception du futur turnover des Vikings). Ainsi, sur ce 3ème drive violet, Nixon (CB) subissait face à Addison (WR) et Javon Bullard (S) de retour se troua complètement dans l’analyse du jeu sur le lancer long qui trouvait Nailor (WR) pour le TD de 31 yards. (7-3)

Les Vikings plaquaient fort en défense. Ils avaient déjà empêché le TD de Musgrave. Cette fois, c’était la conversion de Doubs (WR) sur 3ème et 4. Sur la 4ème et 2 qui suivit, LaFleur se montra cette fois audacieux, ce qui n’était pas nécessaire à mon sens à cet endroit du terrain, quand un FG de 40 yards faisable par le kicker métronome Mc Manus ramenait GB à 1 pt. Love lança pour Reed (WR) plein centre. Pas parfaite mais prenable, la balle était « droppée » par Reed. Turnover on downs.

La machine aérienne Vikings continuait sa mécanique avec l’ensemble de ses armes. Mais la défense de GB résistait en redzone en annihilant notamment une « jet sweep » pour Addison (WR). FG. (10-3)

Une pénalité discutable pour formation illégale à l’encontre de Wicks (WR) brisait l’élan du drive suivant de GB, en faisant reculer d’une 3ème et 1 à une 3ème et 6 où Love, à court de solution, lança à Melton (WR) en double couverture une balle à peine « catchable ». Comme un signe, la réception du punt par MIN était manquée mais aucun Packers n’avait réussi à se retrouver à proximité pour bénéficier d’un turnover providentiel.

Au lieu de cela, Darnold (QB) commençait à découper la middle zone. Heureusement, un sack de Brooks (DT) arrêtait l’hémorragie. Forcés à un FG de 55 yards, les Vikings échouaient encore. Las, une pénalité pour un placement dans la « zone neutre » d’Edgerrin Cooper (ILB) annulait l’action et redonnait une tentative, cette fois de 50 yards et cette fois réussie ! (13-3)

Cela aurait pu être le seul bémol de la prestation de Cooper (ILB) mais les ralentis montraient que le n°56 n’était nullement mal placé. Une erreur d’arbitrage qui ne peut être attribuée qu’au fait que l’arbitre signaleur ait mal désigné le long snapper violet car en effet, le voisin de de droite du long snapper était lui bien dans cette position trop en avant pénalisable ! Dommage car sans cette erreur, ces 3 points n’auraient pas dû être comptabilisés à la pause. (13-3 à la mi-temps)

RETOUR TARDIF

La reprise illustrait l’écart actuel entre les deux pensionnaires de NFC North. Darnold (QB) enquillait les conversions de 3ème tentatives pour au final, trouver dans une 2ème lecture un Jordan Addison (WR) qui se joua de Bullard (S) pour capter la passe parfaite de TD. (20-3)

Le contraste était saisissant avec côté GB une attaque poussive. En cause, des pénalités pré-snap trop fréquemment sifflées, des passes de Love obligeant les WR à des contorsions, une OL laissant filtrer trop de pression et des drops malvenus (celui de Reed sur la 3ème tentative).

Ce drive Packers infructueux pour reprendre la 2ème mi-temps semblait sonner le glas des espoirs cheeseheads. Mais l’espoir revint par une interception bien sentie de Valentine (CB). Ce turnover faillit se retourner contre GB puisque Valentine vit son ballon s’échapper, heureusement rattrapé par Brooks (DT). Jacobs (RB) marquait vite le TD (2 yards), son 7ème match consécutif avec TD. (20-10)

MIN se ressaisissait en jouant simplement. Avec des passes en « middle zone » et dans le « flat ». C’est d’ailleurs ainsi (passe flat de TD pour le RB2 de 9 yards) que les Vikings reprenaient leurs distances en cette fin de 3ème quart-temps. (27-10)

Zach Tom (RT) ne fut pas à la fête ce dimanche soir. Et sur le drive suivant de GB, une pénalité de sa part annulait le 1st down avant qu’il soit débordé pour le sack de Love.

Le punt de GB à 13 mn de la fin sonnait comme une soumission, d’autant que Jefferson (WR) fit ensuite sa plus grosse réception du match au milieu du terrain (37 yards). Mais le « décooper » (Edgerrin de son prénom) ne lâchait rien et un de ses plaquages pour perte amenait le FG de Minnesota. Celui-ci, de seulement 43 yards, fut manqué, le ballon tapant le poteau droit !

À 9 mn de la fin, cela sonnait comme le dernier ticket à tenter pour GB. Les Vikings étaient vite punis de n’avoir envoyé que 3 défenseurs au pass-rush : réception de 35 yards de Kraft (TE). Ce fut suivi d’un TD à la course de 20 yards de Jacobs mais ce TD fut annulé pour un « holding » un peu douteux à l’encontre de Sean Rhyan (RG).

Ce n’était que partie remise pour GB avec le TD de Wilson (RB) qui suivait mais les Packers perdaient 1 mn 30 dans l’affaire, ce qui sera fortement préjudiciable en fin de match. La conversion à 2 pts était tentée et réussie. (27-18)

6 mn à jouer, le chrono commençait à devenir l’ennemi des Packers. Mais la défense forçait le « 3 and out » même si c’est bien un « holding » de l’OL Vikings qui sauvait GB d’une 3ème tentative convertie par une longue réception spectaculaire de Jefferson (WR). Sur le punt, Reed (WR) ne tenta pas le retour alors qu’il avait de l’espace devant lui.

Malgré un sack subi de suite, Love faisait avancer les chaînes en s’appuyant avant tout sur Doubs (WR). Et finalement, sur une attaque accélérée, Love se connectait avec Heath (WR) pour le TD de 3 yards inscrit juste avant le 2 mn warning. (27-25)

La défense de GB avait le destin de l’équipe en main. Sa mission, empêcher le 1st down. Mission non accomplie avec des Vikings utilisant à chaque action la même technique « bootleg » à laquelle la défense ne sut étrangement pas anticiper. Il s’en fallut tout de même de quelques cm pour que la réception de Akers (RB) ne soit pas complétée pour cause de passe trop molle de Darnold. Mais ça passait pour les Vikings qui avaient jugulé sans vraiment trembler la tentative de retour des Packers.

THE UNDERDOG PROJECT

Sur le plan comptable, ce match avait une grande importance. Les Packers étaient déjà certes qualifiés en play-offs mais une victoire aurait complètement changé le tableau NFC. En perdant, GB a laissé échapper le rang n°5 et s’est vu chiper le rang n°6 par les Commanders, vainqueurs des Falcons. Désormais n°7, les Packers n’ont plus leur destin en main pour s’extirper de ce rang, la faute à 5 défaites toutes subies contre des adversaires NFC.

Dès lors, au lieu d’un tour de wild-card en apparence plus accessible contre Rams ou Buccaneers, les Packers ne devront leur salut du graal Super Bowl que par un chemin de croix en play-offs qui a de très fortes chances de débuter chez les Philadelphia Eagles, n°2 NFC et qui me paraissent comme le pire match-up NFC possible pour les Packers.

L’aventure des play-offs pourrait donc très bien se terminer plus tôt qu’en 2023, ce qui serait un petit échec pour cette saison de la confirmation quand la saison passée était celle de l’apprentissage.

Contre l’ennemi violet, cette défaite fait mal car les Packers n’ont jamais donné le sentiment de pouvoir rivaliser tant il y avait un écart de division entre les deux attaques. La question est de savoir quelle importance eut le fumble de Jacobs sur le 1er drive des Packers qui avançait bien. Sans ce turnover, la face du match aurait-elle pu être si différente ?

La défense s’est démenée et Edgerrin Cooper (ILB) a limité quasiment à lui seul l’attaque au sol des Vikings. Mais les faiblesses défensives récurrentes des Packers cette saison ont été exposées face à cette bonne équipe de Minnesota. Le pass-rush n’a que peu d’impact, faible impact probablement amplifié par la sortie sur blessure de Wyatt (DT).

Du coup, Darnold (QB) a pu évoluer de manière fluide dans sa poche où on a vu de nombreuses fois les Packers arriver un poil trop tard sur le QB après avoir tenté de contourner les OT. On notera d’ailleurs que le non drafté Cox a eu + de mises en jeu et + de pressions que le 1er tour Van Ness, issu de la même cuvée de draft.

Avec du temps, Darnold a pu abuser la middle zone où Bullard et Nixon ont été exposés dès qu’il faut sortir d’un petit périmètre. Quant à Mc Kinney (S), il n’est plus aussi impérial qu’en début de saison et n’est pas le grand sauveteur à tout crin. Alexander (CB) est blessé et je pense que le staff a tenté de retarder au maximum son retour, son précédent ayant été soldé par un échec (reprise face aux Bears en week avortée au bout de quelques mises en jeu).

Nous le savons désormais, Jaire Alexander doit passer sur le billard et sa saison apparaît terminée (le seul espoir hypothétique résiderait dans une qualification au Super Bowl des Packers). On ne peut pas reprocher au joueur d’être blessé, de ressentir des douleurs et d’essayer de revenir en jeu le + vite possible.

Blessé en week 8 contre les Texans, Alexander (CB) avait fait un 1er retour en week 11 contre les Bears, vite terminé après quelques mises en jeu. Depuis, le retour du n°23 était un feuilleton qui laissait les cheeseheads dans l’expectative jusqu’à cette annonce de la nécessité d’une opération chirurgicale. Dans cette affaire, le staff médical des Packers ne semble pas exempt de tout reproche avec ce retour avorté 3 semaines après la blessure et cette opération 10 semaines après la blessure. À moins que le joueur ait eu une influence sur ces décisions.

Résultat, GB devra couvrir des AJ Brown, Devonta Smith puis éventuellement des Amon-Ra St-Brown, Justin Jefferson ou Jordan Addison avec en paire de CB Carrington Valentine et Keisean Nixon. Autant dire que je ne suis pas méga confiant pour la défense aérienne des Packers en PO. Alexander était absent dans 4 des 5 défaites des Packers et le QB adverse, quand ce n’était pas le QB 2 ou un QB 1 avec une attaque bis, a + excellé en son absence qu’en sa présence.

Le mince espoir des Packers en play-offs passe par le retour de l’ensemble des autres blessés, et en particulier de Wyatt (DT) en défense et de Watson (WR) en attaque dont les présences semblent aussi indispensables qu’elles paraissent discrètes.

Les play-offs arrivent et le n°1 NFC sera peut-être bien l’équipe contre laquelle GB a perdu dimanche dernier. Eh oui, le week 18 verra une finale NFC et NFC North entre les Detroit Lions et les Minnesota Vikings dont le vainqueur raflera la mise. Finalement, cette défaite 27-25 contre ce qui pourrait être le n°1 NFC semble montrer que l’obstacle n’est pas non plus insurmontable pour les Packers en play-offs.

LES STATS

MINNESOTA VIKINGS

  • Sam Darnold (QB) : 33/43 à la passe, 377 yards, 3 TD, 1 INT, 116.1 rating
  • Aaron Jones (RB) : 12 courses, 47 yards, 3.9 yards par porté ; 4 réceptions, 30 yards
  • Justin Jefferson (WR) : 8 réceptions, 92 yards
  • Blake Cashman (LB) : 6 plaquages, 5 plaquages assistés, 1.5 sack, 1 plaquage pour perte, 2 QB hits
  • 441 yards offensifs
  • 1 turnover
  • Efficacité en 3ème tentative : 50 % (6/12)
  • Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/0)
  • Efficacité en redzone : 50 % (2/4)
  • 7 pénalités pour 47 yards concédés
  • 35 mn 30 de possession de balle

GREEN BAY PACKERS :

  • Jordan Love (QB) : 19/30 à la passe, 185 yards, 1 TD, 91.7 rating ;
  • Josh Jacobs (RB) : 17 courses, 69 yards, 4.1 yards par porté, 1 TD, 1 fumble perdu
  • Romeo Doubs (WR) : 7 réceptions, 58 yards
  • Karl Brooks (DT) : 2 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 plaquage pour perte, 1 sack, 1 passe déviée, 1 QB hit, 1 fumble recouvert
  • Edgerrin Cooper (ILB) : 8 plaquages, 3 plaquages assistés, 4 plaquages pour perte
  • 271 yards offensifs
  • 1 turnover
  • Efficacité en 3ème tentative : 57 % (8/14)
  • Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/1)
  • Efficacité en redzone : 75 % (3/4)
  • 7 pénalités pour 51 yards concédés
  • 24 mn 30 de possession de balle

LE MOMENT DU MATCH

  • La réception de Cam Akers (RB) sur la 3ème et 2 qui clôt le match à 1 mn 45 de la fin est faite du bout des gants sur un lancer faiblard de Darnold ; la réception manquée aurait sûrement forcé le punt (car étant au milieu du terrain) et donné 1 mn 40 à GB pour marquer seulement un FG.

LES DÉTAILS QUI TUENT

  • 377 yards pour le QB Sam Darnold : record personnel après 7 saisons NFL et 82 matchs joués
  • 69 victoires et 11 défaites : tel est le bilan des équipes qui ont infligé les 5 défaites aux Packers

GreenBayPackersFrance

Je souhaite à tous les lecteurs de greenbaypackersfrance.com une très bonne année 2025 ! Go Pack go !