Entrée en matière réussie pour les Packers qui ont éteint les Lions dans ce duel NFC North. La maîtrise globale du match qu’a montré GB contre un des cadors de la NFC laissent entrevoir de fabuleuses promesses pour cette saison 2025.
UNE DÉFENSE EMBALLANTE
Micah Parsons n’est pas forcément le messie (on verra si GB gagne le Super Bowl) mais il était attendu comme tel par le Lambeau Field qui a rugi de plaisir à son entrée dans le stade lors de la présentation et lors de chacune de ses actions. Le stade est même entré en éruption lorsque le n°1 plaqua pour un sack le QB Jared Goff.
Y a t-il eu un effet Parsons ? Indéniablement, malgré le fait qu’il ait joué à peine la moitié des mises en jeu défensives. Un effet mental galvanisant et un effet physique disruptif. Mais pas seulement, Parsons est un tel monstre de puissance et de rapidité qu’il concentrait souvent deux joueurs, voire trois, quand ceux-ci ne faisaient pas des « holdings » ou des « hands in the face » non signalés. Et personne ne lui fait peur, pas même Penei Sewell, le RT All Pro, qu’il surprit par sa vitesse ou qu’il fit valdinguer une fois par un mouvement de bras à la Reggie White.
Mais tout le front-7 s’est mis au diapason de sa nouvelle star, de même que le coach défensif Jeff Hafley, pour annihiler ce qui était la + prolifique attaque NFL la saison passée avec 33 pts de moyenne !
Comme les Lions pouvaient le craindre, il y a fort à parier que leur OL ne sera pas sur le podium des lignes offensives en 2025 : les pertes de Ragnow (C) et Zeitler (RG) paraissent difficilement surmontables au regard des remplacements effectués.
Cela s’améliorera peut-être pour les Lions mais toujours est-il que le front-7 des Packers a festoyé. D’abord en montant un mur infranchissable contre la course contre une des meilleures paires de RB de la NFL : 2,1 yards de moyenne par course en 22 courses de Montgomery et Gibbs ! On attendra d’autres matchs mais les Wyatt, Brooks et Wooden ont su bloquer les interstices.
De même, la vision et la technique d’Edgerrin Cooper (ILB) ont permis de contrôler les zones « flat » et le RB Gibbs, auteur de 10 réceptions pour… 31 yards, un total si faible que c’est du jamais vu dans l’histoire de la NFL pour un joueur ayant au moins 10 réceptions.
Et côté passes Lions, eh bien Goff ne jouant plus dans un fauteuil, il eut du mal à trouver rapidement et précisément des cibles. Sur leur 2ème drive, une pénalité ridicule donnée à McKinney (FS) pour provocation relançait DET qui avait échoué en 3ème tentative. Ce même 2ème drive montrait aussi que la défense vivrait et mourrait par son pass-rush car quand Goff eut un poil plus de temps, les CB Nixon et Bullard étaient exposés.
Oui, mais quel pass-rush avec un Parsons aligné sur les 3ème tentatives, ce qui faisait miauler les Lions. Et qui provoquait indirectement l’interception d’Evan Williams (SS) dans les deux dernières minutes de la 1ère mi-temps. Contre la passe, GB aura cumulé 4 sacks, 9 QB hits et… 19 pressions.
Avec tout ça, et malgré une maîtrise du chronomètre (près de 20 mn de possession en 1st half), les Lions n’avaient marqué que 3 pts.
En face, ce fut tout le contraire pour les Packers qui enclenchaient la seconde dès le 1er drive de 5 mn 30. Malgré des difficultés de l’OL à ouvrir des brèches pour Jacobs (RB), celle-ci était par contre parfaite contre le pass-rush tout comme Jacobs et Brooks contre les blitz.
Derrière ce mur, Love (QB) se baladait et distribuait les bons points à tous ses WR et TE (6 différents sur le 1er drive, 10 sur le match). C’est une passe laser plein centre et dans le chas d’une aiguille pour Kraft (TE) qui donnait le 1er TD. (7-0)
Après un FG sur le 2ème drive, le 3ème drive se fit en deux jeux, deux mouvements : une « deep » plein centre parfaite pour Doubs (WR) sur 56 yards et un « play design » au cordeau pour la petite passe lobée sur le TD de Reed (WR). (17-3 à la mi-temps)
À la reprise, Goff subissait toujours autant la pression avec un Van Ness (DE) déchainé. Il tentait de s’en sortir avec son TE Laporta, mais ce n’était pas assez.
GB ne concluait pas en s’échinant à la course avec une très faible productivité. Puis, Love connut un trou d’air avec sa volonté de toujours tenter, et donc de forcer. C’est d’abord Anzalone (LB) qui avait la balle d’interception dans les mains, mais qu’il relâchait. Puis l’interception eut vraiment lieu par Branch (SS) et elle était même retournée pour un TD, action annulée pour un holding sur Doubs. Cruel pour Detroit.
La défense de GB ne relâchait pas l’étau et par 3 fois sur leur 3ème drive de 2nd half, les Lions frôlaient le safety.
En début de 4ème quart-temps, les Packers allaient enfin enfoncer le couteau dans le coeur du lion. Un QB sneak sur 4ème tentative et un peu + d’espace pour Jacobs qui put enfin allonger ses foulées, tout cela permit à Jacobs de conclure par le TD (24-6 à 8 mn de la fin).
Le drive suivant, Wyatt sackait Goff sur 4ème et 2. En étant trop conservateur (run, run, run), GB redonnait le ballon à Detroit qui marquait 1 TD spectaculaire de Tessla (qui montrait ses musk ^^) à 1 mn de la fin du match, donnant un score bien plus agréable pour DET compte tenu de la physionomie du match.
COSTUME DE FAVORI ?
Évidemment, on ne peut jamais prédire la saison sur un premier match. Mais la domination fut telle et l’adversaire en théorie si compliqué, qu’une victoire dans ces grandes largeurs ne peut que donner du baume au coeur.
Côté défense, le match ne fut pas loin d’être parfait si un petit relâchement final n’avait pas permis à DET de se sortir d’un score à un chiffre avec en + le TD le plus spectaculaire de la semaine.
On attendra un adversaire à l’OL réputée pour vraiment savoir si, avec Parsons, ce front-7 peut être un des meilleurs de la NFL. Il le faudra si GB veut ambitionner d’aller loin en janvier-février 2026. On espère que le dos de Parsons n’est qu’un détail car si le n°1 monte en puissance, il va avoir un grand impact tant il a montré le « game changer » qu’il était, faisant profiter l’ensemble de ses coéquipiers. Il faudra cela pour masquer le faible corps de CB. Hobbs était blessé mais Nixon a montré qu’il avait tout, sauf l’étoffe d’un CB1 en NFL.
En attaque, le souci s’est vraiment posé pour le run block qui n’a pas permis de dérouler comme GB le désirait. L’intérieur de l’OL ouvrit trop difficilement les brèches. On lui pardonnera cette fois-ci tant elle a assuré en pass protection et éteint la star adverse Hutchinson (DE).
Avec une telle protection et sa sérénité, Love peut faire des merveilles. Mais le QB n’est pas encore constant et prend parfois des décisions coûteuses. Contre les Lions, cela n’eut pas de conséquence (INT « droppée », pick-6 annulé), mais clairement Jordan Love doit montrer une meilleure gestion de ses ballons dans certains temps faibles. D’ailleurs, sur le coaching de LaFleur, on peut faire les mêmes analyses, à l’image du challenge inutile, d’une bête persistance à la course quand celle-ci posait souci et du frein à main sorti dès que GB a plus d’une possession d’avance.
Ah, et les équipes spéciales ont été parfaites, ce qui est assez rare pour le signaler à GB. Mc Manus (K) est un métronome. Whelan est précieux par ses punts hauts et forts. Les relances ont été correctes alors que les couvertures de retour ont été très bonnes.
Après une telle entrée en matière, difficile de ne pas s’enflammer. Les Packers ont frappé un grand coup dans cette nouvelle saison NFL. Mais rapidement, on va avoir un autre test avec le match du jeudi soir des Packers qui reçoivent les Commanders, finaliste NFC l’année passée. On scrutera la performance des vert et or pour savoir si le rêve a des moyens de durer jusqu’en février.
LES STATS
GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 16/22 à la passe, 188 yards, 2 TD, 128.6 rating
- Josh Jacobs (RB) : 19 courses, 66 yards, 3.5 yards par porté, 3 TD
- Romeo Doubs (WR) : 2 réceptions, 68 yards
- Rashan Gary (DE) : 3 plaquages, 4 plaquages assistés, 1.5 sacks, 1 plaquage pour perte, 3 QB hits
- 0 turnover
- Efficacité en 3ème tentative : 40 % (4/10)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1/1)
- Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
- 4 pénalités pour 40 yards concédés
- 24 mn 30 de possession de balle
DETROIT LIONS :
- Jared Goff (QB) : 31/39 à la passe, 225 yards, 1 TD, 1 INT, 88.6 rating
- David Montgomery (RB) : 11 courses, 25 yards, 2.3 yards par porté ; 4 réceptions, 18 yards
- Sam Laporta (TE) : 6 réceptions, 79 yards
- Derrick Barnes (LB) : 4 plaquages, 2 plaquages assistés, 1 plaquage pour perte
- 1 turnover (interception)
- Efficacité en 3ème tentative : 33 % (5/15)
- Efficacité en 4ème tentative : 75 % (3/4)
- Efficacité en redzone : 25 % (1/4)
- 7 pénalités pour 56 yards concédés
- 35 mn 30 de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- Pas l’action la plus importante mais l’action la plus iconique : le jaillissement de Parsons à travers l’OL Lions pour courir tel un guépard derrière une gazelle et obtenir, à 4 mn de la fin du match, son 1er sack en tant que Packer (voir photo principale)
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 1-0 en match intra-division pour les Packers ; en 2024, le record fut de 1-5
- 13ème victoire consécutive de GB pour un match de semaine 1 à domicile
- 9ème match consécutif avec un TD pour Jacobs (RB)
GreenBayPackersFrance
Merci pour ce beau résumé, tellement hype par cette saison malgré que je pense qu’avec Love et Lafleur, on ne peut pas aller au bout
Belle victoire qui aurait pu/dû être plus confortable.
J’ai bien aimé :
– Le Front Seven qui a fait le job avec une agressivité rarement vue ces dernières années
– Cooper qui était partout. Il a loupé un tacle ou deux mais il était tellement partout que c’est largement compréhensible
– La stratégie offensive de la première MT qui de mon point de vue a mis Love dans les conditions qu’il aime pour distribuer le ballon.
– Parsons qui avait un impact malgré, comme tu le dis GBPF, des prises à 2, à 3, des fautes subies mais non signalées
– La ST qui a très bien fait le job et rien que ça, ça change de ses dernières années
– Kraft qui a été souvent sollicité pour bloquer Hutchinson en 1ère lame ce qui a un peu amoindri l’apport qu’il peut avoir à la réception mais il a fait le job
– Les WR qui ont su limiter les drops au minimum
– Le niveau de l’OL malgré le turnover dû aux blessures
J’ai moins aimé :
– Le playcalling frileux de la seconde MT et l’affreux run-run-run du 1er drive de la seconde MT. Ce playcalling a eu plusieurs effets déplorables : tout d’abord, il a rendu le ballon trop vite aux Lions ce qui a fait que la DEF a passé beaucoup de temps sur le terrain ce qui n’est pas bon dans l’optique du match suivant qui arrive le jeudi soir. Ensuite, j’ai l’impression que ça dérègle Love qui nous joue alors son mauvais côté avec des passes forcées. Il aime avoir un rythme qui sollicite régulièrement le fait qu’il doive lancer.
– L’utilisation abusive de Jacobs. Ok Brooks a surtout bloqué mais les run-run-run avec uniquement Jacobs étaient visibles à des kilomètres.
– Quay Walker. Sur une paire de lancers, le mec perd LaPorta tout seul comme un grand. Le mec court vite mais niveau intelligence de jeu, c’est toujours le même niveau faible.
– Les CB. Hormis Valentine qui a été plutôt pas mal et plus proche de son niveau intéressant d’il y a 2 ans que de son faible niveau de l’année dernière. Franchement, dès que je voyais Goff lancer le ballon, je savais qu’il allait arriver.
– La pénalité ridicule sur McKinney
Je suis un peu comme Alexis, je suis enthousiaste mais en voyant le match de dimanche, je ne peux pas m’empêcher de penser encore et toujours que ce ne sera pas LaFleur qui fera gagner le SB. Il faudra que les mecs le gagnent malgré lui, malgré ses challenges foireux, malgré son charisme d’huître, malgré ses stratégies frileuses quand il a 10 points d’avance, malgré son absence de changement de stratégie quand il a 10 points de retard, etc.
Mais, en tout cas ça reste toujours très agréable de commencer par une victoire contre un rival de division. De ce que j’ai vu du match Bears-Vikings, il y a la place pour espérer prendre la division. Pour les Lions, j’ai l’impression que leur fenêtre s’est refermée.
Go Pack Go !