Week 6 ~ GB – CIN : Chassé mais victorieux

Kraft (n°85) célèbre son 3ème TD de la saison (Photo : Evan Siegle)

Les Bengals offraient tout de l’adversaire permettant aux Packers de briller pour ce retour de semaine de repos. Les Packers ont certes gagné mais sans impressionner.

Green Bay Packers – Cincinnati Bengals : 27 – 18

DOMINATION STÉRILE

Depuis la blessure du QB Joe Burrow en semaine 3, tous les défauts des Bengals ont été mis en lumière. À tel point qu’ils débarquaient à Green Bay avec 3 grosses défaites consécutives les obligeant à recruter un QB vétéran en la personne de Joe Flacco, le seul QB ayant battu les Packers cette année (avec les Cleveland Browns).

Ce changement de QB ne modifiait pas le profil d’une équipe disposant d’une des pires lignes offensives de la ligue et d’une défense encaissant des valises de yards et de points où la seule star (le pass-rusher Trey Hendrickson) manquera la seconde mi-temps en raison d’une blessure au dos.

Les Bengals avaient donc tout de la victime expiatoire sur laquelle les Packers pouvaient bâtir une victoire « signature » à domicile. Las ! Bien que dominant au score les 60 mn de temps de jeu, GB n’a jamais assuré ses arrières comme elle aurait dû.

Les Packers ont grandement manqué d’efficacité en passant 409 yards offensifs pour ne glaner « que » 27 points quand avec seulement 268 yards offensifs, les Bengals ont scoré 18 pts et finalement menacé les Packers bien plus longtemps qu’ils n’auraient dû.

La faute encore une fois à une 1ère mi-temps stérile qui faisait ressortir les vieux démons du match contre les Browns. Voyez-vous donc : 243 yards offensifs pour 10 pts marqués alors que les Bengals rentraient certes bredouilles au vestiaire mais avec seulement 65 yards en 5 drives. Et encore, il s’en est fallu d’un temps mort bien senti de Matt LaFleur (le genre d’évènement qui arrive toutes les 36 lunes) pour éviter un FG marqué de 67 yards avant la mi-temps.

L’attaque fut encore critiquable sur cette 1ère mi-temps. Si l’OL était solide à l’intérieur (Banks, Jenkins et Morgan en RG), elle prenait facilement l’eau sur les extérieurs du côté des OT qui revenaient tous deux (R. Walker et Tom) de blessure.

Si l’OL n’était pas parfaite en pass protection, Jordan Love (QB) a été incroyablement long dans ses prises de décision de passes. Un problème de vision ? D’hésitation ? Ou tout simplement cherchait-il la meilleure solution ultime façon Aaron Rodgers ? En tout cas, le n°10 n’est pas le n°12 et ce temps passé apparaissait plus comme du temps gâché que comme du temps bien exploité, au vu des résultats donnés.

Néanmoins, GB a bien avancé. Jacobs entrait plus facilement dans les tranchées alors que Love se connectait aisément avec sa cible n°1 (Romeo Doubs), se mit enfin en phase avec son rookie de 1er tour (Matthew Golden) et n’hésitait pas à glaner lui-même des yards à la course.

Mais le 1er drive de GB a été saccagé par une improvisation de Love tentant de lancer sur Doubs (WR), doublement couvert. Étant un peu malchanceux dans ce genre de circonstances, Love paie souvent cash le prix de ses tentatives un peu désespérées. Ici, la balle était déviée par un bras de cornerback avant de retomber dans les mains d’un safety. Interception.

Les premiers points vinrent sur le 2ème drive après que GB ait buté à l’entrée de la zone rouge avec un R. Walker (LT) s’étant mis sur patins à glace en 3ème et 8, obligeant Love à s’échapper.

Les Packers respiraient un peu mieux en « scorant » sur leur 4ème drive où Love, comme à son accoutumée, souffle le chaud et le froid : un Musgrave totalement manqué dans la « middle zone », puis un lancer parfait pour Golden (WR) le long de la ligne alors que ce dernier était parfaitement couvert. Jacobs concluait sur une course de 3 yards, en profitant d’un block monstrueux de Morgan (RG). (10-0)

Il restait 1 mn à jouer en 1ère mi-temps et l’attaque des Bengals avait été anéantie : 4 drives, 21 yards, 4 punts. CIN faillit mettre à profit cette dernière minute pour ce fameux long FG. Mais la 2ème tentative post-timeout était manquée. (10-0 à la mi-temps)

LE TIGRE RÔDE

Ce petit écart à la mi-temps, compte tenu de la domination verte et jaune, laissait aux orange et noir la possibilité de se remettre dans le jeu.

Ils ne se firent pas prier avec un drive qui a dû faire baver de plaisir Matt LaFleur. Un drive extrêmement long (10 mn 14 !) aboutissant au touchdown final. En effet, CIN commençait à gagner quelques yards par course et surtout Flacco (QB) commençait à se familiariser avec son WR star Ja’marr Chase.

Arrivés en situation de « goal to go », un sack de Van Ness (DE) réduisait momentanément les espoirs des tigrous. Tentant le tout pour le tout sur 4ème et 2 au lieu de marquer 3 pts, CIN marquait le TD par son TE2 Hudson, qui s’était évidemment extirpé du marquage de Quay Walker (ILB) pour capter sa 1ère réception de la saison : pour le TD ! Le blitz Packers ayant été inefficace. (10-7)

GB devait réagir et réagissait. En passes courtes et rythmées (enfin). Et en s’appuyant sur Jacobs (RB), bien à l’aise face à cette pauvre « run defense ». Il bénéficia même d’un couloir d’immunité créé par son OL pour filer tout droit vers un TD de 14 yards. (17-7)

Le pass-rush Packers se fit de moins en moins contraignant pour CIN. Heureusement, un drop de Iosivas (WR) obligeait les Bengals au FG. (17-10)

Avec le même canevas que son drive précédent, GB impliquait enfin Tucker Kraft (TE). Et pour quel résultat ! Sur une simple « flat », le paquebot Kraft se lançait pour venir s’écraser et forcer les digues Bengals. Touchdown de 19 yards. (24-10)

Avec 2 TD d’écart à 7 mn 30 de la fin du match, on pensait finir le match en roue libre. Non, un tigre ne laisse pas abattre comme ça. Flacco visait prioritairement son WR n°1 qui n’arrêtait pas d’abuser Nixon (CB) même s’il était constamment à ses basques. Cela se terminait avec une fausse backshoulder transformée en 50-50 que Chase convertissait allégrement pour le TD sur la tête du CB1 Packers dont on peut se dire qu’elle ait dégonflé après s’être fait maîtriser comme cela par Chase. (24-18)

La conversion à 2 pts réussie mettait la pression à GB. Il restait encore 4 mn à écouler et on imaginait déjà le scénario où CIN venait cueillir pour 1 pt la victoire. Encore plus en étant acculé d’entrée de jeu à une 3ème et 9. Mais Love sortit le jeu nécessaire : s’échappant sur la gauche, il trouvait en mouvement un Golden (WR) en tracé cross pour 31 yards (sur les 29 yards de CIN).

Si GB ne put avancer plus, le kicker tout fraîchement recruté deux jours plus tôt, Lucas Havrisik, ne tremblait pas et enquillait le FG de 39 yards. Moins de 2 mn à jouer sans temps mort et plus d’une possession d’écart : les cheeseheads pouvaient enfin respirer.

Rapidement bloqués dans leur avancée de la dernière chance, les Bengals prirent la décision de tenter le FG de 56 yards compte tenu de leur débours de 9 pts. Tentative manquée, les Packers n’avaient plus qu’à mettre des genoux à terre.

UNE VICTOIRE COMPTABLE

Cette victoire fait partie de ces victoires oubliables du mois d’octobre. Après la ferveur de la reprise et avant de rentrer dans le vif du sujet de la 2ème partie de saison, ce genre de rencontres ne laisse pas trop de souvenirs, ni de réels enseignements supplémentaires.

C’est la 3ème fois en 5 matchs que GB score 27 pts, à chaque fois synonyme de victoire. Mais sur la forme, ce match a + ressemblé aux déconvenues subies contre les Browns et les Cowboys.

Avec à chaque fois, une attaque qui a du mal à capitaliser toutes ses opportunités de 1ère mi-temps, laissant son adversaire à portée de fusil malgré tous les efforts de sa défense.

Mais aussi une défense qui subit beaucoup plus en 2ème mi-temps : n°1 NFL en pts concédés en 1ère temps, n°29 NFL pour la même stat’ en 2ème mi-temps ! Signe d’une DL qui fatigue et qui est pour le moment l’unique satisfaction de cette défense qui semble vraiment dépendante de ce pass-rush. Signe aussi d’une attaque adverse qui prend petit à petit la mesure de son rival en jouant court et rapide.

Court et rapide, ce n’est surtout pas ce qu’a fait Jordan Love dans sa globalité ce dimanche. Tentant à la Rodgers d’étirer au maximum son analyse des routes et subissant aussi sûrement une bonne couverture sur son « go-to-guy » Romeo Doubs, il s’est parfois pris les pieds dans le tapis et a mis en difficulté une OL encore fébrile sur les extérieurs mais déjà bien plus rassurante à l’intérieur avec l’ajout de Morgan en RG et Banks en LG.

Quand il a joué en 1ère intention, cela s’est beaucoup mieux passé comme l’a montré le drive amenant le TD de Kraft (TE). Love reste toutefois intéressant dans certaines de ses improvisations et déclenche aussi de belles actions. Son « body language » paraît incertain mais Love est le passeur le + prolifique de la NFL en 3ème tentative, signe d’un certain sang-froid. Ce TD de Kraft, pour 19 yards seulement, est le + long TD à la passe de la saison pour GB ! Cela montre que la zone rouge reste une zone que les Packers n’attaquent encore que trop peu à la passe.

Mais c’est comme si les Packers étaient pris entre l’appétence de son head coach à vouloir un jeu ralenti avec des longs drives et le naturel de son QB qui demande rythme et répétition. Entre les deux, ils ont tout de même un RB d’exception qui est la définition même du « dur au mal » et qui ne demande qu’un tout petit peu + d’espace qu’il en a eu précédemment pour pleinement s’exprimer.

En défense, comme prévu, l’absence de Wyatt (DT) est préjudiciable et doit servir à l’éclosion des jeunes DT (Brinson + en vue) en attendant son nécessaire retour. Toutefois, Hafley doit continuer à jouer dans un petit périmètre quitte à risquer de longs gains adverses, chose qui n’est pas encore arrivé cette saison. Encore un peu plus d’agressivité serait bénéfique aux lignes secondaires et aux LB. Par ailleurs, il y a un meilleur travail à faire sur les blitz qui trop souvent se sont heurtés à un mur dimanche, alors que l’OL des Bengals était loin d’être réputée.

Et il est temps que cette défense récolte les fruits de turnovers provoqués qui lui font pour le moment cruellement défaut (31ème NFL).

Quant aux équipes spéciales, elles furent le théâtre d’une histoire à la Cendrillon avec ce kicker recruté deux jours avant alors qu’il était prêt à repartir dans la vie civile. En étant à 100 % sur 3 XP et deux FG dont le dernier de 39 yards qui a permis à GB de respirer sur les 2 dernières mn, Lucas Havrisik a rendu une fière chandelle aux Packers et permet à Mc Manus de ne pas précipiter son retour. Cela n’enlève pas mon sentiment sur Bisaccia qui persiste à aligner Golden et Doubs en retour quand Melton et Savion Williams peuvent très bien faire l’affaire.

Les cheeseheads ont un sentiment mitigé de ce début de saison, notamment parce que ce 3-1-1 aurait très facilement pu basculer en 5-0 et que la seule défaite correspond à la seule victoire des Browns. Mais aujourd’hui, les Packers font partie des quatre seules équipes NFL n’ayant qu’une seule défaite. Ils sont même n°2 NFC après les défaites, lors de cette semaine 6, des Lions, des Eagles et des 49ers. Les Buccaneers sont n°1 NFC et se déplacent dès ce week-end chez les Lions. À suivre.

On retiendra d’abord de ce match contre les Bengals la victoire comptable et on compte sur les prochains matchs pour que les Packers affirment un peu plus leur identité offensive et soient plus constants défensivement.

Le + gros match du rookie Golden (WR) cette saison – (Photo : Evan Siegle)

LES STATS

1234Final
GB01001727
CIN0071118

GREEN BAY PACKERS :

  • Jordan Love (QB) : 19/26 à la passe, 259 yards, 1 TD, 1 INT, 101.3 rating
  • Josh Jacobs (RB) : 18 courses, 93 yards, 5.2 yards par porté, 2 TD ;5 réceptions, 57 yards
  • Matthew Golden (WR) : 3 réceptions, 86 yards ; 2 courses : 16 yards
  • Lukas Van Ness (DE) : 1 plaquage, 1 plaquage assisté, 1 sack, 1 plaquage pour perte, 2 QB hits
  • 1 turnover
  • 409 yards offensifs
  • Efficacité en 3ème tentative : 45 % (5/11)
  • Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
  • Efficacité en redzone : 75 % (3/4)
  • 5 pénalités pour 40 yards concédés
  • 33 mn de possession de balle

CINCINNATI BENGALS :

  • Joe Flacco (QB) : 29/45 à la passe, 219 yards, 2 TD, 90.9 rating
  • Chase Brown (RB) : 9 courses, 42 yards, 4.7 yards par porté
  • Ja’Marr Chase (WR) : 10 réceptions, 94 yards, 1 TD
  • Geno Stone (S) : 3 plaquages, 1 plaquage pour perte, 1 sack, 2 QB hits, 1 passe déviée, 1 INT
  • Evan Mc Pherson (K) : FG = 33 %
  • 0 turnover
  • 268 yards offensifs
  • Efficacité en 3ème tentative : 40 % (6/15)
  • Efficacité en 4ème tentative : 100 % (2/2)
  • Efficacité en redzone : 100 % (2/2)
  • 3 pénalités pour 17 yards concédés
  • 27 mn de possession de balle

LE MOMENT DU MATCH

Le TD de Kraft à 7 mn 30 de la fin du match donne le 24-10 assurant presque la victoire. La réception de Golden, pour 31 yards à 2 mn 30 de la fin, met GB en position de FG pour se donner la possibilité de mener de + d’une possession.

LES DÉTAILS QUI TUENT

  • Flacco était le 8ème QB depuis 1950 à jouer le même adversaire pour deux équipes différentes
  • À l’issue de la week 6, les Packers ont la défense qui encaisse le moins de jeux explosifs (+ de 20 yards) de toute la NFL (8 ; 7 à la passe, 1 à la course)

GreenBayPackersFrance

1 Comment

  1. DavidBrillac

    Tu as tout dit, victoire sans relief, mais victoire, et dans une saison à 17 matchs tout compte, et même un match nul, bien plus important qu’une défaite contrairement à ce que beaucoup peuvent croire, un modeste 3-2 nous reléguerais très loin au classement NFC et même dernier de la NFC Nord, alors que les Packers sont deuxième NFC et quatrième NFL.
    Effectivement on aurait dû être à 5-0 sans des erreurs évitable !

    L’attaque est productive sans ses WR 1 et 2 est avec plus de 10 combinaisons différentes sur la OL.
    La défense ne produit pas assez de turn-over qui nous rendrait les matchs plus simple, mais malgré ça, c’est une défense qui limite les adversaires en dessous des 20 points, ce qui laisse de la marge à l’attaque pour gagner les matchs.

    Petite mention pour Lucas Havrisik , le genre de gars qui fait du stop sur la route et qu’un entraîneur des Packers qui passait par là, lui demande si il veut bien jouer demain au Lambeau Field 👍

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