Week 17 ~ DET – GB : Comme prévu…

Matthew Stafford, T.J. Lang

Stafford (à gauche) célèbre sa conversion à 2 pts.. Martinez (n°50) est abattu..

Le rideau sportif est tombé sur la saison des Packers, et comme prévu, il n’y eut pas d’exploit de la part de GB en déplacement à Detroit. Dans un match sans saveur, les Packers, constitués pour une bonne moitié de remplaçants, n’ont pas fait illusion.

UN MATCH SANS ENJEU

Tout indiquait que ce match entre les Lions et les Packers était sans enjeu. Le Ford Field était à moitié rempli et l’ambiance était au diapason des températures extérieures : glaciale. Pour preuve, on entendait très distinctement les paroles des joueurs sur le terrain. Certes, les micros modernes sont performants mais le stade résonnait vraiment creux..

Autre preuve que ce match était sans enjeu : l’audace de l’entraineur en chef Mike Mc Carthy. Il commandait en effet un « onside kick » dès le coup d’envoi, tactique payante : l’effet de surprise fut total et Jermaine Whitehead (S) recouvrait le ballon.

Mais malgré cette bonne position de départ et deux first downs obtenus (par une passe latérale à Allison et une 3ème et 1 par une course de Jamaal Williams), GB n’allait pas marquer..

Même si Hundley est actuellement un QB médiocre, il ne fut pas été verni sur ce premier drive. Sur une 3ème et 6, il décochait une roquette pour Jamaal Williams (RB). La balle était un peu en retrait mais captable. Williams tentait de prendre la balle mais jonglait avec elle en déséquilibre. Jarrad Davis (LB) trainait par là et chipait le ballon. Interception..

La défense de GB entrait en jeu avec quasiment que des titulaires, à l’exception d’Ahmad Brooks (OLB) qui remplaçait Nick Perry (OLB) et de Lorenzo Pipkins au poste de CB 2. Ce dernier s’illustrait par une bonne couverture de Kenny Golladay (WR) forçant les Lions à un premier « 3 and out ».

Sur leur 2ème drive, les Packers avançaient en mettant l’accent sur la course, ce qui sera la thématique offensive de la soirée. Hundley (QB), Jamaal Williams (RB) et même Devante Mays (RB) participaient. Mais ce dernier, pour sa deuxième rentrée de la saison, se blessait à l’épaule… Après sa première entrée inaugurée par deux fumbles, on attendra 2018 pour voir Devante Mays dans de meilleures dispositions… Jamaal Williams gagnait lui 27 yards sur une passe écran.

Mais après avoir couru plutôt bien, GB tentait la passe… et calait. La 3ème tentative pour Jeff Janis (WR) était captable mais le receveur la laissait filer entre ses doigts. Le pauvre Janis ne montrait pas de raisons au staff de le conserver sur les maigres occasions qu’on lui donnait. Le field goal était réussi. (0-3)

PACKERS SOUS LES BOMBES

Le 2ème drive des Lions débutait avec un superbe jeu composé d’une double feinte de course qui statufiait la défense Packers. Golden Tate (WR) était complètement seul mais Stafford visait Marvin Jones (WR) pour une réception de 56 yards. Heureusement, Davon House (CB) réussissait son plaquage pour éviter le TD alors que Clinton-Dix (FS) était aux fraises. Mais les Packers résistèrent ensuite en zone rouge grâce à un Reggie Gilbert (OLB) pressant sur 3ème tentative. (3-3)

Un flag non justifié pour brutalité sur Randall Cobb (WR) permettait aux Packers d’avancer sur leur 3ème drive. Hundley (QB) trouvait même Trevor Davis (WR) dans les airs pour 22 yards. Mais Hundley a l’art de nous faire rapidement redescendre sur terre. Sur une « read-option », Hundley forçait sa course pour obtenir le first down. Glover Quin (CB) punchait le ballon que T. Whitehead (LB) recouvrait.. Fumble perdu des Packers.

NFL Historical Imagery

Quin (n°27) vient de provoquer le fumble, Whitehead (à droite) recouvre le ballon

Stafford (QB) était trop imprécis pour en profiter alors que la défense des Lions avait compris qu’il fallait stopper la course et mettait le maximum de joueurs dans la « boîte ». Mais s’il était parfois imprécis, Stafford sait aussi réussir de gros jeux. Et une fois de plus, les Packers allaient plier sur une 3ème et 10. Une tentative qui montrait une fois de plus les limites de la défense de zone de Capers. Pendant que les défenseurs restaient alignés sur un premier rideau, le rookie Kenny Golladay (WR) plongeait derrière la défense où seul Clinton-Dix restait en sentinelle. Ce dernier fut raffuté comme il se doit par Golladay qui filait au touchdown (54 yards !). (10-3)

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Le rookie Golladay (WR) dégage Clinton-Dix (FS) pour aller marquer le TD

Les Lions récupéraient rapidement le cuir en mettant 9 joueurs contre les courses de Jamaal Williams et grâce aussi à un Ezekiel Ansah qui effectuait le premier sack de sa soirée en se jouant de Justin Mc Cray (RT), très bon ces dernières semaines, mais ramené sur terre ce dimanche.

Mais Stafford n’avait pas la partie facile et il fut sacké par Clay Matthews (OLB) qui récoltait les fruits d’une bonne pression de Reggie Gilbert (OLB). Les Lions durent se dégager. Mais sur le punt, Donatello Brown (S) n’entendait pas les cris de Trevor Davis lui suppliant de se dégager. Le punt retombait sur le casque de Brown, rendant vivante la balle que s’empressait de recouvrir Paul Worrilow (OLB). Une cagade de plus dont n’avaient pas besoin les Packers…

La sanction fut rapide. Stafford se connectait avec Marvin Jones (WR) sur une passe de 3 yards dans le coin gauche. Pauvre Josh Hawkins (CB), parfait au marquage, mais la connexion QB-WR fut tout simplement parfaite sur cette action. (17-3)

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Malgré le marquage serré de Hawkins (n°28), Marvin Jones (n°11) marque le TD

En récupérant rapidement, les Lions ajoutaient même un field goal de plus. 20-3 à la mi-temps. Nous savions tous alors que le match était plié pour les Packers.

Balle en main pour la reprise, Hundley (QB) surprenait les Lions avec une passe de 2 yards pour le TE Emanuel Byrd, fraichement promu de l’équipe d’entrainement. Byrd (TE) courait pour sa vie le long de ligne de touche pour glaner 29 yards au total. Mais après cet effet de surprise, GB calait à cause notamment d’un nouveau sack d’Ezekiel Ansah (DE) qui cette fois avait évité toute la ligne offensive pour mieux surprendre.

Les Lions attaquaient en « no-huddle ». Mais après un début de drive convaincant, un sack de Mike Daniels (DT), profitant du double marquage sur Kenny Clark (DT) et d’un bon mouvement de Vince Biegel (OLB), enrayait la belle machine.

Quelques punts plus tard, les Lions assommaient les Packers d’un TD de 71 yards ! Sur un très beau jeu qui feintait encore très bien la course, Stafford trouvait Golden Tate (WR) qui gagnait 48 yards après réception (!) et humiliait Davon House (CB) sur un raffut. (27-3)

À l’entame du 4ème quart-temps, la défaite tournait à l’humiliation. L’attaque eut une réaction d’orgueil mais c’est bien une interférence de passe défensive très sévère d’un Lion sur Randall Cobb (WR) qui faisait gagner 22 yards à GB. Puis, c’est ce même Cobb que Hundley trouvait seul plein centre pour un TD de 17 yards sur une 4ème et 5 yards à parcourir. Autant battre le fer quand il est chaud, Hundley trouvait encore Cobb vers le plot gauche pour la conversion à 2 pts. (27-11)

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Cobb (n°18) sauve l’honneur avec ce TD

Les Lions bénéficiaient d’une pénalité ridicule pour une « brutalité » de Marwin Evans (S) pour repartir en bonne position après le kickoff. Les arbitres étaient en effet au diapason de ce match sans enjeu et sifflaient à tort et à travers, globalement plutôt en faveur des Packers d’ailleurs. S’en suivit une réception spectaculaire de Kenny Golladay (WR) qui, après révision vidéo, touchait bien les deux pieds au sol avant de sortir du terrain. Enfin, un nouveau design de jeu ingénieux (une course avec un bon décrochage du LT et du LG), permettait à Abdullah (RB) de participer au festin. Et pour mieux enfoncer le clou, répondre du berger à la bergère et montrer un peu plus d’irrespect aux Packers, les Lions réussissaient une conversion à 2 pts avec une feinte de « wildcat » d’Abdullah (RB) pour finalement une passe de Tate (WR) pour… Stafford (QB). N’en jetez plus ! (35-11)

Et pour rajouter une dernière touche au tableau bien sombre du match, Hundley (QB), mis sous pression par… Christian Ringo (DT) (à qui on n’avait pas trouvé de place dans l’effectif des 53 en début de saison), lança une interception directement dans les bras de Darius Slay (CB) pendant que Geronimo Allison (WR) était parti vers le fond du terrain. Il était temps que le massacre s’arrête. Le QB n°3 Joe Callahan aura finalement les deux dernières mn du match pour lui.

UNE SAISON CHARNIÈRE

On espérait une défaite pour améliorer le choix de draft plutôt qu’une victoire désormais inutile, mais pas de cette manière. Les Packers étaient certes amputés de quasiment la moitié de leurs titulaires, mais que leur impuissance fut difficile à voir face à des Lions pas plus motivés que ça. Les Lions étaient néanmoins au complet et cela a largement suffi pour humilier ces Packers.

Brett Hundley (QB) aura été égal à lui-même et il n’est pas une solution viable pour être un QB titulaire. Mike Mc Carthy a cru en lui et c’est bien légitime. Hundley avait été drafté il y a 2 ans et demi dans cette optique et le timing était parfait pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Le pari a été perdu. Et pourtant, la draft de Hundley aurait dû pallier à cette situation que les Packers avaient déjà connu en 2013 après une gestion désastreuse des quarterbacks à l’inter-saison. Cette année-là, les Packers avaient été chanceux puisque qualifiés en play-offs avec un bilan de 8-8.

Cette année, il fallait au moins 10 victoires et 6 défaites pour rêver. Le scénario abracadabrantesque de 2013 n’est pas réplicable à l’infini. Les Packers manquent les play-offs en 2017 pour la première fois depuis 9 ans et cela implique des bouleversements sans précédents dans l’encadrement sportif et administratif des Packers (Voir Packers Brèves 35, 36 et 37). Sans la chance de 2013, ce que l’on vit actuellement auraient donc pu se produire 4 ans plus tôt… Cela aurait il été bénéfique ? Car en 2014, les Packers se présentaient comme un candidat plus qu’affirmé au Super Bowl, sans changement majeur dans l’encadrement.

Alors, est-ce que tous les changements opérés cette semaine sont-ils la bonne recette pour le succès ? La stabilité a clairement été choisie comme stratégie ces dernières années, alors pourquoi pas le changement pour mieux se réinventer ?

Une certitude, les Packers devront éviter les blessures pour réussir. Ce constat est valable pour l’ensemble des équipes NFL actuelles, où le classement s’apparente de plus en plus à un classement des équipes les moins impactées par les blessures.

Car c’est bien la blessure de Rodgers qui a été le déclenchement de la suite sportive et extra-sportive de la saison 2017 des Packers. Si Rodgers est en bonne santé en 2018, les Packers seront de retour en play-offs. Maintenant, la révolution en coulisses qui s’opère doit permettre de mieux entourer un quarterback d’exception qui mérite plus qu’un Super Bowl dans son palmarès. Il n’est pas trop tard pour faire des Packers une petite dynastie.

LES STATS

Sans titre

Detroit :

  • Matt Stafford (QB) : 20/29 à la passe, 323 yards, 3 TD
  • Tion Green (RB) : 9 courses, 21 yards, 2.3 yards par portée
  • Golden Tate (WR) : 7 réceptions, 104 yards, 1 TD
  • Jarrad Davis (LB) : 8 plaquages, 4 plaquages assistés, 1 INT
  • 4 sacks dont 3 pour Ezekiel Ansah (DE)
  • Efficacité en 3ème tentative : 33 % (4 sur 12)
  • Efficacité en zone rouge : 50 % (2 sur 4)
  • 0 turnover

Green Bay :

  • Brett Hundley (QB) : 14/24 à la passe, 172 yards, 1 TD, 2 INT ; 15 yards à la course
  • Jamaal Williams (RB) : 22 courses, 82 yards, 3.7 yards par portée
  • Trevor Davis (WR) : 3 réceptions, 56 yards
  • Randall Cobb (WR) : 4 réceptions, 45 yards; 1 TD
  • Blake Ryan (ILB) : 4 plaquages, 2 plaquages assistés
  • 2 sacks pour l’équipe
  • Efficacité en 3ème tentative : 28 % (4 sur 14)
  • Efficacité en 4ème tentative : 50 % (1 sur 2)
  • Efficacité en zone rouge : 100 % (1 sur 1)
  • 8 pénalités pour 68 yards concédés
  • 4 turnovers

Résumé vidéo du match : Packers@Lions

 

 

3 Comments

  1. Islander

    « Car c’est bien la blessure de Rodgers qui a été le déclenchement de la suite sportive et extra-sportive de la saison 2017 des Packers. Si Rodgers est en bonne santé en 2018, les Packers seront de retour en play-offs. Maintenant, la révolution en coulisses qui s’opère doit permettre de mieux entourer un quarterback d’exception qui mérite plus qu’un Super Bowl dans son palmarès. Il n’est pas trop tard pour faire des Packers une petite dynastie. »

    Voila la saison 2017 résumée en 5 lignes, tout est dit.
    Merci encore pour tes articles.

  2. Roundeux

    Pas grand chose à dire sur ce match et pourtant tu arrives à sortir un article aussi long, chapeau ^^ .
    Je pense que Stafford dans la endzone ça aura été le proverbial clou final dans le cercueil de Casper. Quelle superbe cadeau de départ que cette humiliation totale en défense, permise notamment par un effectif qui avait déjà en partie lâché l’affaire la semaine d’avant. Terrible pour ceux qui ont continué à se donner y compris en attaque avec ces magnifiques foirades en RZ.
    L’onside initial (très bien tapé d’ailleurs) c’était la cerise sur le gâteau dévoré par les Lions. Le reste, c’était un magnifique résumé de cette saison dégueulasse, coaching miteux compris.

    Et histoire de bien enfoncer le clou en question, Hundley classé pire QB NFL de la saison (y’avait vraiment besoin de calculer ?) et GB entre 27° et 32° dans quasiment toutes les catégories statistiques défensives, en particulier 3rd down (en nombre ou en pourcentage) avec un fabuleux 100% de possessions adverses en RZ ayant donné des points (classé 32° vous vous en doutez), c’est à peine pensable…

    Le vent de changement commencerait-il déjà à s’essouffler à GB ? Thompson dans les couloirs, candidats GM en interne (Ball), DC en interne (Perry), revenants multiples (Bennett WRs, Philbin ou McAdoo en OC…). Franchement si c’est couper la tête qui dépasse le plus (Casper) pour finalement reprendre nos petites habitudes nullardes et bien confortables avec McLartiste, je gerbe (pas sûr qu’il me reste de quoi vomir après cette saison par contre) !
    McKenzie ne veut pas entendre parler de nous, les Vikes ne nous laissent pas voir leur assistant GM, Highsmith s’est barré chez Dorsey à CLE… Pitié, c’est bien beau de chercher « the best » pour le poste mais à un moment faut trancher dans le vif au lieu de vouloir respecter toutes les Rooney Rules à la con !

  3. Davidbrillac

    Comme Islander, je vais retenir la dernière phrase pleine d’espoir.
    Rodgers est le meilleur et le plus spectaculaire des quaterback, exactement comme l’était Favre, mais en plus précis et moins foufou, alors profitons de son retour et des cinq ou six saisons suivante.
    Meilleures vœux à tous en bonne santé.

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