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Avec leur choix initial du 4ème tour, les Packers élurent enfin un coureur. C’est Jamaal Williams, solide RB (1,83 m ; 96 kg) de Brigham Young University (Utah) qui eut les honneurs du choix n°134 de la draft 2017.

SIMPLE ET FUNKY

NCAA FOOTBALL: DEC 21 Poinsettia Bowl - BYU v Wyoming

Williams aime célébrer ses touchdowns !

Jamaal Williams a tout pour se faire aimer des fans de GB et de Lambeau Field. Mature et humble, il n’est en plus jamais avare de sourires et de pitreries pour amuser la galerie. Il porte sur lui une perpétuelle « happy face » qui le rend tout de suite sympathique.

Tous ses coéquipiers et fans de Brigham Young University confirmeront cette présentation. Il a passé 5 années au sein de l’université mormonne. Équipier dévoué et loyal, il l’a été tout autant envers son université qui l’avait suspendu en 2015 pour entrave à la morale de l’université. Qu’avait-il fait exactement de si grave exactement ? Eh bien, il avait enfreint le contrat moral de la fac… en ayant invité une fille dans sa chambre universitaire.. On ne rigole pas avec la rigueur morale chez les mormons.

À la suite de cet évènement, il aurait pu quitter son université pour éviter cette suspension abusive et rejoindre les sirènes d’autres universités toutes aussi huppées qui le réclamaient et ce, malgré une année 2014 entachée d’une déchirure aux ligaments croisés. Eh bien non, Williams a choisi de rester loyal envers l’université qui l’avait recruté en 2012 et donc donné la chance d’exprimer ses capacités footballistiques au niveau universitaire. Cela en dit long sur les qualités humaines de ce bonhomme.

Quand il fut interviewé par les équipes NFL dans les semaines précédant la draft, il dut s’expliquer sur le pourquoi de son éviction en 2015 de l’équipe universitaire. La révélation de la raison provoqua de larges sourires dans l’assistance. Mais cela suscita également des questions sur ce qui l’avait poussé à rester à l’université en 2015 tout en sachant qu’il ne pouvait pas jouer. Sa réponse fut désarmante de simplicité : « J’avais signé le règlement intérieur, même s’il était peut-être sévère, je m’étais engagé à le respecter, ce que je n’ai pas fait ». Ca c’est respecter sa parole donnée !

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NFLPA Rookie Event : mais où est Jamaal ? C’est celui qui a un grand sourire !

La semaine passée, il représentait les Packers au NFLPA Rookie Event. Cet évènement rassemblait 40 rookies représentant les 32 équipes NFL. Mais les invités sont quasi exclusivement des joueurs offensifs à des postes « flashy » : QB, WR, RB ; les quelques joueurs défensifs invités étant des stars de la dernière draft. S’il y avait un joueur heureux de participer à cet évènement, c’était bien Jamaal Williams ! Ce joueur respire l’envie saine de jouer au football.

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Comme tout participant au NFLPA Rookie Event, Jamaal Williams a eu droit à sa petite carte Panini

LE BULLDOZER WILLIAMS

Suspendu donc toute l’année universitaire 2015, il a fallu qu’il fasse preuve d’une grande éthique de travail pour se maintenir en condition, ce qu’il fit en s’entrainant toute l’année en Arizona, afin de mieux rebondir en 2016.

Et quel rebond ! En 10 matchs joués, Williams parcourut 1375 yards et marqua 12 TD ! Vous pouvez faire rapidement les ratios et vous obtiendrez des chiffres conséquents, obtenus contre des adversaires pas manchots, comme Utah, West Virginia ou Toledo. Contre cette dernière, Williams battait même la marque historique de l’université avec 286 yards et 5 TD dans un match !

Williams est un joueur de tranchées qui va avant tout trouver la brèche créée par la ligne offensive. Il court dans la ligne offensive et va rarement essayer de la contourner. Il va donc être dépendant du travail de la ligne offensive des Packers qui est avant tout spécialisée dans la protection de passe.

Cependant, si l’OL de GB est la n°1 en protection de passe, elle n’est pas ridicule non plus pour faciliter la course. Car l’année dernière, ce sont avant tout les blessures qui ont rendu ineffectif le jeu au sol. Avant sa blessure, Eddie Lacy était en effet parti pour effectuer en 2016 sa meilleure saison statistique. Et Jamaal Williams n’a pas besoin de grands trous pour s’y engouffrer. En véritable coureur « Nord-Sud » (c’est-à-dire direct), Williams s’engouffre dans la moindre brèche et y porte une deuxième accélération pour mieux casser les plaquages. De plus, il n’est pas avare d’agilité et de rotations pour éviter un plaqueur trop insistant.

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Jamaal « Air » Williams au décollage

Pour améliorer encore une palette déjà bien fournie, Jamaal Williams a des mains en or. Dans toute sa carrière universitaire, il a touché 786 fois le ballon (726 courses, 60 réceptions). Combien de fumbles a t-il effectué ? Cinq… soit 0,63 % de fumbles par ballon porté. Et sur ces 5 fumbles, 3 ont été récupérés et 2 ont été perdus..

Un coureur puissant, rapide et avec des mains sûres, sur le papier, Williams fait rêver. Maintenant, il faut transposer ces qualités, entrevues au niveau universitaire face à des équipes qui ne sont pas le gratin de la NCAA, au niveau professionnel NFL. Si les qualités de coureur de Williams donnent beaucoup d’espoir, il a encore beaucoup à travailler sur ses qualités de receveur. En effet, à Brigham Young, il était l’option n°1 et n’a eu que très peu d’opportunités d »attraper le ballon. Même cause pour ses qualités de bloqueur qui sont à travailler car ô combien importantes dans les système de GB. Vous allez me dire, ce n’est pas ce qu’on lui demande. Mais être une bonne soupape de sécurité à la passe permettrait de mieux déguiser les tactiques d’attaque. En voyant Williams sur le terrain, les défenses adverses ne joueraient pas ainsi tout contre la course.

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Un Williams renversant

J’avoue avoir été séduit par le joueur et l’homme Jamaal Williams. Il colle parfaitement à la maison Packers. Sera t-il le coureur franchisé de ces prochaines années, le nouveau Ahman Green, coureur émérite de la seconde moitié des années Favre ? Williams portera d’ailleurs le n°30… le même numéro qu’Ahman Green, tiens, tiens… Les Chicago Bears ont bien trouvé en Jordan Howard, coureur drafté au 5ème tour de la draft 2016 un coureur de talent. Pourquoi pas Green Bay ?