Rencontre entre deux équipes au bilan de 6-7, pourtant toutes deux actuellement qualifiées pour les play-offs. Autant dire qu’à 4 matchs de la fin de saison, l’enjeu est d’importance pour les équipes des deux baies, anciennes adversaires de la NFC Central.

Dire que les deux équipes se sont rencontrées il y a un peu plus d’un an pour ce qu’on croyait être un choc en NFC lors de la semaine 3. On a l’impression que cette victoire 14-12 des Packers en Floride était il y a une éternité.

Il est vrai que désormais dans les deux cas, elles n’ont plus leurs QB futurs Hall of Famer : Tom Brady chez les Buccaneers et Aaron Rodgers chez les Packers.

Comme les Packers, l’attaque des Buccaneers ne ressemble plus vraiment à ce qu’elle était au niveau de son effectif et se retrouve dans une phase de reconstruction après un all-in. Sauf que le « all-in » de GB n’a rien donné alors que celui de Tampa Bay a été couronné d’un Super Bowl avec ce match-pivot de la finale NFC 2020 où les Packers avaient gâché beaucoup d’occasions de vaincre les floridiens au Lambeau Field.

UNE ATTAQUE FLASHY MAIS PEU EFFICACE

Mais si GB est l’équipe la plus jeune de la NFL à l’image de son QB, les Bucs sont dans une phase de transition avec un QB et un WR vétérans. L’ancien 1st pick de la draft 2018, Baker Mayfield, semblait voué à devenir un journeyman en NFL mais il ressuscite quelque peu sous le maillot rouge de TB. Il profite d’ailleurs de Mike Evans, le WR vétéran en passe d’effectuer sans bruit sa 10ème saison consécutive à + de 1000 yards par saison.

Il ne faut d’ailleurs pas chercher plus loin la plus grosse menace offensive de TB. Mike Evans est tout simplement le WR n°1 de la NFL en yards par passe ! Oui, oui. 16,45 yards par réception. Devant Tyreek Hill des Dolphins et AJ Brown des Eagles, bien plus célèbres et aussi mieux entourés.

Pour une fois, la défense aérienne des Packers plutôt préventive sera adéquate car Evans (WR) est la menace profonde la plus efficace de la NFL. Car la grande partie des yards d’Evans viennent des airs, je veux dire que ce sont des air yards, Evans gagnant peu de yards après réception en rapport avec sa moyenne de yards par réception.

Il y a aura donc toujours la constante menace du gros gain permis par Mike Evans qui nécessitera l’attention de son garde du corps (Alexander est incertain mais je ne l’espère plus ; on l’a d’ailleurs vu avec une épaulière de maintien à ses légers entraînements) et d’un safety.

Mike Evans (WR) est en plus bien secondé dans le jeu aérien par Chris Godwin (WR) mais aussi par… le RB Rashaad White. Ce dernier est ainsi une arme fatale en passe-écran. Le RB est ainsi 3ème NFL en yards après réception.

Avec tout ça, on pourrait croire que les Buccaneers sont une attaque inarrêtable. C’est pourtant loin d’être le cas avec des chiffres similaires dans beaucoup de domaines avec l’attaque des Packers.

Le jeu à la course des Buccaneers n’est ainsi pas performant, il est tout simplement le dernier de la ligue (32ème NFL) en yards par course (3,5 yards) avec un Rashad White (RB), bien plus performant en passe-écran qu’à la course (3,7 yards par course).

De plus, les Buccaneers tentent, malgré ces carences à la course, d’équilibrer leur balance de jeux (12ème NFL en % de jeux de passes). Vous rajoutez à cela un % de passes complétées faible (22ème NFL) et des problèmes en redzone (22ème NFL), vous obtenez une attaque qui marque finalement peu de points par rapport à son potentiel aérien (22ème NFL en points marqués : 20,2 pts par match).

Cette attaque a de quoi convenir à la défense des Packers : un mauvais jeu de course, un QB qui n’utilise pas la course comme une arme (12 yards par match) et donc des forces aériennes qui demande une protection de l’OL.

Le match se situera là : dans la capacité du pass-rush Packers à mettre la pression à Baker Mayfield. Malgré les changements d’inter-saison au sein de cette OL (Wirfs le RT devenu LT, le Centre out pour la saison et un rookie au poste de RG), la ligne offensive Bucs sait résister à la pression (n°7 NFL en taux de pression , n°9 en sacks). Gary et consorts ont donc un gros défi qui les attend et qui pèsera sur l’issue du match

UNE DÉFENSE BUCCS AGRESSIVE MAIS PERMÉABLE

Côté défense Buccs, celle-ci a subi moins de changements mais elle a bien vieilli depuis la finale NFC 2020. Il reste quelques bons éléments comme Antoine Winfield (S), Shaquil Barrett (OLB) ou l’inoxydable Lavonte David (ILB). Seulement, la défense de TB pêche par sa DL de 3-4 où Vita Vea (NT) surnage seul.

Et pour ce match, Vea est très incertain, ce qui signifierait que le travail de l’OL Packers serait alors grandement facilité. Sans Vea, Tampa Bay n’aura pas la run defense qui lui permet d’être 7ème NFL dans ce domaine (en yards par course encaissée).

Et sans Vea, la défense contre la passe qui est déjà mauvaise par son pass-rush (28ème NFL en taux de pression) et par les yards encaissés par passe (30ème NFL).

Attention toutefois aux blitz très nombreux des Bucs qui sont la 3ème équipe NFL à blitzer le plus. On a vu la semaine dernière contre les Giants (2ème NFL en taux de blitz) que l’OL des Packers peut être mis en difficulté par cet aspect du jeu.

Cet agressivité défensive des Bucs est payante (10ème en sacks ; 4 sacks pour le safety Antoine Winfield par exemple) mais aussi risquée (voir yards par passe encaissés).

À l’OL Packers de gérer ces blitz. Si elle y arrive, Jordan Love pourra se mettre en confiance et rentrer + vite dans son match que la semaine dernière.

Le retour possible d’Aaron Jones (RB) pourrait aussi changer la donne, surtout contre une équipe faible contre la course. Son statut comme celui de Vea en face seront à observer jusqu’au coup d’envoi.

Aaron Jones (RB) avait d’ailleurs déjà connu une entorse du genou en 2017. Son match de retour était à domicile contre les Bucs et il marqua le TD de la victoire en prolongations…

LES COMPOSITIONS PROBABLES

GREEN BAY PACKERS

Attaque :

Love (QB) – A. Jones (RB) – R. Walker (LT) – E. Jenkins (LG) – Myers (C) – Runyan (RG) – Tom (RT) – Kraft (TE) – Doubs (WR) – Reed (WR) – Wicks (WR)

Défense :

Clark (DT) – TJ Slaton (NT) – Wyatt (DE) – Gary (OLB) – Campbell (ILB) – Walker (ILB) – P. Smith (OLB) – Alexander (CB) – Valentine (CB) – Savage (FS) – Owens (SS)

TAMPA BAY BUCCANEERS

Attaque :

Mayfield (QB) – R. White (RB) – Wirfs (LT) – Feller (LG) – Hainsey (C) – Mauch (RG) – Goedeke (RT) – Otton (TE) – Evans (WR) – Godwin (WR) – T. Palmer (WR)

Défense :

Kancey (DE) – Gaines (NT) – L. Hall (DE) – Tryon-Shoyinka (OLB) – D.  White (LB) – L. David (LB) – Barrett (OLB) – Dean (CB) – Delaney (CB) – Winfield Jr (S) – Izien (S)

Coup d’envoi dimanche 16 décembre 2023 à 12h00, heure locale, 19h00, heure de Paris.