
Aaron Rodgers retrouvait pour la première fois les Packers depuis son départ à l’inter-saison 2023. Pour une défaite face à son disciple durant 3 saisons dans son ombre : Jordan Love, qui a sorti sa plus belle fiche 2025. Si la 1ère mi-temps de GB fut un brouillon, la 2ème fut une belle oeuvre verte et or.
Pittsburgh Steelers – Green Bay Packers : 25 – 35
DÉMARRAGE DOUTEUX
On a encore douté, en tant que cheesehead lors de la 1ère mi-temps, tant elle ressemblait aux précédentes rencontres : une attaque improductive qui laisse trop de chances à son adversaire qui prend un ascendant qu’elle n’aurait pas dû avoir.
Mais cette fois, Love (QB) était plutôt lâché par ses receveurs qui faisaient des drops cruciaux en 3ème tentative : Doubs (WR) sur les 1er et 3ème drives, Kraft (TE) sur le 5ème. Sans compter une passe profonde sur la 1ère tentative du 4ème drive où Doubs, qui avait pris avantage sur son défenseur, apprécia mal la trajectoire et ralentissait inutilement sa chevauchée.
Car Love avait décidé de jouer plus en rythme. Et même s’il ne s’exonéra pas de gagner du temps sur certains jeux, ce fut le plus souvent en mouvement et non pas dans l’attente d’être pris en tenaille dans sa poche. En tout cas, Love débutait le match par un 5/5 lorsqu’il prenait moins de 2 secondes pour lancer.
Mais ce fut donc inefficace en raison des drops et également d’un Josh Jacobs (RB) pas super efficace quand il était sollicité (et à moindre fréquence qu’habituellement).
Le principal éclair offensif de la 1ère mi-temps était celui qui sera l’homme de la soirée : le tight-end Tucker Kraft, qui ne déçoit quasiment jamais quand il est sollicité.
Sur le 2ème drive, le n°85 convertit sa 1ère réception (« flat ») en TD de 16 yards, bien aidé par les blocks de Heath (laissé seul par PIT à la mise en jeu) et Watson. (3-7)
Sur le 3ème drive, GB remettait ça : même action pour 38 yards après réception (là encore avec un block de Watson).
Mais cette action euphorisante sembla prendre de court le head coach qui faisait suivre cette action d’éclat par deux appels de jeu stéréotypés et sans effet. S’en suivait le drop de Doubs (WR) précédemment cité et voilà GB contraint au FG de 57 yards, raté de peu en longueur par un Mc Manus (K) de retour. Un retour pas forcément flamboyant du n°17 qui manquera un FG autrement plus facile de 44 yards avant la mi-temps.
Les Steelers avaient eux un kicker métronome : 4/4 en 1ère mi-temps. Mais donc pour autant de drives inaboutis pour les Steelers.
PIT avait un jeu de course un peu + efficace avec des formations lourdes (« jumbo ») dédiées. Le jeu de passe de Rodgers était vif et court. Quand il tenta de faire durer le jeu, cela se retournait souvent contre lui : sack de Gary, presque interception de Cooper (ILB). Sauf lorsqu’il trouva pour 45 yards le jeune Roman Wilson (WR) qui avait semé un Keisean Nixon (CB) qui fit dimanche sa plus mauvaise prestation 2025.
La défense de GB sut maintenir globalement son niveau pour n’encaisser que des FG jusqu’au 5ème drive Steelers. Là, GB subissait le jeu de course jaune et noir ainsi qu’une DPI de Nixon, sévère mais le n°25 des Packers ne fit pas l’effort de tourner la tête vers le ballon.
Puis, pour terminer le drive, le vieux QB s’appuyait sur son arme n°1 : le WR DK Metcalf. D’abord pour 10 yards en semant Bullard (CB) en tracé « drag »puis pour le TD sur une slant de 2 yards où GB laissa curieusement Nixon (CB) isolé, sans renfort, contre le WR dans une inégalité physique patente. Rodgers ne se fit pas prier pour en profiter. TD à 34 secondes de la mi-temps. (16-7)
Les Packers allaient bien remonter le terrain mais Mc Manus (K), on l’a vu, ne convertit pas. 16-7 à la mi-temps pour les Steelers qui avaient maximisé en points leurs différentes progressions, bien au contraire des Packers.

COUPS DU DESTIN LIBÉRATEURS
La 2ème période repartait avec une défense agressive de GB et d’abord une grosse erreur d’arbitrage qui oubliait une infraction « zone neutre » de Wyatt (DT) sur 3ème tentative. Rodgers, pensant à un « free play », tentait le coup, comme il le fit si souvent quand il était en vert et or. Il fut bien désappointé quand les arbitres lui signifiaient la 4ème tentative après la passe déviée de Nixon (CB).
Après ce coup du destin défensif vint de suite le coup du destin offensif. Sur un blitz en 3ème et 5, Love lança une balle en cloche désespérée en direction de Kraft (TE) en situation de 1 contre 1. Le colosse du Sud Dakota prit le dessus sur son CB pour glaner 44 yards après réception pour 59 yards au total. Après 3 courses de Jacobs (RB), LaFleur sentait qu’il fallait pousser le curseur. Et comment ? Avec Kraft bien sûr ! Réception de 7 yards sur le côté droit en 4ème et 1.
Dans les 10 yards de PIT, c’est avec Savion Williams, le rookie WR, que GB scorait sur une « WR screen » côté gauche. (16-14)
Rodgers se sortait lui d’un guêpier en jetant le ballon d’une passe incomplète au lieu de subir un sack-fumble. Cela permettait à PIT de ne pas perdre la possession et de permettre à leur kicker longue distance de rajouter 3 pts de +. (19-14)
Côté Packers, la machine avait été enclenchée avec maintenant Wilson (RB) à la course ou même Heath (WR) à la réception. Et Jordan Love osait la profondeur. Cette fois dans un mouvement que Rodgers n’aurait pas renié : « roll out » vers la droite pour une passe croisée en complet déséquilibre lobant un défenseur pour être cueillie par Watson (WR) 33 yards plus loin.
Jacobs (RB) finissait le travail en s’échappant ver le potelet droit pour le TD, le n°8 devenant létal dans les 10 derniers yards. Puis, GB convertissait à 2 pts avec un Doubs totalement esseulé. (19-22)
Les Packers repassaient devant à l’entame du 4ème quart-temps. De suite, un sack de Parsons (DE) mettait PIT en difficulté. Punt + pénalité pour brutalité sur le retour. Le match commençait à basculer et les Steelers le sentaient.
Course de Wilson (RB) pour 15 yards. Puis passe « slant » pour Kraft (TE) qui sema son CB à la course (!) pour un TD de 24 yards. En deux temps, trois mouvements, GB avait retourné la situation. (19-29)
Du côté de l’attaque de PIT, c’était pénalité pour brutalité de DK Metcalf sur Quay Walker (ILB) et sack de Gary (DE). GB récupérait le ballon. Watson (WR) au milieu du terrain pour 28 yards puis une merveille de balle placée en sideline pour Doubs en 3ème et 9 (14 yards). Mais en zone rouge, GB resta sur ses certitudes et la joua trop prudent. Dommage, sur la 3ème et 6, Love ne vit pas devant lui un Golden (WR) complètement seul pour le TD, ce qui sera le bémol principal à cette 2ème mi-temps. FG. (19-32)
Rodgers vivait un calvaire ainsi que ses receveurs. Gainwell (WR) réceptionnait mais Cooper (ILB) lui faisait perdre le ballon, récupéré par Bullard (CB). À 5 mn de la fin, cela sonnait comme un coup d’épée dans le coeur. GB s’assura de courir pour user les temps morts adverses et ramasser 3 pts de +. (19-35)
Rodgers tentait le tout pour le tout en attaque rythmée. Il convertissait une 4ème et 5 et inscrivait un TD avant le 2 mn warning, TD de Roman Wilson (WR) pourtant sacrément contesté par Valentine mais pas assez pour ne pas valider le TD. (25-35)
L’onside kick était bien récupéré par Doubs (WR) et Wilson (RB) engrangeait le first down définitif.
DÉCLENCHEMENT ?
On pressentait un sursaut mental dans la 2ème mi-temps face aux Cardinals. Cela s’est confirmé contre les Steelers. Les Packers ont modifié leur paradigme et ont plus laissé les clés du camion à Jordan Love : 59 % de passes contre PIT pour 52 % en moyenne sur la saison. Avec le succès que GB a connu contre ARI et PIT.
Cela s’est traduit par une moindre propension à user Jacobs sans succès, sa faible moyenne (2,5 yards par course) s’étant établi sur 13 courses seulement. Gardé en appui pour la zone rouge, Jacobs a vu E. Wilson lui partager le gâteau au sol (11 courses pour le n°23). Un changement volontaire seulement tactique ou dicté par un Jacobs diminué ?
En tout état de cause, à moins de garder le ballon 80 % du temps de jeu, il va bien falloir choisir son fusil d’épaule entre prioriser les courses de Jacobs ou le jeu de passes de Love (QB) qui, on le voit bien, ne s’épanouit vraiment que quand il peut répéter un certain volume de passes. D’ailleurs, cela faisait 1 an, depuis la semaine 9 de la saison 2024, que Jordan Love n’avait pas autant tenté de passes (37) dans le temps réglementaire d’un match.
La deuxième solution semble la plus bénéfique pour l’attaque de GB, plus en rythme et plus en adéquation avec les qualités de la ligne offensive, plus à l’aise en pass protection qu’en run block. Elle permet aussi plus de variété quand le run-run-pass privilégié pour Jacobs est beaucoup plus prévisible. Si cette solution désavantagera les statistiques en yards, déjà pas forcément ronflantes, de Jacobs, on peut compter sur l’altruisme du vétéran qui a montré toute son importance en zone rouge (2ème marqueur de TD à la course en NFL derrière Jonathan Taylor des Colts).
Ce match a correspondu au retour de Christian Watson (WR) et il a montré sur ce match toute l’importance de son rôle qui a justifié une extension d’un an avant même son retour de blessure. Très bon au block, sa capacité à attaquer la profondeur à étirer les lignes défensives adverses permettant notamment à Tucker Kraft (TE) de slalomer pour ses yards après réception. Il a également montré de belles réceptions pleines d’assurance pour 85 yards au total.
Un match prometteur du n°9. Au détriment du n°0 Golden (WR), clairement pas dans le radar de Jordan Love, en témoigne ce TD tout cuit qui lui a été enlevé par le choix prudent de Jordan Love à 5 mn 30 de la fin (lancer vers la touche). Le rookie au melon universitaire montre des signes de désenchantement dans son langage corporel et n’exprime pas de grande joie lors des actions réussies de ses coéquipiers. Et en plus, son collègue de promotion Savion Williams a engrangé son 1er TD en carrière. Il est vrai qu’un WR rookie de 1er tour qui n’est pas blessé et qui n’a pas encore de TD en semaine 9 est un peu une incongruité. Le talent est là et il faut espérer que Golden ait lui aussi sa part du gâteau. Sinon, il va croire qu’on le prend pour une pomme, Golden. (ha, ha) -_-‘
Si le retour de Watson (WR) a été bénéfique pour l’attaque, celui de Wyatt (DT) l’a été tout autant. SI cela ne s’est pas vu sur le plan statistique, le n°95 a sécurisé l’intérieur de la ligne et surtout permis à la défense de blitzer peu et de mettre la pression avec principalement seulement du « rush-4 ».
Autre retour défensif, celui de Valentine (CB). Pourtant non blessé, il avait été écarté de son poste de CB extérieur au profit de Hobbs (CB). Après la prestation horrible de Hobbs la semaine passée, les rôles ont été inversés mais le résultat n’a pas du tout été le même. Valentine a montré qu’il est le plus « pur » CB de notre effectif avec les mouvements et la technique adaptés, auxquels il rajoute une sacrée abnégation pour compenser son faible physique.
Si Valentine a été satisfaisant, GB a désormais un dilemme Hobbs puisque la 2ème recrue de la FA 2025 (4 ans pour 48 M$ tout de même) est plus naturellement un slot CB, poste occupé par Bullard qui lui est préféré. Le cas Hobbs et la déroute Nixon face aux Steelers montrent, s’il fallait encore le prouver, que GB a un problème patent au poste de CB, compensé jusque-là par le fort pass-rush. Ce qui est aussi problématique, c’est que malgré des performances en-dessous de la moyenne de ce corps de CB, aucun autre CB n’est impliqué dans la rotation, montrant, outre un problème de qualité, un gros souci de profondeur.
Côté équipes spéciales, rien de nouveau sous le soleil. Quasiment chaque retour Packers est sanctionné d’une pénalité. Doubs est toujours retourneur de punt pour ses mains alors que son historique de commotions me fait frémir à chaque action. En même temps, Nixon a été mis pour un retour.. et a commis un fumble, heureusement récupéré par Z. Anderson (S).
De plus, la rentrée de Mc Manus (K) a été mauvaise avec deux FG manqués. Le n°17 va devoir vite se rattraper car son gros contrat (top 5 pour un kicker) souffrirait de performances en dents de scie. Les Packers n’ont d’ailleurs pas gardé Havrisik (K) dans leur effectif pour rien. Pour ne rien arranger, les ST risquent de perdre leur meilleur élément sur retour adverse : Nick Niemann (LB), touché au pectoral.
La 2ème mi-temps de ce match est peut-être le tournant d’une saison où GB a eu du mal à affirmer une identité. Cela peut-être le commencement d’un rythme de croisière élevé où la défense (Parsons en tête) n’aurait plus à sauver la peau de l’attaque. Que ce tournant ait lieu face à Aaron Rodgers serait symbolique. Ce match le fut déjà avec GB affrontant son ancienne star qui deviendra Hall of Famer sous la tunique verte et or.
Aaron Rodgers fut dimanche soir égal à ce qu’il était ses dernières années : un vieux lion qui veut continuer à rugir. Face à lui, le jeune lion Jordan Love est désormais le chef de son ancienne meute. Mais celle-ci a déjà été bien renouvelée. C’est l’histoire de la vie, le cycle éternel, qu’un enfant béni rend immortel, la ronde infinie de ce cycle éternel, c’est l’histoire, l’histoire de la vie. Hakuna Matata !

LES STATS
| 1 | 2 | 3 | 4 | Final | |
| PIT | 3 | 13 | 3 | 6 | 25 |
| GB | 7 | 0 | 7 | 21 | 35 |
PITTSBURGH STEELERS :
- Aaron Rodgers (QB) : 24/36 à la passe, 219 yards, 2 TD, 101.5 rating
- Jaylen Warren (RB) : 13 courses, 62 yards, 4.8 yards par porté
- Roman Wilson (WR) : 4 réceptions, 74 yards, 1 TD
- TJ Watt (OLB) : 2 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 QB hit
- 1 turnover
- 295 yards offensifs
- Efficacité en 3ème tentative : 10 % (1/10)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 100 % (1/1)
- 6 pénalités pour 65 yards concédés
- 28 mn de possession de balle
GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 29/37 à la passe, 360 yards, 3 TD, 134.2 rating
- Emanuel Wilson (RB) : 11 courses, 61 yards, 5.5 yards par porté
- Tucker Kraft (TE) : 7 réceptions, 143 yards, 2 TD
- Rashan Gary (DE) : 3 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 sacks, 2 plaquages pour perte, 2 QB hits
- 0 turnover
- 454 yards offensifs
- Efficacité en 3ème tentative : 42 % (5/12)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
- 5 pénalités pour 47 yards concédés
- 32 mn de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
Le début de la 2ème mi-temps voit le destin des deux équipes se croiser ; 3 and out des Steelers favorisé par l’erreur d’arbitrage qui oublie une infraction en zone neutre ; derrière, Love réussit sa 3ème et 5 par une passe « arc-en-ciel » grâce à la volonté de Kraft (TE) qui continuera pour un total de 59 yards. S’en suivra le TD qui fera passer GB définitivement devant.
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 1ère victoire des Packers à Pittsburgh depuis 1970
- 20 passes complétées à la suite pour Jordan Love lors du match ; record de franchise égalé avec Brett Favre lors du Thanksgiving 2007
GreenBayPackersFrance
Merci pour tes nombreux posts et de nous partager ta passion pour les Packers
Merci pour ton message Alexis !