
Fin de la série de 4 défaites consécutives pour les Packers qui obtiennent leur 3ème victoire de la saison. Si la victoire fait plaisir, on ne pourra pas tirer énormément d’enseignements de ce succès tant les Rams, dépourvus de leur QB1 Stafford, étaient inoffensifs.
Green Bay Packers – Los Angeles Rams : 20-3
PAS DE STAFFORD, PAS DE RAMS
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Cette maxime ne s’est jamais aussi bien appliquée qu’à ces Rams privés de leur QB1 Matt Stafford. En lieu et place de Stafford, LAR était mené par Brett Rypien, 4ème année dans la ligue et 4ème match titulaire, ce qui en disait pas mal sur la capacité du bonhomme. Les Rams avaient bien drafté il y a quelques mois le QB de Georgia Stetson Bennett mais celui-ci est absent depuis la pré-saison pour une raison non liée au football bien mystérieuse.
Avec en fait leur QB3 à la manoeuvre, les Rams ne sont allés nulle part. Le head coach Sean Mc Vay avait bien prévu de décharger des épaules de Rypien (QB) le poids de l’attaque en surjouant le jeu de course. Mais GB attendait les RB Rams au coin du bois pour une nouvelle performance de choix (2,3 yards par course des Rams) contre certes une run offense plutôt faible.
Seul éclair de la première mi-temps offensive Rams, une passe slant pour Kupp (WR) qui gagnait 34 yards sur l’action. C’est d’ailleurs sur ce drive que LAR marquait ses seuls points de la 1ère mi-temps (et du match) par un FG de 52 yards.
Devant une telle inanité offensive adverse, l’attaque de GB eut de multiples cartouches (5 drives) pour prendre le large en 1ère mi-temps. Mais les mêmes maux vus ces précédentes semaines persistaient.
Il y eut trop de pénalités, même si celles concernant les 2 offsides sur mauvais placement lors de la mise en jeu semblaient imaginaires. Imaginaires mais annihilant deux drives… Jordan Love (QB) manquait lui encore de précision par ses lancers trop mous, rendant la tâche des WR + compliquée qu’elle ne devrait.
GB a quand même marqué un TD en 1ère mi-temps par… Aaron Jones (RB) ! Chose promise, chose due. Le n°33 a bien eu le ballon de manière extensive cette fois et comme un trèfle à 4 feuilles, cela porte chance à GB qui gagne quasi systématiquement quand son RB de poche a beaucoup de ballons (20 courses et 4 réceptions sur ce match, + des mouvements pré-snap perturbant l’adversaire).
Même s’il n’y eut aucun run spectaculaire, le jeu de course a fonctionné et tout de suite cela a permis de mieux gérer les drives ainsi que le chronomètre. L’OL effectuait un travail + efficace, sûrement aidé par le faible niveau adverse mais aussi par la rentrée de Nijman au poste de LT titulaire. De même, Runyan (RG) manqua un certain temps pour blessure et il fut très bien remplacé par Rhyan (RG), roc sur le run block. (7-3 à la mi-temps)

LES PACKERS GÂCHENT
On crut que la deuxième mi-temps allait vite permettre à GB de prendre le large, les Packers étant l’équipe n°1 NFL aux points marqués en 2ème mi-temps.
Las, les deux premiers drives de GB donnaient… deux fumbles perdus. Le premier le fut par Wicks (WR) perdant seul le ballon en s’étirant pour avoir le first down, après un lancer trop bas de Love.
Puis , ce fut au tour d’Aaron Jones de se faire arracher le ballon. Sans sanction puisque LAR manquait un FG de 49 yards.
Sur le 3ème drive de GB en 2ème mi-temps, les Packers avaient bien avancé jusqu’en redzone avant que Love ne tergiverse trop derrière une OL qui lui a donné globalement une bonne protection pour la passe. Aaron Donald (DT) rattrapait par la chaussure Love qui tentait de s’extirper et GB se contentait d’un FG de 29 yards. (10-3)
Les Rams n’arrivaient à rien de rien offensivement : 4ème et 2 à la course annihilée, interception du rookie Johnson (S) pour sa première titularisation (après une passe déviée d’un Alexander + motivé), passes déviées par la DL en 3ème et 4ème tentatives.

GB dut encore se contenter d’un FG après la sacro-sainte course d’AJ Dillon sur 3ème et 1 qui voit le RB crocheter plutôt que de foncer dans le tas et ne pas gagner de terrain. FG de 34 yards. (13-3)
PUIS SE LIBÈRENT
Si les Packers avaient été efficaces offensivement, ils auraient pu se mettre à l’abri bien plus tôt dans le match. Au lieu de cela, ce n’est qu’à 3 mn 41 de la fin du match que GB marquait le TD libérateur sur une merveille de play design qui voyait Love trouver Musgrave (TE) plein centre pour un TD de 20 yards du rookie. Le tout après un drive de 5 mn où Love commençait seulement à un peu se lâcher. (20-3, score final)
PAS PLUS AVANCÉS
Victoire des Packers, mais finalement un match où GB ne pourra pas tirer énormément d’enseignements tant l’équipe adverse n’était vouée qu’à défendre alors que ce n’est en plus pas son point fort. Les Packers n’affronteront pas un QB de 3ème zone tous les dimanches.
Pour préparer ce match, il y eut quand même des évolutions qui paraissaient pourtant évidentes depuis plusieurs matchs. D’abord donner le ballon à son playmaker, en l’occurrence Aaron Jones. Et encore, le match du n°33 ne fut pas parfait, loin de là (3,7 yards/run, 1 fumble perdu). Mais ce petit bonhomme a par exemple la capacité de faire basculer une course vers le first down décisif.
Il y eut également la titularisation de Yosh Nijman (LT) dont on se demande pourquoi Rasheed Walker, certes correct en début de saison, lui a été préféré. L’OC Stenavich avait expliqué que cela émanait des prestations du camp mais parfois les entraînements ne sont pas les matchs. Certains peuvent se transcender en match quand d’autres peuvent moins supporter la pression. Le remplacement convaincant de Rhyan pose aussi la question de l’essai Royce Newman quand Jenkins (LG) était absent.
Cette fois, les jeux créatifs appelés ont eu la capacité de se développer par une meilleure exécution des Packers, sûrement due à la faible adversité.
Côté Jordan Love, les statistiques sont bonnes… et flatteuses. Ses lancers ne facilitent toujours pas la tâche de ses WR et on a toujours la vague impression qu’il cherche à être trop « touchy » avec le ballon rendant ses lancers lents et inopérants, comme sur cette « deep » incomplète pour Watson (WR) encore sous-dosée. Ce n’est que sur la dernière réception de Watson (la seule du n°9 sur ce match) que Jordan Love semble avoir vraiment balancé la sauce si bien que même si le lancer n’était pas précis, le défenseur eut moins le temps de se mettre en position de contester le cuir que Watson put attraper pour 37 yards.
Avec seulement 3 pts et 187 yards offensifs (119 yards à la passe et 68 yards à la course) encaissés, la performance défensive est de choix. D’autant plus avec une secondary complètement renouvelée où Alexander (CB) a bien endossé le rôle de capitaine de ces escouades inexpérimentées. Les deux rookies Valentine (CB) et Johnson (S) ont fait des matchs exemplaires. Valentine ressemblait à un Alexander lors de son année rookie.

Mais voilà, cette performance défensive souffre d’une énorme astérisque compte tenu du QB adverse. Valentine a sorti hier un match Elite contre des top WR. Mais un Russell Wilson (QB) expérimenté l’avait tout à fait abusé il y a deux semaines.
Bref, c’est presque un « match à blanc » que ce GB-LAR. On en saura beaucoup plus sur cette victoire… lors du déplacement du week-end prochain chez les Pittsburgh Steelers en position de play-offs (5-3) et à la redoutable défense. Toutefois, ces Steelers ont la particularité d’un bilan positif tout en encaissant plus de points (environ 20 pts, soit du niveau des Packers) qu’ils n’en marquent (16,6 pts, 30ème NFL).
Le résultat du match de Pittsburgh nous donnera beaucoup plus d’enseignements sur l’attaque et la défense de GB que ce match contre les Rams. On saura alors si cette victoire 20-3 était un feu de paille ou le début d’une flamme ravivée.
Avec 391 yards offensifs, Jordan Love a mené l’attaque de GB à son meilleur total de la saison. De quoi mettre un peu de baume au coeur pour une attaque des Packers qui a actuellement la + faible moyenne de yards offensifs depuis… 1991.
LES STATS

GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 20/26 à la passe, 228 yards, 1 TD, 115.5 rating
- Aaron Jones (RB) : 20 courses, 73 yards, 3.7 yards par porté, 1 fumble perdu ; 4 réceptions, 26 yards
- Luke Musgrave (WR) : 3 réceptions, 51 yards, 1 TD
- Jaire Alexander (CB) : 7 plaquages, 1 plaquage pour perte, 2 passes déviées
- Jonathan Owens (SS) : 5 plaquages, 3 plaquages assistés, 1 sack, 1 QB hit, 1 fumble forcé
- 2 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 50 % (7/14)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 25 % (1/4)
- 8 pénalités pour 57 yards concédés
- 35 mn de possession de balle
Los Angeles Rams :
- Brett Rypien (QB) : 13/28 à la passe, 130 yards, 1 INT, 45.2 rating ; 3 courses, 19 yards
- Royce Freeman (RB) : 12 courses, 32 yards, 2.7 yards par porté
- Cooper Kupp (WR) : 2 réceptions, 48 yards
- Aaron Donald (DT) : 2 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 plaquage pour perte, 1 sack, 1 QB hit
- Ahkello Witherspoon (CB) : 3 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 passe déviée
- 2 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 36 % (5/14)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/2)
- Efficacité en redzone : 0 % (0/0)
- 5 pénalités pour 36 yards concédés
- 25 mn de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- Forcément un moment offensif tant les difficultés étaient de ce côté ; le TD de Musgrave (TE) est un délice trop rare de play design et d’exécution qui scella la victoire Packers
LES DÉTAILS QUI TUENT
- Avec son TD marqué, Aaron Jones (RB) en est à 63 en carrière chez les Packers, soit le 7ème total de l’histoire des Packers dépassant par la même occasion les mythiques Paul Hornung (RB) et Donald Driver (WR) ; pas mal pour un joueur sous-utilisé…
- Les Rams devront encore attendre avant de gagner au Lambeau Field ; leur dernière victoire à Green Bay remonte à 2006 !
GreenBayPackersFrance
Comme tu le dis, pas grand chose à retirer de cette victoire tellement les Rams ont été absents offensivement.
Et encore, je t’avouerai que la longue période à 7-3 (due au fait que niveau offensif, ce n’était pas non plus la panacée pour les Packers) m’a fait craindre une défaite 10-7 avec un TD miraculeux des Rams sur une possession arrivant enfin en RZ.
Et ne pas oublier non plus que pour marquer un TD en 1ère MT, il a fallu un strip sack recouvert directement en RZ. Sinon pas sûr que les Packers auraient marqué un TD.
Effectivement, il y a eu des trucs intéressants (et je plussoie sur le fait que Nijman est plus secure que Walker), des joueurs se sont montrés mais on verra après la série des 4 matchs qui arrivent si c’était un feu de paille.
Je te rejoins sur la mollesse des lancers de Love. Cela oblige les WR à se contorsionner ou à revenir sur leurs pas pour rattraper le ballon. Cela ne donne pas non plus une impression de vitesse car tu as l’impression que la balle n’avance pas en l’air.
Il va devoir élever son niveau de jeu s’il veut durer quelques années chez les Packers.
Et j’espère que LaFleur a compris qu’il fallait filer la gonfle à Jones. Il ne faudrait pas retomber dans un match à 7 portés contre les Steelers.
Toujours content de battre les Rams ( équipe que j’aime bien depuis l’époque Jim Everett )
Évidemment sans notre vieil ami Stafford, les Rams sont bien dépourvus, comme n’importe quelle équipe NFL d’ailleurs.
Tout le monde sait, à moins d’avoir un monstre au poste de running back, que sans quarterback digne de ce nom, point de salut en football américain.
Il y a le QB et les 52 autres.
Assez content de voir au moins 9 rookies produire des actions positifs et se montrer.
D’ailleurs je lance une idée pour votre podcast, le bilan de nos nombreux rookies où deuxième année à mi-saison.
Go Pack Go !