Thanksgiving glacial en 2024 dans le Wisconsin. Eh oui, – 8°C ressentis au coup d’envoi de ce Packers – Dolphins. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les dauphins ont mis du temps à se réchauffer.
Green Bay Packers – Miami Dolphins : 30 – 17
LE ROULEAU COMPRESSEUR PACKERS
Novembre et ses premiers frimas. C’est invariablement le même refrain à Green Bay où jeudi soir, la toundra gelée du Lambeau Field portait bien son nom. Mais les Packers sont habitués et ont eu le temps de s’acclimater lors des entraînements de cette semaine, les températures baissant régulièrement depuis dimanche. À l’échauffement, on voyait des Packers se préparer en tenue de match voire en T-shirt sans manches quand les joueurs des Dolphins étaient emmitouflés sous survêtements et parkas.
Et c’est peut-être bien ce froid qui a permis l’action qui lança la machine Packers. En effet, GB lançait le match mais sur 3ème et 14, sous la pression d’un plaquage violent au moment de passer, la balle de Love vers Kraft tombait au sol, récupérée par le vétéran Campbell (DE) en position de FG. Premier turnover ? Non, la balle était jugée comme lancée vers l’avant et donc jugée comme passe incomplète. Cela semblait être le bon jugement mais cela se jouait dans un mouchoir de poche.
C’est donc finalement un punt, et pas un turnover, qui sanctionnait le 1er drive de GB. Et sur ce punt, le receveur des Dolphins ne réussissait pas à attraper le ballon (muffed punt) que Rochell (CB) s’empressa de recouvrir ! D’un presque turnover pour GB, on passait à un turnover pour MIA en quelques secondes.
Sur la 3ème tentative qui suivait, Love trouvait de manière chirurgicale Reed (WR) vers le potelet droit pour le TD. (7-0)
À partir de là, le script de la 1ère mi-temps était lancé. La défense des Packers contenait le jeu de course de Miami tout en mettant la pression par son pass-rush. Mc Duffie (ILB), Mosby (DE) et Enagbare, un sack pour le DE, se mettaient évidence. Seuls les connexions de Tagovailoa (QB) avec son TE Jonnu Smith étaient efficientes mais ne suffisaient pas. MIA était par exemple stoppé en redzone sur leur 2ème drive pour n’engranger qu’un field goal.
En attaque, GB avait décidé de changer son fusil d’épaule et de ne pas « sur-courir ». La course en 1ère tentative n’était plus une évidence. Néanmoins, c’est bien Jacobs (RB) qui mena le + ce 2ème drive et qui inscrivit le TD sur une course d’un yard, similaire à la semaine passée contre SF ; le genre d’action qui pourrait être précieuse en play-offs. (14-3)
On notait encore des drops, comme celui de Reed qui stoppait le 3ème drive de GB. Mais sur leur 4ème drive en fin de 2ème quart-temps, les Packers reprenaient leur marche en avant : course de 18 yards du RB Brooks, réception de 21 yards de Watson (WR) le long de la ligne. Pour aboutir au 2ème TD de Reed, marqué sur une simple passe latérale mais que le n°11 bonifia en TD de 12 yards grâce aux bons blocks de Watson (WR) et Wicks (WR). (21-3)
Avec 1mn30 restantes, MIA tentait de marquer des points supplémentaires avant la mi-temps. Un drop de Tyreek Hill (WR) les handicapait dans cette entreprise. MIA tentait la 4ème et 5, sans succès.
Il ne restait que 22 secondes au chronomètre. Et pourtant cela fut suffisant. En trois actions dont deux passes pour Kraft (TE), GB avalait 34 yards en 19 secondes. Juste assez pour le FG de 46 yards de Mc Manus (K). Ces 3 pts supplémentaires sonnaient comme un dernier coup de harpon sur la tête des dauphins. Cette 1ère mi-temps apparaissait comme la plus aboutie des deux côtés du ballon pour GB cette saison, avec même le meilleur « 2 mn warning » effectué depuis septembre. (24-3 à la mi-temps)
GESTION RAISONNÉE
Après un premier drive de MIA stoppé, GB reprenait sa marche en avant : réception de 46 yards le long de la ligne par Watson (WR). Mais une passe écran mal exécutée en redzone stoppait l’élan. Love trouva bien Reed dans une belle connexion d’un QB lançant en mouvement et d’un WR captant la balle à une main. Mais ce ne fut pas suffisant. Confrontés à une 4ème et 3 sur les 6 yards de MIA, les Packers la jouaient sécurité. J’étais d’accord avec ce choix pour passer d’un écart de 3 possessions simples (3 fois 7 pts) à 3 possessions complètes (3 fois 8 pts). (27-3)
Menés de 24 pts en milieu de 3ème quart-temps, les Dolphins n’avaient plus rien à perdre et les Packers la jouaient soft en défense. MIA passait une 4ème tentative par le biais de sa valeur sûre : le TE Jonnu Smith. Et marquait son 1er TD avec une passe écran pour Achane (RB) que la défense de GB n’avait pas vu venir. Waddle (WR) convertissait à 2 pts par une réception spectaculaire d’une passe lobée. (27-11)
Puis, Josh Jacobs (RB) ne put trouver l’ouverture sur une 3ème et 1. Globalement, le n°8 aura eu du mal à trouver les interstices face à des Dolphins qui l’attendaient au run block.
Miami récupérait le ballon en début de 4ème quart-temps. La « soft zone » et les capacités de Tagovailoa (QB) faisaient que les Dolphins avançaient mais pas très rapidement, au moment où le chronomètre devenait de + en + l’ami des Packers. Cela permit à Tyreek Hill (WR) de faire gonfler ses statistiques.
Mais à 1 yard de leur propre en-but, GB sortait les barbelés en 2ème, 3ème et 4ème tentatives. Un « goal line stand » de belle facture qui se terminait en apothéose avec le sack de Q. Walker (ILB) aidé par Van Ness (DE), les 1ers tours de draft 2022 et 2023, pas à la noce ces dernières semaines.
Repartant de leurs 7 yards, les Packers allaient remonter le terrain sur leurs valeurs sûres : Kraft (TE), Jacobs (RB) et Reed (WR), même si ce dernier causait encore un « drop ». L’action principale fut une course après réception dans le « flat » de Jacobs où le RB sembla marcher sur l’eau avant une feinte de course assassine.
Ayant buté à quelques cm du TD par une réception de Wicks (WR) sur 3ème tentative, GB ne put même pas essayer de tenter la 4ème, E. Jenkins se faisant bêtement pénaliser, obligeant au FG. (30-11)
Avec trois possessions de retard et 5 mn à jouer, la tâche était impossible pour MIA. Toutefois, Tyreek Hill (WR) continua à gonfler sa feuille statistique avec une réception de 30 yards et même un TD chanceux, le n°10 de Miami récupérant un ballon destiné au TE et dévié par McKinney (S).
La conversion à 2 pts ne fut pas réussie. (30-17). Tout comme le onside kick. Dans les 3 mn restantes, GB dut punter mais MIA ne fit rien d’autre que quelques réceptions pour Jonnu Smith (TE).
MONTÉE EN PUISSANCE
Ne nous ne méprenons pas, les Dolphins étaient un sérieux adversaire dont le bilan désormais de 5-7 est en lien direct avec l’absence de 4 matchs de leur QB titulaire Tagovailoa.
Le match aurait pu peut-être prendre une toute autre direction s’il n’y avait pas eu ce turnover (muffed punt) qui a permis à GB de marquer les premiers pts du match (et même un TD).
L’attaque a su ensuite s’appuyer sur ses valeurs sûres (Jacobs, Reed, Kraft) pour avancer tout en impliquant Watson (WR) dans la profondeur et en offrant une balance de jeu équilibrée.
Jacobs (RB) n’a pas su trouver l’ouverture à la course mais à cette fois montré sa palette à la réception. L’OL a su juguler la pression et finalement l’attaque a pu avancer à la passe contre une des meilleures défenses aériennes NFL, même si celle-ci a dû composer avec des blessures de ses CB.
Mais la bonne surprise est venue de la défense qui fut exemplaire pendant la 1ère mi-temps, celle qui a permis à GB de quasiment s’assurer le gain du match. Et tout est partie d’une DL retrouvée face à une ligne offensive pourtant sur une bonne dynamique.
Avec le (timide mais notable) éveil de Gary, l’affirmation d’Enagbare, la mise en confiance de Van Ness et les révélations Mosby et Cox, le pass-rush fait oublier le départ de Preston Smith, transparent en 2024. Quant à Kenny Clark, il semble bien que le froid ne le fait pas hiberner, bien au contraire, lui qui chaque fois nous refait le coup du réveil après la mi-saison.
Il semble qu’Hafley ait compris qu’il fallait utiliser le potentiel athlétique de Quay Walker et pas son potentiel technique et tactique. On espère pour GB qu’il s’épanouira dans ce rôle agressif pendant que Cooper et Mc Duffie s’occupent de la zone. Quay Walker (ILB) a en tout cas le soutien de ses coéquipiers, à l’image de Mc Kinney qui estime son coéquipier « comme un des meilleurs ILB de la ligue » ! ^^
En tout cas, face à Miami comme face à San Francisco, la défense de GB a su juguler le jeu de course, à tel point que GB est actuellement dans le top 10 des défenses contre la course, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2017 !
La seconde mi-temps m’a semblé plus anecdotique à partir du moment où les Dolphins ne sont jamais revenus à moins de 16 pts des Packers avant les 3 dernières mn du match. La défense a clairement cherché à gérer en alternant les longues phases de défense de zone avec les quelques phases agressives. Tyreek Hill, souvent doublement marqué en 1ère mi-temps, a pu mieux s’exprimer dans les espaces entre les défenseurs en seconde mi-temps.
Cette défense soft a eu le mérite de faire couler le chronomètre face à des Dolphins qui n’ont jamais trouvé de solution en profondeur. Mais on voit bien que cette défense de zone doit être utilisée avec parcimonie, celle-ci mettant en valeur les points faibles durables de l’équipe (couverture de Nixon et Quay Walker) ou épisodiques (match raté pour Evan Williams par exemple).
Il flottait comme un air de play-offs dans cette ambiance frigide de Lambeau Field. On sent clairement une montée en puissance de l’équipe à l’approche du dernier mois de saison régulière. Matt LaFleur a désormais les clés de l’équipe et dispose avec Jacobs d’une base au sol percutante et focalisant les défenses. Love, débarrassé de ses blessures, est plus mobile et cela aide beaucoup son style de jeu, toujours à rechercher la solution le plus longtemps possible (2ème match consécutif sans interception soit dit en passant).
Pour compléter le tableau, les équipes spéciales ont été exemplaires dans toutes leurs phases et elles ont provoqué le seul turnover du match. Bref, une belle performance d’ensemble qu’il conviendra de confirmer jeudi prochain en déplacement chez les Lions pour un choc dans lequel les Packers peuvent trouver bien des enseignements sur leur valeur du moment.
LES STATS
GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 21/28 à la passe, 274 yards, 2 TD, 129.2 rating
- Josh Jacobs (RB) : 19 courses, 43 yards, 2.3 yards par porté, 1 TD ; 4 réceptions, 74 yards
- Tucker Kraft (TE) : 6 réceptions, 78 yards
- Jayden Reed (WR) : 3 réceptions, 24 yards, 2 TD
- Quay Walker (ILB) : 6 plaquages, 4 plaquages assistés, 2 plaquages pour perte, 1 sack, 1 QB hit
- 0 turnover
- 39 yards concédés à la course
- Efficacité en 3ème tentative : 45 % (5/11)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/0)
- Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
- 7 pénalités pour 44 yards concédés
- 27 mn de possession de balle
MIAMI DOLPHINS
- Tua Tagovailoa (QB) : 37/46 à la passe, 365 yards, 2 TD, 114.2 rating
- Devon Achane (RB) : 7 courses, 14 yards, 2.0 yards par porté ; 8 réceptions, 56 yards, 1 TD
- Jonnu Smith (TE) : 10 réceptions, 113 yards
- Jordyn Brooks (LB) : 5 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 plaquage pour perte, 1 QB hit
- 1 turnover
- Efficacité en 3ème tentative : 29 % (4/14)
- Efficacité en 4ème tentative : 60 % (3/5)
- Efficacité en redzone : 50 % (2/4)
- 10 pénalités pour 75 yards concédés
- 33 mn de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- Le muffed punt du WR des Dolphins Malik Washington (WR) n’est effectué qu’après la 1ère mn du match mais il a lancé le train vert et or.
- La réception de Kraft (TE) de 17 yards à 15 secondes de la mi-temps lance le drive d’un FG donnant le 24-3 à la mi-temps. Ce FG est symbolique mais a eu un impact moral sur les troupes.
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 12ème défaite consécutive pour les Miami Dolphins quand ceux-ci jouent dans des températures négatives
GreenBayPackersFrance
Très belle victoire des Packers qui ont dominé de bout en bout de pauvres Dolphins qui avait l’air bien congelé dès le début du match, bien loin de leur soleil des Caraïbes.
L’ambiance était à la fête en ce soir de Thanksgiving au Lambeau Field.
Le bus du légendaire John Madden était garé sur le parking et la légende locale Leroy Butler était là non pas pour nous gratifié d’un spectaculaire Lambeau leap, mais pour préparer la dinde 🍗🍗🍗 pour Love et consorts à la fin du match.
Dans ce genre d’ambiance et sous un froid polaire bon courage aux équipes adverses.
9-3 cet excellent bilan nous met dans une très bonne position avant de savoir si les Packers sont vraiment sur la pente ascendante avant d’aller défier les terribles Lions (étrange de penser cela, en d’autre temps j’aurais pas rajouté devant « terribles »).
Si le pass-rush décide de se réveiller, tout les espoirs sont permis.
À noter que nous sommes épargnés par les grosses blessures, ce qui pourrait compter en playoffs, quand d’autres tombent comme des mouches.
Go Pack Go !