Habituellement, les Packers ne rencontrent les Steelers que tous les 4 ans en saison régulière. Mais au hasard du 17ème match désormais de saison régulière, les Packers en tant que 3ème de NFC North 2022 doivent rencontrer cette année le 3ème AFC North 2022, les Steelers. Deux des équipes emblématiques de la NFL aux statistiques similaires en 2023 et pourtant au bilan inversé.

Pittsburgh Steelers – Green Bay Packers

Les Steelers sont une anomalie en NFL en 2023. Avec leur bilan de 5-3, PIT est en course pour les play-offs dans une AFC North + relevée que jamais (4 équipes au bilan positif).

À l’instar des Minnesota Vikings de 2022, les Steelers perdent peu mais largement et gagnent assez mais avec toujours une faible marge. De telle sorte que que si on inversait tous leurs scores d’une possession, PIT aurait un bilan de… 0-8. De même, PIT a été toujours dominé en yards acquis cette saison, ce qui n’est jamais arrivé à une équipe NFL au bilan positif depuis… 1933.

Alors, comment les Steelers s’en sortent ? D’abord par leur défense. Celle-ci est leur force pour arriver à faire vaincre une attaque qui ne marque que 16,6 points par match (29ème NFL).

La défense des Steelers est 13ème NFL en terme de points encaissés. Et pourtant, que ce soit en yards encaissés par passe ou en yards encaissés par course, cette défense des Steelers ressemble plutôt à une passoire en étant dans le dernier quart NFL dans les deux domaines.

Mais alors comment s’en sort cette défense de PIT ? Par des actions d’éclat. D’abord par la star de leur défense : T.J. Watt (OLB), 9,5 sacks (2ème NFL, tout comme 2ème NFL en QB hits). [Au fait, non, on ne va pas reparler de la draft 2017…]. Watt forme Alex Highsmith (OLB) une des meilleures paires de pass-rushers de la ligue. Ces 2 joueurs forment la force principale de cette défense de base 3-4 qui est la + vieille de la NFL (ou la + expérimentée, selon comment vous voyez le verre).

Avec ces deux joueurs principalement, la défense de PIT possède le 6ème + haut taux de pressions sur un QB adverse NFL. Et cela peut servir spécialement en redzone. Justement, PIT est 8ème NFL en défense de redzone.

Bref, une défense qui encaisse des valises de yards mais qui sait faire les jeux décisifs en redzone, ça ne vous rappelle rien ? GB est ainsi 9ème en redzone defense (et encaisse de – en – de yards, en raison d’abord d’une certaine adversité).

Mais la différence est ailleurs. Ce que la défense de PIT excelle en 2023, ce sont les turnovers. En étant 2ème NFL dans ce domaine si important, elle donne des cartouches essentielles à l’attaque. Là encore, elle peut compter sur T.J. Watt, n°1 NFL en terme de fumbles forcés (3). Et niveau interceptions, PIT est 8ème NFL. Tout le contraire de GB, 24ème NFL en terme de turnovers provoqués.

T.J. Watt (OLB), la star des Steelers

Alors, la mission offensive de GB sera simple. Reproduire le schéma appliqué contre les Rams et donner la balle avant tout à Aaron Jones (RB), d’autant + que la défense de PIT est 25ème NFL en yards encaissés par course. Ce serait le meilleur moyen d’avancer tout en se laissant à l’abri des deux pass-rushers Elite des Steelers. Attention toutefois dans ce domaine au retour de Cameron Heyward (DT), le vétéran Elite de retour depuis 1 semaine d’une blessure à l’aine.

Et quand il faudra bien passer, Jordan Love devra montrer une capacité de décision + rapide que ce qu’il a montré jusque-là. Surtout jouer + souvent en 1ère intention et ne pas scanner à outrance le terrain comme s’il voulait singer son prédécesseur au poste. Sinon, la sanction sera immédiate. Les OT Nijman et Tom auront un gros challenge mais ont les capacités physiques pour contenir du mieux possible ce duo de choc.

Si le pass-rush est contenu, pourquoi ne pas profiter d’un backfield défensif qui encaisse bcp de yards et qui sera privé de leur playmaker Minkah Fitzpatrick (S). Attention également au rookie Joey Porter (CB), titularisé depuis 3 matchs et qui répond aux attentes de son choix de draft 2023 (32ème choix).

De même, les difficultés de GB en redzone vont faire face à un sacré challenge en Pennsylvanie. À Matt LaFleur de trouver les schémas adéquats et à l’attaque de bien les appliquer. D’autant plus que le kicker Anders Carlson semble avoir perdu la confiance qui l’habitait jusque-là (4/6 en FG depuis 3 matchs après un 7/7 pour débuter la saison).

LA DÉFENSE DANS LA CONTINUITÉ DE SON AMÉLIORATION ?

Est-ce que la défense des Packers, en net regain statistique depuis quelques matchs, doit avoir peur de l’attaque Steelers ?

Pas vraiment, puisqu’on l’a vu, celle-ci est stérile en points (29ème NFL). Seulement, elle dispose d’une attaque à la course à la vraie double menace : Najee Harris (RB) qui déblaie (3,7 yards par course), Jaylen Warren (RB) qui évite (4,7 yards par course).

Toutefois, ce jeu à la course n’est pas si flamboyant, 27ème NFL en yards par course et l’OL de PIT est assez pauvre en run block. Cependant, c’est un vrai test après deux matchs des Packers très bons contre la course mais contre des faibles escouades Vikings et Rams dans ce domaine.

Ce duo de coureurs pourrait être l’arme n°1 des Steelers. Ce n’est pas ce qu’a décidé le coordinateur offensif Matt Canada, critiqué de toute part. En effet, PIT est la 11ème attaque NFL qui utilise le + de situations de passe.

Bon, si PIT effectue majoritairement des passes, le QB de 2ème année Kenny Pickett attaque peu la profondeur (dernier quart des QB ayant été titulaires) avec beaucoup de passes dans le « flat » et passes-écran.

Une attaque prévisible donc mais qu’il faudra contrer en resserrant les lignes et en anticipant les passes courtes. Prévisible à un détail près : le facteur X George Pickens. Le WR de 2ème année souffle le chaud et le froid : 3 matchs à + de 100 yards (dont 2 contre les rudes défenses des Browns et Ravens) et 4 matchs < à 40 yards dont un magnifique – 1 yard lors du dernier match contre les Titans. GB aura t-il le Pickens invisible ou le Pickens flamboyant et spectaculaire ?

L’inconstant et spectaculaire George Pickens (n°14)

Contre l’attaque aérienne de PIT, la défense des Packers sera pour le moins inexpérimentée. Alexander sera très probablement out après n’avoir participé à aucun entraînement cette semaine, ce qui donnera un schéma « nickel » avec comme CB Valentine – Ballentine – Nixon. Et même si Rudy Ford (FS) devrait faire son retour aux côtés du cogneur Owens (SS), cela n’est pas spécialement rassurant car Pickett (QB) est d’un autre calibre que le pauvre Brett Rypien, QB des Rams la semaine passée.

Pour éviter toute déconvenue dans les lignes arrières, tout se passera sur un front-7 très probablement privé de Quay Walker (ILB). Car l’OL des Steelers est à exploiter. D’abord sur les côtés avec Dan Moore (LT) mais aussi le rookie Broderick Jones, 14ème choix de la draft juste après le choix de GB sur Van Ness (OLB), dont la 2ème titularisation le fut au poste de RT, un poste où il était inexpérimenté. Le Centre Mason Cole offre aussi peu de garanties et pourrait faire les frais du travail de T.J. Slaton (NT) ou de Kenny Clark (DT) remis de sa blessure à l’épaule contractée contre les Rams.

La défense de GB a donc les moyens de mettre la pression sur le QB adverse, condition sine qua none pour ne pas trop exposer un alignement secondaire inédit.

Avec un jeu au sol pas transcendant et un QB au taux de complétude de passes dans les + mauvais de la NFL, les Steelers redonnent souvent le ballon à leur adversaire (30ème NFL). Les mêmes symptômes que GB (25ème NFL mais avec un dernier match contre les Rams qui a bien revigoré la moyenne).

Est-ce que GB pourra redonner de l’allant à son temps de possession en arrivant à marteler au sol les Steelers ? La clé sera là comme elle l’était depuis le début de saison mais qui ne put s’appliquer en raison de la blessure d’Aaron Jones et de la gestion de cette blessure par le staff. Et peut-être qu’A.J. Dillon (RB) sortira du bois. On sait que son style s’accommode bien mieux des pelouses naturelles à partir de novembre…

Si les Packers gagnent dimanche, ce pourrait un match-pivot pour un effectif renouvelé par les blessures et qui a besoin d’emmagasiner de la confiance. D’abord, parce que ce serait une 2ème victoire contre une équipe au bilan positif (après celle contre les Saints), la 2ème victoire consécutive, ce qui serait une première de l’ère Jordan Love et enfin la 1ère victoire à Pittsburgh depuis… 1970. Oui, une victoire de ces Packers new look chez les abeilles de Pennsylvanie ferait bon effet.

LES COMPOSITIONS PROBABLES

PITTSBURGH STEELERS

Attaque :

Pickett (QB) – N. Harris (RB) – D. Moore (LT) – Seumalo (LG) – M. Cole (C) – J. Daniels (RG) – B. Jones (RT) – Washington (TE) – G. Pickens (WR) – D. Johnson (WR) – A. Robinson (WR)

Défense :

Ogunjobi (DE) – Benton (NT) – Heyward (DT) – T.J. Watt (OLB) – K. Alexander (ILB) – M. Robinson (ILB) – Highsmith (OLB) – Porter (CB) – P. Peterson (CB) – Kazee (FS) – K. Neal (SS)

GREEN BAY PACKERS

Attaque :

Love (QB) – A. Jones (RB) – Nijman (LT) – E. Jenkins (LG) – Myers (C) – Runyan Jr (RG) – Tom (RT) – Musgrave (TE) – Watson (WR) – Doubs (WR) – Reed (WR)

Défense :

Clark (DT) – T.J. Slaton (DE) – Wyatt (DE) – Gary (OLB) – Campbell (ILB) – Mc Duffie (ILB) – P. Smith (OLB) – Valentine (CB) – Ballentine (CB) – Ford (FS) – Owens (SS)

Coup d’envoi dimanche 12 novembre 2023 à 13h00, heure locale, 19h00, heure de Paris.

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