Week 2 ~ GB – CHI : Rodage en cours

Green Bay Packers – Chicago Bears : 27 – 10

Aaron Jones (n°33) a virevolté dans la défense Bears

Aaron Rodgers « still owns » les Bears et reste un maître des matchs en « primetime » (14ème succès de suite). Mais si la victoire rassure, elle fut loin d’être convaincante et témoigne du rodage apparemment nécessaire à cette équipe.

LES PACKERS SAVENT COURIR

Les Bears étaient l’équipe idéale pour que les Packers se relancent et ils n’ont pas failli. GB n’a pas vraiment tremblé pour le gain du match mais ce fut parfois imprécis en attaque comme en défense.

Un être vous manque et tout est dépeuplé ? On pourrait dire cela d’Elgton Jenkins. Le n°74 était de retour et avec lui, l’OL était reboostée. Son retour sécurisait le poste de RT et faisait glisser Newman plus à l’aise au poste de Garde chez les pros (tout en virant Hanson sur le banc). Et pourtant, le RT était un peu rouillé et n’a pas été irréprochable, loin de là. Mais son niveau potentiel est All-Pro. Quant à Bakhtiari, il était absent et sa carrière commence à être en suspens.

À partir de là, l’attaque put se mettre en place plus facilement et surtout son jeu de course. Messieurs, Mesdames, place aux Packers version LaFleur. La révolution de velours arrive dans son stade d’achèvement avec comme marque de fabrique une balance de jeux majoritairement dédié à la course sur ce match (54 %) !

Ce match fut pour moi le symbole des Packers tels que le souhaitaient Matt LaFleur et Brian Gutekunst : poser l’attaque au sol avant de viser juste avec des passes majoritairement dans un petit périmètre.

Et pour cela, la draft 2020 était symbolique de cette mutation avec A.J. Dillon en cheval de trait et Josh Myers en Centre. Si je grossissais le trait, je dirais que Myers peut être un top 5 à son poste en run block et un bottom 5 en pass protection. Le n°71 est capable de se projeter très rapidement vers l’avant pour ouvrir le chemin à ses coureurs comme manquer une assignation ou rater une mise en jeu pouvant coûter un fumble.

Et bien sûr, Jordan Love devait être le QB du futur dans un système rodé qui permettait d’abord à Rodgers de se « Bradyiser » (dans le bon sens du terme). Quant à Deguara, drafté aussi en 2020, il devait le TE bloqueur/receveur du système, mais le n°81 ne sera jamais l’ersatz d’un Gronkowski.

Depuis, l’eau a coulé tumultueusement sous les ponts avec le drama Rodgers à l’intersaison 2021 désormais lié à la vie à la mort avec GB. Mais la mutation de l’attaque de Green Bay est là, accentuée par le départ de Davante Adams (WR) qui oblige l’attaque à se réinventer ; un Adams que le front office aurait finalement bien gardé pour satisfaire Aaron tout puissant.

Aaron Jones – A.J. Dillon va être le tube de l’année 2022 pour les Packers et c’était prévisible. Quasiment 200 yards à la course et 50 yards à la passe pour les deux compères hier contre les Bears ! En attendant que les équipes adverses s’adaptent à cette force, Rodgers va devoir lui s’acclimater au corps de receveurs le moins clinquant qu’il ait pu connaître.

On aura noté que le QB vétéran, pas encore extrêmement précis dans l’ensemble, n’aura lancé qu’une passe profonde dans le match… à 6 mn de la fin du match. On aura noté également que dans les temps chauds, il s’est basé à la passe sur les vétérans : Watkins, Cobb, Lazard.

L’alchimie est importante pour Rodgers. Elle existe avec Cobb et Lazard et se construit avec Watkins qui, par son expérience, a appris à être plus en phase avec son QB que les WR rookies. On scrutera Watkins face à des lignes secondaires plus expérimentées car les jeunes CB Bears se faisaient prendre facilement par des tracés pas exceptionnels du n°11.

Le 1er drive de GB symbolisait tout cela et se terminait par un sack que Rodgers provoquait par son style à toujours chercher une solution le plus longtemps possible. (3-0)

La défense aussi est en rodage. Elle s’est globalement fait courir dessus, Montgomery (RB) dansant entre les « hash marks », pénétrant trop facilement l’intérieur de la ligne défensive. Elle fut ainsi sans solution sur le premier drive Bears qui permit le TD à la course de Fields. (3-7)

Que serait-il advenu du match si le head coach Eberflus des Bears avait pris la recette Shanahan de la finale de conférence NFC 2019, c’est-à-dire rester à la course tant que ça marche ? Le premier drive de Chicago était pourtant inspirant.

On ne le saura pas et tant mieux pour les Packers. Dès que Chicago se mettait en situation de passe, les Bears se faisaient punir : sacks, plaquages avec perte, pénalités.

Alors, quand on donne des munitions à Rodgers, à un moment, on en paie le prix. En 3 drives de GB, le score passait à 17-7 avec deux TD d’Aaron Jones sur deux courses dont la deuxième courue derrière son FB… A.J. Dillon. (17-7)

Les Packers enterraient quasiment le match juste avant la mi-temps en fructifiant un dernier drive grâce avant tout à un Aaron Jones (RB) en feu. Le TD était marqué sur une passe « slant » pour Lazard (WR) dans une copie de la connexion Rodgers-Adams. On notera une célébration, de mon avis, « Ayahuasca » avec Lazard donnant le thé à ses collègues qui en tombaient à la renverse. ^^ (24-7 à la mi-temps)

LES BEARS AUSSI !

Les Bears débutaient avec le cuir la seconde mi-temps, un drive vite réprimé par un sack de Rashan Gary (OLB).

Les Packers allaient tranquillement humilier les Bears, avec déjà une course de 36 yards d’Aaron Jones. Mais on le sait, tout reste possible avec les turnovers. Et le fumble d’A.J. Dillon (RB), en position de field goal, redonnait le ballon et du jus aux Bears. Rodgers admettra que c’est son « handoff » qui avait perturbé le tracé prévu par A.J. Dillon.

Perdu pour perdu, CHI repartait sur sa force au sol, en essayant de tromper les Packers de temps en temps avec des courses de Fields (QB), mais que Preston Smith surveillait comme le lait sur le feu. CHI ne prenait qu’un FG. (24-10)

Mais les Packers avaient décidé qu’ils ne plieraient pas le match avec un nouveau fumble, cette fois causé par le ballon lancé trop tôt par Myers (C) et dévié par Watson en « motion » derrière l’OL. A.J. Dillon (RB) courut pour recouvrir le ballon sur une action qui aurait pu être bien plus dommageable que la perte de 13 yards.

Le 4ème quart-temps débutait et les Bears allaient piétiner la défense contre la course des Packers, comme aux plus mauvaises heures de la défense de GB, symbolisé par cette course de 28 yards de Montgomery… sur une 2ème et 20 !

Si le pass-rush a été convenable sans plus, j’ai été très déçu par la DL, malmenée par les blocks de l’OL Bears faite de no-names. Pour moi, GB vient de rencontrer deux OL qui seront sûrement classées dans la 2ème moitié NFL en fin d’année et elle n’a pas largement dominé, ce que j’attendais pourtant.

Pour l’instant, il y a un manque de constance avec des hauts, faits d’actions tranchantes, et des bas. De’Vondre Campbell, l’ILB All-Pro est lui aussi clairement en rodage dans son rôle de run-stuffer alors que Quay Walker continue à promettre dans son rôle de flying ILB.

Après 7 mn de drive, la petite flamme d’espoir Bears s’éteignait sous deux actions importantes. D’abord, à 6 yards de l’en-but, Q. Walker rattrapait in extremis le QB run de Fields pour le faire échouer à 50 cm du TD (il fallut un challenge pour renverser la décision d’abord en faveur d’un TD des Bears).

Puis, sur la 4ème tentative, Fields se lançait pour courir depuis une position « shotgun », manquait le bon couloir de pénétration et butait à quelques cms de la ligne, pris d’abord par Jarran Reed (DT). Pour moi, il n’y avait pas TD, la main de Fields protégeant le ballon passant approximativement sur le début de ligne. Cela ne tenait à rien. Le challenge était refusé, avant tout parce que rien ne permettait de clairement renverser la décision. Si les arbitres avaient signalé TD en première intention, nul doute qu’ils n’auraient pas non plus été en mesure de changer leur décision.

Les Bears avaient manqué d’un rien de revenir à 24-17. Les Packers reprenaient le fil de leurs courses et Rodgers touchait donc Watkins (WR) sur un gain de 55 yards. Watson (WR) manquait sa « reverse » et GB se contentait d’un FG. (27-10)

Pour bien faire, Alexander (CB) en remettait une couche sur la ligne de stats famélique de Justin Fields en revenant du diable vauvert sur son WR pour l’interception.

Côté équipes spéciales, rien de bon ni de mauvais à signaler. On sent que Crosby (K) assure ses transformations avec moins de frappe et plus de toucher. Le punter O’Donnell a une frappe de mule, mais c’est bien aussi d’être précis. Le récent recruté Ford (S) est en effet un sacré gunner qui permet à l’ensemble de la couverture d’être plus efficace.

Quant à Amari Rodgers (WR), séché dans les médias par son QB qui le commentait « comme le retourneur et voilà tout », il avait des occasions de briller par les blocks de son équipe, mais sa lenteur, sa confiance défaillante et ses mains peu sûres ne peuvent le mettre en valeur. Le n°8 a ainsi fait un fumble sur un de ses rares retours, heureusement sans conséquence.

TEST EN FLORIDE

Après deux matchs qui devaient être une mise en jambes par la NFC North, les Packers sont à un bilan de 1-1 sans avoir rassuré plus que cela, compte tenu de l’adversité rencontrée.

On sent clairement que GB est sur une pente ascendante mais celle-ci n’est pas extrêmement pentue ^^. Le souci, c’est qu’un gros test arrive la semaine prochaine avec un voyage chez des Buccaneers de Tampa Bay bien plus effrayants.

La défense des Bucs a mis au supplice l’attaque des Saints en week 2 et il serait bien avisé que les coachs de GB anticipent cela. Côté offense, Brady n’est clairement plus un top 3 QB et avance autant en chouinant des pénalités aux arbitres que par ses passes.

On en saura bien plus encore sur la valeur, pour l’instant un peu insondable, de ces Packers 2022 après la semaine prochaine.

LES STATS

Green Bay Packers :

  • Aaron Rodgers (QB) : 19/25 à la passe, 234 yards, 2 TD, 1 fumble perdu
  • Aaron Jones (RB) : 15 courses, 132 yards, 8.8 yards par porté, 1 TD ; 3 réceptions, 38 yards, 1 TD
  • A.J. Dillon (RB) : 18 courses, 61 yards, 3.4 yards par porté
  • Sammy Watkins (WR) : 3 réceptions, 93 yards
  • 8 receveurs différents
  • Preston Smith (OLB) : 4 plaquages, 3 plaquages assistés, 2 sacks, 2 plaquages pour perte, 3 QB hits
  • Efficacité en 3ème tentative : 55 % (5/9)
  • Efficacité en redzone : 60 % (3/5)
  • 3 pénalités pour 25 yards
  • 1 turnover
  • 37 mn de possession de balle

Chicago Bears :

  • Justin Fields (QB) : 7/11 à la passe, 70 yards, 1 INT ; 8 courses, 20 yards
  • David Montgomery (RB) : 15 courses, 122 yards, 8.1 yards par porté
  • Equanimeous St Brown (WR) : 2 réceptions, 39 yards
  • Nicholas Morrow (OLB) : 7 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 plaquage pour perte
  • Efficacité en 3ème tentative : 14 % (1/7)
  • Efficacité en 4ème tentative : 0 % (0/1)
  • Efficacité en redzone : 50 % (1/2)
  • 7 pénalités pour 50 yards
  • 1 turnover
  • 23 mn de possession de balle

L’ACTION DU MATCH

  • La passe « slant » pour le TD de Lazard à 32 secondes de la mi-temps termine un 21-0 au second quart-temps pour un score de 24-7 à la mi-temps
  • La 4ème et 1 en situation de goal line et manquée de très peu à 8 mn de la fin scelle le match

LES DÉTAIL QUI TUENT

  • Aaron Rodgers (QB) : bilan de 24-5 contre les Chicago Bears
  • 7ème victoire de suite des Packers contre les Bears
  • Aaron Jones (RB) actuellement le meilleur coureur de la semaine 2 (reste 2 matchs du lundi soir) avec 132 yards
  • Packers et Bears sont à égalité de victoires NFL all-time : 783

GreenBayPackersFrance

2 Comments

  1. DavidBrillac

    783-783 c’est beau ça.
    Tu as tout dit, c’est mieux, mais peut mieux faire !
    Heureusement que l’on avait un Aaron Jones des grands soirs, virevoltant et inaltérable, autre chose que son gros copain Dillon qui n’aura jamais la virtuosité du 33 , et qui est ni plus ni moins qu’un bon fulback façon Tom Ratman !
    Rodgers va mieux, mais a causé une perte de balle et balancé trois saucisses dans les chaussettes.
    La défense antiaérienne a été correcte, mais les ILB et les DE ont été mauvais comme Clark pas en grande forme.

    Tant que les Bears seront incapables de savoir drafter un QB ils resteront des losers.
    Si Rodgers pouvait avoir la bonne idée de faire fermer la bouche de Brady, ça nous ferait très très plaisir, et lancerai notre saison.
    Go Pack Go !

  2. Guile

    Du mieux dans ce deuxième match qui confirme ce qu’on voyait l’année dernière : l’équipe est en mode diesel parce que les titulaires n’ont pas joué en PS et ils leur faut un peu de temps pour assimiler et mettre en place les changements (de joueurs, de stratégie, etc…).
    Au final, l’offense à joué un QT (le second) et la défense deux (2 et 3) ce qui est assez violent sur le niveau des Bears…

    Offense :
    – OL : La présence de Jenkins à droite de la ligne apporte bien plus de sécurité et de protection même s’il est encore loin de son max (et c’est normal). Nijman fait le job à gauche et ça commence sentir vraiment le sapin pour le genou du Bak. Newman est, au mieux, quelconque et mériterait de se voir mettre en concurrence. Myers, je reste dubitatif, je l’ai vu foirer son assignation et partir aux fraises en laissant le centre grand ouvert. Et dire qu’on pouvait prendre Creed Humphrey…
    – WR : On a moins vu les rookies. Rodgers s’appuie essentiellement sur Lazard, Cobb et Watkins (qui sont malades ou blessés donc ça va compliquer le match de ce WE). Les mecs ont fait le job sans coup d’éclats, faudra faire plus contre des équipes qui ne seront pas en bois. Pas de commentaires sur A. Rodgers qui a fait une remontée de terrain en ST avant de faire fumble sur la suivante…
    – TE : Pas vraiment vu à part au blocage (même s’il a 127 ans, Lewis bloque toujours bien)
    – RB : Belle prestation de Jones qui les a proprement découpé. Dillon moins flamboyant mais efficace dans l’usure.
    – QB : Rodgers a géré sans plus. Le fumble de Dillon (qui est pour Rodgers, vu que sa course déroute un peu Dillon) et le lancement foireux de Myers qui touche Watson coupent un peu les ailes du 3e QT qui partaient sur les mêmes bases que le second.

    Defense : prestation rassurante sur une moitié de match mais il faut faire mieux
    – 1er et dernier drive cataclysmique. On se serait cru sous Pettine avec de l’enfonçage par le centre en règle. Ils sont un peu resserré les boulons sur les QT du milieu mais c’est encore en rodage.
    – DL : Pour l’instant Reed n’apporte rien. Clark toujours au top, aux autres de monter leur niveau.
    – OLB : Le duo Gary/Smith fonctionne bien. Derrière c’est compliqué. Dommage de ne pas avoir saisi l’occasion de signer Jason Pierre-Paul qui va sûrement aller aux Ravens.
    – ILB : Du mieux sur ce match mais quelques plaquages ratés et ce n’était que les Bears
    – CB : Ils ont fait le job. A part l’INT d’Alexander qui fait une traversée du terrain de fou, ça reste dans les standards attendus. J’ai encore du mal à comprendre qu’on mette pas Alexander en man-to-man sur le meilleur receveur.
    – S : Pas grand chose à faire mais au moins, ils ne se sont pas fait trouer comme la semaine dernière.

    ST : A.Rodgers est nul mais on est arrivé à bloquer des retours avant la ligne des 20 yards. Peut-être que les autres équipes vont arrêter de relancer systématiquement les ballons en pensant que les mecs sont nuls et qu’ils peuvent traverser le terrain (parce que c’était flagrant contre les Bears, le retourneur relançait systématiquement alors que le ballon arrivait dans la end-zone).

    Contre Tampa ça sera une autre paire de manches. J’ai vu des bouts du match contre les Saints et leur défense est toujours aussi bonne. Niveau attaque, ça pêche un peu et peut-être que tous les gros receveurs seront absents (Evans c’est sûr mais Godwin/Jones sont blessés). Et King n’est pas là pour prendre des TD de Miller.

    Go Pack Go

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