GREEN BAY PACKERS – INDIANAPOLIS COLTS : 26-31
Une victoire contre une équipe moribonde (Chicago) et une très courte défaite contre un leader de division (Atlanta) avaient un peu regonflé le moral des troupes derrière les belles performances d’un Aaron Rodgers revigoré. Les Packers devaient confirmer cela face à des Colts qui pouvaient être de parfaites victimes… Erreur !
INEFFICACITÉ OFFENSIVE, J’ÉCRIS TON NOM
Aaron Rodgers nous donnait plein de promesses avec ses deux dernières prestations. Patatras ! Les Packers repartaient dans leurs travers d’inefficacité offensive en première mi-temps. L’entraîneur en chef Mc Carthy avait une fois de plus décidé de mettre l’accent sur la passe avec une balance des jeux appelés de 75 % à la passe et 25 % à la course.
Face à une réputée faible défense à la passe, Aaron Rodgers tenta plus de passes longues qu’à l’accoutumée. Il eut quelques succès (R. Rodgers, J. Nelson) mais globalement il ne trouvait pas son rythme et son taux de complétion de passes en 1ère mi-temps frôlait les 40 %. Green Bay repartait dans ses démons de 2015-2016 : une attaque qui n’avance pas.
Et c’était d’autant plus problématique que les Packers avaient entamé de la pire des manières le match en autorisant un retour de kickoff pour un touchdown de 99 yards de J. Todman. Les équipes spéciales étaient en faute car on ne peut pas dire que le retourneur des Colts ait fait preuve de qualités de slalomeur : il tirait tout droit alors que la plupart des Packers étaient bloqués sur la droite du terrain quand le kick (sûrement prévu à droite) avait atterri au centre du terrain. Grosse boulette de l’équipe spéciale et 0-7 au bout de 13 secondes de jeu !
Malgré cette entame catastrophique et les difficultés offensives, la défense donnait des cartes pour remonter le score. Si les Colts marquaient un touchdown sur un drive bien mené et surtout un jeu très bien créé pour le touchdown à la course de Gore, Ha-Ha Clinton-Dix n’effectuait pas une mais deux interceptions sur Andrew Luck ! Mais l’attaque n’en récoltait pas les fruits en engrangeant seulement 3 points sur ces 2 drives !
Si bien qu’avec plus de temps de possession, une domination territoriale et deux « turnovers », les Packers se retrouvaient pourtant menés 14 à 3 après 14 mn de jeu.
Aaron Rodgers réduisait la marque à 10-14 à la fin du premier quart-temps avec une longue passe de TD captée par J. Nelson. Mais il avait osé cette prise de risque à la faveur d’un jeu gratuit autorisé par une pénalité en cours des Colts.
L’entame du 2ème quart-temps eut un air de déjà vu puisque J. Todman exécutait de nouveau un très bon retour de kickoff sur 61 yards, avec exactement le même tracé et la même configuration de jeu. Décidément, les équipes spéciales effectuèrent dimanche leur pire prestation de l’année (on notera aussi un FG manqué de Crosby mais un bon match du punter Schum). Heureusement, la défense limita les dégâts à un field goal. (10-17)
Côté Packers, on ne trouva pas la faille alors que la ligne offensive donnait toujours beaucoup de temps à son QB. Les quelques jeux de course étaient plutôt efficaces (par Montgomery et Don Jackson) mais le plan de jeu resta trop ancré sur la passe, pour exploiter la faiblesse supposée de l’arrière-garde des Colts. C’est un reproche de longue date qu’on peut faire au chef coach Mc Carthy : s’il a la capacité à bien élaborer des plans de jeux pertinents avant un match, le changement en pleine rencontre n’est pas son point fort.
Aaron Rodgers tenta alors quelques longues passes manquant d’un peu de précision. Ce n’était pas le cas de la bombe de 60 yards envoyée à Jeff Janis (WR) qui lui tomba dans les mains pour un probable TD… Mais le n°83 laissa échapper l’offrande..
Au contraire, Andrew Luck disséqua la défense de Green Bay dans un dernier de drive de 1ère mi-temps de 5 mn 30 où il enchaîna (« no huddle ») les petites passes complétées. C’est d’ailleurs sur l’une d’elles que D. Moncrief marquait le TD après une poussette sur L. Gunter qu’on aurait pu juger comme une interférence de passe offensive. Après le dernier drive d’Atlanta la semaine passée, de nouveau les Packers subissaient le chronomètre dans une fin de période. 10-24 à la mi-temps
Si la recette des courtes passes pouvait marcher les Colts, pourquoi pas à Green Bay ? C’est ce qu’employa Rodgers pour avancer doucement mais sûrement en début de seconde période, mais avec toujours ces hésitations au moment de délivrer la passe, sans jouer en première intention. Mais signe de sa fragilité, il était intercepté à portée de field goal. Heureusement, une pénalité pour brutalité sur le lanceur (combinée à un « holding » du LT Bakhtiari) permettait à Aaron Rodgers de recommencer le jeu. Qu’à cela ne tienne, il se faisait intercepter cette fois pour de bon, de manière acrobatique par D. Butler.
UNE REMONTÉE EN TROMPE L’OEIL
Les Packers restaient dans le match grâce à une certaine efficacité défensive (avec notamment un match monstrueux de Jake Ryan (ILB)). Mais en attaque, cela butait toujours. Symbole de cette inefficacité, le « scramble » (course sur une tactique de passe à l’origine) de Rodgers sur une 3ème et 9 en zone rouge pour échouer « bêtement » en 4ème et 5 au lieu de tenter la passe. (13-24)
À force de ne pas exploiter les ballons rendus par la défense, on s’expose à un drive fructueux de l’adversaire. Et comme en première mi-temps, Luck, avec notamment une passe de 39 yards sur Donta Moncrief, donna le ballon à Frank Gore pour un nouveau TD à la course, pas du tout symbolique du jeu d’attaque des Colts. (13-31)
Durant ce match, Luck aura su user de sa vision et a bénéficié d’une protection décente de sa ligne offensive, en tout cas pas du tout le reflet de la « pire » OL de la NFL. L’absence de Clay Matthews sur ce match est criante. Le pass rush n’est pas le même en sa présence ou son absence. Andrew Luck a pu avoir plus de temps que prévu et a su manoeuvrer quand il le fallait face à la pression, encaissant malgré tout pas mal de chocs.
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir « blitzé ». En effet, les Packers ont mené des pressions avec joueurs supplémentaires sur près de 40 % des jeux alors que la moyenne des Packers est deux fois moindre depuis le début de saison.
Le plan de jeu était donc d’exploiter les faiblesses supposées de l’adversaire : sa faible OL avec des « blitz » et ses faibles lignes secondaires avec des longues passes. Dans les deux cas, le plan de jeu des Packers est tombé sur un os plus gros que prévu !
Menés 31-13 à 9 mn 30 de la fin, la cause était quasiment entendue. La remontée de Green Bay dans le dernier quart-temps tient autant à la qualité du jeu offensif qui arrêtait de jouer avec le frein à main qu’à la tactique de jeu défensive très préventive des Colts consistant avant tout à faire écouler le temps.
Néanmoins, comme on le voit souvent avec Green Bay dans cette même situation, la défense préventive n’est pas le meilleur moyen de conserver son avantage. Et après 2 TD de GB (dont un de Cobb sur une passe laser de Rodgers), Indianapolis récupérait le cuir à 26-31 et 3 mn 30 à jouer. Il suffisait juste aux Colts de convertir une première tentative pour quasiment s’assurer le gain du match. C’est ce qu’ils ont failli ne pas réussir…
Sur une 3ème et 10 yards à 3 mn 20 de la fin, Ha-Ha Clinton-Dix « blitzait » à bon escient et fondait sur Luck. Mais le safety des Packers, légèrement gêné par le bras de Franck Gore (RB), ne repiquait pas assez et manquait le sack salvateur sur Luck qui, par un dernier mouvement, s’extirpait et délivrait une passe de 20 yards. Dommage pour les Packers qui manquaient l’occasion de la dernière chance de revenir. Dommage pour Clinton-Dix qui aurait signé, avec ce sack de l’espoir, le match parfait (déjà 2 INT et 0,5 sack).
LES STATS
Green Bay :
- Aaron Rodgers : 26/43, 297 yards, 3 TD, 1 INT, 43 yards à la course
- Jordy Nelson : 7 réceptions, 94 yards, 1 TD
- Richard Rodgers : 6 réceptions, 64 yards
- Ty Montgomery : 7 courses, 53 yards ; 7,6 yards par portée
- Clinton-Dix : 1 plaquage, 2 plaquages assistés, 2 INT, 0,5 sack
- Jake Ryan : 10 plaquages, 1 plaquage assisté
- Efficacité en 3ème tentative : 33 % (4 sur 12)
- Efficacité en zone rouge : 50 % (2 sur 4)
Indianapolis :
- Andrew Luck : 23/36, 281 yards, 1 TD, 2 INT
- Franck Gore : 19 courses, 60 yards, 2 TD ; 3 yards par portée
- T.Y. Hilton : 6 réceptions, 82 yards,
- 9 receveurs différents
- Jordan Todman : 2 retours de kickoff, 160 yards, 1 TD !
- Efficacité en 3ème tentative : 50 % (7 sur 14)
- Efficacité en zone rouge : 75 % (3 sur 4)
Le résumé vidéo du match : Résumé Colts@Packers
Point classement mercredi.
Prochain match en déplacement à Nashville chez les Titans du Tennessee.
Merci pour le résumé malgré le match « à se tirer un ballon » et je signale « Matt Ryan » comme QB des Colts dans les stats ou comment retourner le couteau dans la plaie béante hahaha ^^ .
Et il manque le nombre de yards gagnés par l’écureuil 😀 .
P.S.: Et je n’en veux pas à Dix, il nous donne les clés du match en 1MT et on en fait rien comme tu le soulignes alors c’est vraiment pas lui le responsable de ce fiasco.
Merci pour l’analyse de match.
Après la défaite contre les Falcons, il y avait des raisons d’espérer, les Packers malgré les absences étaient restées dans le match et ils nous avaient montré de belles choses. Cette semaine, toujours des absents, mais une qualité de jeu plus que limite.
Le mauvais travail des équipes spéciales : la couverture de kick-off, franchement une erreur cela arrive même aux meilleurs, mais 140 yards en deux retours. La défense toujours décimée par les blessures qui arrivent quand même à faire 2 interceptions, on ne peut pas attendre qu’ils portent toute l’équipe à eux seuls.
De plus, la victoire des Lions face aux Vikings en début de soirée permettait de rabattre les cartes dans la division et il y avait un bon coup à jouer pour GB. Rien de plus à dire sur ce match, l’attaque a été anémique pendant une bonne partie de la rencontre. Bref, ce n’était pas agréable à regarder. En espérant que le déplacement dans le Tennessee soit plus fructueux.
P.-S. – Il n’y a pas de causalité, mais dans l’analyse de la week 6 tu soulignais la bonne prestation de Schum lors de la défaite face aux Cowboys, cette semaine pareille. Inconsciemment, je vais finir par associer bon match de Schum à défaite des Packers 😉
Schum = défaite des Packers 🙂
Je pense qu’on peut généraliser ce principe.
Si une équipe utilise beaucoup son punter dans le match, c’est que ça souligne son inefficacité offensive.
Et plus il aura d’essais, plus le punter pourra se chauffer la jambe et éviter les erreurs.
Un vrai bon punter réussit son seul punt du match.
En tout cas, Schum : MVP des ST contre les Colts :-/
PS : il aurait pu créer un nom de domaine : @Schum 😀