De la route de l’enfer vers le paradis, les Packers sont malheureusement restés coincés au purgatoire dans leur confrontation face aux Minnesota Vikings.
Green Bay Packers – Minnesota Vikings : 29 – 31
UNE MI-TEMPS EN ENFER
Pouvait-on imaginer pire 1ère mi-temps des Packers pour ce dimanche ensoleillé de réception de l’ennemi violet ? Pas vraiment, tant ce fut une longue errance dans le désert, que ce soit pour l’attaque comme pour la défense verte et or.
Offensivement, si le plan de jeu avait été parfaitement adapté pour Malik Willis ces deux dernières semaines, cette fois il ne fut pas adapté à un Jordan Love convalescent, mais plutôt pour un Jordan Love en pleine possession de ses moyens prêt à analyser ce qui se développe devant lui.
Ce qui est assez incroyable, c’est que d’une équipé basée sur la course ces 3 dernières semaines (2ème équipe NFL pour le % de jeux à la course (60,3 %) et le + de yards à la course sur les 3 premiers matchs de GB depuis… 1949), GB est passé au complet opposé pour cette rencontre contre les Vikings : 74,3 % de jeux de passe (2ème NFL sur cette week 4).
Et forcément, après deux semaines d’absence de la compétition, Jordan Love est apparu un peu rouillé au niveau de ses lancers avec une tendance basse assez affirmée, ce qui a provoqué plusieurs drops cruciaux de ses WR, comme sur cette 3ème et 13 lors du premier drive. Forcés au FG, les Packers voyaient Narvesen frapper le poteau avec sa tentative de seulement 37 yards. Le kicker de GB détient ainsi la triste palme du seul FG de – de 40 yards manqué par un kicker NFL cette saison. De quoi donner le ton du match…
Le deuxième drive Packers fut un « 3 and out » avec un lancer laser de Love tentant de trouver Watson au milieu du terrain en… quadruple couverture. Résultat : bim-bam-boum, plaquage violent faisant « dropper » Watson qui voyait sa cheville tourner sous le corps d’un défenseur, le tout agrémenté de l’interception de MIN. Le WR sera absent quelques matchs pour une bonne entorse de la cheville.
L’OL était par ailleurs mis en difficulté par cette défense des Vikings, 2ème équipe NFL la + blitzeuse. Un sack pour – 12 yards bloquait le 3ème drive de GB. Field goal tenté de 49 yards, à droite des poteaux dans une tendance lourde du kicker Narvesen qui manque ses FG de la même manière.
Le calice offensif fut bu avec cette interception de Love qui voulait trouver Doubs (WR) sur un tracé « post » pas assez respecté. Du coup, il se retrouvait dans l’alignement du lancer derrière Musgrave (TE) qui tentait d’attraper la balle trop haute pour lui car non destinée. Musgrave dévia la balle qui retombait les bras de Shaquil Griffin (CB). 2ème interception de Love avec une balle remontée aux 4 yards des Packers.
Ni une, ni deux, Darnold lançait dans le coin pour Jefferson (WR), pourtant bien couvert par Nixon (CB). Mais le n°18 violet eut de la chance et des réflexes en contrôlant une balle qui rebondissait sur son torse.
Il restait plus de 5 mn à jouer en 1ère mi-temps et GB était au bord du précipice de l’humiliation avec ce 28-0 encaissé au Lambeau, plus large écart en la défaveur des Packers depuis 1973.
Auparavant, la défense fut sans solution, montrant l’inutilité actuelle du « rush-4, drop-7 ». Avec 4 joueurs au pass-rush au lieu des 5 de l’ancienne formation 3-4, la tâche est rude pour les 4 DL face aux 5 OL, surtout quand cette dernière est de qualité comme celle des Vikings.
Face à un Sam Darnold, QB vétéran et en confiance, eh bien la sanction de lui laisser du temps, trop de temps, fut fatale face à des Jefferson, Addison et Nailor qui trouvèrent forcément l’espace pour se démarquer au fil des secondes d’un jeu. Qui plus est en l’absence d’Alexander et Valentine, probable future paire de CB des Packers, tant Stokes a déçu ce dimanche ; Ballentine (CB) fut mis à l’amende sur le 1er TD d’Addison donnant le 0-7 ; quant à Nixon, on le sait, il est un joueur d’appoint situationnel.
Pour ne rien arranger, Aaron Jones, désormais violet, jouait au niveau de sa fin de saison dernière. Sans être extraordinaire (+ longue course : 17 yards), il fut efficace tout en étant polyvalent (4 réceptions pour 46 yards) et permit à MIN d’avoir une attaque équilibrée d’autant plus difficile à contrer.
Ah, et si Mc Duffie (ILB) avait intercepté dès le 1er drive ce ballon qui venait dans ses bras, le sort de cette 1ère mi-temps en aurait été peut-être bien modifié. Quant aux FG manqués de Narvesen, ils coûtaient cher et influençaient LaFleur de tenter une 4ème et 10 au lieu d’un FG de 50 yards, à l’entrée du 2 mn warning.
Mais la défense opérait alors enfin un 3 and out salvateur à MIN. Il restait 1 mn 16 pour que GB se remette à l’endroit, sans succès. Mais l’improbable arriva, matérialisé par ce muffed punt de Nailor (WR) que Melton (WR) récupéra aux 3 yards de MIN à 39 secondes de la mi-temps.
Après un 1er TD refusé pour Doubs (WR) coupable (comme souvent) de ne pas sécuriser assez vite sa réception, GB trouvait l’ouverture avec un bijou de passe lobée pour Jayden Reed , définitivement le WR 1 de cette attaque. (7-28 à la mi-temps)
ET ALORS PEUT-ÊTRE ?
On espérait que ce TD marqué dans les dernières secondes de la 1ère mi-temps allait regonfler les troupes vertes et or. Las ! Même cause (balle basse de Love), même effet (catch de Wicks en 3ème tentative relâché, donné comme réception avant d’être challengée victorieusement par MIN).
Les Vikings reprenaient leur marche en avant. Et on sentait qu’il fallait encore un coup de pouce du destin pour que GB puisse espérer. Celui-ci se matérialisa par une nouvelle interception du safety Xavier Mc Kinney alors que les Vikings venaient d’entrer en redzone.
Mais trop d’erreurs individuelles handicapaient l’attaque des Packers, à l’image d’un drop de Wicks en 3ème et 6 ou ce holding sévère de Kraft (TE) anéantissant une course de 23 yards de Wilson (RB) et poussant GB vers la 4ème tentative. LaFleur, échaudé par les deux échecs de Narvesen (K), tenta la 4ème et 10 au lieu d’un FG de 50 yards. Ce fut presque gagnant mais Love vit Wicks une seconde trop tard dans la endzone, le temps pour un défenseur de contester la réception d’un ballon malgré tout « catchable » mais relâché par Wicks. Turnover on downs.
Après l’interception de Mc Kinney, la défense se mit enfin en quête d’agressivité et ce fut récompensé par le sack d’un Quay Walker blitzeur et une 3ème et 1 à la course bloquée par un alignement de Packers sur la ligne de mise en jeu.
En mode accéléré depuis le milieu de 3ème quart-temps, la machine offensive Packers se mettait enfin en route, aidé par une défense Vikings devenue plus « soft », majoritairement en cover-2. Sur un bon drive de Jacobs (RB) et les premières réceptions de la saison de Heath (WR), la connexion Love-Wicks faisait cette fois mouche avec les défenseurs emmenés par le tracé de Musgrave (TE). (14-28)
Toujours agressive, la défense envoyait Nixon en CB blitz : fumble recouvert par le rookie Cooper (ILB), modèle d’explosivité et de mains sûres pour récupérer le cuir.
Deux jeux plus tard, passe latérale pour Kraft (TE) qui se chargeait des 10 yards restants le long de la ligne. Et re-Kraft pour la conversion à 2 pts, cette fois en solution ouverte après que Love ait longuement scanné ses solutions potentielles. (22-28)
En 20 mn de jeu, GB s’était relancé et était à « moins 6 » à 10 mn de la fin du match. MIN se donnait un peu d’air en appréhendant mieux les blitz de GB et grâce à la qualité de séparation de Jefferson. Toutefois, les Vikings bafouillaient en redzone et ne passaient qu’un FG. (22-31)
7 mn à jouer, plus d’une possession d’écart. Mais amplement le temps de revenir à portée de field goal au score. Après une belle connexion avec Wicks entre les lignes sur le bord de touche (35 yards), Love commit l’erreur de se précipiter devant le blitz pleine face d’Harrison Smith (SS). Wicks ne suivant pas du regard le lancer, son défenseur Byron Murphy prit facilement l’offrande de l’INT touchback.
Les Packers prenaient un coup derrière la tête mais la défense remit un peu d’essence dans le réservoir des espérances avec un 3 and out et un rush-4 enfin concluant.
6 mn à jouer. Passe complétée pour Kraft (TE) sur le côté mais voulant continuer debout, il se fit surprendre par le coup de poing du CB directement dans le ballon : fumble recouvert par MIN.
Et cette fois, les Vikings n’allaient pas manquer l’occasion de clore le match. Pourtant acculé à une 3ème et 12 et alors que GB avait brûlé deux temps morts, Darnold trouvait Jefferson qui avait lâché Stokes (CB) et d’un magnifique tip-tap des deux pieds qui validait le first down.
La défense montra tout de même du courage et stoppa en 3ème et 1 et en 4ème et 1 les Vikings. Mais le plus dur avait été fait : faire couler l’horloge. À l’orée du 2 mn warning, GB était condamné à l’exploit impossible marquer : par deux fois en étant démuni de temps morts.
La première partie fut validée avec un TD de Wicks consécutif d’un drive de 96 yards remontés en 1 mn 22. (29-31). La deuxième partie était de réussir un onside kick. Ou plutôt un « drop kick » du punter Whelan. Mais la balle glissa sur la pelouse sans rebondir et fut récupérée par les Vikings, scellant le match.
UNE BONNE LEÇON
Cette défaite contre le rival violet doit servir de leçon aux Packers sur la manière d’appréhender les matchs pour cette équipe 2024. D’abord retrouver une balance de jeu plus équilibrée. Néanmoins, je compte sur le fait que cette 1ère mi-temps a dérouillé Jordan Love et que son genou ne sera désormais plus qu’un mauvais souvenir, comme cela l’a été en 2ème mi-temps.
Les automatismes doivent revenir dès le prochain match pour Love dont on espère qu’il copie moins son illustre aîné Brett Favre dans une performance statistique que n’aurait pas renié le n°4, à qui Love a rendu hommage avant le match (Favre a révélé la semaine passée être atteint de la maladie de Parkinson, conséquence probable de sa carrière NFL) : 54 passes, 389 yards (record en carrière pour Love), 4 TD (record égalé) et 3 INT (record égalé).
En défense, il va falloir impliquer beaucoup plus les LB dans le pass-rush, comme face aux Titans. Pas forcément avec excès, mais il est nécessaire qu’un 5ème homme soit impliqué au plus près sur les jeux de passe. De plus, le schéma 4-3 nécessite un MLB d’exception pour qu’il soit efficace. Or, Quay Walker (ILB) montre de plus en plus qu’il n’est pas ce joueur et qu’on doit le cantonner à des tâches physiques (blitz, poursuite). Pour le moment, je ne vois que le rookie Edgerrin Cooper comme solution d’amélioration en MLB. Le coordinateur défensif prendra t-il cette initiative ? Je fus déjà déçu qu’il ne soit pas plus agressif dans cette 1ère mi-temps cataclysmique, alors que le mot d’ordre de sa venue était justement cela. Contre les Vikings, sa réaction fut trop tardive, il ne faudrait pas que ce manque d’esprit de décision se réitère.
LES STATS
GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 32/54 à la passe, 378 yards, 4 TD, 3 INT, 83 rating ;
- Josh Jacobs (RB) : 9 courses, 51 yards, 5.7 yards par porté ; 4 réceptions, 27 yards
- Jayden Reed (WR) : 7 réceptions, 139 yards, 1 TD
- Dontayvion Wicks (WR) : 5 réceptions, 78 yards, 2 TD
- Edgerrin Cooper (ILB) : 4 plaquages, 1 plaquage pour perte, 1 fumble recouvert
- 465 yards pour l’attaque
- 4 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 33 % (4/12)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/2)
- Efficacité en redzone : 80 % (4/5)
- 8 pénalités pour 68 yards concédés
- 27 mn 45 de possession de balle
MINNESOTA VIKINGS
- Sam Darnold (QB) : 20/28 à la passe, 275 yards, 3 TD, 1 INT, 1 fumble perdu, 123.4 rating
- Aaron Jones (RB) : 22 courses, 93 yards, 4.2 yards par porté ; 4 réceptions, 46 yards
- Justin Jefferson (WR) : 6 réceptions, 85 yards, 1 TD
- Byron Murphy (CB) : 5 plaquages, 2 plaquages assistés, 2 passes déviées, 1 INT
- Camryn Bynum (S) : 6 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 passes déviées, 1 fumble recouvert
- 3 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 36 % (4/11)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/1)
- Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
- 7 pénalités pour 55 yards concédés
- 32 mn 15 de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- Les Packers se sont sabordés avec une multitude d’erreurs mais la dernière fut forcement fatale : le fumble de Kraft à 4 mn de la fin avec ce ballon « punché » par l’adversaire
LES DÉTAILS QUI TUENT
- Les Vikings n’ont été menés que 3 mn 30 sur leurs 4 matchs de saison 2024 !
- 7 turnovers dans le match
- Xavier Mc Kinney (S) : 1 interception sur chacun des 4 premiers matchs de la saison : du jamais vu chez les Packers !
GreenBayPackersFrance
Du sabordage à l’abordage !
C’est la première fois que je vois les Packers prendre un 28-0 surtout au Lambeau.
Mais c’est pour ça que l’on est fan de la NFL, car le comeback est toujours possible, mais comme tu le dis le fumble de Kraft était le turnover de trop.
Comme le disait le grand Georges Eddy, trop peu, trop tard.
Évidemment que c’est hallucinant et inadmissible de prendre un 28-0 de la sorte, mais c’est typiquement le genre de match que tu rejoue 10 fois et jamais tu ne reprend un 28-0 pour commencer.
Évidemment que si le trop bodybuildé Mc Duffie intercepte Darnold d’entré, le match est tout autre, son collègue LB d’en face ne l’a pas raté lui !
Les Vikings ont un maximum de réussite pendant toute la première mi temps, y compris les cadeaux de notre boteur qui va lui aussi finir au cimetière des éléphants, Mason Crosby doit en avoir des migraines de sa plage des Caraïbes.
Ton résumé est parfait, je rajouterai mon coup de gueule contre nos passe rushers qui son mauvais voir ridicule !
En premier lieu Rashan Cary est ses 108 millions de dollars ( contrat grotesque ) pour un gars qui n’a jamais dépassé les 9 sacks par saison.
De mémoire 32 sacks sur ses 5 première saison moyenne de 6,5 sacks Puff !
Le Predator à qui il à osé prendre le numéro 52 avait au même temps de passage 55 sacks, et le dieux vivant Reggie White plus de 90 sacks au bout de 5 saison à Philadelphie.
32 contre 90 🙄 et White avait signé un contrat de 19 millions pour 3 saison en arrivant, pas 108.
Un classement sortie cette semaine sur les 71 meilleurs passe rushers de la NFL cette saison sur leur productivité au bout des 4 première journée.
Gary 34e, Preston Smith 51e, Lukas Van Ness 61e et Kingsley Enagbare 68e.
Voilà voilà, pas un pour remplacer l’autre Van Ness prend le même chemin, mais lui joue pour le moment pour des cacahuètes.
Si ses 4 là n’élève pas leur niveau, les lignes arrières seront constamment sous le bombardement des quarterback adverse qui comme Darnold avait tout le temps qu’il voulait.
Darnold futur MVP, n’importe quoi !
Ma seule satisfaction à la fin du match, le non Lambeau Leap du 33 des cornus qui n’attendait que ça.
Aller reprend ton sombrero ridicule avec toi et retourne dans le Minnesota.