C’est parti pour le tryptique NFC North de la fin de saison pour les Green Bay Packers et ça commence par un match dans la plus pure tradition : Packers-Bears, 200ème du genre, dans un Lambeau Field en mode frigorifique ce dimanche (-10°C prévu au coup d’envoi avec un petit vent polaire et un plein soleil).
LES BEARS DANS UNE BONNE DYNAMIQUE
Place à la plus vieille rivalité de la NFL qui atteindra donc 200 oppositions ce dimanche. Une bonne occasion de marquer le coup pour GB. Car si le match paraissait accessible il y a quelques semaines, cela ne semble plus vraiment être le cas avec Chicago qui sort de 3 victoires consécutives pendant que Green Bay remportait difficilement ses deux rencontres contre les deux plus mauvais élèves de la NFC (Giants et Redskins) après une volée prise en baie de San Francisco.
Bon, la « renaissance » de Chicago est à nuancer. Leurs 3 dernières victoires ont été obtenues contre des adversaires au bilan négatif (Giants, Lions et Cowboys). D’ailleurs, il n’y a qu’une seule de leurs 7 victoires qui a été obtenue contre un adversaire au bilan positif : les Minnesota Vikings (en semaine 4) et on les en remercie.
Alors, finalement, les fondamentaux de cette rencontre sont les mêmes qu’en semaine 1 : Chicago tentera de maîtriser par sa féroce défense l’attaque des Packers et donnera les chances à l’attaque de scorer sauf que les Bears n’ont plus de jeu de course, 29ème NFL, depuis le départ de Jordan Howard (RB), s’en remettant à un Mitch Trubisky (QB), beaucoup plus bon coureur que bon passeur.
PRÉSERVER RODGERS DES RUSHERS BEARS
À priori, on est reparti pour les mêmes bases que le premier match en termes de points : un faible score. La défense de Chicago a les arguments de juguler Rodgers et le jeu de course et la défense de Green Bay a les moyens d’en faire de même au regarde la faiblesse de l’attaque de Chicago.
Si le match s’avérait être un gros score, cela ne pourrait être qu’à l’avantage des Packers dont l’attaque est tout de même bien plus efficace que celle des Bears (GB : 17ème NFL ; CHI : 30ème).
Les Bears n’ont plus le jeu de course sur lequel appuyer leur attaque et sur lequel Trubisky faisait illusion en 2018. Mais leur défense n’a également plus la grinta qui la rendait injouable la saison passée. Cette grinta, c’était leur capacité à multiplier les turnovers adverses. Cette année, ils ne sont que 13ème NFL au nombre de fumbles provoqués et 25ème NFL au nombre d’interceptions. Quand on compare à 2018 où ils étaient respectivement classés 6ème et 1er dans les mêmes catégories statistiques, le fossé est gigantesque.
Ainsi, les Packers sont largement devant sur la balance des turnovers en étant 3ème NFL alors que les Bears ne sont que 14ème.
Et pourtant, rien n’a changé dans la défense par rapport à 2018, la signature de Khalil Mack (OLB) ayant à la fois plombé le capital draft et le salary cap des Bears ! Par contre, il y a une différence par rapport au match de la semaine 1, c’est l’état des troupes. Et force de constater qu’elles ont bien plus souffert à Chicago qu’à Green Bay.
Les Bears viennent de perdre pour la saison leur linebacker à tout faire Roquan Smith pour un muscle pectoral déchiré. Le poste des LB sera en souffrance à Chicago puisque Danny Trevathan, l’homme qui croit voir un burger à la place du casque de Davante Adams (WR), sera absent du match pour une blessure au coude.
Heureusement, tout ne sera pas noir dans l’effectif défensif des Bears puisqu’ils retrouveront de retour de blessure leur poutre de la DL : Akeem Hicks, un véritable perce-muraille intérieur.
Même si on peut penser que Hicks ne sera peut-être pas à 100 %, la décision du match entre les Packers se fera dans le duel que se livreront l’OL Packers (Bakhtiari – Jenkins – Linsley – Turner – Bulaga) et le pass-rush Bears (Floyd – Robertson-Harris – Hicks – Goldman – Mack).
Si l’OL Packers ne se fait pas submerger comme face aux 49ers ou aux Chargers et qu’elle tient tête à ce pass-rush, alors le match en sera grandement facilité, les Bears étant privés de leur paire d’ILB titulaires et les lignes secondaires fanfaronnent moins sans Amos (SS) parti aux Packers et sans un pass-rush aussi performant qu’en 2018.
Côté courses, malgré sa dernière performance encore magnifique, Aaron Jones (RB) sait que c’était contre les Redskins (18ème défense NFL contre la course). Là, les Bears se présentent comme la 3ème meilleure défense NFL contre la course.
Mais plus qu’équilibrer le nombre de yards entre courses et passes, ce qu’il sera difficile d’effectuer contre une telle défense, Jones et Williams auront surtout un rôle à grappiller quelques yards et non pas reculer. D’abord pour donner des 3èmes tentatives plus accessibles : sur les dix 3ème tentatives manquées par GB lors du match de semaine 1, six l’étaient alors qu’il fallait gagner 10 yards ou +. Donc d’abord donner des 3ème tentatives accessibles grâce à la course.
Puis en deuxième lame, permettre de convertir ces 3ème tentatives de faible distance à la course. Simple sur le papier, mais difficile à exécuter face à une telle défense. Si GB commence à enchaîner quelques 3èmes tentatives réussies à la course, cela voudra dire que les digues Bears auront cédé et le reste ne sera que formalité.
UNE ATTAQUE BEARS PAS AU TOP
Car au niveau de l’attaque, les Bears n’ont pas vraiment de quoi proposer quelque chose de terrifiant malgré leur série de victoires. On l’a déjà dit, le jeu de course Bears est devenu accessoire, et c’est même Trubisky (QB) qui sera le coureur le plus à suivre.
Mais à partir du moment où le pass-rush Packers saura forcer les extérieurs pour contenir Trubisky dans la poche et le forcer à passer, eh bien la défense doit pouvoir capitaliser car Trubisky est un des plus faibles QB titulaires au niveau des yards par passe. Et en plus, il n’aura pas à disposition la kryptonite des Packers, un TE avec un minimum de talent. Les TE 1 et 2 des Bears sont sur la liste des blessés pour l’année, et le TE 3 sera absent pour soigner une commotion cérébrale. Alors quand même, le milieu de la défense doit rester zone vierge… pour une fois.
On attend les Smiths (OLB) qui doivent profiter du travail d’un Kenny Clark (DT) qui semble retrouvé. Za’Darius et Preston restent la meilleure paire de pass-rushers de la NFL au niveau des sacks (21.5, talonnés par la paire des Rams Donald-Fowler avec 21). Mais il faut également ajouter que Za’darius mène la NFL au nombre de pressions exercées sur le QB adverse et il est même le pass-rusher qui subit le plus de double marquage. Za’darius mérite pleinement chaque dollar de son monstrueux contrat et c’est tout à son honneur. Rare de voir un aussi gros pari en free agency autant réussi.
D’autant plus qu’en face d’eux, l’OL Bears est plutôt à classer dans la 2ème moitié de la NFL. Elle sera même amputée de son RT très viable Bobby Massie (blessé à la cheville). Hmm, un régal en préparation pour les Smiths voire Fackrell et Gary. Seul le Centre Cody Whitehair est en mesure de tenir tête à son adversaire, en l’occurrence Kenny Clark, ce qui n’est pas une mince affaire. Si le n°97 met Whitehair sur patins à glace, là aussi les digues offensives Bears cèderont.
Pour terminer, il manquera également un membre de choix chez les WR avec Taylor Gabriel, qui soigne aussi une commotion cérébrale.
L’occasion est donc belle pour la défense de redorer son blason contre un adversaire à sa portée.
DES CONDITIONS PARTICULIÈRES
En parlant de patins à glace, les joueurs en chausseront presque vu les températures de congélateur prévues (heureusement, le match va se jouer à l’heure la plus « chaude » de la journée). Et cela changera grandement les conditions des équipes spéciales, le ballon sera une pierre à taper et les appuis seront glissants.
Les retours seront plus fréquents (kickoffs moins longs) alors attention au meilleur spécialiste NFL, Cordarelle Patterson (WR), qui peut être en fait le facteur X pouvant renverser la tendance des Bears. Ce sera aussi une bonne occasion de voir le plaisant Tyler Erving (RB) pour sa deuxième prestation en maillot vert et or. Son manque de tergiversation lui a permis contre les Redskins de gagner une moyenne de plus de 10 yards pour ses retours de punts grâce à un esprit vif et un cheminement direct.
Au niveau des field goals, GB ne peut pas être mieux armé qu’avec Mason Crosby (K) pour kicker dans ces conditions. On ne peut pas en dire de même de Pinheiro, un des plus mauvais kickers titulaires de la NFL. Le jeune kicker Bears est issu de l’université de… Floride et a déjà démontré une certaine faiblesse cette saison (FG de 41 yards pour la victoire manqué chez les Chargers, deux FG manqués dans une défaite 17-7 face aux Los Angeles Rams).
Bref, le freezer de Lambeau Field devrait être à l’avantage des Packers, et doit montrer ce dimanche tout l’avantage de conserver cet avantage du terrain pour les play-offs grâce à leur deuxième place NFC actuelle. En effet, aucune autre équipe qualifiable actuellement en NFC n’est habitué à ces conditions, que ce soit 49ers, Saints, Seahawks, Cowboys ou encore Vikings, habitués à leur dôme climatisé.
Ce sera aussi une épreuve pour les spectateurs, à qui les Packers donneront le droit de se réchauffer via 2 breuvages chauds gratuits par personne (chocolat ou cidre) pour supporter ce froid polaire.
Ce sera le 200ème match de la plus vieille rivalité de la NFL. Depuis qu’Aaron Rodgers est aux commandes des Packers (2008), les Packers ont redressé la barre avec un record de 18 victoires et 5 défaites pour le n°12 contre les nounours. Le bilan total est désormais à l’avantage des Packers avec 98 victoires, 95 défaites et 6 nuls.
LES COMPOSITIONS PROBABLES
GREEN BAY PACKERS
Attaque :
Rodgers (QB) – A. Jones (RB) – Bakhtiari (LT) – Jenkins (LG) – Linsley (C) – Turner (RG) – Bulaga (RT) – Graham (TE) – Adams (WR) – Valdes-Scantling (WR) – Lazard (WR)
Défense :
Clark (DT) – Lancaster (DE) – Lowry (DE) – Z. Smith (OLB) – Martinez (ILB) – Campbell (S) – P. Smith (OLB) – Alexander (CB) – King (CB) – Savage (FS) – Amos (SS)
CHICAGO BEARS
Attaque :
Trubisky (QB) – T. Cohen (RB) – Leno Jr (LT) – J. Daniels (LG) – Whitehair (C) – Coward (RG) – Bars (RT) – Holtz (TE) – A. Robinson (WR) – A. Miller (WR) – Patterson (WR)
Défense :
Hicks (DE) – Goldman (DT) – Robertson-Harris (DE) – Mack (OLB) – Pierre-Louis (ILB) – Kwiatkowski (ILB) – Floyd (OLB) – Fuller (CB) – Amukamara (CB) – Clinton-Dix (FS) – E. Jackson (SS)
Coup d’envoi dimanche 15 décembre 2019 à 12h00, heure locale, 19h00, heure de Paris.
Go Pack Go !
Le match de l’année sur la Frozen Toundra, match dans les tranchées, avec un petit score à notre avantage.
Une pensée pour les fans assis sur les mythique banc en allu glacial du Lambeau pendant quatre heures.
Tous cela n’empêche pas les Packers de joué a guichet fermé depuis plus de 50 années consécutives, chapeau !
Les Bears sont décimés au centre de leur défense, peut être enfin l’occasion d’utiliser durablement nos TE tout le long du match.
Sinon ça va être encore un voyage au bout de l’ennui en perspective..
bon ben j’avais à peu près vu juste, quand l’offense a le ballon je pense qu’on est l’équipe la plus ennuyeuse à voir. C’est désespérant…
@TCO : le 3e quart était pas mal mais comme d’hab, on n’a pas su enfoncer le clou pour s’éviter une fin de match difficile.
Pourquoi appeler un jeu de passe à 21-13 alors qu’on est en position de FG et que ça aurait, un laisser filer le chrono et deux les auraient mis à 2 positions d’écart. Pourtant, gagner moche, ça serait taper un FG à ce moment là…
Zéro capitalisation sur l’INT de Lowry. Déjà qu’on avait rien fait du bon retour de Tyler Ervin en fin de 2nd QT…
Coté défense, on les a bien tenu jusqu’à ce qu’ils se disent qu’ils pouvaient utiliser un WR en TE plein centre et qu’on ferait opération porte ouverte comme d’hab… On a failli faire passer Trubisky pour un génie…
Bon 11-3 et à un match de gagner la division… Je crois qu’il n’y a que ça à retenir…