Dans la petite finale NFC North, il n’y a pas eu de match entre les Vikings et les Packers, vainqueurs en cette semaine 17. Préface d’une belle année 2024 ?
Minnesota Vikings – Green Bay Packers : 10 – 33
SANS QUARTERBACK, POINT DE SALUT
Dans la valse de leurs QB remplaçants depuis la rupture du tendon d’achille de Kirk Cousins en semaine 8 lors du match aller GB-MIN, les Vikings ont tenté cette semaine 17 le pari du QB rookie Jaren Hall. Pari perdu.
Le pauvre rookie n’était pas à l’aise et a vite ressenti la pression. De l’enjeu d’abord mais aussi du pass-rush Packers, bien décidé, enfin, à se ruer sur un QB inexpérimenté.
Devant l’incapacité de Jaren Hall, le head coach de MIN le mit sur le banc à la mi-temps pour arrêter le supplice et ne pas traumatiser plus le jeune joueur. Le mal était alors fait : 3-23 pour GB.
Les Packers ont saisi cette chance d’affronter ce QB, comme ils avaient humilié des Rams emmenés par Brett Rypien pour une victoire 20-3 en semaine 9.
Face à un QB ne repérant pas les joueurs libres et ne sachant pas prendre la décision au bon moment, la défense a festoyé en 1ère mi-temps : 4 first downs concédés en 7 drives (!), 1 interception, 3 sacks concédés dont 1 sack fumble, rating de 32,1 du QB adverse.
Si elle a su profiter du niveau du QB adverse, la défense a aussi été agressive comme jamais cette saison, alignant bien plus de blitz et de rush à 5 joueurs qu’à l’accoutumée.
De plus, le pass-rush a été efficace, avec Clark à l’intérieur et surtout Preston Smith (OLB) à l’extérieur qui, pourtant aligné face à Darrisaw (LT), a su dompter techniquement le jeune joueur comme il avait su le faire avec Sewell (RT) des Lions par exemple.
Savoir appuyer là où ça fait mal, pour une fois, la défense de GB a su le faire. Et par contre, elle a su conserver sa défense correcte contre la course des escouades faibles dans ce domaine, n’offrant aucune échappatoire possible à Jaren Hall (QB).
En face, ce fut tout le contraire, avec encore peut-être le meilleur match en carrière de Jordan Love.
Très à l’aise dans ses déplacements, Love (QB) commence à varier de manière optimale passes scriptées et improvisations. Et face à ces Vikings, il a parfaitement su dompter les nombreux blitz, comme tout bon QB est en capacité de le faire. Résultat, des lancers parfois en déséquilibre ou sans appui, mais vers des joueurs complètement libres.
C’est de cette manière que Love a fait briller son premier receveur à + de 100 yards cette saison, en la personne de… Bo Melton, WR récupéré il y a un an tout pile sur le practice squad des Seattle Seahawks et qui depuis fait l’ascenseur entre practice squad et effectif actif des Packers.
GB a aussi eu son RB à + de 100 yards avec le retour confirmé d’Aaron Jones, 20 courses, 120 yards. Avec d’ailleurs un run block qui s’améliore avec des blocks parfois très bien exécutés et qui font le bonheur de la bonne vision d’Aaron Jones.
CUISSON À L’ÉTOUFFÉE
Il fallut quelques imprécisions de Love pour ne pas que le score ne soit plus sévère en 1ère mi-temps. Notamment, quand sous pression en 3ème tentative et en total déséquilibre, il surdosa pour un Heath (WR) totalement libre. (0-3)
Ou, à l’entrée du 2ème quart-temps, quand après un « tush push » trop ambitieux et pas forcément bien jugé des arbitres, GB manquait, sur un mouvement « bootleg », sa 4ème et 0,5 avec la balle lobée de Love pas la plus précise mais captable par Melton (WR) qui ne sut s’en saisir.
Entre-temps tout de même, Love avait distribué un bijou de passe millimétrée plein centre pour le TD de 33 yards de Reed (WR). (0-10)
Puis, après un FG de 54 yards des Vikings (3-10), le 5ème drive de GB voyait Aaron Jones courir sur MIN avec l’alternance d’un jeu commençant à être fatal : la passe dans le « flat » pour Tucker Kraft (TE) pour un minimum de 5 yards voire beaucoup plus. Après une feinte de course et plein de volonté, Love marquait de justesse le TD à la course. (3-17)
Après s’être montrés trop gourmands (passe profonde incomplète sur 3ème et 1 au lieu d’une course), l’attaque récupérait le ballon à la faveur du sack fumble de Preston Smith récupéré par Karl Brooks (DT) à 30 secondes de la fin de la première mi-temps. Deux jeux plus tard, Love se reconnectait avec Reed sur une passe « slant » que le n°11 convertissait en TD avec un Viking en guise de sac à dos. Transformation manquée de Carlson (K). (3-23 à la mi-temps)
GESTION ET DOMINATION
Nick Mullens (QB) prenait les commandes de l’attaque de MIN pour la 2ème mi-temps. Et lui voyait les failles de la couverture de zone Packers, en se connectant avec Jefferson par deux fois, notamment sur une 3ème et 14…
Mais tentant déjà le tout pour le tout, Mullens subissait la pression du pass-rush et manquait les 3ème et 4ème tentatives dans les 10 yards de GB. Turnover on downs.
GB courait alors sur le dos des Vikings avant que Love (QB) tout en détachement ne trouve un Melton complètement seul pour un TD de 9 yards concluant un drive de 90 yards ayant duré 8 mn et concluant le 3ème quart-temps. (3-30)
Il restait un 4ème quart-temps mais la cause était entendue. D’autant plus que MIN dut encore punter. Mais patatras, Samori Touré (WR) commit un coupable « muffed punt » récupéré par MIN sur les 9 yards de GB. Cela permit le TD facile du TE 2 adverse sur play action. (10-30)
Aaron Jones (RB) remontait le terrain jusqu’en position de field goal et laisser ainsi sa place à P. Taylor à 10 mn de la fin du match. GB ajoutait un FG pour la bonne forme, non sans avoir mangé 8 mn de + au chronomètre. (10-33)
En défense préventive, GB laissait remonter le terrain en autorisant Jefferson (WR) à gonfler ses faibles stats et aussi à cause d’un plaquage à retardement inutile de Nixon sur le QB.
Mais une fois en redzone et ne se contentant pas d’un FG, les Vikings, sans gros jeu de course, buta à trouver le TD. Turnover on downs.
Avec 3 mn à jouer, le QB2 Sean Clifford entra en jeu et avec une passe lobée de 37 yards pour Melton (WR), permit à ce dernier de franchir la barre symbolique des 100 yards.
OBJECTIF PLAY-OFFS
On ne boudera pas notre plaisir d’infliger une petite fessée aux Viqueens, trop handicapés au poste de QB. Est-ce que l’agressivité du playcalling qui fut si efficace contre MIN sera renouvelée ou au moins utilisé à bon escient ? Ou cette performance défensive sera t-elle un feu de paille due au QB violet rencontré ?
On le saura bien assez tôt face à des Chicago Bears en « feu » pour leur niveau. En effet, Justin Fields (QB) commence à se connecter avec son WR 1 DJ Moore et n’est plus uniquement un QB coureur.
Les Packers ont leur destin en main et il ne manque plus que la victoire face à ces Bears pour entamer les play-offs en position 6 ou 7 selon les autres résultats de la week 18. Attention à ne pas sous-estimer ces Bears car dans l’imaginaire, ce match contre CHI semblait bien plus une formalité que le déplacement à MIN alors que dans les faits, la situation du QB à Chicago offre actuellement plus de garanties. Une désillusion dimanche au Lambeau Field serait du plus mauvais effet.
S’il y a le questionnement de la future prestation défensive, tout cheesehead doit être impatient de voir la prochaine prestation offensive tant l’attaque navigue à un niveau qu’on n’espérait pas aussi satisfaisant avant la saison, surtout quand on sait la litanie de blessures qu’a pu connaître cette attaque.
Dans le top 7-8 des attaques les plus « scoreuses » depuis la semaine 11, Jordan Love a dans le même temps (7 matchs) marqué 16 TD, commis 1 interception et couru pour 2 TD.
Love est désormais 3ème QB NFL au nombre total de TD à la passe (30) en NFL ! Derrière Dak Prescott (Cowboys) et Brock Purdy (49ers), et devant des Josh Allen (Bills), Lamar Jackson (Ravens), Tua Tagovailoa (Miami Dolphins), Patrick Mahomes (Chiefs) ou Jalen Hurts (Eagles).
Si les stats peuvent paraître flatteuses, nul ne peut nier les progrès du QB entre la première partie de saison et la seconde. On espère une belle fin de saison mais la tendance est déjà bien marquée : Love a les épaules d’être le QB à long terme des Packers. La confiance emmagasinée est énorme.
À lui de travailler ses points faibles (précision en passes profondes) et de ne pas trop tomber dans la caricature de la copie de Rodgers, comme cela ressemble un peu trop parfois. Qu’il soit lui-même, qu’il continue de parfaire ses connexions simples qui commencent à émerger avec Kraft (TE), Reed (WR) et Doubs (WR). Dans cette continuité, la priorité est pour moi de conserver l’expérimenté QB coach Tom Clements à ses côtés.
LES STATS
Minnesota Vikings :
- Nick Mullens (QB) : 13/22 à la passe, 113 yards, 1 TD, 87.9 rating
- Ty Chandler (RB) : 10 courses, 40 yards, 4.0 yards par porté
- Justin Jefferson (WR) : 5 réceptions, 59 yards
- Ivan Pace (LB) : 5 plaquages, 7 plaquages assistés, 1 QB hit
- 2 turnovers
- Efficacité en 3ème tentative : 30 % (3/10)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/2)
- Efficacité en redzone : 33 % (1/3)
- 6 pénalités pour 27 yards concédés
- 22 mn 30 de possession de balle
GREEN BAY PACKERS :
- Jordan Love (QB) : 24/33 à la passe, 256 yards, 3 TD, 125.3 rating ; 1 TD à la course (2 yards)
- Aaron Jones (RB) : 20 courses, 120 yards, 6.0 yards par porté
- Bo Melton (WR) : 6 réceptions, 105 yards, 1 TD
- Jayden Reed (WR) : 6 réceptions, 89 yards, 2 TD
- Preston Smith (OLB) : 1 plaquage, 1 sack, 3 QB hits, 1 fumble forcé
- Quay Walker (ILB) : 2 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 sack, 2 QB hits, 1 plaquage pour perte
- Keisean Nixon (CB) : 7 plaquages, 4 plaquages assistés, 0.5 sack, 1 QB hit, 1 plaquage pour perte, 1 passe déviée
- 177 yards à la course
- 1 turnover
- Efficacité en 3ème tentative : 64 % (9/14)
- Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/1)
- Efficacité en redzone : 50 % (2/4)
- 4 pénalités pour 32 yards concédés
- 37 mn 30 de possession de balle
LE MOMENT DU MATCH
- L’enchaînement sack-fumble de Preston Smith + TD de Reed dans les 30 dernières secondes de la 1ère mi-temps donnent le 23-3 qui assomme les espoirs violets
LES DÉTAILS QUI TUENT
- 1er match en carrière à 4 TD (3 à la passe, 1 à la course) de Jordan Love
- Jayden Reed a fini son match avec une 60ème réception, surpassant le record de franchise détenu par Sterling Sharpe qui avait eu 55 réceptions en 1988.
GreenBayPackersFrance
PROGRÈS !
Voilà le mot de ton article qu’il faut retenir pour les Packers depuis septembre.
Progrès pour la plus jeune équipe de la NFL, progrès pour tous ses jeunes receveurs de première et deuxième année, 3 ou 4 sur le flanc, pas grave on en trouve d’autres, progrès aussi pour la jeune offensive line, et surtout progrès tout au long de la saison pour notre arme numéro 1(0) Jordan Love.
Je l’avais posté dès le début de saison après ses deux premières victoires que les Packers avait encore sélectionné un bon quarterback, et malgré un trou d’air, Jordan Love et ses 30 TD devient, malgré une imprécision sur certains lancers, un grand quarterback 👍
La victoire contre les hommes du nord est un match accompli et une belle victoire encourageante !
Et c’est un plaisir d’éjecter les Vikings des playoffs.
4 TD pour Love, des receveurs et des tight-ends promis à un bel avenir, Aaron Jones qui, à ce niveau, soulage bien Love qui a dû se priver toute la saison d’un jeu au sol performant, la possibilité de se qualifier en playoffs, tout ça amène a une saison réussie où aucun spécialiste américain ne voyait les Packers à ce niveau à la 17ème journée.
Je ne ferai pas de commentaire sur les Packers de l’est qui ont tous été ridicules.
Pour bien enterrer un peu plus son prédécesseur qui est sorti par la petite porte contre les Lions la saison passée, Love doit prendre son destin en main et se qualifier contre notre éternel rival les Bears de Chicago.
Go Pack go
Moi je vais attendre de voir le déroulé du match de ce week end avant de commencer à sourire (car avec notre inconstance on peut autant leur mettre une branlée que subir une grosse désillusion et offrir le meilleur match de leur carrière aux trois quart de l’effectif adverse). Mais indiscutablement on voit une vraie progression offensive entre la première partie de saison et la deuxième, et c’est quand même ça qui est hautement rassurant pour la saison prochaine !
Alors certes, il y a des grosses chances que l’on soit obligé de composer à l’avenir avec un QB aux lancers profonds très aléatoires (avec haut risque de balle en tribune ou d’interception). Par contre je commence vraiment à me prendre d’affection pour cette classe de TE et de WE fougueuse qui a l’air d’en vouloir et qui pourrait vraiment surprendre du monde ces prochains mois.
Mais avant cela il reste un match minimum, vivement ce week-end (même si je flippe !)
De bonne augure ? Je vais faire une réponse de normand et dire : « Oui et non ».
Niveau joueurs cela semble effectivement de bon augure :
– Love : il y a quelques semaines, j’avais dis qu’avec un taux de complétion aussi famélique il ne ferait rien. Force est de constater qu’il a arrêté d’essayer de se prendre pour un héros et qu’aujourd’hui il prend ce qu’on lui donne. Si c’est une petite passe de 5 yards pour Kraft, c’est une petite passe. Il y a quelques semaines, il ne la prenait pas cette passe donc c’est encourageant. De par le fait, son taux de complétion s’est fortement amélioré et aujourd’hui cela ressemble à quelque chose. Je pense que la série de défaites d’affilé l’a obligé à revoir un poil son début de confiance (melon ?) parce qu’il avait plié les Saints au 4e QT.
– Le corps de WR/TE qui, je rejoins dredge, est super intéressant avec Doubs, Heath, Reed, Wicks voire même Belton. J’ai toujours des doutes avec Watson. Peut-il être un WR1 alors qu’il a encore des trous d’air incroyables et que sa présence force Love à lancer vers lui ?
Et puis, j’aime beaucoup le développement de Kraft qui j’espère ne s’arrêtera pas avec le retour de Musgrave. Il est plus un dans style TE bloqueur et soupape de sécurité mais Love en a besoin.
– Le corps de CB newbie (j’inclue Nixon) qui font oublier Alexander et Stockes. Bon, ils ne sont pas parfaits mais ils en veulent et sont durs sur l’homme ce qui manque aux deux précédemment cités.
– La DL qui monte en puissance avec Slayton qui commence à prendre de plus en plus de place. Et le pass-rush est pas mal réparti ce qui est bon signe (Preston rajeuni en cette fin d’année).
Niveau staff, je ne vois pas comment cela serait de bonne augure.
Niveau erreur/pénalité sur la ST, cela semble reparti pour un tour.
Barry est un flop et j’ai peur qu’une qualif en playoff ne lui donne une chance supplémentaire pour l’année prochaine ce qui serait désespérant.
LaFleur ne sera jamais, hélas, le type de head coach qui pourra aider ses joueurs à grimper une marche de plus ou leur offrir la petite poussée supplémentaire (par sa stratégie, son adaptation, son discours) nécessaire pour gagner une finale de conf ou un SB.
Il peut se laisser emmener par les joueurs mais il n’arrivera jamais à les emmener/aider s’ils sont dans le dur.
Donc je reste sur un avis donné il y a quelques semaines également : les joueurs méritent mieux que ce staff.