Avec deux choix au 2ème tour et deux choix au 3ème tour, on pouvait attendre du mouvement. Il y en eut mais pas forcément celui attendu. Avec des choix clairement orientés pour alimenter la nouvelle défense promise par le coordinateur défensif Jeff Hafley.
PAS DE DEJEAN ET UN TRADE DOWN
Les cheeseheads furent tellement « hypés » par le joueur Cooper Dejean (CB/S) qu’ils ont bien cru que le second tour débutait comme dans un rêve. Le début de second tour confirmait que les mocks drafts s’étaient bien fourvoyés sur le cas présent du joueur d’Iowa (de même que sur le Centre Powers-Johnson). En effet, celui-ci glissait encore et encore, à la faveur cette fois de choix polarisés exclusivement sur les postes de WR et de DT.
Et voilà que Dejean arriva tout frais à un pick des Packers en numéro 40, choix des Washington Commanders. Quand soudain, les Commanders faisaient une fleur à des rivaux de division, les Philadelphia Eagles, en leur permettant de monter de 10 places. Ces derniers durent néanmoins se délester d’un 2ème tour en contrepartie d’un 3ème tour. Et évidemment, les Eagles, bien qu’ayant déjà choisi un CB au 1er tour, prirent ce qu’ils estimaient comme le meilleur joueur disponible en la personne de Dejean.
Mais alors même que le choix de Dejean n’était pas encore annoncé, les Packers acceptaient un trade down de 4 places pour descendre au pick 45 en lieu et place des New Orleans Saints.
Après Dejean, C’est Mc Kinstry (CB) qui partait. Comme pour Jayden Reed (WR) l’année passée, il semble que GB avait jeté son dévolu sur un choix bien précis en ce milieu de 2ème tour alors que la sélection de picks auparavant permettait un trade down. Clairement, le poste de CB ne fut donc pas identifié comme un besoin par un GM qui fonctionne justement un peu trop au « need » à mon goût, pouvant passer sur des prospects supposés comme meilleurs mais pas au poste voulu. Ce qui n’est pas ma philosophie première, vous m’avez compris.
FLYING COOPER
Le choix fut donc porté sur Edgerrin Cooper (LB) de Texas A&M, bouchant le trou laissé par De’Vondre Campbell. Surtout, il répond en tout point aux principes défensifs de Hafley : il jouait à Texas A&M en schéma 4-2-5, principalement en man coverage, avec une grande agressivité.
Très explosif et rapide, Cooper est donc très agressif dans son jeu et donc spectaculaire. Mais cette suragressivité peut l’amener à passer à côté d’une action alors que son gabarit (1,88 m, 104 kg ; Quay Walker est à 1,94 m et 110 kg), peut l’amener à être maîtrisé par un block.
Dans cette faible classe de LB, Cooper est donc le 1er de son poste à être choisi et restera le seul au 2ème tour, le suivant étant Junior Colson, l’ancien de Michigan ayant été choisi par les Charges au pick 69.
LE SAFETY TANT ATTENDU ?
Le besoin de safety était clairement identifié. Déjà l’année passée, le besoin était patent et les Packers avaient préféré laisser Brian Branch, le 1er safety choisi dans la draft 2023, aux Detroit Lions, donné par les Packers par trade down. Si Brian Branch a réussi une bonne saison rookie, les choix récupérés par GB, et qui avaient permis de prendre Jayden Reed (WR), Dontayvion Wicks (WR) et Karl Brooks (DT), ne peuvent pour le moment pas faire regretter ce choix.
Comme l’année passée et dans une tendance qui semble durable, le poste de S semble subir la même désinflation que le poste de RB. Si bien que là encore, le 1er Safety fut choisi en milieu de 2ème tour, au pick 47 (Tyler Nubin parti chez les New York Giants).
Quand vint le pick des Packers en 58, il était écrit que GB allait porter son choix sur un S. Mais lequel ? Javon Bullard (Georgia), Cole Bishop (Utah) ou Bullock (USC), tous prévus dans ces eaux-là dans les mocks drafts.
À la lecture des universités, c’est sans surprise que le nom annoncé fut celui de Bullard, devenant le 4ème défenseur de Georgia pris dans les deux premiers tours sur les 3 dernières drafts. Brian Gutekunst a avoué lui-même être admiratif du programme de Georgia et de leur pépinière de défenseurs (défense qui a régressé en 2023 après avoir été historique).
Là encore, c’est avant tout un profil bien particulier qui a été choisi plutôt que le meilleur joueur disponible, à mon sens. Dans le schéma de titulaires défensifs qui devrait jouer majoritairement en Cover-1 (où Mc Kinney sera le seul joueur en profondeur), le profil hybride de Bullard, mi-nickel mi-safety, s’imbriquera pour être le S proche de la ligne défensive en situation de passe.
Principalement Slot Corner en 2022 et principalement Safety en 2023, Bullard a cette polyvalence appréciée à GB. Explosif, très rapide sur 5-6 mètres et doté d’une bonne vision du jeu, il peut annihiler l’action adverse. Mais manquant de vitesse de pointe au-delà des 5-6 mètres, il ne peut pas être le dernier défenseur, ce que sera Mc Kinney.
Il manque aussi de souplesse et peut facilement se faire crocheter, en témoignent les dernières minutes de la demi-finale Alabama – Georgia où Bullard fut mis en défaut par deux fois sur des courses du QB. Enfin, son physique est léger (1,79 m ; 89 kg). S’il est agressif sur ses plaquages, Bullard sait prendre les gars aux jambes mais ce sera sa seule technique de plaquage efficace face aux gabarits imposants de NFL.
En fait, de prime abord, le profil de Bullard me fait en tout point penser à… Darnell Savage. J’espère donc que la présence d’un Mc Kinney à ses côtés permettra à Bullard d’être moins exposé que son prédécesseur. Et évidemment avec le safety Bishop, parti en pick 60 chez les Buffalo Bills (qui avaient su développer Micah Hyde), et le CB Rakestraw, parti en pick 61 chez les Detroit Lions, les destinées de ces deux joueurs seront forcément scrutées par les cheeseheads.
DU DYNAMISME À LA COURSE
Sur le 4ème pick des Packers en choix n°88, GB n’a cette fois pas répondu au système du nouveau coordinateur défensif. Cependant, là encore, ce choix répond à un besoin : le poste de coureur n°2. En choisissant Marshawn Lloyd de USC, GB n’utilise pas son 3ème tour pour un futur titulaire, compte tenu de la recrue en free agency de Josh Jacobs.
Mais on peut tout de même penser que Lloyd doit être le coureur du futur des Packers. Dépenser un 3ème tour en 2024 pour un RB est devenu par les temps qui courent un fort investissement sur le poste. D’ailleurs, le 1er RB de cette cuvée, Jonathan Brooks (Texas), fut choisi au pick 47 par les Carolina Panthers.
Le 3ème tour de draft 2024 a encore fait la part belle aux joueurs de ligne offensive. Il a également vu la sélection du 2ème RB, Trey Benson de Florida State, par les Arizona Cardinals au pick 66 ; puis celle de Blake Corum (Michigan) au pick 83 par les Los Angeles Rams.
En fin de 3ème tour et en début de 4ème tour, on arrivait dans la zone prévisionnelle de Marshawn Lloyd. Brian Gutekunst a pris le soin de choisir son RB et le sécuriser avant le potentiel rush sur les RB qui a bien eu lieu, en fin de 4ème tour : 6 RB choisis entre le pick 120 et le pick 134, soit exactement à l’endroit du pick originel de 4ème tour de GB (pick 126).
À voir USC utiliser beaucoup de « zone blocking scheme » (joueurs d’OL en mouvement), on peut comprendre le choix de Marshawn Lloyd dont le profil physique (1,74 m ; 100 kg) ressemble justement à Josh Jacobs, en étant encore un poil plus compact que son futur aîné dans l’effectif vert et or.
Lloyd est à la fois explosif et analytique, il sait patienter derrière son OL pour trouver le chemin qu’il faut et alors faire parler son accélération. Des crochets dévastateurs, une bonne vitesse de pointe et une capacité à casser les plaquages lui permet fructifier ses routes dès qu’il franchit le premier rideau, voire même d’aller au bout. Si bien que Lloyd a atteint la marque de 7.1 yards par course en 2023.
Lloyd offre des capacités prometteuses à la réception qui n’ont pas été pleinement exploitées à l’échelon inférieur. Son arrivée derrière un RB1 lui permettra de mettre à profit son explosivité tout en acquérant l’endurance nécessaire d’un match NFL. Il doit améliorer son contrôle du ballon (4 fumbles en 2023) et son physique est peu adapté à la « pass protection ».
Mais en situation de passe évidente, le block devrait être dévolu à AJ Dillon qui devrait se reconvertir en FB destiné à la protection et à quelques courses spécifiques. Car si Lloyd doit prouver au prochain camp estival, c’est bien au poste de RB2 qu’il est attendu ; le prometteur Emanuel Wilson devra encore une fois prouver qu’il mérite sa place dans l’effectif.
LINEBACKER, BIS REPETITA
Des deux premiers jours de la draft 2024 des Packers, le choix de Tyron Hopper (LB) est le plus surprenant. Pas par son profil mais par son rang. Hopper était plutôt envisagé au 3ème jour : 4ème ou 5ème tours selon les mocks.
À l’instar de Jayden Reed (WR) l’année passée, Hopper apparait un peu comme un « reach ». Là encore, Brian Gutekunst pense avoir vu un talent que peu ont vu en le sélectionnant à un niveau que d’autres n’envisageaient pas. On a vu que pour Reed, Gutekunst ne s’était pas trompé. Mais la même mécanique n’a pas réussi sur d’autres prospects.
Ce qui interroge, c’est qu’encore une fois, le joueur choisi semble vraiment une cible bien déterminée, le déroulement de la draft n’étant alors qu’une variable à trade-up ou trade down selon les positions choisies.
De plus, pour les caractéristiques de joueur de Hopper, vous pouvez vous référer à celles de Cooper, les deux profils se ressemblant étrangement. Même physique, même explosivité, même vitesse, même positionnement préférentiel (position Will LB), même gabarit pouvant paraître léger au niveau supérieur, même difficulté à se défaire des blocks.
Par son attitude et son physique, Hopper va de suite être un contributeur… en équipes spéciales et pourra éventuellement contribuer épisodiquement à quelques mises en jeu défensives en 2024. Est-ce qu’on n’attend que cela d’un 3ème tour ?
Du coup, au sein des LB Packers, Quay Walker apparait comme le seul avec un gabarit imposant à même de défier le jeu de course adverse. Mais trop empressé, le n°7 s’est souvent montré emprunté et n’a pas montré une énorme intelligence de jeu. Compte tenu du profil des LB draftés et du statut de 1er tour de l’ancien de Georgia, il serait surprenant que Quay Walker ne soit pas le MLB de cette défense 4-3. Or, le MLB étant le QB de la défense, Quay Walker va devoir montrer de gros progrès dans la lecture de jeu afin de translater ses grandes capacités physiques. À Jeff Hafley de libérer le potentiel du n°7.
GreenBayPackersFrance
Je suis un peu mitigé sur les rounds 1 à 3 mais bon comme d’habitude avec Gute.
– T1 : Jordan Morgan : un peu du même avis que toi GBPF, si Barton ou Guyton étaient sortis avant je me serais dis que Gute avait pris le meilleur joueur dispo mais là ce n’est pas le cas et je sens bien avec Morgan/Barton, un revival de Myers/Humphrey.
De mon point de vue, il y a un besoin de T dans l’effectif. Tom est bon en RT mais j’ai vu des échos sur un déplacement en C (mais pourquoi ?) et j’ai encore des doutes sur Walker en LT donc je penchais plus pour un Guyton qui pourrait vraiment jouer LT en NFL plutôt que Morgan qui sera plus Guard (donc remplaçant de Runyan). Et si l’objectif était d’avoir un remplaçant de Runyan, il aurait fallu tabler sur Barton. Mais bon à GB, on préfère des joueurs polyvalents sur toute la ligne que des spécialistes. Comme on dit : « Moyen partout, bon nul part » mais Gute doit pas connaître. Pourtant, un top LT ça aide à mort et ça rend meilleur les autres à côté (il n’y a qu’à voir la différence de niveau de Jenkins depuis qu’il n’a plus le Bak à sa gauche même si bon, il a aussi été blessé). Bref, un poil déçu donc.
T2-45 : Cooper : Il fallait un LB pour remplacer Campbell et Gute a pris le prospect le plus fiable (pas le meilleur) qui va le mieux dans le dispositif à venir. Est-ce qu’il peut devenir un top LB et compenser le petit manque physique que tu pointes par de l’intelligence de jeu/placement ? A voir mais je préfère un bon joueur intelligent qu’un moyen + qui fit comme on dit. J’y reviendrais mais pour ce choix là, vu que Dejean était parti avant je suis OK (en live, à la place de Gute j’aurais hésité avec Mc Kinstry parce que Stockes/Nixon c’est pas la panacée mais je ne le voyais pas prendre un CB sur les 3 premiers tours ce qui est dommage)
T2-58 : Bullard. Il fallait un S et il fit à mort avec ce que veux mettre en place Hafley donc voilà. Mais comme je le disais plus haut, je préfère un joueur intelligent qui saura s’adapter à tous les schémas qu’un joueur juste habitué à jouer dans un seul et unique type de schéma (même s’il est bon dedans) et sans trop d’intelligence de jeu. Donc, perso, je serai parti sur Cole Bishop sur lequel les Bills se sont jetés en 60. Ok, il manque un peu de vitesse mais il est intelligent et il sait tout faire.
T3-88 : Llyod (RB). Absolument pas d’accord avec ce choix que je ne comprends pas. Le Packers ont Jacobs, tout juste signé, en RB1, Dillon resigné pour 1 an qui peut être RB3 afin de laisser plus de snaps à Wilson afin de voir s’il peut être RB2 (et s’il ne peut pas, Dillon peut le faire sur un an afin de prendre un RB à la prochaine draft, il en sort des caisses tous les ans). De mon point de vue, pas de besoin de RB cette année donc pick un peu gâché. Au vu du déroulé du tour, j’aurais plus vu un doublé sur le poste de S avec Kamren Kinchens (parti en 99 chez les Rams).
T3-91 : Hopper. Un autre LB why not mais pourquoi prendre au 3ème tour un joueur de fond de rotation (au mieux) ou d’équipe spéciale ? Je ne comprends pas. Tu veux tenter un coup en LB au 91, bah paye ton Wilson (un bon jeu de mot bien pourri mais je le passe quand même 🙂 ). Meilleur LB (et de loin) de la draft mais avec une forte tendance à être blessé. Seulement quand il est sur le terrain, il est super bon donc tu veux parier, paries sur lui et ton staff médical qui saura le préserver plutôt que sur Hopper.
Après, Gute n’est jamais brillant sur les 3èmes tours.
J’ai été plutôt occupé ces derniers temps donc je n’ai pas vraiment eu le temps de regarder la fin de draft ou de commenter.
Néanmoins, j’ai vu des messages de nouveaux et d’anciens de retour donc Welcome et Welcome Ba(c)k (2nd jeu de mot naze 🙂 ) à tous !!