Draft 2018 : Bilan

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Ca y est, la draft 2018 est derrière nous depuis une bonne semaine déjà. Avec 12 choix au départ, on pouvait penser que GB allait effectuer des échanges.  Il y en eut en effet. Mais au final, les Packers se retrouvent avec 11 nouveaux joueurs amenés à représenter l’avenir des vert et or… ou pas.

2 PREMIERS CHOIX : 2 CORNERBACKS

En prenant Jaire Alexander au 18ème choix et Joshua Jackson au 45ème choix, l’accent de cette draft a été clairement mis sur les lignes secondaires et sur un poste en souffrance depuis 2014, année où les Packers apparaissaient comme la meilleure équipe NFL (défaite dans cette fameuse finale NFC à Seattle). Cette saison-là, GB était dans le top 10 NFL pour les yards encaissés à la passe et le nombre d’interceptions. Ceci n’est pas une coïncidence. De tels classements ne se retrouvent auparavant… qu’en 2010, année du titre au Super Bowl (5ème NFL aux yards encaissés, 2ème NFL sur les interceptions). Entre-temps, les Packers ont compensé cette mauvaise défense à la passe par une capacité à générer beaucoup d’interceptions. Mais cette donnée plus aléatoire n’a pas été présente en 2017, annus horribilis s’il en est.

Alors, le nouveau manager général Brian Gutekunst a refait du neuf avec une vieille recette. En effet, le coup des 2 CB pris aux 2 premiers choix de draft avait déjà été effectué en 2015 avec Damarious Randall (choix n°30) et Quinton Rollins (choix n°62). Pour le même échec ? En effet, cette option n’a pas été concluante : Randall est désormais aux Cleveland Browns tandis que Quinton Rollins va devoir batailler cet été pour gagner sa place dans l’effectif final.

Je ne pense pas que les Packers aient refait la même erreur. Alexander et Jackson ont un pedigree plus rassurant. Pourquoi ? Parce qu’ils sont de purs footballeurs et de purs cornerbacks.

Randall était lors de sa première année universitaire.. joueur de base-ball ! Ce n’est qu’en 2ème année qu’il se transféra dans une autre université pour enfin jouer au football, le plus souvent au poste de Free Safety, son poste naturel. Or, GB avait sélectionné en 2014 Ha-Ha Clinton-Dix au 1er tour. Le poste de Free Safety était naturellement bloqué et GB orientait Randall sur un poste de cornerback où il était à la fois lent et sous-dimensionné.

Quant à Rollins, c’est encore mieux puisqu’il jouait 4 années au basket-ball à l’université avant de bifurquer sur le football en 2014 et d’être drafté… après une seule année de football dans une université (Miami of Ohio) qui ne fait pas partie du top 30 universitaire.

Alexander et Jackson ne sont pas de ce bois-là. Il ont fait leur cursus universitaire dans des facs réputés (Louisville et Iowa) et cela fait 3 ans qu’ils sont cornerbacks.

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Jaire Alexander (CB)

Chacun a un registre bien défini. Alexander est le « mirror CB », celui qui colle aux basques du receveur et empêche les transmissions grâce à une vitesse et une agilité hors du commun. Même si le gamin a l’air d’avoir une confiance sans bornes et dit pouvoir être aligné sur tous les gabarits, il ne pourra compenser son manque de taille contre les receveurs de plus de 1m90 (6’3 »). Néanmoins, s’il est vraiment collé à son adversaire, et c’est là qu’il devra montrer toutes ses promesses, il peut être une bonne gêne et le QB adverse devra lancer précisément, ce qui n’est pas garanti pour beaucoup d’équipes NFL. S’il pourra alterner entre CB extérieur et slot CB, son poste d’avenir sera avant tout ce dernier cité.

Alexander méritait-il un 18ème choix ? Il ne figurait pas dans la plupart des prévisions comme un choix de top 20, et plutôt comme un dernier tiers de 1er tour. Pourtant, quelques analystes (de nfl.com) attribuaient le 14ème choix originel des Packers.. à Alexander ! Alors, à quel saint se vouer ?

Alexander a d’indéniables qualités, les mêmes (« mirror CB ») qui ont permis à Denzel Ward (CB) d’être choisi au 4ème choix général, et aussi les mêmes défauts (petite taille). Ward a pour lui d’avoir jouer dans une université prestigieuse qui vient de sortir un CB devenu rookie défensif de l’année (Marshon Lattimore des New Orleans Saints), il est aussi un poil plus rapide et il n’a pas l’historique de blessures d’Alexander.

C’est bien ce dernier point qui a fait évaluer Alexander en moindre valeur par rapport à Ward : l’incertitude sur sa durabilité suite à une année 2017 gâchée par les blessures (genou, main). Si cela est complètement oublié, alors Alexander est un bon pick si on considère le 4ème choix général de Ward mais aussi que le nouveau CB de GB était unanimement, si considère Minkah Fitzpatrick comme un Free Safety, comme un top 3 CB. À l’instar de Kevin King, Alexander ne pourra apporter son plein rendement que s’il est totalement opérationnel. La saison 2017 de King fut frustrante tant les promesses entrevues n’ont pu s’exprimer pour cause de blessures.

Si Alexander a renforcé les lignes secondaires, alors que dire du second choix de Joshua Jackson ?

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Joshua Jackson (CB)

Jackson est unanimement considéré comme une incroyable « affaire » quand celui-ci était donné dans certaines prévisions au 14ème choix des Packers ! Alors comment les Packers se sont retrouvés avec ce joueur disponible au 45ème choix ?

Jackson paie un test combine catastrophique, ou plutôt devrais-je dire son chrono aux 40 yards (39ème temps en 4.56 s), une donnée qui prend de plus en plus d’importance avec les années. Mais quand on regarde les 10 meilleurs temps à ce test depuis 2003, aucun des joueurs n’est devenu un cador à son poste. Quel a été le temps aux 40 yards d’un Richard Sherman au combine de 2011 ? 4.56 yards, soit exactement le temps retenu pour Josh Jackson au combine 2018 ! Et encore, 4.56 est le temps corrigé car dans un premier temps, Jackson avait fait 4.49 s avant que ce temps ne soit rehaussé de 7 centièmes (en stade couvert…) ! Ne me demandez pas pourquoi..

Conscient de sa mauvaise journée du combine (relative, car hormis son 40 yards, et le saut en longueur, les autres tests étaient corrects (toujours dans le top 15)), Jackson voulait rattraper le coup lors de son Pro Day (combine interne à l’université) d’Iowa. Il améliorait officiellement son temps en 4.52 s. Certains observateurs le chronométraient même plusieurs centièmes de moins. Il signait également un potentiel top 3  du combine dans le 20 yards « shuttle » (aller-retour) et un potentiel top 5 dans le saut vertical (supérieur à Ward et Alexander).

Alors oui, Jackson ne sera pas le CB qui pourra rattraper 5 mètres sur un WR lancé à pleine balle. Alexander oui. Jackson a les traits pour devenir un Richard Sherman, un CB qui isole sa partie du terrain par son imposante présence et par la menace permanente de l’interception qu’il fait peser. Je pense qu’il est capable de rentrer dans cette catégorie, à l’instar d’un Marcus Peters par exemple à qui il est beaucoup comparé.

Alexander et Jackson sont complémentaires et seront alignés sur des profils de receveurs différents, incitant plus un schéma « man-to-man » que « cover ». Jackson sur le grand gabarit, Alexander sur le « speed WR » ou « slot WR ».

La draft 2018 sera avant tout jugé sur les réussites respectives d’Alexander et Jackson car c’est bien dans les 2 premiers tours que la probabilité est la plus importante de trouver ses joueurs d’avenir. Comme en 2015. Cette dernière s’est avérée être un fiasco car Randall et Rollins ont défailli.

Voici GB avec un corps de CB titulaires potentiels totalement renouvelé par rapport à… 2016 ! En effet, King, Williams (dont le niveau et le salaire doivent lui garantir sa place), Alexander et Jackson forment un corps très jeune avec un vétéran de 35 ans pour chaperonner tout ça. Si on implique les SS Josh Jones et FS Clinton-Dix, la secondary Packers est jeune et pleine de promesses. Compte tenu de l’investissement des drafts 2017 (King et Jones) et 2018 (Alexander et Jackson), celle-ci doit devenir une force de la défense dans les années à venir, ou sinon, le management aura failli sur cette session.

L’INVESTISSEMENT BURKS

 

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Oren Burks, l’étoffe d’un capitaine de défense ?

On pourra aussi juger du niveau de la draft 2018 avec la carrière d’Oren Burks (LB). Pourquoi ? Parce qu’il est un réel investissement pour GB. Il est seulement choisi en fin de 3ème tour mais les Packers ont laissé le premier choix du 4ème tour et un choix du 5ème tour pour « monter » de 13 positions et prendre Oren Burks. Un trade discuté par certains qui évaluaient ce joueur comme une fin de 3ème tour – début de 4ème tour, et adoubé par d’autres pour qui Burks est à sa place là où GB le prend et offre une cargaison de potentiel en linebacker polyvalent.

Bien dimensionné, Burks offre le profil du prototype du linebacker moderne, puissant et rapide. Sa réussite sera pleine s’il remplit la fonction pour laquelle il est promis, celle de linebacker intérieur (ILB) qui peut poursuivre les coureurs ou les tights-ends, et aussi effectuer des blitz très rapides. L’objectif est qu’il forme un duo de choc et complémentaire avec Blake Martinez (ILB).

Compte tenu des performances de Clay Matthews en 2017, l’idée de le replacer en ILB « chaser » avait germé. Clairement, la draft de Burks et le manque de recrutement de pass-rusher à la draft ainsi qu’à la « free agency » répondent à la question : Clay Matthews restera principalement un pass-rusher. À Burks de démontrer qu’il a sa place dans le 11 défensif de départ. Jake Ryan (ILB) qui rentre dans sa dernière année de contrat est sur la sellette.

DES PÉPITES DANS LE TROISIÈME JOUR ?

Après les deux premiers jours de draft, la troisième journée est une sorte de journée « bonus » où si une équipe dégote dans les 4ème, 5ème, 6ème et 7ème tours deux titulaires indiscutables et un Pro-Bowler, c’est pleinement satisfaisant. Il est possible de trouver dans ces lointains tours des joueurs dont le potentiel est immense : David Bakhtiari (4ème tour 2013) et Mike Daniels (4ème tour 2012) en sont des récents exemples.

Le poste de receveur était un poste en besoin. Les Packers ne s’en sont pas cachés en sélectionnant pas moins de 3 WR dans la 3ème journée de draft. En fait, GB nous refait le coup des coureurs en 2017. Le poste de RB était devenu ridiculement un poste en souffrance pour les Packers en 2016 après les blessures d’Eddie Lacy (RB) et de James Starks (RB), à tel point que Ty Montgomery devint un rare cas de transition du poste de receveur à coureur.

Alors, les Packers ont employé la manière forte à la draft 2017 en sélectionnant 3 coureurs : Jamaal Williams (4ème tour), Aaron Jones (5ème tour) et Devante Mays (7ème tour). Les 3 coureurs furent même pris dans l’effectif des 53.

Après ce relatif succès où GB a trouvé en Williams et Jones un duo de coureurs complémentaire et prometteur, les Packers ont appliqué la même recette cette année sur le poste de receveur, grâce à leur pléthore de choix qu’ils avaient en 3ème jour (8).

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Les 3 WR sélectionnés au 3ème jour de la draft 2018 : Moore, Valdes-Scantling et St Brown

Alors est-ce qu’en sélectionnant Moore, Valdes-Scantling et St Brown, les Packers trouveront-ils un titulaire en puissance ? C’est le but car seul Davante Adams est actuellement une solution d’avenir. Randall Cobb est avant tout un slot WR qui rentre dans la dernière année de son contrat. Derrière, il y a Geronimo Allison qui est le candidat naturel au poste de WR 3 mais dont le nombre de réceptions reste quand même limité à ce jour. Des 3 WR draftés, Moore a l’ascendant par la position de son choix. Il a le profil d’un Davante Adams bis.

Si cette stratégie de miser sur plusieurs chevaux sur un poste pour la position de coureur fut bonifiée en 2017, pour le poste de receveur, cela risque de faire plus de dégâts. Il y a ainsi actuellement 11 joueurs à ce poste à GB. Il y a aura au minimum 5 de ces joueurs mis sur la touche (équipe d’entrainement ou résiliation), et dedans forcément un joueur qui fut drafté par les Packers ; en 2016 (Trevor Davis), en 2017 (Deangelo Yancey) et en 2018 (Moore, Valdes-Scantling et St Brown). Cette tactique de drafter continuellement des receveurs est coûteuse en « picks » et elle ne vaut que si, au milieu de tout le sable, on trouve la pépite. Pour l’instant, celle-ci se fait attendre depuis plusieurs années que les Packers tentent de la trouver…

LA « SPÉCIALE » SURPRISE

Alors là, les Packers ont pris tout le monde de court en draftant des joueurs d’équipes spéciales (kicker, punter ou long snapper). Pas un mais 2 ! Cela peut paraitre choquant au premier abord mais à y regarder de plus près, on peut trouver du sens.

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J.K. Scott est le nouveau punter des Packers

D’abord, le punter sélectionné, J.K. Scott (Alabama), a été choisi en fin de 5ème tour (174ème choix), là où les meilleurs punters sont régulièrement choisis :

  • Bradley Pinion, 165ème choix (San Francisco 49ers) de la draft 2015
  • Jeff Locke, 155ème choix (Minnesota Vikings) de la draft 2013
  • Shane Lechler, 142ème choix (Oakland Raiders) de la draft 2000
  • etc…

On est loin du craquage des Jacksonville Jaguars en 2012 qui sélectionnèrent Bryan Anger… avec le 70ème choix (début de 3ème tour) ou de celui des… Green Bay Packers qui prirent B.J. Sander en 2004 avec le 87ème choix (3ème tour).

Si, en effet, J.K. Scott est le punter des 7-8 prochaines années de GB, alors le choix se justifie. Ce qui est dommage, c’est qu’à ce poste, il n’y a qu’une seule place. Or, les Packers avaient déniché en Justin Vogel, un rookie non drafté qui faisait très bien son boulot. Alors qu’on s’attendait à une bataille de punters au camp d’été, le staff a rapidement tranché dans le vif dans l’intérêt de Scott et de Vogel. Au lieu d’une compétition où les dés auraient été pipés, les Packers viennent de résilier le contrat de Justin Vogel qui aura ainsi l’occasion de trouver plus facilement une autre franchise. Quant à Scott, il est officiellement le punter voué à être titulaire. Normal quand une franchise investit un 5ème tour sur un punter. Pas de faux-semblant à GB !

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Hunter Bradley, drafté pour être le Long Snapper du futur à GB

Quant au Long Snapper, comme je l’ai évoqué dans l’article du jour 3 de la draft, c’est certes un choix sur un poste obscur, mais effectué 17 positions seulement avant la fin de la draft. Disons que Hunter Bradley bénéficie à coup sûr des nombreux choix de draft des Packers qui ont pu s’autoriser cette « folie ». Si le poste de LS a longtemps été absent à la draft, c’est désormais la 4ème année consécutive qu’un LS est drafté. Signe d’une meilleure reconnaissance du poste. Là encore, si GB mise autant sur ce poste, c’est parce qu’ils pensent avoir trouvé leur LS du futur.

DES PARIS EN FIN DE DRAFT

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Cole Madison est-il assez talentueux pour devenir le RG de GB en 2018 ?

Cole Madison est l’habituel choix de GB d’un joueur de ligne offensive (Bakhtiari, Linsley, Sitton) dans le jour 3. Il a tout à fait le profil de Josh Sitton et de TJ Lang, deux Tackles à la fac reconvertis en Gardes au niveau pro. Madison a une énorme opportunité à saisir. Le vétéran Jahri Evans qui avait fait un pige d’un an à GB en 2017 n’est toujours pas de retour. Madison est actuellement en concurrence pour le poste de RG avec la révélation Justin Mc Cray tandis que le rookie de 6ème tour 2017 Kofi Amichia doit faire ses preuves.

Enfin, avec Looney (DE) et Donnerson (OLB), les Packers ont ajouté deux joueurs à fort potentiel physique dont la transition tactique et technique dictera s’ils ont un avenir en vert et or. Mais ces deux joueurs s’apparentent à des paris à faible dépense (2 fins de 7ème tour) qui pourraient s’avérer être de bonnes surprises.

BILAN D’UNE PREMIÈRE

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Brian Gutekunst en a fini avec sa première draft, pour l’instant bien jugée par l’ensemble des médias

C’était donc la première draft de l’ère Brian Gutekunst en tant que manager général. C’est sur cette cuvée que les premières critiques fuseront si un des joueurs draftés déçoit.

Il ne faut surtout pas oublier le 1er tour 2019 récupéré dans le tour de passe-passe du 1er soir. Alors certes, c’est un 1er tour des New Orleans Saints qui ont manqué la finale de conférence 2017 par le plaquage manqué et distrait de leur jeune safety. Potentiellement, ce 1er tour serait plutôt dans le dernier tiers. Mais vous le savez, tout est possible en NFL. C’est déjà un échange gagnant si les Saints vont au Super Bowl, le reste sera encore plus du bonus, en espérant le mieux possible (et les défaites des Saints).

Maintenant, est-ce que ce 1er tour 2019 était la meilleure des solutions ? Gutekunst a dit que ce n’était pas vraiment l’idée de départ mais que c’était une offre qui ne pouvait pas se refuser. Le verdict sera… en fonction de la carrière de Marcus Davenport (DE).

Les Packers manquaient d’un pass-rusher qui renouvelle les vieillissants Clay Matthews et Nick Perry. Davenport était disponible au choix des Packers. Ceux-ci ont privilégié la valorisation de ce 1er tour 2019 plutôt que Davenport. Si le rookie empile les sacks, dépasse les 8 sacks en saison et se met en course pour le titre de rookie défensif de l’année, certaines oreilles vont siffler, comme elles ont sifflé en 2017 quand T.J. Watt effectuait de belles performances, bien aidés par un casting de rêve autour de lui (Ryan Shazier [ILB] et Cameron Heyward [DT] entre autres).

C’est bien ce qu’espèrent les New Orleans Saints : dégoter un pass-rusher qui fera le pendant du monstrueux Cameron Jordan (DE). On peut être sûr que le rookie bénéficiera des prises à deux sur Jordan. En profitera t-il pleinement ? Les fans des Packers sont curieux de voir ça et espèrent que Gutekunst n’a pas laissé passer le pass-rusher qui manquait tant à GB en 2017.

Pour GB, le cas de conscience était vraiment Davenport ou rien car la classe de pass-rushers 2017 n’était pas profonde. Gutekunst a t-il déjà entrevu le 1er tour 2019 où les pass-rushers vont à priori se compter à la pelle et pouvoir choisir celui qu’il souhaite grâce à ses 2 choix de 1er tour ? Cela doit faire partie du plan. La situation est aussi la même pour les joueurs de ligne offensive. Faiblarde en 2018, la classe 2019 s’annonce prolifique. De quoi dégoter le successeur de Bulaga (RT) qui n’a pas daigné accepter une restructuration de son contrat qui expire à la fin de la saison 2019 ? Mais GB ne pourra pas tout avoir non plus si, comme on l’espère, les Packers vont loin en 2018.

Comme prévu, et avec toujours l’ancien manager général Ted Thompson dans le cercle des décideurs, c’est un changement de cap en douceur, dans la continuité j’ai envie de dire même. Le « double move  » des échanges au 1er tour, Ted Thompson aurait pu le faire si une offre comme celles des Saints lui était parvenue. On sent qu’il y a une approche mêlée du meilleur joueur disponible et du besoin dans les deux premiers jours, que la draft des 3 WR répond clairement au besoin urgent de renouveler les cibles d’Aaron Rodgers et que la fin de draft, avec notamment le choix du punter et du long snapper, répond plus à la logique du meilleur joueur disponible.

Pour une première, la plupart des sites américains spécialisés étalonnent cela comme un coup de maître. Sans aller jusque-là (puisque cela, on ne pourra le vérifier que par les performances sportives des joueurs draftés), on peut néanmoins dire que le costume de manager général n’est pas trop grand pour Gutekunst. Il a su manoeuvrer tout au long de ces 3 jours sans apparemment céder à la panique. Ce n’est pas la révolution de chair et de sang que certains espéraient mais plutôt une révolution de velours, qui colle bien à la mentalité de Green Bay.

La draft 2018 doit montrer maintenant ses effets sur le terrain, à savoir des lignes secondaires qui doivent s’améliorer et devenir de plus en plus intraitables, un linebacker qui doit devenir titulaire et un des receveurs qui doit se révéler comme une arme de choix pour Aaron Rodgers. On a hâte de voir ça !

 

5 Comments

  1. Guile

    Très bon article et très complet, merci GBPF ! 🙂

    Pour Vogel, j’ai lu que c’était lui qui avait demandé à être libéré car il pensait qu’il aurait plus de chance de retrouver un job en étant coupé tôt. Vu que je viens de voir qu’il a été récupéré par les Browns, il a eu raison. Bon vent à lui et merci pour la bonne saison dernière.
    A Scott de justifier le 5e tour de draft désormais.

    Comme tu dis dans ton bilan, Gute a pris le parti des CB cette année en faisant l’impasse sur le pass-rush. Matthews (s’il veut un dernier contrat) et Perry (qui doit justifier le sien) auront la pression cette année et c’est un peu quitte ou double pour eux si la prochaine draft fournie pas mal de pass-rusher de qualité comme cela semble s’annoncer (et j’attends toujours beaucoup de Biegel).
    J’espère que la complémentarité Alexander/Jackson va se voir rapidement sur les entraînements et qu’ils vont former un trio de jeunes CBs performant avec King (et qu’ils ne soient pas blessés). Je pense qu’on pourrait libérer House pour confier le rôle de CB expérimenté à Willams (il est revenu pour ça après tout).

    Coté WR, on y verra plus clair après les premiers camps d’entraînement car on a effectivement beaucoup de jeunes à voir évoluer. Par contre, dans le roster je vois 11 WR (Tonyan est considéré comme WR sur le site de la NFL et comme TE chez les Packers) mais bon ça en laisse 5 à sortir du roster pour la liste des 53.
    Kumerow et Pearson à mon avis dans les 5, pour les 3 autres…. Davis devrait être dans les 53 car il a plutôt bien fait son boulot l’année dernière sur les retours de punt et de kick-off. Clark sera peut-être sauvé par sa taille mais Saint-Brown n’a pas grand chose à lui envier sur ce point… DeAngelo n’a que très peu joué l’année dernière et encore en pré-saison…Si les 3 WRs de la draft 2018 sont performant, il y a de la place à prendre.

    En bilan, je dirais qu’on a cher payé certains mais si les mecs prouvent qu’ils valaient le coup, je n’aurais plus qu’à fermer ma tronche 🙂

  2. greenbaypackersfrance

    Correction apportée pour Tonyan. J’étais aussi parti sur 11 avant que je passe à 12 mais j’ai dû mal lire le roster du site des Packers. 🙂

  3. Roundeux

    Bon article comme d’hab GBPF et bon com de Guile ^^ ,

    Il semble effectivement y avoir une flopée de DL/rushers de haut niveau l’an prochain, largement de quoi remplacer Wilkerson le cas échéant. Attendre un an en piochant dans les classes les plus fortes de cette année (CB, LB) semblait logique. Utiliser 3 picks façon RB 2017 sur les WRs aussi vu que le plafond de la classe était plutôt bas et peu fourni. GB ayant plus un besoin de quantité que de qualité comparé à CB où c’était malheureusement les 2.
    En plus en partant sur le fait que Clay ne passait pas ILB (Burks), qu’il est dans une année de contrat avec une DL qui va lui faciliter le boulot plus l’équivalent d’un rookie (Biegel) encore à découvrir, le délai d’un an est logique (plus qu’à attendre de voir ce que font les Landry & co de cette année…). On est loin des cas plus douteux Randall – Rollins & Watt – King qui sentaient clairement la tambouille d’arrière-cuisine à l’arrache.

    J’ai pris un peu de recul avant de commenter histoire de regarder quelques trucs et il y a plusieurs éléments qui ressortent:

    TRADE

    – Gutekunst n’a pas paniqué donc au moins on sait que notre nouveau GM à la tête froide, en fait, il a même fait moins de mouvements que prévu, surtout au jour 3 mais au final, si on considère que l’offre de NO et la chute de Jackson ont complètement chamboulé le plan de départ, c’est tout de même bien maneuvré.
    – Quand on voit le tarif des divers trades en général, le tarif semble avoir été plus bas que d’habitude (les choix compensatoires échangeables donnaient plus de munitions donc ce n’est pas illogique). Du coup, le R1 2019 pour le 14 était vraiment difficile à refuser (tarif au-dessus du marché, CLE a refusé plusieurs picks dont un R1 2019 pour son choix N°4) avec Oakland qui recule de 10 à 15 pour un R3 et un R5 !

    JOURS 1/2

    – On a clairement voulu donner des moyens à Pettine avec les 3 premiers joueurs pris plus deux options en fin de draft.
    – La majorité des joueurs sélectionnés répondent à des critères athlétiques et psychologiques (caractère/éthique) de haut niveau. Le côté Packers Family on connaissait, la course au score SPARQ (une mesure de performance athlétique) moins. Espérons que ce changement de philosophie relatif contribue à réduire les blessures en plus d’améliorer les performances brutes et le facteur X nécessaire pour les big plays (ils correspondent aussi tous à une vision agressive du jeu tout en ayant un minimum de QI football, en particulier sur la D).
    – Concernant Burks, le trade up s’explique à priori par le fait que les joueurs sur le même créneau étaient peu nombreux (Darius Leonard était parti très tôt au R2, Fred Warner et Malik Jefferson sont partis devant au R3). Il est également spécialisé contre la read/Triple option (QB runners, runners multiples) ce qui est aussi le cas de Looney. Vous voyez l’idée qui se dessine ? En prime, Burks a aussi le physique qui fait défaut à Martinez pour chasser les gros TEs, Alexander prendra les cibles plus petites avec Josh Jones en soutien pour les hits.
    – Pettine veut jouer simple et vite en alignant des mecs qui reconnaîtront instantanément certains jeux adverses (qui nous ont bien fait souffrir ces dernières années) tout en ayant la capacité physique de les stopper net. Or ce type de jeu « NCAA » avec sortie de balle rapide est précisément ce que devraient utiliser nos adverses pour tenter d’échapper à la pression de notre DL/F7 agressif.
    – Si c’est bloqué, les QBs devront lancer vite, souvent court ou en première option ce qui tombe pile dans la zone d’expertise de (oui vous avez deviné) nos nouveaux CBs Alexander et Jackson ! Ça semble plus logique vu comme ça non ^^ ?

    JOUR 3

    – Sinon, on peut discuter les choix du jour 3 mais avec le recul, il semble vraiment que les Packers ont eu les joueurs qu’ils voulaient ou du moins n’en ont pas choisi par défaut. Cole Madison était suivi depuis plusieurs mois et il a été pris pile dans la zone de tir habituelle pour les OLs et s’il manque de puissance, il est très mobile, une qualité qui m’intéressait notamment chez O’Neill en RT (parti en fin de R2…).
    – Pour le reste, c’est Don Barclay 2 pour la versatilité avec, espérons-le, un plafond plus élevé (il a la chevelure, c’est déjà ça :D). Je ne peux pas dire que je sois extrêmement séduit mais dans un plan où on ne prenait qu’un OL c’est parfaitement logique, surtout quand on voit la flopée d’OTs qui sont partis au R3 (Parker, Brown, Cappa, Noteboom, Brown, Christian, Rankin, Okorafor…) avec un R4 version morte saison (Richardson et l’ovni Leonard chez les Saints O_o).

    – Les deux STeamers doivent être pris comme un tout avec la possibilité de créer un duo (P/LS) actif pour longtemps. GB n’aura sans doute plus 12 picks avant longtemps donc quitte à retaper notre groupe de spécialistes, on avait les moyens de « surpayer » pour éviter la loterie des R7-UDFA.
    – En plus, Scott a plusieurs points positifs à faire valoir au-delà des statistiques et de la régularité:
    * il peut faire K remplaçant (kicks et kick-offs) et holder en plus de P !
    * sang-froid habitude la pression des gros matches dans un gros programme (Bama)
    * très bonne compréhension du poste et de la relation distance/hang time par rapport à la couverture
    * mouvements superflus réduits (le ballon part vite, moins de risques de contre)
    * technique de pied et puissance intéressante qui rend les frappes à la fois précises et dures à négocier

    ST

    – Il ne faut pas non plus oublier nos problèmes récurrents au poste de LS (physique ou technique) et les tripatouillages permanents de la NFL au niveau des coups de pieds (cette année encore) avec à terme la suppression programmée des kick-offs ce qui justifiait sans doute aussi de trouver un personnel plus adapté et cette draft s’y prêtait vu les joueurs disponibles.
    -Par ailleurs, la course au P a commencé très tôt avec SEA qui prend Dickson dès le début du R5 et OAK qui monte juste derrière les Packers avec un besoin évident au poste (coupe de Marquette King) ce qui ne nous laissait pas trop le choix si on voulait éviter de prendre des risques pour Scott…
    – On peut ajouter que la plupart des joueurs pris peuvent contribuer sur ST grâce à leur vitesse/athlétisme. Les 3 WRs fournissent autant de chances supplémentaires de trouver un retourneur « spécial » (je pense à Valdes-S en particulier). Si on peut éviter d’envoyer nos CBs tous neufs au carton, je suis pour (surtout Alexander et son dossier médical)…
    Et puis il y a bien sûr les petits bonus comme le fait de recréer le lien Kizer / St Brown de Notre Dame.
    Je me suis d’ailleurs revu le fameux duel Hundley / Kizer de la saison dernière et aaaargh !

    CONCLUSION

    – Du coup, tout ça ressemble de plus en plus à une opération reconstruction/nettoyage de roster sur 2 ans en raison des trous laissés à cause des errements de Capers et Small Mac mais aussi pour des raisons salariales (vétérans surpayés, contrat de Rodgers, je vous apprends rien).
    Plus qu’à espérer que McCharpie lâche définitivement toute décision ingame, challenges compris 😀 ! Avec Philbin/Rodgers et Pettine, on devrait pas avoir besoin de lui…

    Voilà, merci d’avoir lu et j’espère que ça vous aura un peu remotivés sur cette draft assez spéciale à plusieurs points de vue.

  4. The_Chosen_One

    Merci pour ce débrief ! clair et précis, as usual !!

    En fait notre draft est réussi en vu de la saison … 2019.
    Car le gros coup de notre draft est incontestablement le 1er tour des Saints, car si les analystes saluent l’opération c’est qu’il y a une raison, la draft 2019 s’annonce grandiose notamment niveau pass rusher et tackle, exactement ce dont on aura besoin l’an prochain.

    plusieurs possibilités nous seront alors donné :
    prendre un de chaque avec nos deux 1er tour, si tout se passe bien nous devrions avoir un choix entre 25 et 32, et les Saints entre 20 et 25.

    2e option : un trade up pour aller chercher un top prospect, et il y aura le choix.
    Dans le pire scenario (d’un point de vu draft), on gagne le SB et NO est finaliste NFC, on pourra quand même remonter au 12e pick en échangeant nos deux 1er tour
    Mais je compte bien voir les Saints bien moins haut cette année (déjà leur meilleur coureur est suspendu 4 matches), et espérer trade up dans le top 8 voir même top 5. Et là, le pick de rêve pour remplacer un Clay en fin de parcours serait incontestablement Nick Bosa. Je m’imagine très bien avec un maillot vert et or avec son nom dans le dos !! 🙂

    concernant nos picks, même si je regrette qu’on soit pas monter chercher Fitzpatrick pour le faible coup que ça aurait couté (vu le talent de négociateur du GM des Raiders), le duo Alexander – Jackson devrait être très intéressant et transformer radicalement notre backfield défensif avec le renfort de Williams en prime. Je pense qu’on ne devrait plus se faire humilier aussi salement et aussi souvent que ces dernières années.
    Après comme je l’ai déjà dit, je suis ravi de St Brown et confiant aussi pour Moore, Madison devrait faire le boulot, on se trompe rarement sur un OL au 4-5 tour.

    Je garde un regret avec Arden Key qui part juste avant notre pick… ça aurait été un pari qui m’aurait plu tant le potentiel brut du gars semble intéressant.
    Après, comme je l’ai dit dans l’autre post, j’aurai bien ajouté un Fumagalli pour préparer l’avenir au poste de TE, ça m’aurait bien plus parlé que le pick Valdes qui pour le coup me laisse vraiment perplexe. Comme l’a dit GBPF, le roster est bien fourni du côté des receveurs. Allison et Davis n’ont pas vraiment eu une vrai chance sur la durée mais ont un niveau qui devrait leur permettre d’être dans le roster final (si Allison reproduit sa course chaloupée du match contre les Bengals, je pense que le défenseur a encore mal au dos). Clark a montré quelques qualités malgré la pipe qui lui lancait des pizzas.

    Avoir 8 picks le dernier jour ne doit pas vouloir dire gacher, et je garde ce ressenti avec les receveurs notamment. La multiplication des choix identiques pour trouver la perle montre que le travail des scouts n’a pas été fait correctement.

    On dira donc que c’était un premier exercice que je qualifierai de correct pour Gutekunst.
    J’ai hâte de voir notre nouvelle défense, j’ai hâte que ça commence ! Go Pack Go

  5. Davidbrillac

    On a l’habitude de salué le travail de GBPF, mais tu mérites comme lui un 20/20 pour ton résumé sur notre draft 2018, vous m’éclairer tous les deux sur vos connaissances NCAA !
    NCAA que je n’ai jamais suivi en trente ans, j’étais assez confiant sur nos deux cornerback, vous confirmer mon ressenti sur notre draft, même si tout ça se jugeras cette automne.

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