C’est parti pour la présentation des cibles potentielles que les Green Bay Packers pourraient viser lors du 1er tour de draft 2018. On part avec la cible la plus improbable, Bradley Chubb (Defensive End – North Carolina State) et qui nécessitera une montée des Packers dans le tableau du 1er tour car impossible que ce joueur soit simplement disponible au 14ème choix. Néanmoins, il est permis de rêver.
Si j’ai choisi d’évoquer Bradley Chubb, c’est que le joueur issu de l’université de North Carolina State apparait unanimement comme le meilleur joueur défensif de cette draft 2018. Quand on sait que c’est plutôt du côté défensif que du côté offensif que les Packers sont en souffrance, alors cela mérite qu’on s’attarde un peu sur le phénomène.
UN DÉFENSEUR RARE
Bradley Chubb est sans conteste LE joueur défensif de la draft 2018 car il excelle dans la fonction défensive la plus importante de la NFL d’aujourd’hui : pass-rusher. Le produit de North Carolina State est un alliage parfait de physique et de technique pour déjouer les Tackles adverses. S’il a ajouté 15 kg à son physique pendant ses années universitaires, passant de 108 à 123 kg, Chubb (1,94 m) a tout autant amélioré sa palette de mouvements à la fois de pieds et de bras durant son cursus. Chubb peut ainsi autant déborder son adversaire à l’extérieur que le surprendre à l’intérieur tout en ayant assez de puissance pour s’affranchir du soutien du Garde.
Bradley Chubb a ainsi fait impression lors du déplacement en octobre dernier de son université à Notre-Dame où il a dû faire face à la meilleure paire LT-LG de la NCAA composé de Matt Mc Glinchey (LT) et de Quinton Nelson (LG), ces deux joueurs devant être pris en premier sur leur poste lors de la prochaine draft ! Ce match mit en valeur les joueurs des deux côtés qui se sont rendus coup pour coup.
Pour compléter le tout, il a une bonne endurance qui lui permet de ne rien lâcher si l’action dure et il a un caractère de battant tout en sachant se fondre dans le moule d’une équipe. Bref, un gros moteur et un bon mental.
Les seuls bémols que certains lui attribuent est un manque de totale consistance. Mais qui réussit 100 % de ses actions ?
Bradley Chubb, eu égard à son bagage actuel et au potentiel qu’il laisse entrevoir, a tout pour devenir un nouveau Von Miller, le pass-rusher des Denver Broncos, MVP du Super Bowl 2015.
MÉCANISME D’UN TRADE-UP
Si le fait de voir Chubb atterrir aux Packers semble être une gageure, cela n’est pas impossible. Pourquoi ? Parce que comme tous les ans, il y a aura une précipitation de plusieurs équipes sur des QB. En effet, plus que jamais dans l’histoire de la NFL, le quarterback est la pièce la plus importante d’une équipe. L’évolution des règles favorise de plus en plus le jeu de passe au détriment du jeu de course. Malheur donc aux équipes qui ne bénéficieraient pas d’un QB qui puisse assurer un minimum son rôle de leader offensif. On en a assez discuté sur ce blog mais la saison 2017 des Packers est un cas d’école pour rappeler l’importance de ce poste. Ou comment passer du nirvana avec Aaron Rodgers aux commandes à l’enfer (et la damnation) avec Brett Hundley en QB.
Bref, il n’est pas impossible que les 4 premiers choix de la draft 2018 soient autant de choix portés sur les quarterbacks Josh Rosen (UCLA), Sam Darnold (USC), Josh Allen (Wyoming) ou Baker Mayfield (Oklahoma). De plus, il y a de plus en plus de buzz autour du QB de Louisville Lamar Jackson. Au point d’en faire un top 10 ? Lui qui navigue dans les pronostics actuels en fin de 1er tour. On a déjà vu plus grosse surprise à la draft.
Dans le top 5, devrait être indubitablement choisi un coureur qui semble être un exemplaire comme il sort tous les 5 ans : Saquan Barkley (RB). Le coureur de Penn State a les qualités pour devenir le « Adrian Peterson » de la prochaine décennie.
Bradley Chubb pourrait alors être très bien encore disponible au 6ème choix, voire au même au 7ème choix si une équipe tombe en pamoison pour le Garde Quinton Nelson (Notre-Dame), unanimement désigné comme le meilleur joueur de ligne offensive de cette draft.
Seulement, il ne suffit pas de vouloir monter par un « trade-up », il faut trouver un partenaire pour cet échange. Quelle équipe voudra échanger un si beau pick ? D’abord seulement si Saquan Barkley (RB) n’est plus disponible et si cette équipe n’a pas de besoin en QB. Quelles sont les options et quel en serait le coût ?
- Le 4ème choix des Cleveland Browns s’ils choisissent un QB avec leur choix n°1 et si Saquan Barkley n’est plus disponible, il en coûterait au moins le 2ème tour 2018, le 3ème tour 2018 et probablement un 3ème tour 2019.
- Le 5ème choix des Denver Broncos. Avec Case Keenum, l’ancien QB des Minnesota Vikings recruté pour 2 ans, et l’ancien 1er tour de draft Paxton Lynch en développement après avoir été mis au feu trop rapidement peut-être, les Broncos sont parés en QB et beaucoup de prévisions les voient prendre Quinton Nelson (LG). Le ferait-il malgré tout si Chubb est disponible ? Il en coûterait au moins le 2ème tour 2018 et un 2ème tour 2019.
- Le 6ème choix est actuellement dévolu aux Indianapolis Colts qui ont détroussé en choix les New York Jets pour descendre du 3ème au 6ème choix général. Malgré ses blessures, les Colts comptent toujours sur Andrew Luck comme leur QB d’avenir. Alors, ils choisiront autre chose qu’un QB, mais si Nelson et Chubb sont disponibles, il n’est pas impossible que les Colts privilégient justement la protection de leur perle rare qui est encore plus aux Colts ce qu’Aaron Rodgers est aux Packers.
- Le 7ème choix des Tampa Bay Buccaneers. Une certitude, si par miracle, Bradley Chubb arrive au choix des Buccanneers, il sera leur choix. Et pour leur demander de laisser passer cette opportunité, il faudra payer le prix fort, sûrement le 2ème tour 2018 et le 3ème tour 2018. Si le fait de descendre du 7ème au 14ème choix est la moins pénalisante pour une équipe qui effectue ce « trade down » (échange descendant), dans ce cas précis, cela semble impossible d’imaginer Tampa Bay laisser passer l’opportunité de saisir un défenseur comme Chubb.
Alors dans tout ça, quel choix serait vraiment viable ? Outre le coût, quelle équipe se laisserait déposséder de l’opportunité d’avoir un tel défenseur ? J’ai envie de dire que la seule solution viable semble être le 4ème choix des Cleveland Browns. Ils auront eu leur choix préféré en n°1 (le RB Barkley ou le QB de leur choix) et si Barkley est pris par les New York Giants en n°2, alors peut-être que les Browns seront enclin à redescendre dans la hiérarchie.
Mais nous avons vu que le prix à payer est coûteux : au moins le 2ème tour 2018, le 3ème tour 2018 et probablement un 3ème tour 2019. Les Packers, en effectuant cette montée, personnaliserait complètement leur draft sur Chubb puisqu’ils n’auraient plus de choix avant le 101ème choix, soit le 1er choix du 4ème tour obtenu dans l’échange Randall et Kizer il y a quelques semaines. En gros, les Packers miseraient leur maison sur Chubb pour cette année.
Nous avons vu qu’il en valait la peine, mais est-ce que les Packers sont prêts à miser autant sur un seul joueur ? Et d’ailleurs, est-ce que ce joueur typé Defensive End, c’est-à-dire à l’extérieur de la ligne d’un système en défense 4-3, est-il adaptable au prochain système défensif des Packers qui sera concocté par le coordinateur Mike Pettine ?
Mike Pettine est certes un homme de système 3-4 mais il est aussi connu pour sa multiplicité de schémas déguisés qui mêlent parfois au sein d’un même match un système 3-4 et un système 4-3. Il a dit lui-même que ses schémas seront la résultante des joueurs qui seront mis à sa disposition, alors Bradley Chubb pourrait très bien être un Packer sous Mike Pettine.
Mais un tel talent a trop de qualités pour ne pas être adapté dans un système, un trade-up peut alors valoir le coup sur un joueur qui manifestement donne beaucoup de gages de réussite en NFL.
Cependant, l’hypothèse de voir les Packers effectuer un trade-up pour obtenir Bradley Chubb est plutôt improbable car dépendant de trop de facteurs. Cependant, la mandature de Ted Thompson, le précédent manager général avait commencé en 2005 par un coup improbable : la draft au 24ème choix d’Aaron Rodgers, le QB de California-Berkeley prédit comme possible n°1… On connaît la suite. Qui dit que le nouveau manager général Gutekunst n’aura pas l’occasion de réaliser un coup aussi fumant.
Réponse le 28 avril…
J’aimerais bien, j’aime beaucoup ce joueur qui pourrait être la relève de notre pass-rush et un titulaire en puissance pour plusieurs années.
Après, je suis d’accord avec toi GBPF, pouvoir choisir Chubb est très improbable : au 14e tour il ne sera plus disponible depuis longtemps et pour moi il faudrait monter au 6e tour (donc un échange avec les Colts) pour pouvoir le choisir. Il faudrait donc lâcher notre second tour de draft pour monter au 6e ce qui préserve le choix de 3e tour.
J’ai plutôt tendance à penser que les Giants vont prendre un QB pour préparer l’après-Manning et que du coup les Browns pourront faire un doublé avec Barkley et un QB.
Pour les Broncos, j’hésite entre Nelson et un QB car Keenum n’a signé que pour 2 ans ce qui peut vouloir dire qu’ils pourraient être tenté de récupérer un QB en 5 en fonction de ceux qui sont encore disponible.
Voilà pourquoi je pense que monter en 6 pourrait suffire pour Chubb, au pire on pourra récupérer Ward ou Fitzpatrick.
Merci pour le très bon article, vivement la suite pour continuer les nœuds au cerveau 🙂
Merci pour l’article et une suggestion: inclure la table la plus récente pour la valeur d’échange des picks de draft, j’aime bien celle de drafttek qui prend en compte les choix compensatoires et permet de surligner les picks par équipe:
http://www.drafttek.com/NFL-Trade-Value-Chart.asp?RequestTeam=GB
Pour en revenir au contenu et après avoir fait ma part de simulations, je pense que GB devrait éviter le trade up dans le top 8 (et même 10) en raison du coût car même si notre R1 + R2 = plus ou moins le pick 7 ou 6, en rajoutant notre R3 on arrive à peine au pick 4 de Cleveland et d’autres équipes ont les moyens de payer beaucoup plus cher que nous (BUF, NE, IND, CLE…).
Il faut aussi partir du principe que le propriétaire du pick ciblé ne le lâchera pas à moins d’obtenir un bénéfice conséquent sur sa valeur ce qui équivaut au montant d’un pick du R3 en plus au minimum (100-300 pts). Un échange à valeur égale a peu de chance d’aboutir au R1 ne serait-ce que parce qu’il y aura probablement d’autres offres…
Il vaut donc mieux attendre de voir ce qui se passe jusqu’à CHI compris (qui nous saignerait à mort sur un trade) surtout qu’il risque d’y avoir du mouvement et qu’un board en chaos nous serait favorable avec 12 picks pour naviguer et saisir nos chances. Dans l’idéal, je préfère un léger trade down (LAC ou BAL) qui nous donne un R2 de plus pour éventuellement remonter en fin de R1 ou début de R2.
Ce 14 pourrait valoir très cher en fonction des joueurs disponibles alors si on peut dépouiller un pigeon, il faudra sérieusement considérer la possibilité. Voici quelques combinaisons possibles (uniquement R1 et R2) par valeur croissante pour donner une idée de ce que pourrait valoir notre GB R1-14 (1100 pts):
BUF R1-22 + R2-22 = 1160 pts (équivaut au WSH R1-13 = 1150 pts)
NE R1-23 + R2-11 = 1230 pts
DET R1-20 + R2-19 = 1240 pts
CIN R1-21 + R2-14 = 1240 pts
DAL R1-19 + R2-18 = 1275 pts (entre OAK R1-10 = 1250 pts & MIA R1-11 = 1300 pts)
NE R1-31 + R2-11 +31 = 1346 pts
NE R1-23 + 31 = 1360 pts
LAC R1-17 + R2-16 = 1370 pts
BAL R1-16 + R2-20 = 1380 pts
CLE R2-1 + 3 + 32 = 1400 pts
IND R2-4 + 5 + 17 = 1480 pts
BUF R1-22 + R2-22 + 24 = 1490 pts (équivaut au TB R1-7 = 1500 pts)
Sortir complètement du premier tour peut sembler fou mais contre 3 picks dont deux en début de R2, c’est plus que tentant car il reste encore beaucoup de bons joueurs disponibles !