Semaine 11, sortie de « bye week » pour les Packers et premier match de la saison opposant les deux rivaux historiques Packers et Bears. Du nouveau dans cette rivalité en 2024 ? Au début de la saison oui, et finalement pas vraiment.
DES BEARS EN PERPÉTUELLE RECONSTRUCTION
Dimanche au Soldier Field sonnera la 209ème confrontation entre la franchise du Wisconsin et celle de la 3ème métropole américaine. GB mène 107 victoires à 95 (pour 6 matchs nuls).
GB reste sur 10 victoires consécutives et même sur un 26-4 (!) sur les 30 dernières rencontres. Les fans des Bears se léchaient les babines avec le départ d’Aaron Rodgers, leur meilleur bourreau de 2008 à 2022. Cela en était fini, pensaient-ils, des séries de défaites humiliantes qui ont eu comme points d’orgue plusieurs épisodes : la finale NFC 2010, la week 17 de la saison 2013 ou encore le tout dernier « Still own you ».
Mais Jordan Love, pour sa première année de titularisation en 2023, a fait perdurer la tradition jusqu’à même obtenir la victoire en week 18 dans un match où la victoire était synonyme de play-offs pour GB.
Pourtant, dans leur recherche de leur glorieux passé et après une saison 2022 où leur défense fut une des pires de la ligue, les Bears avaient tenté de reconstituer à l’intersaison 2023 un ersatz des Monsters of Midway des bords du lac Michigan en utilisant alors largement le + gros cap space de la ligue.
Les investissements sur TJ Edwards (OLB, ex-Eagles), Tremaine Edmunds (ILB – ex-Bills), Demarcus Walker (DE, ex-Titans), Ngakoue (DE, ex-Colts) et Sweat (DE, ex-Commanders) n’ont pas eu les effets escomptés et finalement CHI a terminé la saison avec un bilan de 7-10.
Si bien que les Bears se sont retrouvés à l’heure d’un choix à la draft 2024 nanti du 1st pick, récupéré des Carolina Panthers qui ont eux sabordé leur valeur avec ce trade pour avoir le QB Bryce Young.
Après 3 saisons de Justin Fields à la baguette (11ème choix de la draft 2021), fallait-il bâtir autour de lui ou reprendre à zéro avec un jeune QB ?
Avec un bilan de 12 victoires pour 33 défaites en carrière pour Fields et malgré une 2ème partie de saison 2023 encourageante, les Bears ont choisi la 2ème option et bradé Fields aux Steelers pour un 6ème tour de draft (devenant un 4ème s’il avait la majorité du temps de jeu, ce qui semble ne pas être le cas avec Russell Wilson aux commandes des Steelers). CHI a donc pris à la draft 2024 le QB d’USC Caleb Williams en choix n°1 et également le WR de l’université du Washington Rome Odunze en choix n°9.
Et là promis, on allait voir ce qu’on allait voir. Après avoir massivement investi sur leur défense en 2023 (pour des résultats moyens), les Bears allaient cette fois tout mettre sur leur attaque.
Avec la draft de Williams (QB) et Odunze (WR), les Bears comptaient déjà sur le WR DJ Moore en 2023 grâce au trade avec les Panthers, un DJ Moore qui devait déjà tout changer.
À la free agency, CHI investissait sur le RB D’Andre Swift qui évoluait en 2023 derrière la grosse OL des Philadelphia Eagles ainsi que sur Keenan Allen, le vétéran WR des Chargers acquis pour un 4ème tour de draft et récupérant son contrat de 20 M$ /an.
CHI braquait aussi la banque pour faire de DJ Moore un membre du top 10 des contrats WR avec même le 4ème montant garanti le + important pour un WR ! Le même type de surpaiement déjà effectué sur Cole Kmet (TE) la saison précédente (6ème montant garanti pour un TE).
Alors, en n’ayant plus de surplus pour les prochaines drafts (un 2ème tour en + en 2025 néanmoins), en ayant cramé en 2 ans leur gros cap space, 2024 devait être la saison du décollage pour CHI, même avec un QB rookie.
Certains y ont cru quand les Bears ont fait un démarrage à 4-2 avant leur bye week. Un démarrage d’abord dû à un calendrier favorable avec 4 victoires obtenues contre des équipes actuellement nanties d’un bilan de 11-27 (TEN, LAR, CAR, JAX).
Puis, chose peu commune, la rupture eut lieu sur une action. Assez incroyable il faut dire. Chez les Commanders de Washington, CHI menait 15-12 et la victoire était acquise. Pour gagner, WAS devait réussir une énooorme Hail Mary. Eh bien c’est ce que réussit alors le rookie QB Jayden Daniels avec la chance d’une déviation de balle tombant dans les bras d’un TE remplaçant !
Cette cruelle défaite a fait dérailler le train Bears. Les réseaux sociaux mettaient en valeur un CB (Stevenson) charriant les supporters du stade avant et… pendant l’action ! Se rendant compte, un peu tard (La Fontaine si tu me lis), de sa bêtise, Stevenson rappliquait en vitesse… pour être l’auteur de la déviation fatale.
Depuis, le vestiaire Bears implose. Stevenson (CB) a été suspendu 1 match. DJ Moore boude en plein match et l’OL lâche son QB dans la nature. Deux matchs cataclysmiques ont suivi, conclus par deux lourdes défaites 29-9 chez les Cardinals et 19-3 à domicile contre les Patriots.
Et voilà que vient en semaine 11 l’ennemi juré, les Packers. Dans un contexte où le coordinateur offensif vient d’être viré et où le vestiaire se déchire. À n’en pas douter, ce match contre les Packers est un quitte ou double de la saison 2024 des Bears : une victoire symbolique contre le rival et c’est le rebond, une défaite forcément amère et les Bears sembleront partir dans le tourbillon d’une saison encore ratée.
UNE ATTAQUE BEARS DÉGRIFFÉE
Avec un QB qui produit le moins de yards à la passe parmi tous les QB ayant joué tous leurs matchs, l’attaque aérienne des Bears n’est pas impressionnante :
- 28ème NFL yards par passe
- 30ème en yards totaux à la passe
- 30ème en TD à la passe
- 32ème NFL en jeux explosifs (+ 20 yards à la passe)
- 25ème NFL en air yards par passe complétée
Le QB Caleb Williams ne peut pas incriminer ses WR, n°4 NFL en taux de « drops ». Par contre, son OL ne l’aide pas :
- 31ème NFL en sacks (38 sacks)
- 31ème NFL en yards encaissés sacks
- 27ème NFL en % de pressions subies
L’OL des Bears n’est pas exceptionnelle mais elle n’est pas dans les toutes pires de la NFL. Ces derniers chiffres cachent plutôt la réalité d’un QB rookie qui a du mal à appréhender la pression et les tracés de ses receveurs. Des données statistiques placent la saison actuelle de Caleb Williams comme un des pires millésimes en termes de sacks encaissés rapportés à la pression et de lancers avec % de balles captables par les WR.
Vous rajoutez à cela que l’OL des Bears a été impactée par les blessures cette saison. Mais CHI retrouve ses deux OT qui étaient absents face aux Patriots contre qui les Bears ont encaissé 9 sacks. Elle devra faire néanmoins sans son LG titulaire contre GB.
Le pass-rush Packers étrennera sa nouvelle version sans Preston Smith (DE). Place à Van Ness en pass-rusher titulaire. Ce match est d’ailleurs une belle entrée en matière pour lui car on trouverait facilement adversité plus compliquée en NFL.
Malgré ces difficultés à passer, les Bears sont pourtant une équipe fortement passeuse (12ème NFL). Est-ce que le changement de coordinateur offensif correspond à cette prise de conscience que les Bears ne doivent d’abord pas se reposer sur leur jeune QB ?
Peut-être bien, d’autant plus que leur OL est bien + efficace en run block, ce qui pourrait bénéficier à D’Andre Swift, un RB qui évolue bien mieux dans les tranchées ouvertes qu’à chercher lui-même la lumière.
Les Bears ont ainsi un faible nombre de yards par course (28ème) mais sont dans la moyenne NFL (16ème) pour les jeux explosifs à la course. Bref du tout ou rien. Nos linebackers devront faire preuve de vigilance pour ne pas laisser les drives de Chicago se développer, ce qui est rarement le cas puisque les Bears sont 31ème NFL en nombre de tentatives en redzone.
Je pense donc que les Packers n’ont pas à craindre la profondeur contre ces Bears (avec de toute façon McKinney qui veille) et devront jouer rapprochés de la ligne de mise en jeu.
MAIS UNE DÉFENSE BEARS FÉROCE
S’ils veulent avoir une chance, les Bears devront s’appuyer sur leur ADN : courir et défendre.
La défense Bears est en progrès. Et même plus que cela : 7ème au nombre de points encaissés et n°1 NFL dans le % en redzone. Précisément la faiblesse offensive de GB en 2024 (29ème NFL), une faiblesse bien accentuée par un taux important de pénalités à cet endroit du terrain.
CHI sait défendre contre la passe avec notamment un consistant duo de pass-rushers DE Sweat et D. Walker (4ème NFL en taux de pression, 15ème en sacks). On demandera à R. Walker (LT) et Tom (RT) de réitérer leurs performances de la week 18 en 2023 où ils avaient éteint leurs adversaires.
Attention, reprenant la formule de l’année précédente, la défense des Bears provoque aussi beaucoup de turnovers (5ème NFL).
Est-ce que Jordan Love continuera sa mauvaise série d’interceptions ? Là encore, j’attends beaucoup de voir le n°10 en action où normalement il doit avoir bien récupéré de sa contracture à l’aine qui l’avait bien handicapé dans ses mouvements. On verra comme indice son % de snaps « under center » clairement affecté par cette blessure auparavant. Il retrouvera d’ailleurs Josh Myers en Centre, ce qui devrait assurer de meilleures connexions qu’avec Elgton Jenkins.
Si Love est à 100 % après cette bye week, il devrait normalement trouver la mesure de cette défense Bears néanmoins bonne contre la passe (5ème NFL en % adverse), d’autant plus qu’il disposera de toutes ses cibles à la réception.
Mais comme depuis le début de la saison des Packers, le jeu de course avec Josh Jacobs (RB) sera la base pour ouvrir le jeu de passe. Et GB aurait tort de s’en priver contre une défense 26ème NFL en rush yards encaissés par course.
Les Packers partiront favoris contre une équipe qui a marqué moins de 16 points par match sur leurs 3 derniers matchs. Ces mêmes Packers seront néanmoins en quête de rachat après leur non-match contre les Lions. Une défaite contre les Bears serait du plus mauvais effet alors que le bilan de GB intra NFC North est déjà de 0-2.
LES COMPOSITIONS PROBABLES
CHICAGO BEARS
Attaque :
C. Williams (QB) – Swift (RB) – B. Jones (LT) – N. Davis (LG) – Shelton (C) – Pryor (RG) – Wright (RT) – Kmet (TE) – Allen (WR) – DJ Moore (WR) – Odunze (WR)
Défense :
D. Walker (DE) – Billings (DT) – Dexter (DT) – Sweat (DE) – T.J. Edwards (OLB) – Edmunds (ILB) – J. Johnson (CB) – Stevenson (CB) – K. Gordon (CB) – E. Hicks (S) – K. Byard (S)
GREEN BAY PACKERS
Attaque :
Love (QB) – Jacobs (RB) – R. Walker (LT) – E. Jenkins (LG) – Myers (C) – Rhyan (RG) – Tom (RT) – Kraft (TE) – Watson (WR) – Doubs (WR) – Reed (WR)
Défense :
Gary (DE) – Clark (DT) – Wyatt (DT) – Van Ness (DE) – Q. Walker (ILB) – Cooper (ILB) – Nixon (CB) – Stokes (CB) – Alexander (CB) – McKinney (S) – Bullard (S)
Coup d’envoi dimanche 17 novembre 2024 à 12h00, heure locale, 19h00, heure de Paris.
GO PACK GO !
GreenBayPackersFrance
Je regardais la compo de notre défense, et c’est comme même frustrant de voir 7 premier tour de draft sous performer au vue de l’investissement.
Un seul premier tour pour notre attaque qui fait office de parents pauvres chaque année à la draft, mais qui pourtant n’a rien à envier à notre défense, qui plus est s’accapare d’une grande partie des dollars.
Sur le match notre souffre-douleur préféré est en approche, et une 11 ème victoire consécutive est attendue pour les Packers, plus longue série NFL.
Je vais regarder la prestation de Williams que je n’ai vu que sur des Redzone.
Go Pack Go !