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Dernier échauffement de l’année ? En tout cas, les Packers ne partent pas favoris pour ce tour de wild-card où ils endosseront le costume d’outsider en ayant le rang n°7 et en se déplaçant chez le n°2 NFC : les Philadelphia Eagles.

LA BOUCLE EST BOUCLÉE

Les Packers et les Eagles se retrouvent pour clôturer la saison de l’un ou de l’autre après avoir débuté ensemble la saison régulière. C’était au Brésil dans un match à la qualité technique d’un début de saison et en + sur une pelouse glissante. Les Packers avaient été défaits de peu, de 5 points, mais cette défaite fut presque accessoire quand le genou de Jordan Love se luxa sur un plaquage prolongé de Jalen Carter (DT) sur une des dernières actions du match.

On le saura plus tard, le déplacement impressionnant de la rotule sur le plaquage n’était pas si grave et Jordan Love put reprendre le manche en week 4 après que Malik Willis ait brillamment assuré l’intérim avec deux victoires contre Colts et Titans.

Comme dans chaque défaite de cette saison 2024, les Packers n’avaient pas optimisé leur entame. Bizarre de dire ça quand les deux premiers drives Eagles se soldaient par deux turnovers (interception de Mc Kinney, fumble recouvert par Wyatt). Mais les Packers n’en récoltaient alors que 6 pts quand les Eagles effaçaient l’ardoise dès leur 3ème drive avec un TD.

BATAILLE DU SOL

Comme lors de ce match aller, ça devrait beaucoup courir au Lincoln Financial Stadium de Philadelphie entre les Eagles, n°1 sur le % de jeux de courses appelés et les Packers, n°3.

Le match va se jouer là, entre deux grosses équipes à la course… et qui ont chacune de bonnes défenses contre la course (GB : n°3 ; PHI : n°9).

Les Packers devront tout faire pour bloquer Saquon Barkley (RB) qui avait passé au match de la première semaine 109 yards à la course, 23 yards à la réception et 3 TD. GB devra tout faire pour juguler les performances de Barkley qui a été la poutre offensive des Eagles tout au long de l’année, le RB ayant franchi la barre symbolique des 2000 yards sur 16 matchs (il a été mis au repos en semaine 18).

Pour cela, GB a une nouvelle arme qu’elle détenait bien cachée : son ILB rookie Edgerrin Cooper. Trop préservé en début de saison, il a fallu la grosse entorse à la cheville de Quay Walker pour que Cooper ait beaucoup de mises en jeu. Le résultat a été là : le n°56 a cumulé les meilleurs statistiques d’un LB en NFL au mois de décembre ! Ceci lui a valu d’ailleurs les honneurs du titre de rookie défensif du mois de décembre.

Il est possible que Quay Walker (ILB) fasse son retour pour ce match de wild-card. Mais pitié, faites que Cooper joue 100 % des snaps et qu’il soit utilisé à bon escient. À n’en pas douter, l’impact de Cooper, qui avait joué seulement 11 mises en jeu en week 1, sera une grosse variable de la défense des Packers sur ce match.

Le coordinateur défensif Jeff Hafley devra reprendre sa bonne recette. Celle qui avait maîtrisé le jeu de course de Jalen Hurts en week 1 (11 courses, 33 yards). Le QB sera sûrement surveillé comme le lait sur le feu par un 3ème LB (Wilson ou Cooper) ou un 5ème CB/S (Nixon, Bullard).

Ce qui pose plus question, c’est la défense contre la passe des Packers. Si statistiquement, elle est très correcte (10ème NFL en yards concédés par passe), elle a du mal à juguler les WR stars ou si elle le fait, c’est en laissant bien libre un WR3 qui peut en faire son affaire.

À l’aller, AJ Brown n’avait fait que 5 réceptions mais avait cumulé 119 yards et 1 TD. Couplé à Devonta Smith, cette paire de WR sait se rendre libre. Encore faut-il que Hurts les voient au moment opportun, ce qui avait causé l’interception d’Alexander en week 1 où en retard sur AJ Brown, le CB avait profité des tergiversations du QB pour revenir et piquer le ballon.

Sans Alexander, opéré du genou, le corps de CB est clairement la faiblesse affichée de la défense Packers. Mais Valentine est en ascension depuis la mi-saison et Nixon peut toujours sortir son bon match mensuel au bon moment.

Malgré 3 turnovers, GB n’avait pas réussi à vaincre Philadelphie en week 1, alors on peut se dire qu’il va falloir forcément une petite interception dans le match pour espérer la victoire. On attend de Mc Kinney, tout juste nommé All-Pro à son poste, d’être le mirador de cette défense et de faire payer toute attaque de la profondeur.

SANS PRESSION, POINT DE SALUT

Mais si Hurts a du temps, cela sera compliqué d’enrayer la machine Eagles. Face à la meilleure paire d’OT de la NFL, le travail des pass-rushers sera difficile mais pas impossible. Le salut devrait plutôt venir de l’intérieur où les DT Clark, Wyatt, TJ Slaton, Brooks et Wooden nous doivent des performances de choix pour mettre en difficulté l’attaque des Eagles.

Dernier point, Jalen Hurts reprend le fil de sa saison après avoir été mis de côté pour commotion. Sonné en début de match de la week 16, Hurts n’a plus joué une mise en jeu depuis. Sera t-il totalement opérationnel ? Sera t-il plus craintif ou plus sensible aux chocs ? C’est une donnée à prendre en compte qui verra peut-être Hurts jouer de manière moins opiniâtre.

On peut cependant penser que PHI a été très précautionneux pour son QB. Sachant qu’il étaient plutôt destinés au 2ème rang NFC, les Eagles ont pu préserver au mieux leur QB sortant de 6 TD et 0 INT sur ses 4 derniers matchs complets, et vainqueur de ses 10 derniers matchs.

RETROUVER DE LA FOLIE

Il faudra que la défense des Packers puisse provoquer des drives improductifs aux Eagles car l’attaque de GB a fort à faire : elle affronte tout simplement la 2ème équipe qui encaisse le – de pts en NFL (17,8 pts, tout juste derrières les Chargers à 17,7 pts).

On l’a dit, les Packers ne changeront pas leur tactique 2024 : se baser d’abord sur le jeu de course de Jacobs (RB). C’est encore + vrai que la défense contre la course de PHI est moins impressionnante que leur défense aérienne, même si la paire intérieure de DL Jordan Davis – Jalen Carter va être difficile à bouger.

Mais quand on sait que la défense aérienne de PHI est la n°1 NFL et de loin (5,5 yards par passe complétée quand le n°2 est à 6,2 yards), force est de constater qu’il faudra d’abord progresser par le sol.

Le travail de l’OL en run block sera décisif. Ce run block, moyen en début de saison, n’a cessé de progresser au fil des mois pour aider Jacobs (RB) dans son travail de sape des tranchées. Il pourra être épaulé au besoin par E. Wilson et Brooks qui ont montré ces dernières semaines qu’ils étaient des bons seconds couteaux.

On l’a vu, la tâche de Love sera compliquée. La défense de PHI encaisse peu de yards à la passe et elle est celle qui empêche le + de jeux explosifs à la passe. GB n’est pourtant pas en reste sur cet aspect puisque GB est n°4 NFL en jeux explosifs offensifs.

Jordan Love devra redevenir celui qu’il a été en fin de saison dernière et ne plus jouer avec le frein à main comme il le fait depuis quelques semaines. Sans Watson (WR) comme arme pour attaquer la profondeur, la solution pourrait bien venir de l’entre-jeu où Doubs (WR), Reed (WR) et Kraft (TE) pourraient devenir des machines à yards après réception.

Pour lancer, Love devra donc retrouver sa capacité de décision, lui qui a trop tergiversé ces dernières semaines alors que son OL lui donnait du temps. Son OL devrait encore pouvoir lui en donner, le pass-rush Eagles étant 28ème en taux de pression générée et n°13 en sacks. De plus, PHI est une défense qui blitze peu (29ème NFL) alors que les blitz des Vikings et Lions ont mis en difficulté l’OL et Jordan Love. Tout cela sera t-il suffisant pour que les Packers mettent en place une attaque sol-air ?

Comme d’habitude, un match de play-offs peut se jouer à peu de choses. Un turnover au bon endroit et au bon moment peut changer la face d’une rencontre.

Comme l’année dernière, GB n’aura rien à perdre. Avec le même statut d’outsider, si GB n’avait rien à prouver l’année passée, les Packers nous doivent cette année une prestation de choix, dans la victoire ou dans la défaite, afin de montrer que Love a bien les clés de l’équipe, que LaFleur peut avoir l’étoffe d’un Head Coach faisant briller son équipe par ses choix et que les progrès de la défense sur la saison régulière peuvent être confrontés à un match de playoffs.

Alors j’espère que les Packers lâcheront la bride, tenteront le maximum de choses en attaque comme en défense pour n’avoir aucun regret. Et pourquoi pas réitérer le parcours de certains Packers en 2010 qui, après avoir pris la dernière place qualificative en NFC, avaient surpris les Eagles en tour de wild-card 21 à 16.

Go Pack go !

(Photo : Lauren Leigh Bacho)

LES COMPOSITIONS PROBABLES

PHILADELPHIA EAGLES

Attaque :

Hurts (QB) – S. Barkley (RB) – Mailata (LT) – Dickerson (LG) – Jurgens (C) – M. Bekton (RG) – L. Johnson (RT) – Goedert (TE) – A.J. Brown (WR) – D. Smith (WR) – Dotson (WR)

Défense :

M. Williams (DE) – J. Davis (DT) – J. Carter (DE) – N. Smith (OLB) – Baun (ILB) – N. Dean (ILB) – Sweat (OLB) – Mitchell (CB) – Slay (CB) – Blankenship (FS) – Gardner-Johnson (SS)

GREEN BAY PACKERS

Attaque :

Love (QB) – Jacobs (RB) – R. Walker (LT) – E. Jenkins (LG) – Myers (C) – S. Rhyan (RG) – Z. Tom (RT) – Kraft (TE) – Doubs (WR) – Reed (WR) – Wicks (WR)

Défense :

Enagbare (DE) – Clark (DT) – Wyatt (DT) – Gary (DE) – E. Cooper (ILB) – Q. Walker (ILB) – Valentine (CB) – Bullard (CB) – Nixon (CB) – Mc Kinney (S) – E. Williams (S)

Coup d’envoi dimanche 12 janvier 2025 à 16h30, heure locale, 22h30, heure de Paris.