Depuis qu’on est la perspective d’une saison NFL 2021 qui sera impactée par une baisse importante de la manne salariale des franchises, on attendait fébrilement le chiffre définitif du « salary cap » 2021. Ce chiffre est tombé ce 10 mars 2021, il sera de 182,5 M de $. C’est 16 M de $ de moins qu’en 2020 et même 30 M de $ de ce qui aurait pu être le salary cap 2021 sans la crise du Covid-19. Analyse de la situation avec les agents libres Packers en 2021.
UNE SITUATION COMPLIQUÉE
Vous l’avez compris, dans la liste d’agents libres Packers 2021, la question ne va pas être comme d’habitude : « qui va t-on laisser partir ? » mais plutôt cette année : « qui va t-on bien pouvoir garder ? ». En effet, avec la divulgation du salary cap 2021, les Packers étaient à un peu plus de 8 M de $ au-dessus du salary cap, soit dans le dernier quart des équipes NFL.
La raison est simple : les Packers ont depuis quelques saisons effectué des mouvements coûteux.
- Prolongation d’Aaron Rodgers (QB) en 2018
- Free agency 2018 de folie avec l’arrivée onéreuse de Za’darius Smith (OLB), de Preston Smith (OLB), d’Adrian Amos (SS) et de Billy Turner (RT)
- Prolongation de Kenny Clark (DT) en milieu de saison 2020
- Prolongation de David Bakhtiari (LT) il y a quelques mois
Et la draft 2018, si elle a permis d’avoir un top CB avec Jaire Alexander mais aussi un WR qui s’est bien développé avec Marques Valdes-Scantling, elle n’a pas permis de garnir de titulaires l’effectif malgré pourtant 11 choix effectués !
Une fois qu’on sait que GB n’a que très peu de marge de manoeuvre, scrutons l’effectif d’agents libres : les « free agents » des Packers.
UNE LONGUE LISTE
Pour bien comprendre les différences de catégories dans les agents libres, le statut d’un joueur agent libre va dépendre de son nombre de saisons NFL, sachant que pour qu’une saison soit considérée, il faut que le joueur ait passé au moins 6 semaines soit dans l’effectif des 53, soit sur la liste des blessés ou soit sur la liste d’incapacité physique (« PUP »).
On commence avec les agents libres non restreints, les plus connus, ceux qui ont au moins 4 saisons NFL effectives. Jusqu’au 17 mars 2021, les Packers ont l’exclusivité de négocier avec leurs propres joueurs.
Voici la liste des Packers agents libres non restreints après la saison 2020 :
- Aaron Jones, RB
- Jamaal Williams, RB
- Tyler Ervin, RB
- Tavon Austin, WR
- Marcedes Lewis, TE
- Corey Linsley, C
- Lane Taylor, G
- Damon Harrison, DT
- Billy Wynn, DT
- Montravius Adams, DT
- James Burgess, ILB
- Kevin King, CB
Ce cru 2021 est conséquent pour les Packers au niveau des agents libres avec certes moins de « free agents » que l’année passée mais avec pas moins de qualité, avant tout représentée par Aaron Jones (RB) et Corey Linsley (C).
Actuellement sans marge financière, les Packers devraient sans surprise laisser filer vers d’autres cieux cette fournée. Quoique, il n’est pas exclu que GB fasse revenir plus tard ceux qu’ils pourraient resigner pour 1 an et un prix plutôt modique. Je pense d’abord à un Marcedes Lewis, un Tyler Ervin, voire un Lane Taylor ou un Billy Wynn pour la profondeur.
Mais pour les stars Aaron Jones et Corey Linsley, il est écrit qu’ils seront sous d’autres cieux. D’autant plus qu’ils rapporteraient des choix compensatoires en rapport avec le contrat qu’ils signeront ailleurs, probablement un 3ème tour pour Aaron Jones et un 4ème pour Linsley.
Alors, les Packers devraient rester bien sages avant l’ouverture du marché des transferts le 17 mars. D’autant plus que, non contents d’être actuellement 8 M de $ au-dessus du « cap », GB doit prévoir comme toutes les autres franchises une enveloppe de 7-8 M de $ pour signer les prochains tours de draft.
RESTRUCTURATIONS EN MASSE
Ils peuvent toujours faire, comme l’ensemble des autres franchises confrontées à la même situation, des manoeuvres financière sur les contrats de joueurs afin d’étaler à leur convenance de la franchise le salaire de joueur. Mais ne vous inquiétez pas, les joueurs ne sont pas perdants car le montant du contrat n’est pas modifié et souvent ces manoeuvres apportent plus d’argent garanti au joueur tout en allégeant le « cap ». Les joueurs sont loin d’être perdants dans ce type d’opération, même si certains communiquent sur le « service » qu’ils rendent aux franchises. À ne pas confondre avec le « pay cut » qui pour le coup est une vraie baisse de salaire pour le joueur ; ce que vient d’accepter Devin Funchess (WR).
Côté restructurations, GB ne s’en est pas privé ce weekend. Après voir restructuré il y a quelques semaines le récent très gros contrat de David Bakhtiari (LT), c’est Adrian Amos (SS) (10.3 M de $ de poids dans le « cap » en 2021) qui vient d’accepter le remaniement de son contrat. On ne connaît pas encore les détails mais il est probable que les 1.5 M de $ de bonus à la présence dans l’effectif qu’il devait recevoir la semaine prochaine soient convertis en bonus à la signature, de quoi libérer autant sur le « cap ».
Puis, quelques heure après, c’est Preston Smith (OLB) qui a vu son contrat restructuré. P. Smith reste donc un Packer en 2021, ce qui n’était pas si évident que cela cette inter-saison. Le n°91 était en effet une anomalie dans le poids sur la masse salariale avec le 4ème plus gros salaire sur le « cap » : 16 M de $. Désormais, P. Smith aura un poids sur la masse salariale réduit de moitié : 8.25 M de $ ! Outre une bonne partie convertie en bonus à la signature comme c’est l’usage , P. Smith a accepté aussi de remettre en jeu une partie de son salaire en primes à la performance mesurées par le nombre de sacks notamment. S’il peut toujours recevoir son salaire prévu (12 M de $), celui-ci sera plus mérité en fonction des prestations du n°91 sur le terrain.
Et là, c’est tout chaud, Billy Turner (RT) a lui aussi converti 4 M de $ de salaire en bonus, faisant baisser d’autant la charge sur le « cap ».
AGENTS RESTREINTS
Nous avons parlé longuement des agents libres non restreints, les plus connus. Mais il existe aussi des agents libres restreints sur lesquels la franchise a le contrôle ; ceux ayant accepté ce type de contrat ont été des rookies agents libres ou des joueurs à la recherche désespérée d’un contrat en NFL.
Il y a d’abord les agents libres restreints simples (« RFA » : Restricted Free Agents), un statut dû au fait qu’ils ont au moins 3 années d’expérience NFL. La franchise fixe une valeur au joueur par un « tender » correspondant à quatre valeurs : un 1er tour de draft, un 2ème tour de draft, un tour de draft correspondant au tour de draft d’origine du joueur ou aucune valeur de draft (juste une proposition financière). Ces valeurs de draft sont accompagnées de montants financiers fixes. Les voici pour 2021 :
- 1er tour : 4.8 M de $
- 2ème tour: 3.4 M de $
- Tour de draft d’origine : $2.2 M de $
- Proposition financière seulement: $2.1 M de $
Si une autre équipe que l’équipe d’origine est intéressée, elle fait une proposition tout en sachant qu’elle devra se délester, si c’est le cas, du tour de draft demandé. L’équipe d’origine doit alors au moins égaler la mise pour conserver le joueur.
Dans les faits, les joueurs concernés sont très souvent des joueurs non draftés et c’est donc la solution sans tour de draft qui est la plus utilisée par les franchises.
Cette année, le poste de « RFA » fait l’objet de toutes les attentions pour la présence d’un nom sous ce contrat : Robert Tonyan, le tight-end NFL au plus grand nombre de touchdowns en 2020 (à égalité avec la méga-star Travis Kelce des Kansas City Chiefs). Mais il n’y a pas que lui à considérer. D’autres joueurs très souvent dans la rotation sont « RFA » en 2021 :
- Robert Tonyan, TE
- Tyler Lancaster, DT
- Will Redmond, S
- Raven Greene, S
- Chandon Sullivan, CB
- Parry Nickerson, CB
- Tim Boyle, QB
Première grosse information : il a été divulgué que GB n’exercerait pas ses droits sur Tim Boyle (QB), le laissant libre sur le marché des transferts. En toute logique donc, compte tenu de son statut de 1er tour de draft, Jordan Love sera le QB 2 en 2021. Et il semble tout indiqué que GB ne garde que Rodgers et Love, le besoin d’un 3ème QB ne serait exprimé qu’en cas de blessure d’un des deux premiers cités. Rodgers va perdre avec Boyle son grand copain de camp d’entraînement et va sentir un peu plus le souffle de sa succession avec Love à ses côtés sur le banc les jours de match.
Robert Tonyan, le joueur le plus en vue, de cette fournée de « RFA » étant un ancien joueur non drafté, GB ne peut pas prendre le risque d’appliquer un simple « tender » de son tour de draft d’origine. Il sera assurément concerné par au moins un 2ème tour, voire un 1er tour : dépenser 4,8 M de $ en 2021 pour Tonyan ne serait pas incongru.
Raven Greene pourrait être aussi l’autre joueur concerné par un tender. Malheureusement blessé l’année passée, sa polyvalence a toujours été appréciée. Un « tender » 2ème tour serait malgré tout cher payé, le « tender » d’origine et une année à 2 M de $ serait le juste prix.
Les autres joueurs, même ceux qui ont eu beaucoup de mises en jeu en 2020 (Sullivan, Lancaster, Redmond), n’ont pas du tout l’assurance d’avoir le blocage effectué, en raison du contexte ambiant.
ET TRÈS RESTREINTS
La NFL donne aussi la possibilité aux franchises d’utiliser des contrats exclusifs (« ERFA » : Exclusive Rights Free Agents) pour les joueurs qui ont moins de 3 saisons NFL accomplies. Là, c’est simple, la franchise NFL a les droits exclusifs sur les joueurs et leur font une proposition, selon un barème coté quand même, que le joueur est obligé d’accepter, sinon il ne peut pas jouer au cours de la prochaine saison NFL.
Comme pour les RFA, les Packers ont de la qualité dans leur fournée ERFA, notamment avec Allen Lazard qui sera assurément prolongé avec un contrat ne pouvant dépasser 750.000 $ en 2021. Les 3 autres ERFA de la liste ne pourront toucher, du fait de leur faible expérience, qu’un salaire ne dépassant pas les 500.000 $ pouvant facilement être amortis par la franchise. Les ERFA 2021 :
- Allen Lazard, WR
- Malik Taylor, WR
- Randy Ramsey, OLB
- Kabion Ento, CB
GBPF
La grosse info A Jones qui signe un contrat de 4 ans. Je ne m’y attendais pas mais qu’elle bonne nouvelle. Avec Dillon ça va faire un bon duo. J. Williams ne devait pas avoir de nouveau contrat du coup.