Aaron Jones le conciliant

Quand on est actuellement fan des Packers, difficile de ne pas aimer Aaron Jones. Le coureur dont pas grand-monde ne voulait (182ème choix de la draft 2017) est devenu un maillon vert et or indispensable, bien qu’encore trop peu utilisé. Efficace sur le terrain, il dispose d’une image adorable en dehors. Et ce n’est pas la restructuration de contrat qu’il a récemment consenti qui va prouver le contraire.

Vous le savez, les Packers sont en manque d’argent, plus précisément de « cap space » depuis que Gutekunst a consenti au all-in induit par l’extension mirifique du dernier contrat de Rodgers.

Ce « all-in » a fait ainsi repoussé des échéances financières plus loin dans le futur, mais sans les effacer. C’est le principe des « void years » : des années payées ajoutées sur des années post-contrat. C’est le cas ainsi d’Adrian Amos (SS) actuellement. Le safety est free agent dans 1 semaine, et pourtant il touchera 8 M des Packers en 2023… Une sorte de système pervers digne des crédits à la consommation pour rembourser d’autres crédits.

Gutekunst n’a fait échapper aucun gros contrat actuel à ces void years (à l’exception notable de Rodgers). C’est le cas ainsi pour Aaron Jones

En mars 2021, après ses 4 premières années de contrat rookie, il signait enfin son gros contrat : 4 ans et 48 M de $ (mais seulement 13 M $ garantis).

Ce contrat était structuré pour ne pas peser sur le cap en 2021 et 2022 mais pour ensuite surcharger le cap à partir de 2023. La restructuration de contrat était donc presque entendue dès la signature de ce contrat qui comportait déjà des « void years » en 2025 et 2026.

Le cas classique dans ce genre de cas est de transformer de l’argent futur en argent présent pour le joueur, tout en lissant l’impact sur le salary cap de cette charge financière sur la durée du contrat ou en ajoutant des années virtuelles supplémentaires (« void years »).

C’est dans ce système que j’estime mortifère dans lequel les Packers sont impliqués depuis une paire d’années. Et c’est ce qui a été fait avec le contrat d’Aaron Jones. Mais là où notre n°33 détonne, c’est que sa restructuration s’est accompagnée d’une réelle coupe financière : 5 M $ !

Un tel mouvement est devenu très rare en ces temps NFL où chaque joueur veut logiquement maximiser sa courte carrière qui n’est jamais à l’abri d’une grave blessure. Cela arrive parfois pour un joueur vétéran qui sait qu’il ne trouvera pas forcément d’autre équipe. Comme avec Randall Cobb (WR) qui a consenti un tel effort en échange de son recrutement pro-Rodgers.

Il existait certes la menace d’une résiliation de contrat. La « coupe » d’Aaron Jones aurait ainsi sauvé de suite 10,5 M$. Mais cela aurait aussi donné 9,5 M$ de dead cap en 2023 sur ce contrat d’Aaron Jones. De plus, virer Aaron Jones aurait été surprenant, tant le joueur montre une polyvalence rare (course-réception). Les deux parties n’ont finalement pas trop joué au poker menteur.

Des 15 M$ de salaires de base et de « roster » qu’il avait pour 2023 à l’origine, Aaron Jones en a donc enlevé 5 et converti 8,5 M$ en bonus supplémentaire à la signature mis sur 2023 en plus d’un salaire de base désormais à 1,5 M$.

Grosso modo : moins d’argent mais tout de suite ; le joueur ne repart pas forcément bredouille. Côté franchise, un gros « signing bonus » permet de proratiser le « cap hit », une proratisation accentuée par une « void year » supplémentaire en… 2027 (1,7 M$ de cap hit).

Si bien que cette restructuration a fait passer le « cap hit » d’Aaron Jones (ce qui compte pour le calcul dans le salary cap) de 20 M$ à 8,2 M$ pour l’année 2023, soit un gain de 11,8 M$ pour le salary cap des Packers en 2023.

Bref, Aaron Jones déjà homme de records de franchise en cette saison 2022 (sa 6ème en vert et or) , va encore plus marquer de son empreinte la franchise du Wisconsin puisque la structuration actuelle de son contrat fait concrètement de lui un Packer pour 2023 et 2024.

Avec quel QB à la manoeuvre ? En bon équipier, Aaron Jones a encensé ces dernières semaines ses deux QB compères. Il devrait savoir très bientôt si c’est le n°10 ou le n°12 qui lui donnera les ballons en 2023.

GreenBayPackersFrance

1 Comment

  1. Guile

    Franchement, un joueur attachant comme on les aime. Ils formaient vraiment une très belle paire de RB avec Jamaal Williams, meilleure que Jones-Dillon à mon avis.

    Un joueur longtemps sous-estimé chez les Packers (notamment par McCarthy) et je ne suis pas sûr que ça ait beaucoup changé quand on voit les confs de presse lunaire de M. On-n’a-pas-donné-assez-de-ballons-à-Jones.
    Je me dis même parfois que ces deux coachs (McCarthy et LaFleur) n’ont pas mérité un mec/joueur comme lui. Le gars va toujours au charbon, s’arrache match après match, arrange le FO avec son contrat, ne râle jamais alors qu’on le benche 50% d’un match, qu’on lui donne seulement 8-9 portées alors qu’il est un top RB. Combien seraient allés au bras de fer, auraient gueuler dans les médias ou sur les réseaux sociaux ? Lui rien.

    Je pense que bien utilisé, il aurait déjà les meilleures stats d’un RB chez les Packers. Il a deux ans pour le faire et on devrait quand même le voir plus souvent avec Love en QB.

    Un mec bien et je suis content qu’il soit encore là 2 ans (au moins).

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