Week 14 ~ GB – CHI : Des Packers à handicap

Green Bay Packers – Chicago Bears : 45 – 30

2ème pick-6 en 2 matchs pour Rasul Douglas (Photo : Evan Siegle)

Les Packers ont joué à se faire peur face à des Bears inférieurs. Menés 27-21 à la mi-temps, les Packers ont ensuite passé un 24-0 plus conforme à l’écart de niveau entre les deux équipes actuellement. Côté GB, ce match a confirmé les tendances actuelles : une attaque qui monte en puissance, une défense de haut rang… et des équipes spéciales mauvaises et même atroces ce dernier dimanche soir.

DÉBUT TIMIDE AVANT UN 2ÈME QUART-TEMPS DE FOLIE

Avec une défense des Bears privée en dernière minute d’Akiem Hicks (DT), on pensait que l’attaque des Packers mènerait une petite ballade de santé.

Ce ne fut pas le cas en 1ère mi-temps. Les Bears ont vendu chèrement leur peau (avant de se faire tuer^^), bien aidés par une attaque Packers qui avait peut-être pris de haut ces ours blessés en misant ainsi leur premier drive sur la passe (sack de Quinn qui convoqua encore les foudres en moquant la célébration « ceinture » de Rodgers).

Une mauvaise transmission Rodgers-Dillon (fumble recouvert par le coureur) tuait dans l’oeuf un second drive débuté dès leurs 5 yards, en raison d’une erreur incroyable de Malik Taylor (WR) qui choisissait de réceptionner le kickoff en bordure de terrain… pour en sortir quand laisser le ballon sortir aurait renvoyé directement les Packers sur leurs 40 yards. Cette action n’était que le début d’une longue litanie de bourdes en équipes spéciales.

La défense maîtrisait une faible attaque des Bears. Montgomery (RB) faisait le boulot et Fields (QB) s’en sortait principalement… par ses courses. Seulement, les retours de punt/kickoff de CHI seront incroyablement efficaces face à la pauvreté de la couverture de GB en équipes spéciales. Ainsi, le 2ème drive des Bears avait débuté dans le camp Packers, donnant quasiment automatiquement la possibilité d’un field goal. (0-3)

La lumière des Bears viendra par un jeu surprise parfaitement bien exécuté : une course renversée « pré-snap » de Grant (WR) devant Fields, petit pitch de 50 cm du QB et cinq bloqueurs ouvrant la voie au receveur qui marquait le TD 46 yards plus loin. 46 yards enregistrés statistiquement en passe pour Fields… (0-10)

Dans les cordes, l’attaque de GB réagissait avec de la créativité dans les jeux appelés : réceptions des TE Deguara et Lewis, formations à 2 RB. Cette créativité se mêlait à de l’audace quand GB tentait la 4ème tentative à 2 yards de l’en-but : touchdown sur une passe « slant » pour Lazard (WR) qui se muait en Adams qu’on attendait sur cette action. (7-10)

Les Packers encaissaient encore un retour de 40 yards. Mais le shérif Douglas allait intervenir. On ne passe pas comme ça dans sa ville. Pick-6 ! Une action « copier-coller » de son pick-6 face aux Rams le match précédent. Rasul Douglas devient le premier CB à réussir deux « pick-6 » sur deux matchs consécutifs depuis Herb Adderley… en 1965 ! En huit matchs, le n°29 entre déjà dans l’histoire de la franchise. (14-10)

On pensait les Bears K.O. mais une mauvaise formation défensive de GB les remettait en selle. Une simple passe « slant » de 4 yards transformée en TD de 54 yards par la grâce d’une mauvaise couverture des lignes arrières Packers. (14-17)

À l’approche des 3 dernières mn, les Packers perdaient Billy Turner (RT) sur une probable entorse au genou dont la gravité n’a pas encore été évaluée. Et à ne pas se baser sur la course, GB n’y arrive pas. À croire que LaFleur-Rodgers (?) aime(nt) à se compliquer la vie alors que la course permet de démêler grandement les problèmes offensifs.

Punt de Bojorquez (P) placé sur les 3 yards adverses, le retourneur Grant se retrouve encerclé et évite un Burks (ILB) trop pressé de plaquer. Mais en crochetant Burks, Grant (WR) crochète en fait l’ensemble de l’équipe spéciale Packers se retrouvant bloquée par les joueurs Bears. 97 yards plus loin, le premier retour de punt pour TD de la saison en NFL était marqué aux dépens des Packers. Une juste « récompense » pour les équipes spéciales Packers, une récompense qu’on espère déclencheuse de quelque chose dans le staff (Maurice, fais gaffe à tes miches). (14-24)

Dans un second quart-temps fou (35 points marqués), les Packers répondaient en une petite minute par un TD d’Adams de 38 yards. Le n°17 était parfaitement trouvé entre le CB et le S par un Rodgers parfaitement protégé dans une connexion rappelant les grandes heures Rodgers-Nelson. (21-24)

Une fois encore, les Bears retournaient la mise en jeu sur une quarantaine de yards. Si bien qu’une simple course de 20 yards de Fields (QB) amenait les Bears en position de field goal. La mauvaise équipe spéciale a donc permis à CHI d’optimiser les 40 dernières secondes de la 1ère mi-temps. (21-27 à la mi-temps)

LES PACKERS PRENNENT LA MESURE

Les Packers allaient faire de la seconde mi-temps la leur. Le changement de fusil d’épaule revint aux bases du succès offensif actuel : A.J. Dillon (RB). Avec un tracteur avançant de 36 yards en 5 courses et ce qu’il faut de passes pour Adams et de blocks de Lazard (WR), GB se retrouvait face à la ligne de TD avec un Aaron Jones récoltant les fruits par un TD de 3 yards (encore 1 block de Lazard). (28-27)

Cette seconde mi-temps prenait franchement des couleurs vertes et or avec le strip-sack de P. Smith (OLB) quasiment en « redzone » adverse, le fumble étant recouvert par Gary (OLB), dans un parfait mimétisme « prêté pour un rendu » d’une action contre les Rams il y a deux semaines.

Il ne fallut qu’une action pour un nouveau TD Packers : une balle parfaitement lobée pour Aaron Jones (RB) ; TD de 23 yards. (35-27)

Le cours du jeu était renversé en à peine une moitié de quart-temps. GB envoyait du blitz : « 3 and out » pour CHI. Mais les Bears répondaient du berger à la bergère au niveau agressivité obligeant les Packers à prendre le field goal sur les 2 yards Bears. (38-27)

Les drives suivants étaient répétitifs. Ainsi, la pression défensive de GB restait intense avec Clark (DT) au centre et des pass-rushers profitant de l’inexpérience du LT rookie T. Jenkins qui effectuait ses premières mises en jeu en remplacement de Peters (LT) blessé au début du match. « 3 and out ». Rasul Douglas (CB) manquait même une seconde interception.

L’attaque hoquetait quand elle ne débutait pas ses drives avec A.J. Dillon (RB). Et les équipes spéciales s’occupaient de laisser les Bears dans le match avec un « muffed punt » d’Amari Rodgers (WR) dont le placement des mains sur cette action en dit long sur l’enracinement du problème. Heureusement, une pénalité plutôt sévère annulait ce turnover.

Après ce fait de jeu, les Packers achevaient les ours. 6 courses d’A.J. Dillon pour 27 yards et 4 réceptions pour 21 yards d’Adams plus tard, GB menait le score 45 à 27 avec un TD slant d’école d’Adams que les Bears avaient eu l’impudence de laisser en un contre un contre Jaylon Johnson (CB). (45-27)

GB avait en plus consumé 8 mn 30 au chronomètre. À 4 mn 30 de la fin du match, les Bears tentaient le tout pour le tout. Mais cela se limitait en fait à deux courses de Fields pour 28 yards et à des passes « checkdown » pour son RB. Malgré la défense préventive de GB, CHi se contentait d’un field goal. (45-30)

On pensait le match terminé. Mais c’était sans compter les équipes spéciales de GB qui voulaient encore mettre leur petite touche personnelle. Cette fois, cela prenait la forme d’un « onside kick » recouvert par les Bears, Valdes-Scantling (WR) manquant le ballon rebondissant bien tapé par le kicker.

Choix curieux de mettre un Valdes-Scantling au poste de receveur du kick alors que le n°83 a toujours été connu pour une certaine capacité à « dropper » ses ballons. Là encore, problème de coaching à mon sens. De plus, on ne sentit pas les Packers très concentrés sur cette action puisque les Bears recouvraient et retournaient le ballon en TD !

Tellement ridicule pour GB que cet épisode, qui n’arrive que toutes les 36 lunes, nous apprenait que le ballon est « mort » (action arrêtée) dès le ballon « recouvert » sur ce type d’action. Un 2ème TD évité et qui aurait été encore au débit des équipes spéciales.

Le dernier drive des Bears n’ajoutera rien, si ce n’est un sack de Preston Smith (qui apprécie ses sacks de fin de match augmentant ses primes), une interception manquée par un Stokes (CB), impeccable tout au long du match, et finalement une interception de Sullivan (CB). Kurt Benkert (QB) rentrait pour faire deux « genou à terre » et surtout ses deux premières actions NFL de sa carrière. (45-30)

LE HANDICAP DES ÉQUIPES SPÉCIALES

L’écart était vraiment trop important entre ces Packers et ces Bears, et Justin Fields n’est pas encore un produit abouti au niveau de la passe (le sera t-il un jour ?). Le match est resté serré en raison de deux gros loupés de la défense qui par ailleurs a bien contrôlé le match, dans une prestation similaire à celle qu’elle avait délivré deux semaines plus tôt face aux Rams.

Mais s’il y a eu match pendant une mi-temps, c’est par la « grâce » des équipes spéciales qui ont, de l’avis de beaucoup d’observateurs, délivré sûrement le pire match de l’histoire de la franchise pour cette unité. Si la faute en incombe d’abord aux joueurs (Malik Taylor qui ne laisse pas sortir le kickoff en touche par exemple), des consignes doivent permettre d’empêcher un retour de punt victorieux ou autant de retours arrivant en milieu de terrain.

Le coach des équipes spéciales Maurice Drayton ne passera pas l’inter-saison mais son limogeage serait-il si dommageable avant la fin de cette saison ? Car s’il ne reste plus qu’une seule solution, c’est bien celle d’un électro-choc sur l’effectif. Cela donnerait pour moi une respectabilité supplémentaire à Matt LaFleur dans sa capacité à prendre des décisions importantes (et pas seulement amadouer Rodgers ou motiver le public). Le remplacement par l’actuel assistant ne déstabiliserait pas le groupe à mon sens et enverrait un signal fort.

Après, il y aussi un problème d’effectif. Amari Rodgers (WR) aurait dû être remplacé depuis très longtemps. Mais la blessure de Kylin Hill (RB) pour la saison a eu des conséquences importantes que beaucoup n’auraient pas autant soupçonné. Randall Cobb (WR) était une solution mais sa première action fut un « muffed punt » et il est désormais absent pour au moins la saison régulière. De plus, Malik Taylor et Equanimeous St-Brown (WR) sont sortis sur blessure alors qu’ils sont aussi importants sur les retours de GB que sur les retours adverses.

Au niveau des joueurs, vu les blessures, la seule solution est de jouer « secure » sur les phases de retour. Et pourquoi pas mettre un titulaire sûr qui n’aurait pour mission que de faire un « fair catch » inattaquable. De même, mettre un Davante Adams sur une phase d’onside kick ne me parait pas incongru. Après tout, Jordy Nelson (WR) était bien missionné pour cela.

D’ailleurs, cette faillite des équipes spéciales doit rappeler qu’un match en play-offs ne pardonnera pas autant d’errements, ni même un seul turnover. L’équipe adverse ne sera pas les Chicago Bears et on sait que quelque soit l’adversaire, un match de play-offs (et donc une saison) peut basculer sur une action-clé.

Rappelons-nous que la finale NFC 2014 perdue à Seattle fut d’abord due à une faillite des équipes spéciales : un TD marqué par les Seahawks sur un fake field goal et bien sûr le « onside kick » « muffed » par Brandon Bostick (TE) qui n’avait qu’à laisser passer le ballon pour Jordy Nelson (Wr) placé derrière lui. Ne respectant pas pas les consignes, le TE voulut jouer les héros et donna la chance aux Seahawks d’un renversement improbable qui me hante encore. Puisse Matt LaFleur se souvenir de ce genre d’épisodes.

Il ne faudra pas pleurer si les équipes spéciales font chuter les Packers en play-offs alors que les pièces offensives et défensives commencent à s’imbriquer et donner l’actuelle première place NFC aux Packers. Ceux-ci peuvent ainsi espérer jouer l’ensemble des play-offs au Lambeau Field en cas de victoire sur les 4 derniers matchs de la saison régulière.

LES STATS

Green Bay Packers :

  • Aaron Rodgers (QB) : 29/37 à la passe, 341 yards, 4 TD
  • A.J. Dillon (RB) : 15 courses, 71 yards, 4.7 yards par porté
  • Davante Adams (WR) : 10 réceptions, 121 yards, 2 TD
  • Allen Lazard (WR) : 6 réceptions, 71 yards, 1 TD
  • Devondre Campbell (ILB) : 9 plaquages, 7 plaquages assistés
  • Preston Smith (OLB) : 3 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 sacks, 1 plaquage pour perte
  • Rasul Douglas (CB) : 2 plaquages, 2 passes déviées, 1 INT, 1 TD
  • Efficacité en 3ème tentative : 40 % (4/10)
  • Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
  • Efficacité en redzone : 75 % (3/4)
  • 3 pénalités pour 30 yards
  • 3 turnovers effectués
  • 35 mn de possession de balle

Chicago Bears :

  • Justin Fields (QB) : 18/33 à la passe, 224 yards, 2 TD, 2 INT, 1 fumble perdu ; 9 courses, 74 yards
  • David Montgomery (RB) : 10 courses, 42 yards, 4.2 yards par porté
  • Damiere Byrd (WR) : 2 réceptions, 76 yards, 1 TD
  • Eddie Jackson (FS) : 7 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 passe déviée
  • Robert Quinn (OLB) : 2 plaquages, 2 sacks, 2 plaquages pour perte
  • Efficacité en 3ème tentative : 38 % (5/13)
  • Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/1)
  • Efficacité en redzone : 0 % (0/1)
  • 7 pénalités pour 41 yards
  • 0 turnover effectué
  • 25 mn de possession de balle

L’ACTION DU MATCH

  • Le strip-sack fumble de Preston Smith (OLB) sur le 1er drive des Bears en seconde mi-temps suivant la reprise de l’avantage aux score par les Packers
  • Mention spéciale pour l’interception de Douglas transformée en pick-6 à 6 mn de la mi-temps permettant aux Packers de colmater un début de match poussif

LES DÉTAIL QUI TUENT

  • Aaron Rodgers (QB) : 16 TD à la passe et 0 INT sur ses 6 derniers matchs contre les Chicago Bears
  • Davante Adams (WR) a égalé Jordy Nelson pour être le second receveur de l’histoire des Packers au nombre de TD (69) ; derrière l’inatteignable Don Hutson (1935-1945) avec 99 TD.
  • Rasul Douglas (CB) est le premier Packers avec une INT « pick-6 » sur 2 matchs consécutifs depuis le Hall of Famer Herb Adderley (semaines 1 et 2 en 1965)

GBPF

1 Comment

  1. Guile

    Les mecs en ST sont quand même impressionnants. Toutes les semaines, on pense qu’ils ont touché le fond mais non, ils arrivent à chaque fois à nous surprendre en inventant de nouveaux trucs.
    Ou alors les mecs sont des génies : toutes les semaines de la saison régulière ils font croire qu’ils sont nuls et en playoffs les mecs seront géniaux et personne ne s’y attendra après avoir vu des buses pendant 4 mois…

    Franchement qui avait en tête que l’action s’arrêtait dès que l’onside kick était recouvert ? J’ai trouvé ça assez incroyable sur le coup, je trouve que c’est vraiment débile comme règle.
    Je comprends pas comment Drayton peut encore avoir son poste.

    Faut vraiment de la bravoure pour avoir rattraper leurs conneries.

    Mis à part ce gros hiatus, le match a été plutôt bien contrôlé modulo quelques loupés en défense mais bien rattrapé par la suite.
    L’attaque monte en puissance, dommage qu’on recommence à avoir pénurie de WR.
    La défense est sérieuse et appliquée.
    C’est dommage d’avoir des ST comme ça parce que ça ressemble bien à un prétendant au SB sinon (bon ça serait pas mal d’avoir quelques retours de blessures parce qu’on joue avec une OL bis).

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