Week 6 ~ CHI – GB : Rodgers comme chez lui

Chicago Bears – Green Bay Packers : 14 – 24

Un Rodgers chambreur face aux tribunes du Soldier Field après son TD (photo : Evan Siegle)

Une fois de plus sous l’ère Rodgers, les Packers ont dominé les Chicago Bears au Soldier Field. Et Aaron Rodgers ne s’est pas privé de le hurler haut et fort : « I still own you » lors de son touchdown à la course à 4 mn 30 de la fin du match, scellant quasiment la 22ème victoire du n°12 jaune et vert sur des Bears « blue navy » qui se cherchent un nouvel avenir avec un nouveau QB Justin Fields.

LE BON DÉPART DES BEARS

On croyait que le retour d’Elgton Jenkins au poste de LT allait solidifier la ligne offensive. Ce fut l’inverse qui se produisit. D’abord parce que Jenkins manquait de rythme pour son retour. Ensuite avec la sortie de Josh Myers (C), lui aussi tout juste revenu de blessure, et qui quitta le terrain pour une probable entorse au genou (remplacé par Lucas Patrick). Enfin, et surtout, parce que le pass-rush Bears fut le plus menaçant qu’aient connu les Packers depuis ce début de saison.

Les 3 sacks des Bears (seulement) sont trompeurs, tant Rodgers a dû se rendre beaucoup plus mobile qu’à l’accoutumée pour essayer d’échapper à la pression. Son TD à la course en est d’ailleurs le symbole, conséquence d’une improvisation.

Outre la force des défenseurs Bears, l’OL Packers manque encore de symbiose, notamment sur son côté droit où les assignations entre le rookie Royce Newman (RG) et le vétéran Billy Turner (RT) ne sont pas clairement respectées, laissant de regrettables portes ouvertes.

Résultat, subissant 1 sack sur chacun des 2 premiers drives, les Packers laissaient la main aux Bears qui, eux, scoraient dès leur 1er drive. En grande partie en profitant du côté couvert par Isaac Yiadom (CB), au marquage « kingien » catastrophique, et vite remplacé par un Rasul Douglas (CB), fraîchement arrivé à GB et beaucoup plus près sur l’homme. Le TD à la course en simple formalité ne valait rien qui vaille, d’autant plus que ce sera le seul drive de Preston Smith (OLB) sorti pour une blessure aux abdominaux. (7-0)

Les équipes spéciales de retour étaient toujours mauvaises, si bien que je me demandais d’où viendrait la lumière.

Elle vint d’un petit coup de pouce de l’arbitrage. Les arbitres ne sifflaient pas une entrée en zone neutre de Clark (DT) que Justin Fields prit pour un « free play ». Résultat, interception de Savage (FS) et changement de momentum. Au final, c’est plutôt un « faux-départ » qui aurait pu être sifflé, même s’il n’était que minime au ralenti. Si pour moi, il y avait faute, elle était peut-être difficilement décelable à vitesse réelle, d’autant plus que l’OL Bears réagissait tardivement à la mise en jeu de leur Centre.

En fait, on revivait le même type d’action que le FG bloqué contre les Steelers retourné pour un TD, mais lui annulé pour une pénalité sur ce même type d’action. Deux actions similaires, deux jugements différents.

AVANT QUE RODGERS NE SIFFLE LA FIN DE LA RÉCRÉ

Il n’en fallait pas plus (preuve que la domination de CHI n’était pas non plus ultime) pour que GB et Rodgers reprennent les rênes du match. C’est Rodgers lui-même qui convertissait une 4ème et 1 avec un QB sneak. Puis il trouvait Adams pour 29 yards sur un tracé « slant » simple. Tout cela avant que Lazard (WR) ne marque le TD sur une petite passe derrière l’OL avec un bon travail des blocks (Newman). (7-7)

Le pass-rush m’a un peu déçu car je pensais qu’il allait festoyer sur une faible OL adverse. Ce ne fut pas le cas. Certes, il y eut l’absence de Preston Smith. Pourtant, les Packers repartent avec + de sacks (4) que les Bears (3). Mais c’est avant tout dû à la différence de QB entre un vétéran sachant se débarrasser du ballon et un rookie voulant tenter l’exploit en faisant durer le jeu à chercher ses cibles et en s’exposant ainsi à des défenseurs volontaires (1er sack de Garvin – OLB).

GB répétait ses gammes en attaque avec cette fois un A.J. Dillon (RB) dont l’importance dans le jeu croît de match en match. Rodgers trouvait St-Brown (WR) dans l’en-but pour un TD refusé pour une interférence de passe offensive. Les ralentis télé étaient mal placés et on pouvait juste imaginer la poussette… qui ne sera pas sifflé 9 fois sur 10 en pareil cas. Ce fut d’autant plus rageant que 3 arbitres signalaient un verdict différent (touchdown, passe incomplète et donc pénalité) et que le « flag » fut sorti par l’arbitre le plus loin de l’action des 3.

Là encore, ça rappelait le 1er TD des Steelers quand le WR, seul derrière Alexander (CB), lui faisait une petite poussette, juste assez pour éviter que le n°23 puisse contester le ballon ; et cela fit TD Steelers. Ici, field goal GB. (7-10)

Chicago arrivait à courir par Herbert (RB) mais n’y arrivait pas par les voies aériennes. Fields gardait trop longtemps le ballon et ne fructifiait pas la bonne gestion de l’horloge chicagoan de la fin de 1ère mi-temps. (7-10 à la mi-temps)

Au contraire des Packers qui reprenaient la recette Adams – A. Jones. Et c’est à ce dernier que Rodgers donnait une passe en checkdown, faute de mieux. Le n°33 transformait sa soupape de sécurité en TD. (7-17)

Il fallut un sack de Hicks (DT) sur 3ème tentative (Newman manquant totalement son assignation) pour enrayer la machine Packers.

À l’entame du 4ème quart-temps et avec deux possessions de retard, Fields et les Bears jouaient en première intention. Ne pas réfléchir réussissait au QB rookie avec des passes plein centre pour Kmet (TE) ou A. Robinson (WR).

Fields inscrivait son (seul) TD du match en se connectant 5 yards plus loin avec Mooney (WR) après avoir bénéficié d’énormément de temps par son OL et d’une mauvaise couverture de zone entre Amos (SS) et Barnes (ILB). (14-17)

Si GB ne marquait pas sur son drive suivant, la menace des Ours se serait fait sentir. Mais point de cela. Rodgers trouvait Adams seul sur le côté pour 41 yards. Cela aurait pu être un TD si Adams n’avait empiété sur la ligne de touche.

C’était reculer pour mieux sauter pour les Bears. Sur une 1ère et 6 yards, Rodgers improvisait donc sa course vers le poteau orange avant d’haranguer une foule hostile. (14-24)

Deux possessions d’avance à 4 mn 30, les cheeseheads avaient l’esprit plutôt tranquille. Kenny Clark (DT) se chargeait de finir le travail avec 2 sacks quasiment coup sur coup sur le même type d’action : en poursuivant Fields trop confiant dans son improvisation face à un n°97 à la fois puissant, souple et rapide. L’Ave Maria suivante de CHI ne donnait rien. Et A.J. Dillon (RB) se chargeait de marcher sur la descente de lit en peau d’ours pour terminer la rencontre. ^^

UNE BANDE D’ÉCLOPÉS QUI GAGNE

Le « chambrage » de Rodgers sera l’élément à retenir d’une victoire de plus des Packers sur les Bears, une victoire de plus dans cette saison 2021.

Si la victoire a été plutôt aisée, elle l’a été avec des troupes de plus en plus défraîchies, la défense terminant le match avec 5 titulaires absents, et peut-être même avec 4 des éléments les plus importants : Za’Darius Smith, Jaire Alexander, Darnell Savage et Preston Smith. Il ne manquerait plus que Kenny Clark se blesse, comme il le fut momentanément pendant le match, et la défense aurait eu des allures de pré-saison.

Crédit aux titulaires restants, Kenny Clark (DT) et DeVondre Campbell (ILB) en tête, et aussi au coaching staff qui sait plus admettre ses erreurs en changeant de suite un Yiadom (CB) pas au niveau, au profit d’un Douglas (CB) plus correct.

Avec une défense en miettes, les Packers affichent les statistiques d’une des meilleures défenses NFL (4ème en yards par passe, 6ème en yards totaux). C’est grâce à un pass-rush qui optimise ses capacités. Mais n’en doutons pas, c’est aussi dû à un calendrier favorable nous présentant en 6 matchs aucun QB top 10 NFL (Joe Burrow s’en approchant un peu). Ce haut niveau virtuel devrait subir un contre-coup contre les Arizona Cardinals et les Kansas City Chiefs à venir.

De même, déjà 6 matchs que l’OL titulaire n’a pu être alignée. L’absence de Bakhtiari (LT) est peut-être sur le point de se terminer avec le reprise des entraînements du n°69 mais dans le même temps, Josh Myers (C) va manquer plusieurs matchs (combien ?) pour une entorse du genou. Si elle a vécu un match assez compliqué, elle s’en est finalement pas trop mal tirée face à un top pass-rush.

Malgré un nombre important de blessures, le calendrier favorable a permis d’accumuler des victoires pour afficher un bilan de 5-1 et déjà distancer les rivaux de division. Avant la suite.

LES STATS

Chicago Bears :

  • Justin Fields (QB) : 16/27 à la passe, 176 yards, 1 TD, 1 INT
  • Khalil Herbert (RB) : 19 courses, 97 yards, 5.1 yards par porté, 1 TD ; 2 réceptions, 15 yards
  • Allen Robinson (WR) : 4 réceptions, 53 yards
  • Robert Quinn (OLB) : 3 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 plaquages pour perte, 1 sack
  • Efficacité en 3ème tentative : 36 % (4/11)
  • Efficacité en redzone : 100 % (2/2)
  • 7 pénalités pour 54 yards
  • 28 mn de possession de balle

Green Bay Packers :

  • Aaron Rodgers (QB) : 17/23 à la passe, 195 yards, 2 TD
  • Aaron Jones (RB) : 13 courses, 76 yards, 5.8 yards par porté ; 4 réceptions, 34 yards, 1 TD
  • Davante Adams (WR) : 4 réceptions, 89 yards
  • Kenny Clark (DT) : 3 plaquages, 2 sacks, 2 plaquages pour perte
  • Corey Bojorquez : 3 punts, 56 yards de moyenne, + long à 82 yards.
  • Efficacité en 3ème tentative : 25 % (2/8)
  • Efficacité en redzone : 75 % (3/4)
  • 3 pénalités pour 51 yards
  • 32 mn de possession de balle

L’ACTION DU MATCH

  • « I still own you »

LES DÉTAILS QUI TUENT

  • Sur les 22 derniers Packers – Bears, le bilan est de 19 victoires Packers

GBPF

1 Comment

  1. Guile

    Merci GBPF pour l’article !
    Comme je le disais dans le précédent, le match n’était pas exceptionnel, je ne suis même pas sûr qu’on puisse dire que c’était bon match. Plutôt un match sérieux avec juste le minimum pour prendre le dessus sur les Bears et leur remettre la tête dans le seau quand ils sont revenus à -3.

    Niveau offense, même s’il y avait du mieux dans la distribution des cibles à la passe, je ne peux pas m’enlever l’impression que ça fait rouillé, pas au point, bref un peu bancal.
    Je ne sais pas si c’est le playcalling, des mecs qui sur-performés l’année dernière (Tonyan, Lazard), Rodgers qui est moins efficace (surtout sur les lancers longs), l’OL toujours en renouvellement bref ça ne respire pas la sérénité comme l’année dernière où on avait l’impression du rouleau compresseur qui avançait peut importe la défense. Là c’est laborieux. A la course, nous avons néanmoins un très bon duo avec Jones et Dillon, ce dernier étant plus impliqué, il arrive à faire des différences et à soulager Jones.

    Niveau Defence, que dire tellement on est bouffé par les blessures. Ok, on n’a pas eu affaire à des top QB ou a des attaques de folie mais les mecs font le job et j’ai moins l’impression d’amateurisme dans les appels que l’année dernière où on pouvait se faire percer à n’importe quel moment. Si on pouvait récupérer tout le monde au fur et à mesure de la saison, ça donnerait une bonne défense pour espérer aller loin en playoff.
    Heureusement que Clark, Campbell et Amos ne sont pas blessés parce qu’ils ne restent qu’eux pour tenir la baraque. Pas vraiment convaincu pour notre ex Cowboy mais laissons-lui un peu de temps (même s’il s’est déjà blessé).
    Comme tu le dis GBPF, on verra ce que la défense a dans les tripes lors du diptyque Cardinals – Chiefs.
    Comme prévu, Yiadom est nul mais bon, au moins Barry ne s’acharne pas.

    Niveau ST, c’était le pire match de la saison sur les défenses de retours. Je n’ai pas souvenir d’un retour qui ait fait moins de 20 yards… C’est désespérant… Heureusement que Bojorquez a retrouvé son pied de bombardier et nous a évité un retour avec un touchback.
    En plus quand tu entends le discours de notre coach des ST, bah ça va, on est pas loin… Mais pas loin de quoi ? Du ridicule ? C’est quand même inquiétant de se dire qu’on peut prendre un TD en retour à tout moment. LaFleur n’a pas eu le nez creux sur Drayton on dirait…

    Comme tu le dis GBPF, on a pris de l’avance avant le gros morceau de la saison même s’il est possible que les Seahawks soient encore sans Wilson.
    Pour le prochain match, la WFT est prenable, leur défense n’a pas le même niveau que l’année dernière et l’attaque n’est pas flamboyante avec Heinicke.

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