Week 4 ~ GB – NE : Étriqué

Green Bay Packers – New England Patriots : 27 – 24 (OT)

Christian Watson (WR) en route vers son 1er TD NFL (Photo : Evan Siegle)

Match bien plus compliqué que prévu face aux Patriots mais victoire quand même des Packers, sur le fil d’un field goal en 3ème possession de la prolongation.

ATTAQUE EN BERNE

Sans gros « playmaker » en attaque et avec un QB 2 (Brian Hoyer) qui effectuait sa première titularisation en 2022 et sortant de 11 défaites quand il était titulaire, on se disait que l’attaque des Packers allait avoir les munitions pour pilonner la défense.

De pilonnage, point il n’eut. La défense a tenu son standing et a même sacrément bougé une OL qui est finalement le point fort de l’attaque Patriots. D’ailleurs, un sack rageur de Gary (OLB) sortait du match Hoyer (QB) après seulement quelques minutes de jeu.

La défense n’encaissera même aucun TD jusqu’à la 40ème minute de jeu, un TD dont on verra qu’il n’aurait jamais dû être validé.

Ce fut bien plus compliqué pour l’attaque de GB, dans la continuité de la médiocre 2ème mi-temps chez les Buccaneers. Ce fut même catastrophique pour l’attaque aérienne, à tel point qu’on se demandait si on assistait pas en direct au chant du cygne d’Aaron Rodgers.

Pensez donc, 4/11 pour 44 yards avec une interception transformée en pick-6, soit un rating de… 11.2 sur la première mi-temps, un rating ridicule et tout simplement le pire de la carrière titulaire de Rodgers (210 matchs quand même !).

Car oui, pour ne rien arranger à l’inanité de l’attaque aérienne, Rodgers donna un pick-6 digne d’un mauvais rookie, lançant trop faiblement au CB qui n’eut pas trop à s’employer pour capter le ballon (d’autant plus que Lazard glissa sur le terrain).

En plus, ce n’était pas le seul turnover de cette première mi-temps. Un mauvais lancer de Rodgers (trop vers l’avant) sur une simple passe latérale vers Doubs demandait au WR de se contorsionner pour rattraper le ballon et se prendre un choc auquel il n’était pas bien préparé. Fumble dès le deuxième jeu Packers.

Ces 2 turnovers expliquent que les Packers n’aient pu prendre le large en première mi-temps malgré un Aaron Jones entrant dans les lignes adverses comme un tirailleur possédé (6,9 yards par course).

Mais il y eut aussi le pass-rush Patriots, symbolisé uniquement par Matt Judon (OLB) qui a fait étonnamment prendre le bouillon à Elgton Jenkins (RT). De quoi relancer le questionnement de la composition idéale de l’OL Packers. Cette performance du n°74 est-elle due à une reconstruction physique du joueur de retour de blessure ou à un manque d’adaptation au poste mise en lumière face à une réelle adversité (Judon en l’occurrence). Le débat est lancé pour Matt LaFleur qui a évoqué cette question en conférence de presse avec la possibilité d’incorporer Nijman au poste de RT.

L’ensemble de ces éléments faisait que les Packers continuaient comme contre les Buccaneers la semaine passée à être mauvais en 3ème tentative (2/8 en fin de 3ème quart-temps). Ils étaient donc menés 7-10 à la mi-temps malgré la bonne performance défensive limitant les Patriots à 3 pts en 5 drives avec notamment un Gary faisant cauchemarder le RT adverse.

Le touchdown Packers venait sur leur 3ème drive mené tambour battant par Aaron Jones (RB) et conclu par un TD facile de Watson dont la vitesse prit de cours toute la défense Patriots après une course en mouvement pré-snap et une coordination parfaite dans la transmission Rodgers-Watson.

INCAPACITÉ À FINIR

Les Packers reprenaient bien mieux la seconde mi-temps. Une mise en route par une passe profonde en 3ème et 10 le long de la ligne de touche pour Lazard (32 yards) rassurait sur l’état de Rodgers. S’en suivait une 4ème et 1 facilement convertie avec un « pitch » pour Aaron Jones (RB). Pour un final par un TD à l’ancienne d’une passe de 19 yards pour Tonyan (TE) sur un tracé « post » quasi imparable. (14-10)

Mais comme la semaine passée, l’adversaire des Packers eut un coup de pouce des arbitres pour se remettre en selle. D’abord par le sifflement bien sévère d’une brutalité de Kenny Clark annihilant un sack collectif qui aurait donné une 2ème et 16.

Puis par une grossière erreur sur l’estimation d’un « delay of game » largement fait mais non sifflé. S’il avait été correctement évalué, cela faisait une 2ème et 20 car un précédent « delay of game » avait déjà été sifflé. Au lieu de cela, le jeune rookie Zappe (QB) avait du temps et trouvait Devante Parker complètement esseulé (surveillé au départ de l’action par Rudy Ford (S) qui remplaçait Amos, sorti sur commotion), comme le fut Justin Jefferson des Vikings sur le même mouvement de traversée du terrain… (14-17)

Après que les Packers ne récoltèrent que 3 pts sur leur second drive de 2eme mi-temps (17-17), les Patriots continuaient de pilonner au sol sans que cela n’émeuve le coordinateur défensif Joe Barry qui ne cherchait pas à resserrer les lignes au plus proche du ballon, sachant que le QB en face effectuait ses premières mises en jeu NFL et que la logique laisserait le ballon au sol côté NE. Les Patriots n’effectuèrent ainsi que 40 % de jeux aériens dans le match (60 % de jeux de course) quand la norme NFL est inversée.

Dans le même style de la deuxième mi-temps contre les Chicago Bears, les RB Stevenson et Harris engrangeaient alors les yards et même le TD (de 5 yards) où un cutback de Harris prenait à revers la défense, Campbell (ILB) le premier. (17-24)

Le money time approchait et Rodgers se souvenait de son calibre : une 3ème et 7 pour Cobb en lançant en reculant et un TD de 13 yards encore plus à l’ancienne sur une « backshoulder pass » pour le n°87 dans le coin du potelet orange de la endzone. Souvenirs quand tu nous tiens… Un beau symbole pour le 500ème TD en carrière de Rodgers.

Il restait 6 minutes, et on sentait que GB tenait le bon bout. Encore plus quand un sack de Reed (DT) annihilait le drive suivant des Patriots.

4 mn à jouer et Rodgers était définitivement retrouvé quand il décocha une passe de 40 yards pour un magnifique TD en coin de Romeo Doubs. Seulement, le n°87 est prometteur mais pas encore terriblement appliqué. Sa prise de balle n’était pas assurée et sa retombée au sol laissait le ballon bouger entre ses mains. Une vraie réception à la Dez Bryant (Dallas Cowboys) en play-offs 2014 au Lambeau Field, une action qui a depuis fait jurisprudence. LaFleur lançait un challenge perdu d’avance poussé par le lobbying du public et de Rodgers.

Aïe ! 2 mn à jouer, égalité, balle à l’adversaire. Exactement le même schéma que la semaine passée, sauf le poste de QB où cette fois ce n’était pas un septuple vainqueur du Super Bowl en face. En repartant des 1 yards grâce encore à une super connexion O’Donnell (P) – Nixon (CB) sur punt, les Patriots étaient en difficulté pour tenter l’exploit.

NE dut donc punter et l’improbable exploit des Packers fut impossible en raison d’une brutalité stupide de Carpenter (S) sur le punt, repoussant GB hors d’une tentative Ave Maria de Rodgers. (24-24) à la fin du match. Prolongation.

Même si les Packers gagnaient le toss, sûrement grâce à l’influence chamanique de Rodgers présent lors du tirage au sort, ils subirent un inquiétant « 3 and out » avec E. Jenkins (RT) encore battu par Judon (OLB). D’autant plus inquiétant que le retourneur adverse remontait le ballon au milieu du terrain.

Il fallait un « 3 and out » de la défense qui s’exécuta, GB comprenant enfin que NE allait faire run-run-pass.

Repartis de leurs 13 yards, GB se basait sur A.J. Dillon (RB) et quelques lancers sûrs pour arriver aux 13 yards de NE à quelques secondes de la fin de la prolongation. Crosby (K) enquillait le FG de 31 yards pour une victoire sur le fil alors que le contraire aurait été très décevant. LaFleur en avait bien conscience, au vu de sa réaction orgasmique au coup de sifflet final.

DU BON ET DU MOINS BON

Finalement, malgré un adversaire complètement différent de la semaine passée, GB a continué sur ses tendances : un brouillard offensif au niveau aérien avec des éclairs de génie la transperçant, un jeu au sol en vraie base pour avancer, une solide défense mais capable de trous d’air et des équipes spéciales correctes auxquelles il ne manque qu’un retourneur audacieux.

Si, lors du match, il y avait beaucoup à s’inquiéter, notamment sur le niveau de Rodgers en 1ère mi-temps et la défense contre la course 2ème mi-temps, avec le recul, les motifs de satisfaction sont apparus peu à peu.

D’abord, par la classe de rookies 2022, symbolisé par les TD de Romeo Doubs et Christian Watson, mais aussi par leurs tracés qui leur permettent de se libérer assez souvent. Rodgers n’est pas encore en synergie avec ses rookies mais le TD de Doubs et celui qu’il manque en fin de match le sont sur des lancers qui confirment le palier franchi la semaine passée entre le n°12 et le n°87. La saison est longue et pourrait être de plus en plus riche en réceptions.

Par la défense également qui a donné les clés du match à l’attaque, incapable de prendre le large en 1ère mi-temps. Gary (OLB) rentre dans les conversations pour le titre de défenseur de l’année alors que l’OL adverse était réputée.

Preston Smith (OLB) sait alterner le « rush » et le « spy » alors que Quay Walker (ILB) est omniprésent et polyvalent. Le rookie pêche juste par un petit manque de puissance qui demande à être amélioré. Heureusement, car le seul All-Pro de la défense l’année passée, De’Vondre Campbell (ILB) est plutôt rouillé. Le mois de septembre est passé, il est désormais temps que le n°59 retrouve la constance de son niveau de 2021.

Maintenant, dans l’optique de la suite de la saison et des play-offs, le coaching pose question car coup sur coup, contre des head coachs renommés (Bowles à TB et Bellichick à NE), les première et seconde mi-temps sont des exacts opposés.

Les deux coachs adverses ont adapté leur équipe à ce qu’ils ont constaté en 1ère mi-temps. Résultat : dans les deux cas, une amélioration nette de leur équipe en 2ème mi-temps et une équipe de GB un peu désemparée laissant revenir un adversaire largement dominé en 1ère période, s’occasionnant des grosses sueurs inutiles. LaFleur et Barry doivent obligatoirement se questionner sur le sujet.

Quant à Bisaccia, il a su apporter un souffle nouveau aux équipes spéciales avec un management Packers qui a eu l’intelligence de l’écouter sur le recrutement de joueurs clés. Le récent recrutement du LB Wilson, spécialisé dans ce domaine, montre bien l’emphase mis par le staff sur ce sujet… avec malheureusement un temps de retard sur la saison dernière. On espère que les ajustements espérés sur les problèmes de coaching évoqués ci-dessus n’attendront pas 2023…

LES STATS

Green Bay :

  • Aaron Rodgers (QB) : 21/35 à la passe, 251 yards, 2 TD, 1 INT
  • Aaron Jones (RB) : 16 courses, 110 yards, 6.9 yards par porté
  • Allen Lazard (WR) : 6 réceptions, 116 yards
  • Romeo Doubs (WR) : 5 réceptions, 47 yards, 1 TD, 1 fumble perdu
  • Rashan Gary (OLB) : 4 plaquages, 3 plaquages assistés, 2 sacks, 2 QB hits, 1 plaquage pour perte
  • Jarran Reed (DT) : 4 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 sacks, 1 QB hit, 1 plaquage pour perte,
  • 1 sack concédé
  • Efficacité en 3ème tentative : 43 % (6/14)
  • 4 pénalités pour 40 yards concédés
  • 37 mn de possession (avec OT)

New England :

  • Bailey Zappe (QB) : 10/15 à la passe, 99 yards, 1 TD
  • Damien Harris (RB) : 18 courses, 86 yards, 4.8 yards par porté
  • Devante Parker (WR) : 2 réceptions, 24 yards, 1 TD
  • Matthew Judon (OLB) : 3 plaquages, 3 plaquages assistés, 1 sack, 1 plaquage pour perte, 1 QB hit
  • Marcus Jones (CB) : 4 retours de kick :111 yards ; 2 retours de punt : 49 yards
  • Jake Bailey (P) : 7 punts, 44,9 yards de moyenne (+ long de 62 yards), 2 punts dans les 20 yards adverses
  • 3 sacks concédés
  • 271 yards offensifs
  • Efficacité en 3ème tentative : 27 % (3/11)
  • 7 pénalités pour 75 yards concédés
  • 33 mn de possession de balle (avec OT)

L’ACTION DU MATCH

  • Un pick-6 de Rodgers au Lambeau Field est une rareté : son 2ème en carrière !
  • Le touchdown annulé pour réception incomplète de Doubs oblige GB à la prolongation

LE DÉTAIL QUI TUE

  • Les Packers sont à 18-1 sur les 19 derniers matchs que Rodgers a joué à domicile contre des équipes AFC

GreenBayPackersFrance

2 Comments

  1. BAO team

    Bonjour

    match qui aurait du etre plus simple

    L’OL doit etre réorganiser clairement E. Jenkins est rouillé et la place de RT n est peut etre pas son fort, un déplacement de RUNYAN a droite ou un rookie qui émerge, on a de la profondeur , autant y aller.
    Rodgers a été affreux , il a balance un nombre de pizzas assez impressionant, mais en fin de match ce fut beaucoup mieux , mais sur les veterans.
    Nos deux jeunes ROOKIES ont pour moi un énorme potentiel, quand la connexion va se faire avec RODGERS , DOUBS a vraiment du adams en lui ,et WATSON a des jambes de feu,.On va esperer que la connexion se fasse au plus vite .

    La défense a été tranquille , mais la perte de AMOS nous a montré qu’on avait peut de profondeur au poste de safety .Perso SAVAGE me fait ni chaud ni froid , pour moi ca sera un petit bust qu’on prolongera pas .
    Cette défense va monter en puissance, on sent qu’a tout moment elle peut stopper n’importe qui ou faire un gros jeu , et RASHAN GARY est un monstre.

    le gros progrès c est la special team, j espere un grand retour retour de HILL pour mettre RODGERS sur la touche , qui n’apporte pas grand chose, il est super lent .

    C’est pas flashy pour le moment mais ca gagne, et c est bien la l’essentiel, on evite pour le moment les grosses blessures, et si la mayonnaise prend , on pourra prétendre a autre chose que des divionnals rounds .

  2. DavidBrillac

    Dans mon dernier poste, je me demandais lequel des deux rookies allait avoir droit à son premier Lambeau Leap et bien les deux ont eu le droit a leur bain de foule, et j’en suis très content.

    Quand au début de la prolongation ABC a passé la stat de Rodgers en carrière en prolongation 1-7 j’étais pas fier, mais 3-1-1 sur les 5 derniers, c’était un peu mieux.

    Félicitations Mr Rodgers pour votre 500eme touchdown en carrière, avec les 559 de Favre, moi et vous autres plus jeune, j’ai l’immense chance depuis 30 ans d’avoir eu le privilège d’admirer ses deux hall of famers nous abreuver de saisons gagnantes sous un déluge de touchdown 1059 TD, en moyenne 35 TD par saison, bravo !

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