Green Bay Packers – Baltimore Ravens : 0 – 23
Inqualifiable ! À prendre au sens propre tellement la prestation offensive fut pathétique. Et au sens figuré, car cette victoire éloigne pour moi définitivement les Packers des play-offs, même si mathématiquement GB est encore en course. Aaron Rodgers peut partir en vacances tant cette défaite marque un tournant dans une saison qui sera peut-être le début d’une nouvelle ère. Pour l’instant, les fans des Packers n’ont plus qu’à se morfondre jusqu’à la fin de l’année.
HUNDLEY, LA PROMESSE AVANT LA CHUTE
Dans la froideur d’un hiver brusquement apparu dans le nord des Etats-Unis (températures négatives), Lambeau Field s’est réchauffé le temps d’un drive, le premier. Comme à l’accoutumée, l’entraineur Mc Carthy avait bien préparé son plan de jeu initial et la ligne offensive laissait une éternité au QB pour lancer. 17 yards pour Nelson (WR) sur la première action du match, puis 33 yards pour Adams (WR). Ca partait sur les chapeaux de roues. Mais le deuxième lancer envers Adams était déjà flottant, le WR s’étant bien placé pour rattraper la passe sous-dosée, une plus grande puissance aurait sûrement garanti un touchdown.
Arrivé en deux temps, trois mouvements, sur la ligne des 5 yards des Ravens, la magie des Packers disparut. Elle avait duré 2 mn. Car Hundley (QB) montra toutes ses limites sur le jeu suivant, téléphoné à souhait. Depuis que Hundley est aux manettes, à chaque fois que Cobb (WR) court latéralement au moment de la mise en jeu, le jeu lui est destiné. Ca n’a pas manqué. Et comme Hundley garde les yeux rivés sur son option n°1, c’est encore plus prévisible. Si nous, nous le voyons, imaginez Jimmy Smith, le « shutdown corner » des Ravens. Interception du CB dans l’en-but. Vidéo INT J. Smith
On ne le savait pas encore, mais c’était terminé. Hundley perdait sa confiance et allait accumuler les bourdes et les mauvais choix qui allaient aboutir à un zéro pointé au score final, du jamais vu depuis 11 ans !
Sur leur premier drive, les Ravens donnaient du répit aux Packers grâce à une mise en jeu foirée par le Centre Jensen ayant pour conséquence une 2ème et 24 yards à parcourir. Sur le jeu suivant, Clay Matthews (OLB) se régalait en abusant le LG Hurst qui faisait office de LT hier soir pour sacker Flacco (QB).
Les Packers récupéraient la balle, gardaient l’accent sur les passes alors que Jamaal Williams (RB) était plutôt efficace en ce début de match. Hundley manquait un Davante Adams (WR) complètement libre avant de tenter une improvisation lamentable. Ah, il voyait bien Kendricks (TE) libre pour une passe profonde à droite, mais son lancer était tellement faiblard que le safety Weddle n’avait qu’à venir cueillir l’offrande. 2ème interception.
La défense continuait à stopper la course, l’arme principale des Ravens, mais elle continuait également à concéder les 3èmes tentatives. Clinton-Dix (FS) manquait de peu l’interception devant l’en-but. Field Goal Ravens en fin de premier quart-temps. (0-3)
Cette fois fini de rire côté GB, l’accent était mis sur la course par Williams (RB) et Hundley (QB). Même le rookie Devante Mays (RB) était impliqué : 1ère course… FUMBLE recouvert par l’ILB Onwuasor.
3ème turnover concédé par les Packers sur leurs 3 premières possessions. Ne cherchez pas, ce n’était pas arrivé depuis 1993 ! Même si la défense stoppait net le drive suivant des Ravens, il n’y avait que deux solutions : soit les Packers se relevaient de ces 3 turnovers pour gagner de manière improbable, soit les Packers ne pouvaient défier les statistiques et s’enfonçaient dans le néant. Vous avez deviné la suite ?
Nouveau « 3 and out » de GB qui montrait la mauvaise présence dans la poche de Hundley, ne sachant pas s’adapter à la mobilité de la poche et gardant la balle bien trop longtemps. La défense allait bien finir par rompre ? Pas encore. Ha-Ha Clinton-Dix (FS) lisait bien le jeu des Ravens qui envoyait une passe lobée.. au minuscule Danny Woodhead (RB). Etonnant.. Clinton-Dix n’étant pas surpris, il n’eut pas de mal à intercepter la balle, quasiment sur la ligne d’en-but de GB.
Malgré un départ sur ses 2 yards, Hundley avançait le ballon grâce à ses propres courses. Mais sa gestion de la « poche » était calamiteuse. Il permettait l’exploit d’encaisser un sack de – 12 yards alors que 2 Ravens seulement étaient en pression. Il lançait ensuite dans des bras adverses levés depuis plusieurs secondes. Enfin, il encaissait un nouveau sack de – 13 yards lors d’une passe écran (Jamaal Williams ayant un défenseur à proximité, il n’osa pas lancer sa première intention, et comme il n’a pas de deuxième intention…). Tout le mauvais bagage technico-tactique de Hundley était résumé dans ce drive qui aurait pu (et du) achever la 1ère mi-temps.
S’en suivait un mauvais « snap » sur la mise en jeu du punt permettant un bon retour de punt qui mettait déjà les Ravens en position de FG à 1 mn 30 de la mi-temps. Un sack de Fackrell (OLB) surprenait Flacco et contenait les Ravens au FG. (0-6 à la mi-temps)
LES PACKERS ABATTUS EN SECONDE PÉRIODE
La défense avait maintenu l’adversaire à portée de fusil en première mi-temps alors que les Ravens avaient eu 5 possessions. Mais ces espoirs étaient bien minces compte tenu de l’inanité de l’attaque. C’est bien simple, on n’en était plus qu’à espérer un « pick-6 » (turnover retourné directement en touchdown par la défense) pour survivre. Pour dire si le cas des Packers semblait désespéré.
La première possession de Baltimore en seconde période allait doucher tout espoir. Après une retour de kick de 35 yards de Chris Moore (WR), la défense était pris au piège d’un blitz audacieux des ILB Martinez et Ryan : réception plein centre de 33 yards pour le TE Benjamin Watson.
Pour finir ce redémarrage en trombe des Ravens, Flacco trouvait sur une passe lobée Mike Wallace pourtant marqué à la culotte de chez culotte par Damarious Randall (CB). Ce dernier aurait pu être pénalisé pour des interférences de passe mais celles-ci n’ont même pas suffi à empêcher la réception spectaculaire à une main du WR vétéran (Jermain Whitehead (S) trop attentiste sur l’action). (0-13)
En 2 mn, Baltimore avait réduit au silence un Lambeau Field déjà pas très bruyant. Cet écart de 13 pts si accessible avec Aaron Rodgers à la barre était un gouffre sous la houlette de Brett Hundley (QB). Le staff l’avait bien compris, ils tentèrent déjà une 4ème et 6 yards au milieu de terrain : tout le monde se décale à droite… et Brett Hundley garde la balle sous la pression : sack ! Terrible incompréhension du stade et des coéquipiers.
La défense faisait le nécessaire pour faire échouer les Ravens sur la possession suivante, mais l’attaque ne pouvait rien faire, tout simplement. Hundley a sa cible n°1 du jeu et la fixe continuellement sans avoir cette vision périphérique qui doit permettre au QB de scanner le terrain et de voir les menaces de pass-rush arriver. Rien de tout cela chez Hundley.
Et cette incompétence du QB commençait à déteindre sur les coéquipiers. La ligne offensive n’était plus mentalement à 100 % en fin de match, à l’image de Bakhtiari (LT) se laissant déborder par Suggs (OLB) pour provoquer le dernier fumble de Hundley à 7 mn de la fin. L’énervement gagnait l’ escouade défensive, comme en témoigne la poussette en dehors du terrain de Clinton-Dix (FS) sur le RB adverse.
Les Packers ont traversé les 3ème et 4ème quart-temps comme des ombres entre 4ème tentatives tentées mais ratées et pertes de balle. Les Ravens n’ont pas eu à forcer leur talent, d’ailleurs ils en sont quasiment dépourvus offensivement, et c’est ça le plus triste.
Hundley balançait une 3ème interception vraiment horrible tant elle était donnée dans les mains du CB (Humphries), qui plus est dans la propre zone rouge de GB. Alex Collins (RB) rajoutait du sel sur la plaie béante des Packers en n’ayant à parcourir que 3 yards ensuite pour un TD qui alourdissait l’addition à 2 mn de la fin, mais en même temps reflétait mieux l’écart réel entre les deux équipes. (0-23)
Pour ne rien arranger, la défense perdait son meilleur joueur 2017 Kenny Clark (NT) pour une apparente sérieuse blessure à la jambe provoquée par un mauvais geste du Centre adverse Jensen. Clay Matthews (OLB) était également sorti pour une blessure à l’aine, Justin Mc Cray (RT) aussi, remplacé par Jason Spriggs qui fut mauvais sur ses quelques snaps pris. Sans oublier le CB n°1 Kevin King qui était absent avant le match.
L’absence d’Aaron Jones (RB) se faisait cruellement sentir, Jamaal Williams montrant encore ses limites dans la créativité de ses courses. Il reste un bon « cheval de trait » mais qui doit être couplé avec un RB plus félin comme A. Jones.
Un résultat cataclysmique, des blessures à gogo, des interviews d’après match dépourvus de sens et de passion (« un problème de QB, mais quel problème de QB ? »), il y a l’air d’avoir quelque chose de cassé au royaume des Packers. La situation actuelle ne pourra pas durer éternellement. Il va falloir inspecter l’écurie à l’inter-saison et nettoyer tout ça. Car si les défaites interpellent toujours, la manière est de plus en plus honteuse et laisse les fans des Packers avec autant d’espoirs de gagner le Super Bowl que les fans des Cleveland Browns, c’est dire.
Hundley montre match après match les mêmes symptômes qu’à son premier match titulaire, les mêmes symptômes qu’en pré-saison. Les défauts sont repérés et il n’y a pas l’once d’une amélioration. Un joueur doit pouvoir éclore en toute sérénité mais il faut qu’il montre un certain potentiel. Là, désolé, je ne l’ai jamais vu et je ne le vois pas.
Hundley est le quarterback titulaire 2017 au plus mauvais ratio TD/Interception de la NFL (2 pour 7, soit 0,28). Le meilleur dans l’histoire de la NFL pour cette catégorie statistique est… Aaron Rodgers, et de loin (ratio supérieur à 4). Jamais peut-être dans l’histoire, une équipe NFL n’a autant dépendu d’un seul joueur. Aaron Rodgers, tu resteras le MVP officieux des années 2010 (au moins dans nos coeurs).
LES STATS
Green Bay :
- Brett Hundley (QB) : 21/36 à la passe, 239 yards, 3 INT, 1 fumble perdu ; 189 yards à la course
- Jamaal Williams (RB) : 18 courses, 57 yards, 3.2 yards par portée
- Davante Adams (WR) : 8 réceptions, 126 yards
- Ha-Ha Clinton-Dix (FS) : 5 plaquages, 1 INT
- 4 fumbles, 2 perdus
- 5 turnovers
- 5 pénalités pour 53 yards
- Efficacité en 3ème tentative : 30 % (4 sur 13)
- Efficacité en 4ème tentative : 25 % (1 sur 4)
- Efficacité en zone rouge : 0 % (0 sur 1)
Baltimore :
- Joe Flacco (QB) : 22/28 à la passe, 183 yards, 1 TD, 1 INT
- Alex Collins (RB) : 20 courses, 49 yards, 2.45 yards par portée, 1 TD
- Mike Wallace (WR) : 4 réceptions, 56 yards, 1 TD
- Matt Judon (OLB) : 6 plaquages, 1 plaquage assisté, 2 sacks, 1 fumble forcé
- 1 turnover
- Efficacité en 3ème tentative : 21 % (3 sur 14)
- Efficacité en 4ème tentative : 100 % (1 sur 1)
- Efficacité en zone rouge : 33 % (1 sur 3)
Le résumé vidéo du match : Packers vs Ravens
J’aurai jamais cru dire ça aussi tôt mais, vivement la fin de saison…
Pourvu qu’il y ai un bon gros ménage a l’intersaison
Le pire c’est que j’ai quand même espéré quasiment tout le match parce que la défense tenait bien l’attaque des Ravens jusqu’à la fin du 4e QT où tout à foutu le camp.
Bon sauf Randall, parce que même s’il est collé au WR, il est plus préoccupé par le joueur que par le ballon. Placé comme il est, il doit être tourné face au ballon et tenter de l’intercepter plutôt qu’essayer de ceinturer le WR.
Enfin bref, que dire, je pense qu’on aurait pu jouer toute la journée et toute la nuit sans marquer tellement Hundley a été nul avec son mental en carton. Le nombre de fois où il a reculé pour éviter (ou pas) des sacks à force d’attendre pour lancer le ballon… Heureusement, personne n’a encore eu l’idée de faire des stats sur les yards négatifs à la course 😉
A un moment, je me suis dis, McCarthy va abandonner et faire entrer Callahan histoire de voir si par hasard il arriverait pas à enchaîner 2 passes de plus de 5 yards mais même pas.
Le pire match depuis un bon moment et les Steelers se profilent à l’horizon…
Même en étant optimiste j’ai du mal à nous voir à 7-6 après le match contre les Browns…
C’est dur aujourd’hui et ça pique…
Merci pour le résumé GBPF, il faut beaucoup de courage pour pondre un article sérieux après cette farce immonde…
Steelers 50 – 0 Packers, rien à ajouter.
Ah si: FIRE MAC CRAPPY !
La D a fait le taf au moins, mais ça ne veut pas dire grand chose contre ces Ravens poussifs même si on avait pas King et que Clay et Clark sont sortis en cours de route.
Quel que soit le bilan final, cette saison restera comme celle d’une des gestions les plus ignobles d’un contender potentiel sur les années 2000, ce qui nous place au niveau des Browns qui eux ont au moins eu l’excuse de ne jamais avoir eu de QB HoF !
Dans un tel marasme, merci et bravo à GBPF d’avoir le courage de nous abreuver d’articles tout au long de la semaine, depuis le début de la saison !
Inutile de revenir sur celui que j’ai surnommé Bubblegum depuis son entrée en jeux calamiteuse contre les Vikings, enfin si deux mots !
J’ai pas l’habitude de faire du délie de salle gueule, mais le pauvre Hundley il porte sur son visage, la peur de perdre, la nonchalance, il transpire la défaite, il est fort probable que son fameux bubblegum lui serve à combattre le stress !
Aux antipodes de notre cher Aaron, certainement le QB le plus cool et le plus calme une fois placé derrière son centre !
Jamais je n’ai vu un match zéro pointé sur l’air Rodgers, et je suis persuadé ne jamais en voir, par contre Favre nous en a sorti des biens pourri, pour diverses raisons, mais toujours avec du spectacle même dans la défaite !
Le pauvre Hundley, lui, est, pitoyable, et d’une médiocrité abyssal, avec tous les défauts d’un mauvais QB !
Je ne relancerait pas le débat sur Kapaernick, mais que quelqu’un me dise qu’il aurait été pire que Hundley.
Je vais donc me consoler, en pensent aux fans de Raiders, ou autres Giants, Cowboys et Cardinals qui avaient d’autres espoirs en début de saison, et qui pour les trois derniers, ont vu leurs ambitions ruiné eux aussi par les blessures, ou suspension.
Pour finir, je pense que l’air du grand changement est venu du côté de la Baie des Puants !
A ce sujet, je suis impatient de voir les deux numéros 7 face à face contre les Browns pour voir qui est le plus nulle ?
Très petit mental Hundley, ça se confirme, c’était d’ailleurs la raison qui m’avait décidé à être « team Callahan » dès le soir de la blessure de Godgers, notre sauveur.
Je ne crois pas que Calahan nous aurait forcemment emmené en PO, mais sur le peu qu’on avait vu, c’était clair qu’Hundley était très perméable à la pression, et ça en NFL, ça pardonne pas. Et je ne parle même pas du niveau technique, car là aussi, on voit des lancers indignes de QB NCAA alors qu’il a 3 ans de professionnalisme au côté de ce qu’il se fait de mieux en la matière…no comment.