Comme chaque année, le tour de wild-card est spectaculaire et réserve son lot de surprises. Mais ce qui ne change pas en NFL, c’est que le poste de QB reste le poste crucial d’une équipe. En NFC, prime à l’expérience. En AFC, place est faite aux jeunes loups.

WILD-CARD NFC

Le QB des Seahawks, Russell Wilson, a souffert face à la défense des Rams

SEAHAWKS – RAMS  :  20 – 30

Sale soirée pour Russell Wilson, le QB des Seahawks, à 41 % de passes complétées agrémentées d’une interception. SEA n’a globalement survécu cette saison qu’au gré des connexions fantastiques entre Wilson et son receveur D.K. Metcalf, Wilson étant un adepte des « rainbow pass » parfaites. Mais le QB des Seahawks est aussi le QB star qui se fait le plus intercepter : 13 en 2020, sa pire saison sur ce plan statistique. Et en même en play-offs, son interception face aux Rams est sa 12ème en play-offs (sur 16 matchs) et elle fut notable : un pur pick-6 du CB Darious Williams qui avait parfaitement anticipé une passe écran pour… D.K. Metcalf justement.

Wilson ne fut pas aidé par sa défense qui pour une fois ne s’est pas fait trouer par les airs (285 yards à la passe encaissés en moyenne par match de saison régulière) mais bien à la course : 164 yards contre une moyenne de 95 yards en saison.

Heureusement pour les Rams qu’ils ont pu marcher sur la défense de SEA car ce ne fut pas super glorieux à la passe, Goff, 10 jours seulement après son opération du pouce, dut remplacer le QB 2 titularisé mais rapidement sorti sur blessure. Car c’est bien par leur défense que les Rams donnent désormais le ton, en étant évaluée par beaucoup comme la meilleure défense NFL, avec un Aaron Donald toujours aussi monstrueux sur la ligne défensive.

En menant 30 à 13 à 5 mn de la fin du match, les Rams s’assuraient une fin de match sans frayeur.

 

WASH. FOOTBALL TEAM  – BUCCANEERS  :  23 – 31

On savait que Washington (7-9) avait la défense pour gêner l’attaque de Tampa Bay (11-5) et Tom Brady, le QB des Buccaneers, et pourquoi pas espérer mieux qu’un rôle de faire-valoir. Elle a ainsi provoqué un fumble salvateur alors que WAS était mené 18-10.

Seulement le QB titulaire Alex Smith n’a pu se remettre à temps avant le match. C’est donc mené par Taylor Heinicke, QB remplaçant dans la ligue mineure XFL au printemps dernier, que la Football Team tentait l’exploit. Conscient de jouer le match de sa vie, Heinicke a tout donné, jouant à fond de sa mobilité. Le QB inconnu fut ainsi le meilleur coureur de son équipe et a marqué un TD à la course en plongeant sur 4 mètres pour toucher le plot orange gauche. Heinicke a beaucoup trouvé ses WR à 10-20 yards au milieu du terrain. Instructif. Tampa Bay s’est acquitté de sa tâche, non sans mal, mais sans trembler 31 à 23.

 

SAINTS  – BEARS  :  21 – 9

Les Chicago Bears (n°7 NFC) n’ont eux pu créer la surprise malgré des New Orleans Saints (n°2 NFC) plutôt palots. Les Bears étaient en plus privés de leur WR « hot » du moment Darnell Mooney et du capitaine de leur défense Roquan Smith (LB) alors que les Saints étaient au grand complet même si le WR Michael Thomas (blessure) et le RB Kamara (Covid) faisaient leur rentrée.

Les Saints n’emmenaient pas large quand Trubisky, le QB des Bears, faillit trouver dans l’en-but son receveur Wims qui nous fit une pure « Valdes-Scantling » en laissant passer incroyablement entre ses mains le ballon pour un TD tout fait qui aurait fait douter les Saints. Ces derniers manquant ensuite un FG et perdant le ballon sur un fumble de Taysom Hill, le QB 2 qui alterne « big plays » et cagades avec une régularité confondante.

Mais définitivement, Chicago aura laissé passer sa chance en première mi-temps, les Saints monopolisant le ballon 22 mn sur les 30 de la seconde mi-temps. Les Bears marquèrent un TD sans importance à la toute dernière seconde face à une défense très préventive des Saints, Graham (TE) inscrivant le TD avant de filer droit dans les vestiaires (et peut-être vers sa retraite) qui l’ont vu apparaître en 2010 en tant que rookie NFL.

 

Trois opposants étaient possibles pour désigner l’adversaire en tour de division des Packers n°1 NFC : les Tampa Bay Buccaneers (n°5 NFC), les Los Angeles Rams (n°6 NFC) ou les Chicago Bears (n°7 NFC). Avec tous ces résultats, les Packers connaissent donc leur adversaire de tour de division : les Los Angeles Rams qu’ils accueilleront au Lambeau Field.

 

TOUR DE DIVISION NFC

  • Green Bay Packers (n°1 NFC) – Los Angeles Rams (n°6 NFC)
  • New Orleans Saints (n°2 NFC) – Tampa Bay Buccaneers (n°5 NFC)

 

WILD-CARD AFC

Un Ben Roethlisberger songeur après la déroute des Steelers face aux Browns

TITANS – RAVENS  :  13 – 20

Les Ravens ont vaincu le signe indien des Titans. TEN connaissait la recette pour vaincre Baltimore : courir avec Henry (RB) et contrôler les courses de Lamar Jackson (QB) pour le rendre uniquement passeur. En attaque, les Titans n’ont pas pu imposer leur jeu de course avec un pauvre 2,2 yards par course sur les 18 « runs » de Henry. En défense, TEN effectuait un bon début de match en interceptant un mauvais lancer de L. Jackson (QB) et sut maîtriser les courses du n°8 violet. Jusqu’à 2 mn 30 de la mi-temps où Lamar Jackson lâcha les chevaux pour marquer un TD  la course de 48 yards ! (plaquage manqué coupable du safety Byard). (10-10 à la mi-temps)

En seconde mi-temps, les Ravens, et Lamar Jackson le premier, festoyaient à la course tandis que les Titans, inefficients à la course, durent s’en remettre à Ryan Tannehill, bien plus à l’aise quand il évolue dans l’ombre de Derrick Henry. Le match se terminait par une interception de Tannehill à 2 mn de la fin du match, provoquée par la chute de son mini WR qui laissait le champ libre à Peters (CB) pour intercepter et célébrer cela de manière irrespectueuse sur le logo Titans du milieu du terrain (attendez-vous à une prochaine règle de pénalité à l’inter-saison sur ce sujet).

 

BILLS – COLTS  :  27 – 24

Match à haute intensité à Buffalo entre deux équipes qui se sont rendus coup sur coup, à l’instar du match entre les deux QB, la jeune star montante des Bills Josh Allen et le vieux grognard Philip Rivers. Mais les Colts ont manqué de clairvoyance en zone rouge (5 incursions pour 2 TD seulement), symbolisée par ces 4 tentatives manquées à l’intérieur des  4 yards à moins de 2 mn de la mi-temps alors que IND menait 10 à 7. Le QB super mobile des Bills menait lui dans le temps restant de cette mi-temps un drive victorieux, retournant le score à 14-10.

Buffalo prenait l’avantage 24-10 à 14 mn de la fin. Mais les Bills restant les Bills, ils faillirent tout perdre quand Allen fit un fumble à 4 mn du terme dans sa moitié de terrain quand Buffalo menait 27-24. Heureusement, un linemen offensif Bills sauva Allen du désastre, permettant à BUF de se dégager mais de laisser aussi les clés du match à Rivers à 2 mn 30 de la fin. Et le destin semblait s’acharner sur les Bills quand les arbitres ne validèrent pas un fumble du WRColts Martin sur 4ème et 10. Mais sur les 4 dernières tentatives à mi-terrain et avec 30 secondes restantes, la défense de Buffalo tint bon. Première victoire en play-offs pour les Bills depuis… 25 ans !

 

STEELERS – BROWNS  :  37 – 48

La première action du match allait symboliser le match et la saison des Steelers. Un « snap » du Centre Pouncey que seul le Géant Vert aurait pu récupérer et voilà la défense des Browns qui recouvre un TD après seulement quelques secondes de jeu. Comme le Super Bowl de la saison 2013 qui avait débuté de la même manière pour les Denver Broncos  qui avaient encaissé eux seulement un safety face aux Seattle Seahawks. Mais pour les Broncos d’alors comme pour les Steelers actuels, ce fut la déroute de l’équipe ayant commis ce pêché originel.
Et ce ne fut pas fini côté bourdes pour les Steelers avec deux rapides interceptions de Roethlisberger (QB). Les Browns n’en demandaient pas tant et allaient appuyer sur le champignon pour atteindre un 28-0 à la fin du premier quart-temps, du jamais vu dans un match de play-offs dans l’ère du Super Bowl. À partir de là, la cause était entendue. Certes, la défense de Cleveland la jouait « soft » et permettait à PIT de ne pas finir ridicule, mais pas vraiment d’espérer, l’écart minimal fut de 12 pts au tout début du 4ème quart-temps (35 à 23), où la décision de l’entraineur en chef des Steelers Mike Tomlin de punter sur 4ème et 1 au milieu du terrain fait encore causer.
Incroyable saison que celle des Steelers, parti sur un 11-0 avant de perdre 5 des 6 derniers matchs qu’ils ont disputé, la défense n’arrivant plus à masquer les carences offensives. Ben Roethlisberger (4 interceptions au final), peut-être le QB moderne qui a subi le plus de chocs, n’a plus la mobilité de sa jeunesse alors qu’il devait composer cette saison avec peut-être la pire OL qu’il ait connu, en tout cas une des pires NFL de la saison 2020, cet ahurissant « snap » transformée en TD en étant un des derniers avatars. D’ailleurs, à le voir songeur en fin de match, il ne serait pas étonnant de le voir annoncer sa retraite dans ce prochaines semaines, 10 ans après avoir manqué de remporter son 3ème Super Bowl, stoppés par une équipe emmenée par un jeune QB ambitieux du nom d’Aaron Rodgers.

 

TOUR DE DIVISION AFC

  • Kansas City Chiefs (n°1 AFC) – Cleveland Browns (n°6 AFC)
  • Buffalo Bills (n°2 AFC) – Baltimore Ravens (n°5 AFC)

 

 

Les tours de divisions 2020 sont originaux, à l’image de cette saison, unique comme jamais. Parmi les 8 dernières équipes en lice, 3 étaient régulièrement la risée de la NFL ces dernières années : Browns, Bills et Buccaneers (les 3 « B » 🙂 ). Mais ces 3 équipes ont enfin trouvé leur QB (à long terme pour Buffalo et Cleveland, à court terme pour Tampa Bay) et réussi à assembler une grosse défense grâce à l’accumulation de choix de drafts haut placés.

Opposition de QB incroyable entre l’AFC dont les 4 QB sont des jeunes stars à 24,5 ans de moyenne d’âge, jeunes QB qui ont d’ailleurs éjecté deux vétérans : Philip Rivers et Ben Roethlisberger, tous deux 39 ans. En NFC, les 4 QB affichent une moyenne d’âge de 37 ans avec 3 futurs Hall of Famers : Tom Brady (43 ans), Drew Brees (42 ans) et Aaron Rodgers (37 ans).

Enfin, un duel NFC South entre les Saints et les Buccaneers. En saison régulière, les Saints avaient largement dominé les Bucs dans leur double confrontation. Qu’en sera t-il avec la pression des play-offs ? On espère que le vainqueur ira se geler les miches dans la froideur du Wisconsin pour la finale de conférence. 🙂