PHILADELPHIE EAGLES – GREEN BAY PACKERS : 13-27

Aaron Rodgers retrouve la joie de vaincre
Petit à petit, l’oiseau fait son nid dit l’adage. La victoire chez les les aigles de Philadelphie fut convaincante contre un adversaire néanmoins abordable. Est-elle le début d’une remontée fantastique vers les play-offs ? Les Packers peuvent-ils, comme l’a dit Aaron Rodgers la semaine passée, « renverser la table » ? Nous l’espérons tous mais le chemin reste encore long. Savourons d’abord cette victoire.
UN DÉPART RÉUSSI, ENFIN !
Les Packers ont réussi ce qu’ils savaient faire avant et qu’ils avaient perdu depuis la mi-saison 2015 : marquer un touchdown dès sa première possession de balle. Ce fut chose faite avec un tracé intérieur (« slant ») de toute beauté de Davante Adams qui enfonçait en plus 2 plaqueurs. Ce premier TD concluait un beau drive de 5 mn où l’attaque de Green Bay a fait ce qu’elle sait faire de mieux : progresser en West Coast offense par petites passes. Le coach Mc Carthy avait concocté une grande variété de jeux, et en cas de coup dur, Rodgers courait pour faciliter les choses. Ce premier drive montrait l’importance du retour de Jared Cook. La présence d’un grand tight-end comme lui aspire les défenseurs. Il fit en plus quelques bons blocks pour des jeux de course. (0-7)
Les Eagles répondaient du tac au tac avec un drive similaire que le QB Carson Wentz convertissait en TD par une courageuse course à laquelle Clay Matthews (ILB) ne put répondre assez vite. Il faut dire que ce dernier, placé en linebacker intérieur à la place de Jake Ryan finalement absent, se prit un violent block aveugle du RT adverse qui lui blessa l’épaule et l’handicapera toute la partie. La défense des Packers subissait comme à son habitude en raison d’une protection parfaite de la ligne offensive Eagles où officiaient pourtant le RG 2 et le RT 3 ! Inquiétant… (7-7)

TD de Davante Adams, dans le chas d’une aiguille !
Green Bay repartait au front avec la même recette, mais en impliquant un peu plus Starks à la course. Et Aaron Rodgers nous décocha une de ses passes dont il est le dépositaire, trouvant son receveur, Davante Adams en l’occurrence, dans le chas d’une aiguille. Par cette réception et son match dans l’ensemble, Adams confirme sa qualité première qui lui font avoir la confiance des coachs et de Rodgers, l’exécution de ses tracés sans lequel une telle réception n’aurait pu avoir lieu. (7-14)
Et pour bien faire, la défense stoppait l’attaque des Eagles, en effritant peu à peu la forteresse de l’OL des Eagles et en mettant ainsi un peu plus Wentz sous pression. La balle récupérée, les Packers remontaient difficilement le terrain, convertissant deux 3ème tentatives. Mais la 3ème ne fut pas la bonne. Ou plutôt la 7ème devrais-je dire, car la 7ème troisième tentative du match des Packers fut la première non convertie, alors que les Eagles étaient avant ce match la 6ème défense dans ce domaine.. Une statistique plutôt encourageante pour la suite et qui sera la trame du match.
Le punt de Schum fut parfait et aboutissait sur la ligne des 1 yard, un punt que Jayrone Elliott (OLB) s’empressait de recouvrir sans voir qu’il avait mordu auparavant la ligne d’en-but, mais fort heureusement, quand il maitrisa le ballon, aucun de ses membres n’était en contact avec cette ligne. Les Eagles repartaient de leur 1 yard au lieu de leurs 25. Mais Carson Wentz se sortait de la nasse malgré cette position de départ. Deux jeux plus tard, un sack rageur de Mike Daniels occasionnait une perte de 14 yards. La défense Packers pliait, encaissait des passes courtes mais elle ne rompait pas : field goal de 48 yards. (10-14 à la mi-temps)
UN ADVERSAIRE ABORDABLE
La clé du match résidait dans le gain de la bataille des tranchées, les lignes offensive et défensive étant la force des Eagles. La ligne offensive des Packers a gagné le match haut la main (0 sack concédé) où les Tackles Bakhtiari et Bulaga furent impeccables alors que Spriggs, heureusement titularisé en RG à la place de Barclay, montrait ses qualités athlétiques. La performance du rookie permet d’ailleurs d’envisager sereinement d’éventuelles négociations avec le RG titulaire TJ Lang, agent libre en fin de saison.
Par contre, le pass-rush Packers a eu plus de mal à prendre la mesure d’un OL Eagles où manquaient pourtant deux titulaires. Mais cela s’est fait petit à petit au fur et à mesure du match avec une domination physique croissante des défenseurs et un nombre croissant de blitz envoyés. Carson Wentz sentait de plus en plus la pression sur lui, et c’est sur une de ces pressions qu’il envoyait une passe dans un espace libre de tout receveur. Clinton-Dix s’empressait d’intercepter cette offrande et offrait le fameux turnover recherché depuis plusieurs matchs.

Une autre réception acrobatique de Davante Adams, pour 50 yards !
À peine le cuir récupéré, Rodgers voulut enfoncer le clou et envoyait sur une play-action une bombe quasi-parfaite pour… Davante Adams une fois de plus (50 yards de gain). Mais il ne trouvait pas ensuite la solution en zone rouge. (10-17)
Les Eagles se décidèrent à réagir avec un drive en no-huddle et l’utilisation (enfin) de Darren Sproles (RB), que ce soit à la course ou à la passe. Mais là encore, les Packers stoppaient le mouvement. (13-17). Les lignes secondaires jouaient à un meilleur niveau. Les raisons à cela sont multiples : le retour salvateur de Randall en CB1, un schéma défensif taillé pour éviter les big plays et la faiblesse des jeunes receveurs adverses jamais avares de drops. Un match idéal pour relancer la secondary des Packers mais cela ne doit être qu’un point de départ pour s’améliorer quand viendra le temps d’affronter des receveurs plus aguerris.

Ripkowski (n°22) marque son 1er TD en carrière
Le drive suivant, les Packers forçaient le destin si défavorable ces dernières semaines. Ils convertissaient 4 troisièmes tentatives de suite : une grâce à une pénalité de brutalité sur le QB commise par un Fletcher Cox frustré, une grâce à une réception de Nelson, une autre avec une réception en soupape de sécurité de James Starks et la dernière par une réception d’un Adams au tracé encore parfait et à la volonté furieuse d’en découdre. Après un holding défensif, il ne restait plus qu’un petit yard à couvrir et la balle était donnée pour une fois logiquement (enfin !) au fullback Ripkowski. En cette semaine 12, il marquait le premier TD à la course de GB, non marqué par Aaron Rodgers. (13-24)
Il restait alors 14 mn au 4ème quart-temps, et depuis 29 matchs, les Packers gagnent les rencontres où ils mènent au score à l’entame du 4ème quart. De quoi être confiant !
Et en effet, les Eagles butaient sur la défense Packers. La faute d’abord à une interférence de passe offensive qui annulait un gain de 41 yards de Sproles sur une screen pass qui avait fonctionné malgré sa prévisibilité… L’OL Eagles prenait l’eau et c’est un « facemask » de Peppers qui prolongeait leur drive avant que Clay Matthews « sacke » Wentz forçant les Eagles à punter.
Avec 11 pts d’avance et 10 mn à jouer, les Packers devaient gérer, ce qu’ils ont magnifiquement fait en utilisant 8 mn 20 au chronomètre. Ils ont évidemment user de Starks à la course, et Jordy Nelson assura les réceptions précieuses. (13-27). Avec 2mn à jouer et sans aucun temps mort pour les Eagles, la cause était entendue.
« RUN THE TABLE » ?
Il était agréable de retrouver des Packers « vintage » avec un Aaron Rodgers qui rend une copie parfaite. Le style West Coast offense est la marque de fabrique offensive des Packers. Si Starks a effectué quelques courses décisives, le jeu de course a vraiment de quoi s’améliorer. On attend une plus grande implication de Christine Michael (RB), auteur de 4 yards lundi soir… sur sa seule course effectuée !
Car les qualités adverses (la ligne défensive) ont été contenues par une ligne offensive toujours dominante. Mais lorsque les lignes secondaires adverses seront beaucoup plus douées, un jeu de course établi sera indispensable pour avancer.

Les Packers ont su mettre de la pression sur le dos de Carson Wentz (n°11)
Défensivement, le pass-rush a su user la ligne offensive Eagles adverse, mais celle-ci était amputée de deux titulaires sur le côté droit. C’est par le pass-rush que la défense obtiendra des turnovers ou des punts adverses, pendant que les lignes secondaires devront assurer la couverture en évitant le big play. Le retour de Randall (CB) est une grosse bouffée d’oxygène. Les équipes spéciales devront continuer à assurer l’essentiel comme hier face à une équipe pourtant performante dans les retours.
Maintenant, il ne faut pas retomber dans la spirale des blessures. Et pourtant, Rodgers (ischio-jambier) et Clay Matthews (épaule) sont sortis handicapés de ce match. Pour Aaron Rodgers, cela semble bénin mais en fin de match, il était clairement apparu statufié derrière sa ligne offensive. Pour Clay Matthews, le pronostic est plus réservé et cela dépeuplerait considérablement le poste d’inside linebacker (ILB) où manquent déjà Ryan et Martinez ! De l’état des blessures dépendra la suite de la saison.
Si les play-offs restent encore une lointaine destination, la spirale négative est enrayée. Il faut maintenant enchaîner avec un retour à Lambeau Field après 4 derniers matchs sur 5 à l’extérieur. L’équipe des Houston Texans présente le même profil de « fausse bonne équipe » que les Eagles. La victoire est nécessaire afin de peut-être « renverser la table ».
LES STATS
Green Bay :
- Aaron Rodgers : 30/39, 313 yards, 2 TD
- 74 yards à la course dont 26 yards à la course de Rodgers
- Davante Adams : 5 réceptions, 113 yards, 2 TD
- Jordy Nelson : 8 réceptions, 91 yards
- Clay Matthews : 4 plaquages, 1 sack
- Clinton-Dix : 3 plaquages, 1 INT
- Efficacité en 3ème tentative : 71 % ! (10 sur 14)
- Efficacité en zone rouge : 50 % (2 sur 4)
- 35 mn de possession de balle
Philadelphie :
- Carson Wentz : 24/36, 254 yards, 1 INT
- 81 yards à la course dont 33 yards à la course de Wentz (1 TD)
- Dorial Green-Beckham : 6 réceptions, 82 yards
- Jordan Hicks : 7 plaquages, 2 plaquages assistés
- Efficacité en 3ème tentative : 45 % (5 sur 11)
- Efficacité en zone rouge : 100 % (1 sur 1)
Le résumé vidéo du match : Packers@Eagles
Point classement jeudi. Prochain match à domicile dimanche face aux Houston Texans qui jouent la couronne de l’AFC South.
Avant toute chose, pour les avoir vu plusieurs fois cette saison, il me semble important de souligner à quel point les Eagles peuvent être irréguliers et ils ont été (ahma) particulièrement médiocres lundi soir.
Il en faudra donc plus pour me convaincre.
Ce qui est vraiment positif, c’est de retrouver une équipe impliquée et des joueurs concernés. Je ne sais pas trop quoi penser de notre def, le retour de Randall semble avoir fait du bien; Burnett et Matthews ont pris des snaps en ILB et ça a été plutôt positif; mais soyons honnêtes, vous les avez trouvé si forts que ça lundi, Wentz et son off? (pas vraiment de menaces en profondeur là-bas, ça nous a aidé)
Ce qui a été un vrai plus pour notre def par contre, c’est la manière avec laquelle l’off à géré/mangé le chrono. A la décharge de notre def lors des précédant naufrages, il y a le fait que l’on rendait souvent trop rapidement le ballon en off.
Dans la continuité des matchs précédants, l’off est en progrès, plus de doutes là dessus.
Non seulement Adams à peut être joué le meilleurs match de sa carrière, mais il aligne les bonnes perfs depuis 3 semaines. A-t’il eu enfin le déclic? Malgré toutes les critiques que j’ai pu lui adresser, je le lui souhaite.
Il semblerait aussi que le staff fasse (enfin) pleinement confiance à Ripkowski. Je ne comprenais pas pourquoi on l’utilisait si peu, surtout avec nos soucis de jeu au sol.
J’allais oublier mais cette semaine j’ai aussi bien aimé notre RG :-))
Bref, content de la victoire mais pas d’enflammade pour moi, je vais tout de même regarder la confrontation contre les Texans avec davantage d’intérêt, ce sera un bon test pour évaluer les progrès ou non des 2 côtés du ballon.
Pour les Eagles, les fans se plaignent continuellement de la pauvreté de leurs WR et CB, et ça s’est encore vu lundi soir.
Je pense vraiment que l’absence de 2 titulaires en OL les a désarçonnés. Wentz n’était plus en sécurité et il a joué comme un rookie : avec plein d’envie et pas mal de maladresses. En fait, un QB rookie va dépendre énormément de son OL (bonjour Dak Prescott). Il ne leur restait plus que leur pass-rush à opposer, que notre OL a maîtrisé.
Randall sans être exceptionnel est vraiment une sangsue sur le WR, mais il manque de vitesse. Quand il mord dans une feinte, il ne peut pas revenir sur son défenseur, au contraire de Shields. Mais au moins, il se coltine le WR1, déchargeant Gunter et Rollins de cette tâche.
Adams, c’est vraiment un bon route runner. Alors s’il ne droppe pas et qu’il est pas étourdi (comme quand il sort du terrain dans les dernières minutes contre PHI), il peut faire une belle arme.
Je suis tout aussi mesuré que toi et le serai encore après le match contre Houston, même si nous le gagnons. Le vrai test d’une éventuelle résurrection sera contre la réception des Seahawks dans 2 semaines.
Mine de rien, sur les 6 derniers matchs, Davante Adams est 1er de la NFL au nombre de réceptions (43), 2ème au nombre de yards (558 yards) et 2ème au nombre de receiving TD (5).