Green Bay Packers – Washington Redskins : 20 – 15
Vous n’avez pas aimé la victoire des Packers contre les New York Giants la semaine passée avec des Packers qui ont eu du mal à « tuer » le match contre un faible adversaire ? Eh bien, contre les Washington Redskins, les Packers nous ont refait la même, mais en pire. Résultat, la victoire tout de même, presque sans trembler, mais qui n’a été vraiment scellée qu’à la dernière minute. Pas de quoi plus être rassuré en vue des play-offs.
Encore une fois, les Packers n’ont pas su prendre aisément la mesure de leurs adversaires présumés plus faibles. Les Packers engrangent les victoires sans montrer une quelconque domination inhérente au statut de n°2 NFC (si, si, vous avez bien lu, et je vous expliquerai cela dans l’article sur les classements).
Ce n’est pas faire injure aux Redskins de dire qu’ils étaient donnés perdants pour ce déplacement à Lambeau Field. Encore moins quand vous perdez au cours du match ce que j’estimais être la menace offensive n°1, le RB Derrius Guice victime d’une entorse du genou en milieu de 2ème quart-temps, et aussi votre arme défensive n°1 en la personne du pass-rusher Ryan Kerrigan (OLB) sorti dès le début du 3ème quart-temps pour un probable claquage au mollet. Et encore moins quand votre QB se met à jouer sur une jambe en raison d’une entorse à la cheville et qu’il est maintenu sur le terrain, obligeant Haskins (QB) à rester dans sa poche faute de mobilité et à axer l’attaque de manière prévisible sur la course.
Malgré tous ces éléments, et malgré un démarrage en trombe (14-0 à la fin du 1er quart-temps), la marque de fabrique des Packers 2019, preuve d’une bonne préparation tactique d’avant-match, GB a dû une fois de plus voir son attaque aérienne s’essouffler, faute à la fois de solutions et faute d’un QB aux lancers et à la vision pas toujours parfaits (pas autant qu’avant en tout cas).
Résultat, on a eu cette sensation bizarre que le match était serré au score sans l’être vraiment. Comme si cette physionomie de match était presque de la gestion. On ne doute pas que les Packers auraient souhaité marquer plus, mais il est intéressant de noter toujours cette baisse de régime constante après un départ en fanfare, de voir le jeu de course laissé de côté même quand il marche bien et de voir Aaron Rodgers disposer de temps derrière sa ligne offensive sans toutefois pouvoir trouver ses receveurs comme il le souhaiterait.
ENCORE UN DÉBUT DE MATCH CONVAINCANT
L’OL a donc fait un pur match. Elle a ouvert des beaux couloirs à Aaron Jones et laisser du temps, parfois une éternité, au n°12 pour avancer à la passe.
Le premier TD est venu après un drive où on mixa du Aaron Jones (RB) à la course et à la passe, où une « play action » d’école donna un gain aisé de 20 yards à Graham (TE) et où Rodgers fit une sortie de poche dans un trou de souris pour une course de 13 yards. On vit tout de même Rodgers servir un peu trop en arrière Sternberger (TE) pour le TD ; c’est finalement Aaron Jones qui le marquait sur une course de 4 yards derrière deux blocks monstrueux de Bulaga (RT) et M. Lewis (TE), après un temps mort bien senti de LaFleur pour convertir cette 3ème et 1 à 4 yards de l’en-but. (7-0)
Après un punt sur le deuxième drive, avec un Jamaal Williams (RB) moins incisif qu’Aaron Jones, GB refaisait un copier coller du 1er drive sur le 3ème drive : longue passe Graham, Aaron Jones à la manoeuvre et une bonne protection de l’OL qui cette fois donna l’occasion à Rodgers de trouver Tonyan (TE) pour le TD. (14-0) Mine de rien, les TE étaient bien plus sollicités qu’à l’accoutumée pour un rendement positif.
De l’autre côté, la défense était intraitable. Bon, on connaissait le niveau de l’adversité et le côté unipolaire de l’attaque orienté sur le sol. Za’darius Smith (OLB) était aussi bon contre la passe que contre la course et Kenny Clark (DT) retrouvait un niveau plus en adéquation avec son potentiel. Avec en plus, une utilisation adéquate des blitz.
Les Redskins enquillaient 4 punts de suite pour à chaque fois… le record de saison des Packers en retour de punt (jusqu’à 18 yards) du tout nouveau retourneur Tyler Erving (RB) qui montre assez de sûreté et de justesse dans ses choix pour pouvoir être, pourquoi pas, un facteur X pour la fin de saison et les play-offs. Quand on pense qu’avant ce match, les retours de punt offraient un bilan… négatif, c’est déjà un plus.
On crut que GB allait enfoncer le clou de sa domination quand, en début de second quart-temps, Aaron Jones (RB) effectuait sa plus longue course de la saison : 42 yards grâce aux bons blocks de M. Lewis (TE) et Kumerow (WR), avec également un Jenkins (LG) qui valdingue les adversaires les uns après les autres.
Rodgers tentait d’assommer les Redskins sur une longue passe pour Graham qui ne put sauter plus haut que la détente d’une fourmi pour choper la bombe, avant qu’il ne sollicite de nouveau le n°80, en oubliant de faire un « pump fake » qui aurait trompé le linebacker déviateur de la passe.
Sur le 5ème drive de WAS, GB manquait encore de prendre le large après un fumble de Peterson (par Z. Smith) que le RB recouvrait. Mais le jeu d’après, cette fois le fumble était validé après un double plaquage appuyé de Martinez (ILB) et Campbell (S) recouvert par Amos (SS). Mais la révision vidéo inversait justement le fumble, le WR Sims n’ayant jamais eu réellement le contrôle du ballon.
Et l’action suivante, Haskins (QB) trouvait sur 30 yards son WR Harmon sur un tracé typique… d’un TE entre Martinez (ILB) et Savage (FS). Peterson (RB) se chargeait de franchir les 2 derniers yards pour son 8ème match consécutif avec TD face aux Packers. (14-6)
AVANT UNE BAISSE DE RÉGIME PATENTE
Avec un peu moins de 4 mn à jouer en première mi-temps, GB avait encore l’occasion de semer WAS. Ça partait bien avec Lazard (17 yards), Adams (15 yards) et même une 4ème et 5 convertie par Adams trouvé par un Rodgers à qui les Redskins avaient fait l’erreur de n’envoyer que 3 « rushers ».
Mais l’action suivante, Anderson (LB) prit de vitesse Bulaga (RT) pour provoquer et recouvrir un fumble de Rodgers, alors que GB était en zone de FG. (14-6 à la mi-temps)
La reprise de la seconde mi-temps repartait sur les mêmes bases prometteuses et agressives (course 23 yards d’Aaron Jones, 4ème et 1 convertie par une course de 7 yards de Jamaal Wiliams) mais après deux courses d’A. Jones, la 3ème tentative pour un Adams bien couvert était vaine. FG de 32 yards. (17-6)
La défense continuait sa pression constante : fumble provoqué par Savage (FS) mais recouvert un WR Redskin, sack de Clark (DT) avec pression de Fackrell (OLB) sur 3ème tentative.
C’est à partir de là, au milieu du 3ème quart-temps, que l’attaque Packers allait clairement hoqueter. Voulant tenter 3 passes de suite, Rodgers ne trouvait pas ses receveurs malgré énormément de temps offert par son OL. Puis, sur le drive suivant, une situation de course reconnue par WAS (- 5 yards pour A. Jones) provoquait une 3ème et longue où Rodgers surdosait sa longue passe à gauche pour Aaron Jones.
Entre-temps, les Redskins avançaient enfin un peu à la passe, et surtout grâce à une très sévère interférence de passe défensive sur Tramon Williams (CB) lors d’une 3ème et 10. Mais Z. Smith (OLB) sautait sur une course du QB avant que Fackrell (OLB) et Martinez (ILB) ne reconnaissent une passe écran. Les Redskins réussissaient néanmoins un FG de 52 yards. (17-9)
Finalement, ce sera le drive de Washington le plus abouti. En maîtrisant la course et en couvrant bien sur 3ème tentative, la défense de GB redonnait le cuir à l’attaque qui cette fois allait un peu mieux s’en sortir.
Mais il fallut une passe millimétrée de Rodgers pour trouver Aaron Jones en 3ème et 14 (pour 25 yards) et une réception de 29 yards d’Allison qui trouvait le moyen de commettre un fumble en voulant prolonger l’action. Heureusement, auparavant le n°81 avait touché le genou au sol mais c’est une nouvelle action qui ne plaide pas en sa faveur quant à sa résistance à l’impact et quant à l’utilité de conserver le joueur sur la durée.
Une fois arrivés en zone de FG, les Packers la jouaient sécurité avec une succession de courses pour que les Redskins utilisent des temps morts. Jamaal Williams échouant pour 1 yard sur une 3ème et 2, Crosby (K) enquillait le FG qui mettait les Packers à plus d’une possession à 2 mn 38 du terme. (20-9)
Alors qu’on pensait le match plié, la défense outrageusement préventive des Packers permettait à Haskins (QB) et Mc Laurin (WR) de gonfler leurs statistiques sur un « garbage » drive mal géré par les Packers. Celui-ci était uniquement porté sur la passe : 75 yards dont 3 réceptions pour 49 yards pour le rookie de 3ème tour issu de l’université d’Ohio State (49 yards sur ses 57 totaux…).
Ce même Mc Laurin allait marquer un touchdown spectaculaire, « odellbeckhamesque », avec une réception aérienne à une main derrière lui, entre Alexander (CB) qu’il avait mis à l’écart sur un crochet et Savage (FS) qui avait tenté l’interception. La tentative à 2 pts était non convertie. (20-15) VIDÉO
Il restait un peu plus d’une minute à jouer et seul un « onside kick » recouvert par Washington pouvait relancer le match. Le coup de pied envoyait la balle vers Davante Adams (WR) qui sécurisait la prise de balle et la victoire Packers.
Ce match contre les Redskins était l’occasion de rassurer les fans avec une performance convaincante. Il n’en a rien été. Ce qui est bien avec ce millésime 2019 des Packers, c’est que le niveau de jeu affiché ne donne pas aux fans de grandes attentes : toute victoire en play-offs sera considéré comme du bonus.
Si sur la forme, on a du mal à voir de quoi se rassurer, sur le fond, les résultats sont là et GB a quasiment validé son entrée dans les play-offs. Et les play-offs sont une nouvelle saison. Mieux, GB a son destin en main d’ici la fin de saison régulière pour s’offrir une exemption de tour des wild-card et jouer à domicile son match de division.
Les deux prochains matchs contre les Chicago Bears qui reprennent du poil de la bête en cette fin de saison et les Minnesota Vikings, vieux ennemis qui aimeraient embêter son voisin vert et or, donneront la température sur la capacité de GB à faire mieux que ce qu’on a vu ces 3 dernières semaines.
En tout cas, ce qui apparait le point le plus préoccupant suite au match contre les Redskins, c’est le manque de connexions de Rodgers avec ses WR, malgré un temps infini donné par son OL. Au vu de certaines révélations de LaFleur et de certains énervements de Rodgers en match, les WR sont loin d’appliquer très précisément les « routes » appelées. Si le QB n’est pas exempt de tout reproche sur la précision de ses lancers, je ne pense pas qu’on puisse lui jeter la pierre sur ce match où il a aussi donné de sa personne à la course.
En tout cas, Rodgers montre de manière ostensible sa bonne relation avec LaFleur. Et d’ailleurs, le n°12 a dit après le match que gagner dans ces conditions, de manière assez laide, lui importait peu si cela l’emmenait vers la quête d’un deuxième Super Bowl. Tiens, l’année passée, au sortir d’une victoire 22-0 face aux Buffalo Bills, le QB avait bien plus mis l’accent sur une des pires performances que l’attaque de GB ait pu faire. A-Rod aurait-il changé son fusil d’épaule ?
LES STATS
Green Bay Packers :
- Aaron Rodgers (QB) : 18/28 à la passe, 195 yards, 1 TD, 1 fumble perdu
- Aaron Jones (RB) : 16 courses, 134 yards, 8.4 yards par porté, 1 TD ; 6 réceptions, 58 yards
- Jimmy Graham (TE) : 3 réceptions, 49 yards
- Blake Martinez (ILB) : 5 plaquages, 5 plaquages assistés
- Adrian Amos (SS) : 6 plaquages, 1 plaquage assisté, 1 plaquage pour perte, 1 sack, 1 INT, 2 passes déviées
- Efficacité en 3ème tentative : 38 % (5 sur 13)
Washington Redskins :
- Dwayne Haskins (QB) : 16/27 à la passe, 170 yards, 1 TD, 1 INT
- Adrian Peterson (RB) : 20 courses, 76 yards, 3.8 yards par porté, 1 TD
- Terry Mc Laurin (WR) : 4 réceptions, 57 yards, 1 TD
- Daron Payne (DT) : 3 plaquages, 1 sack, 1 plaquage pour perte
- Ryan Anderson (LB) : 2 plaquages, 1 sack, 1 fumble forcé, 1 fumble recouvert
- Efficacité en 3ème tentative : 36 % (4 sur 11)
LE DÉTAIL QUI TUE
- Avec un bilan de 10 victoires et 3 défaites, c’est le meilleur démarrage des Packers depuis la saison 2014, année où Green Bay a atteint la finale de conférence NFC
Je veux bien gagner moche mais est-ce que nous en sommes capable contre des équipes solides ? Pas sûr vu la volée nous nous sommes pris contre SF.
On aura plus d’éléments avec les matchs contre les Bears et les Vikings mais dimanche c’était vraiment moche hormis le 1er QT.
On a tout eu en attaque : passe surdosées, courses foireuses, drop et une absence d’agressivité passé le 1er QT.
Pour moi, quand on peut écraser une équipe, il faut l’écraser, lui marcher dessus, la piétiner… Pas du tout ce que nous faisons donc… On joue petit bras…
Nous sommes des intermittents du spectacle et en janvier, j’ai peur que ça ne passe plus sauf si nous arrivons à hausser le niveau.
Pour le seed 2, vu le calendrier à venir des Saints (des Colts en pleine déconfiture, des Titans braves mais limités et des Panthers à l’agonie), il nous faudra un sans faute jusqu’à la fin de l’année.
Ou alors que la NFC West se déchire lors des combats fratricides Rams-Seahawks-49ers.
Cette année, oui on est à 10-3, oui y 90% de chance qu’on aille en PO, mais je m’ennuie devant les matchs modèle géant ! les seuls matchs où j’ai pris un peu de plaisir y en a eu 3 : Broncos, Raiders, Chiefs.
On manque terriblement de rythme et Rodgers est en grande partie responsable, cela fait 2-3 semaines qu’il essaie de nouveau de prolonger les jeux, et ça tue l’attaque. Les passes courtes non seulement ça fait avancer et évite la honte des 3&out à répétition et ça donne du rythme et ça fatigue les défenses. Les tracés manquent aussi un peu d’originalité mais quand tu vois jouer Allison et MVS tu te dis qu’il vaut mieux pas trop complexifier les choses.
alors je me console en regardant les prospects pour la draft et m’imagine des jours meilleurs avec des flèches comme Ruggs ou Hamler.
@ Guile
je pense qu’on n’arrivera pas à hausser le niveau, on est déjà à fond et ça souligne les limites énormes qu’on a encore dans l’effectif à plusieurs postes (WR, TE, LB, OL). On est juste limité.
Quand on voit jouer les autres leaders NFC (Est mis à part) et même les Rams toujours en course, tu te dis qu’il sera pas bon les prendre en janvier et ça risque de tourner à la boucherie.
Entre une attaque sur courant alternatif et une défense aux points faibles connus de tous, ça va piquer.
Rodgers va devoir redevenir Godgers si on veut voir Miami en février.
En fait, tu soulignes ce qui caractérise cette saison 2019 : le manque de moments mémorables (on espère que c’est provisoire).
Moi, je souviens… des défaites. Les 3 défaites m’ont marqué à leur manière : Int. à la dernière seconde contre PHI, Bosa-Ingram contre LAC, pass-rush Niners.
Niveau victoires, ce que j’ai en souvenir, c’est le score de 10-3 du 1er match à CHI, la réception de TD de Jamaal à KC et le fumble en endzone de Derek Carr contre OAK.