Beau cadeau de nouvelle année ! Les Packers nouvelle génération sont en en play-offs ! En ayant acquis de haute lutte le rang n°7, les Packers doivent donc affronter le n°2 NFC, représenté cette année par le champion NFC East : les Dallas Cowboys, une vieille connaissance…
UNE HISTOIRE COMMUNE
Ce match Packers – Cowboys, c’est un classique de la NFL entre la franchise du Wisconsin née en 1919 et la franchise du Texas bâtie en 1960.
Dès leur création, les Cowboys s’adjoignent les services d’un entraîneur qui deviendra mythique : Tom Landry, en poste de 1960 à 1988 ! Pendant leur 1ère décennie, Landry et les Cowboys subiront le joug de la meilleure équipe NFL des années 60 : les Packers de Vince Lombardi. Jusqu’au plus haut niveau avec le titre NFL en jeu en 1966 (victoire Packers 34-27).
Mais aussi un autre titre NFL en jeu, en 1967, première année que ce titre donnait accès au Super Bowl pour un match alors face au champion AFL, la ligue adverse. Cette qualification et ce titre NFL (ancêtre NFC), les Packers l’avaient gagné dans un match mythique : le Ice Bowl avec une victoire sur le fil de GB 21-17 grâce à un QB sneak du QB Bart Starr dans les dernières secondes.
Ce match fut nommé « Ice Bowl » car le Lambeau Field en ce 31 décembre 1967 fut frigide à souhait avec un – 26°C mesuré, mais avec aussi un vent qui donnait un ressenti évalué à – 40 °C.
La légende des confrontations Cowboys-Packers était née. Les Cowboys prirent le dessus dans les années 80 même si un Don Majkowski, QB des Packers, remportait deux rencontres en 1989.
Mais les Cowboys allaient surtout devenir la bête noire du QB Hall of Famer Brett Favre (1992-2007) qui subit un bilan de 2 victoires et 9 défaites.
Qu’à cela ne tienne, ce sera tout le contraire sous le règne d’Aaron Rodgers (2008-2022) avec exactement le bilan inverse de 9 victoires pour 2 défaites.
Une de ces victoires fut obtenue par le QB remplaçant Matt Flynn en 2013 lors d’une non moins mythique victoire 37-36 des Packers menés 26-3 à la mi-temps.
En 2014, ce fut le match de tour de division des play-offs au Lambeau Field, remporté 26 à 21 par GB mais marqué par la fameuse réception incomplète de Dez Bryant (WR) pour le TD, une action qui fera jurisprudence dans le jugement de la complétude d’une réception tout au long de son processus.
Enfin, comment ne pas évoquer l’incroyable réception de Jared Cook (TE) à 3 secondes de la fin du tour de division NFC 2016, réception qui permettra le field goal vainqueur des Packers (34-31).
Dans l’histoire récente, les Packers sont donc devenus la kryptonite des Cowboys (9 victoires de GB lors des 10 derniers matchs). À tel point que même la saison dernière, alors que la saison des Packers était moribonde, Rodgers et compagnie se relançaient avec une victoire en prolongations 31-28 de GB face à Mike Mc Carthy, actuel head coach des Cowboys et ancien head coach des Packers de 2006 à 2018.
Cette victoire lançait une bonne série des Packers dans la 2ème partie de la saison 2022, avec notamment une performance majuscule de Christian Watson (107 yards, 3 TD) qui signait officiellement son arrivée en NFL et contribuera grandement à son titre de rookie du mois de novembre.
D’ABORD COURIR
Lors de ce match 2022, les Packers avaient d’abord pu lutter parce qu’ils avaient usé à bon escient d’un Aaron Jones rapportant 138 yards en 24 portés, vérifiant l’adage qu’un Aaron Jones à + de 20 courses est synonyme de victoire de GB.
Alors, évidemment, il est tentant de réutiliser un coureur qui sort de 3 matchs consécutifs à + de 100 yards, une première pour un coureur des Packers. Et GB devra en effet compter sur son n°33 face à la 16ème défense contre la course en yards concédés par course.
Cette défense contre la course est le talon d’achille d’une défense qui est désormais également une force des Cowboys. Ainsi, DAL est 5ème en points encaissés.
Il faut dire que sa défense contre la passe est rugueuse en étant 4ème en terme de % de passes adverses complétées.
Cependant, s’ils disposent d’un Micah Parsons (OLB) ou d’un Demarcus Lawrence (DE), le pass-rush Cowboys n’est pas fantastique (n°13 en nombre de sacks, 16ème en taux de pression). Alors, l’OL des Packers a tous les moyens actuels pour contrer ce pass-rush (pas spécialement blitzeuse : 13ème NFL), surtout que Jordan Love est de + en + en symbiose avec ses protecteurs.
On connaît désormais la vision du jeune QB Packers mais attention aux tours de contrôle adverses avec une secondary friande d’interceptions (n°8 NFL) avec notamment Daron Bland (CB), meilleur intercepteur NFL (9) et capable de tuer un match (5 INT pick-6).
Le synopsis du plan offensif est donc clair : le même que les matchs précédents. Une base d’Aaron Jones (A.J. Dillon sera absent) et un Jordan Love qui dissèque au moment opportun avec des cibles avec lesquelles il est de plus en plus en phase comme Jayden Reed (WR) ou Tucker Kraft (TE).
Mais ce match sera peut-être bien le retour de Christian Watson (WR). Non pas que l’attaque des Packers ne fonctionnait pas sans lui. Néanmoins, la présence du n°9 doit donner de la plus-value pour faire des passes profondes.
Attention toutefois à ne pas forcer sur cet aspect du jeu qui reste encore la principale faiblesse du jeu de Jordan Love. Surtout quand on a vu émerger ces dernières semaines des Dontayvion Wicks et Bo Melton qui font très bien l’affaire.
Si je ne suis pas contre essayer de surprendre l’adversaire en ne misant pas d’entrée de jeu sur un Aaron Jones mais plutôt sur le jeu de passe, j’espère juste que Matt LaFleur ne forcera pas trop les schémas sur Watson, en manque de compétition et qui doit être un receveur de complément pour sa rentrée.
LE PROBLÈME LAMB
Côté défense des Packers, le challenge sera de taille face à l’équipe qui marque le + de pts en NFL (29,9 pts de moyenne). Surtout avec une défense qui, si elle ne prend les devants en début de match, se remet rarement à l’endroit en ne sachant pas réagir à une domination adverse. C’est le principal reproche fait au coordinateur défensif Joe Barry avec une défense de GB qui peut se faire dominer au sol comme dans les airs si l’adversaire se met en route en début de match.
Mais après tout, la dernière apparition de la défense de Joe Barry en play-offs n’avait concédé que 6 points dans la défaite 13-10 en tour de division 2021 face aux 49ers, une équipe à la moyenne de 24 pts offensifs cette saison-là.
Alors, défense Docteur Jekyll ou défense M. Hyde ?
D’abord, si Dallas marque beaucoup de points, elle n’est pas un rouleau compresseur au sol : 16ème NFL en yards par course. Pourtant, Mike Mc Carthy avait soutenu en début de saison qu’avec le changement de coordinateur offensif (Brian Schottenheimer à la place de Kellen Moore parti pour le même poste aux Los Angeles Chargers), les Cowboys ne seraient plus cette attaque pass-happy qu’elle était.
Eh bien, les Cowboys ont encore + passé qu’en 2022. Il est vrai que Tony Pollard (RB), qui n’est plus dans l’ombre d’Ezekiel Elliott, n’a pas pu porté l’attaque sur ses épaules : 12ème RB NFL en yards mais 3ème + faible moyenne du top 15.
Il faut dire que l’OL derrière laquelle Pollard évolue est clairement moins bonne en run block (22ème en run yards avant contact) qu’en pass protection (5ème en taux de pression subi, 12ème en sacks subis).
C’est donc à la passe que les Cowboys restent évidemment le + dangereux. Avec une connexion létale entre le QB Dak Prescott et le WR Cee Dee Lamb. Ce dernier est un des meilleurs receveurs de la ligue, si ce n’est le meilleur, en tout cas celui dont les performances de son équipe dépendent le +. En témoigne son nombre faramineux de réceptions : 135, largement n°1 NFL (2ème : Tyreek Hill et Amon-Ra St-Brown avec 119).
Cee Dee Lamb est donc largement la cible n°1. Je dirais même qu’il vampirise cette attaque. Il produit énormément de jeux explosifs : n°1 NFL en jeux de + de 20 yards (29) en étant le n°1 NFL en yards après réception.
Bref, le défi pour la défense aérienne est immense. D’autant plus que Jaire Alexander (CB) a des chances d’être absent après s’être malencontreusement tordu la cheville à l’entraînement cette semaine. Alexander ou pas, il faudra plus qu’un CB pour contenir Lamb.
Si GB applique sa mauvaise couverture de zone comme elle l’a fait sur quasiment toute la saison. Il sera difficile d’éviter un gros match de Lamb et donc un gros score, et donc une probable défaite.
Les Packers ont su par contre faire ce qu’il fallait la semaine passée en annihilant DJ Moore des Chicago Bears avec un marquage intéressant mêlant bien « man coverage » et « zone coverage ». Mais bon, ce ne sera pas Justin Fields en face mais bien Dak Prescott, meilleur marqueur de TD à la passe de la NFL en 2023 (36).
Par contre, comme face aux Bears, la défense ne survivra que par une performance de choix de son pass-rush. Mais là encore, l’OL des Cowboys est bien plus forte que celle des Bears. Elle est largement top 10 voire top 5 NFL. Elle possède une des meilleures paires LT-LG avec le vieux Smith (Tyron le LT) et le jeune Smith (Tyler le LG).
Si le côté gauche semble imprenable, encore que Preston Smith nous a étonné cette année, le reste est prenable pour cet effectif Packers talentueux. Clark (DT) peut mettre en difficulté le C Biadasz. Le RG Zach Martin est au crépuscule d’une riche carrière et sort de blessure. Mais le vrai maillon faible est le RT Steele qui cumule bien plus de pressions subies que le reste de l’OL Cowboys. À Rashan Gary (OLB) de sortir la performance de choix aux yeux de toute l’Amérique.
PAS FAVORIS MAIS PAS PERDANTS
Depuis que les play-offs sont passés à 7 équipes par conférence en 2020, jamais une équipe n°7 n’a battu une équipe n°2. Avec souvent même des matchs à sens unique. Mais sans parti pris, jamais une affiche n°2 – n°7 n’a semblé si équitable tant les Packers sont chauds en cette fin de saison.
D’autant qu’en se déplaçant à l’AT&T stadium d’Arlington, GB vient en tant qu’invaincu dans ce lieu. Les Packers se sont ainsi imposés 5 fois dans ce stade. Le premier succès a même une saveur toute particulière puisqu’il s’agit du Super Bowl XLV gagné par les Packers pour la saison 2010, dans ce stade inauguré en 2009.
Cependant, pour espérer, il faudra une partition parfaite des Packers. Qu’Aaron Jones dépasse les 100 yards. Que Love trouve ses receveurs sans se faire intercepter. Que la défense contrôle Lamb. Que le kicker Carlson ne laisse pas de points en route.
Et évidemment, ce genre de match couperet bascule quasiment toujours à celui qui a la balance de turnovers favorable, un domaine dans lequel GB n’excelle pas cette saison. Mais pourquoi pas des très gros retours de Keisean Nixon (CB), lui qui vient d’être élu All-Pro à ce poste. Un poste il est vrai désormais dévalué par la nouvelle règle qui favorise les non-retours de kickoff (renvoi diretcement aux 25 yards quelque soit l’endroit de la réception).
Les Cowboys sont bien sûr favoris, eux qui ont échoué en divisional en 2022. Mais ils portent la pression du favori sur leurs épaules. La plus jeune équipe à atteindre les play-offs depuis 1974 n’a rien à perdre et donc rien à craindre. Typiquement le profil d’une équipe dangereuse.
LES COMPOSITIONS PROBABLES
DALLAS COWBOYS
Attaque :
Prescott (QB) – Elliott (RB) – Tyron Smith (LT) – Tyler Smith (LG) – Biadasz (C) – Z. Martin (RG) – Steele (RT) – Ferguson (TE) – Lamb (WR) – Cooks (WR) – Gallup (WR)
Défense :
Lawrence (DE) – Hankins (DT) – Odighizuwa (DT) – D. Armstrong (DE) – Parsons (LB) – D. Clark (LB) – Gilmore (CB) – D. Bland (CB) – D. Wilson (S) – Hooker (S) – J. Kearse (SS)
GREEN BAY PACKERS
Attaque :
Love (QB) – A. Jones (RB) – R. Walker (LT) – E. Jenkins (LG) – J. Myers (C) – Runyan (RG) – Tom (RT) – Kraft (TE) – Doubs (WR) – Reed (WR) – Watson (WR)
Défense :
Clark (DT) – Slaton (NT) – Wyatt (DE) – Gary (OLB) – Q. Walker (ILB) – D. Campbell (ILB) – P. Smith (OLB) – Valentine (CB) – Ballentine (CB) – Savage (FS) – Owens (SS)
Coup d’envoi dimanche 14 janvier 2024 à 15h30, heure locale, 22h30, heure de Paris.
GreenBayPackersFrance
Quel pied ce match ! Totalement inespéré il y a 4 mois…
Go pack go