Week 2 ~ MIN – GB : Quand « Dieu » redevient simple mortel

MINNESOTA VIKINGS – GREEN BAY PACKERS : 17-14

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Rodgers perd le ballon sous la pression d’Everson Griffen

« Dieu », c’est un des surnoms qu’Aaron Rodgers possède tant il porte l’équipe de Green Bay sur ses épaules par ses exploits répétés. Mais dimanche soir, il est revenu à sa condition de « mortel » tant sa prestation fut à la fois décevante et teintée d’incompréhension. Il a été le symbole d’une attaque des Packers encore en berne qui a souffert la comparaison face à un duo Bradford-Diggs de feu.

UN DÉBUT DE MATCH EN TROMPE-L’OEIL

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Punt bloqué de Montgomery qui amènera le 1er touchdown de Green Bay

0-7 pour Green Bay à la fin du 1er quart-temps après un « bootleg » d’école de Rodgers pour Nelson. Et quand les Packers prennent le contrôle d’un match, rarement ils laissent échapper la partie. Mais une analyse plus fine laissait voir des Packers (et un Rodgers) imprécis. État de fait symbolisé par la première action des Packers du match : une réception de Davante Adams suivi d’un fumble provoqué par Eric Kendricks… mais recouvert après une partie de billard par Cobb. Une action à l’image du match : des Packers maladroits et par certains moments inappliqués auront retardé l’échéance le plus longtemps possible par leur volonté, mais aussi par chance et pénalités adverses.

BRADFORD ET DIGGS FONT LE MATCH DE LEUR VIE

Chambertin21 (fidèle de la colonne « commentaires ») avait dû vexer des dieux indiens quand il disait craindre un match exceptionnel de Bradford. Car, en effet, Sam Bradford, deux semaines d’entraînement dans les jambes avec les Vikings, allait jouer le match de sa vie et créer une connexion d’enfer avec le receveur Stefon Diggs (9 réceptions, 182 yards (!), 1 TD).

Pourtant, ce ne sont pas les chocs qui ont manqué. Mais Bradford faisait preuve d’un timing exemplaire et encaissait de nombreux « hits » un quart de seconde après voir délivré sa passe. Le front-7 de GB n’a pas démérité et a enregistré 4 sacks mais il a manqué ce petit rien dans beaucoup de ses pressions pour faire mal « au quarterback de cristal » qui, pour le coup, était plutôt l’homme de fer.

Avec Diggs, Bradford s’est trouvé son arme absolue. Diggs a abusé les défenseurs de GB et en premier lieu Damarious Randall (CB), le plus souvent à son marquage. Mais il y eut aussi un souci au niveau de la « middle-zone » où Diggs se retrouvait souvent bien seul. Si Jake Ryan était le plus souvent au marquage du tight-end Rudolph, Blake Martinez a autant à apprendre en « couverture » qu’il est efficace contre la course.

Après 3 drives d’ajustement, Bradford trouvait Rudolph en zone d’en-but après un drive de 5 mn avec une 4ème tentative réussie sur une passe de Bradford pour (devinez qui ?) Diggs… (7-7).

RODGERS PERDU, RUN-DEFENSE EN FEU

En face, Green Bay ne trouvait pas la solution offensivement. Lacy courait trop peu pour être efficient. Aaron Rodgers ne trouvait pas ses cibles qui avaient du mal à se démarquer, et au vu des pénalités pour interférences défensives, on a une partie de la réponse. Mais les lancers du n°12 étaient peu précis au regard de ses prestations habituelles. De même, il n’avait pas son aisance habituelle dans ses déplacements derrière sa ligne offensive avec qui il a encore quelques ajustements à faire (jeu gratuit manqué par JC Tretter). Et c’est avec un piteux 65 yards à la passe que Rodgers rentrait au vestiaire, soit son 2ème plus mauvais total.. en carrière ! Inquiétant ! (10-7 à la mi-temps)

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Mike Daniels (n°76) enserre Adrian Peterson

Heureusement pour Green Bay, la défense éteignait Adrian Peterson (sorti sur blessure en seconde période) et la course adverse (30 yards au total !). Avec 39 yards de moyenne consentis sur les deux premiers matchs, elle est largement la meilleure défense à la course de la NFL. Et pourtant, la poutre de la ligne défensive Letroy Guion (DT) ne revenait pas des vestiaires pour cause d’une blessure au genou. Mais il était très bien remplacé par le rookie de 1er tour Kenny Clark (DT). Guion devrait manquer le prochain match mais avec le prochain retour de Pennel (DT) et le calendrier qui s’annonce, Green Bay semble avoir les atouts pour être une muraille infranchissable en 2016.

DÉCISIONS ET CHOIX DISCUTABLES

Mais tous ces efforts ne trouvaient pas récompense en attaque. Starks prenait le relais de Lacy à la course mais n’obtenait que rarement des gains positifs. De plus, le vent commençait à tourner pour Green Bay. En deux occasions (sur une 3ème tentative-passe sur Cook et 4ème tentative-course de Starks), les arbitres plaçaient le ballon, pour moi, à un mauvais emplacement. Si ces ballons avaient été mis à leur juste emplacement (pourquoi pas de challenge de Mc Carthy ???), les deux drives en question auraient pu continuer.

Et ce fut plus crucial encore pour cette 4ème tentative de Starks échouée à 14 yards de l’en-but adverse. Si le choix de l’action me semble pertinent (course derrière TJ Lang), celui d’effectuer cette 4ème tentative l’est moins. On ne demande pas à Mc Carthy, plutôt timoré dans ce genre de choix, de prendre des risques pour prendre des risques, mais de prendre des risques judicieux. Or, je ne pense pas que dans un match à faible score, laisser 3 pts de côté alors qu’on est mené 10 à 7 et qu’il reste 20 mn de jeu soit judicieux.. En plus, j’ai vraiment eu l’impression que Mc Carthy a été influencé par son ego puisque l’entraîneur en chef des Vikings Mike Zimmer avait réussi exactement la même décision en première mi-temps..

La sanction ne se faisait pas attendre. Sur le drive suivant, Bradford et Diggs faisaient des merveilles. Touchdown Vikings. 17-7

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Touchdown de Diggs qui enfonce Green Bay et Randall

Mais la bête Packers blessée n’était pas morte, et dans un élan de survivance, Rodgers redevenait un peu lui-même avec cette passe de 39 yards (malgré tout un peu sous-dosée) pour Nelson avant de conclure par ce touchdown à la course en profitant d’une défense excessivement préventive à la course des Vikings. 17-14

L’espoir renaissait d’autant plus que Minnesota rendait la balle rapidement après un « 3 and out » provoqué essentiellement par une pénalité pour jeu violent non nécessaire de Diggs. Après un bon punt du Viking Locke (qui aura dominé largement son alter ego Schum dans ce domaine), Rodgers avait 4 mn 30 pour remonter 91 yards et remporter le match. Pfff ! C’était presque trop pour le Rodgers qu’on connaît.. mais il n’était pas là dimanche soir.

Arrivé à mi-terrain, alors que le FG range se profilait, Rodgers lançait une passe encore sous-dosée, cette fois en direction de Adams. Le jeune cornerback Trae Waynes, auteur de multiples pénalités, trouvait là l’occasion de se racheter en interceptant le quarterback qui se fait le moins intercepter en carrière.. Une interférence de passe défensive plus tard de Randall, qui décidément vivait une soirée cauchemardesque, sur Diggs scellait le match.

LE MAL EST-IL PROFOND ?

Cette défaite face à l’ennemi juré est décevante. Car elle plie face un quarterback et un receveur qui ne sont pas des foudres de guerre. Et pourtant, la formidable défense à la course et le bon pass-rush ont maintenu les Packers dans le match. GB avait même le match dans ses mains à 4 mn 30 de la fin. Mais ces certitudes sur l’attaque des Packers ne sont justement plus aussi certaines désormais.

Car l’attaque famélique des Packers a été le point noir de la saison 2015, état de fait qu’on justifiait par l’absence du receveur n°1 Jordy Nelson. Mais Nelson est de retour, et même si je trouve qu’il joue avec le frein à main, les mêmes symptômes d’inefficacité offensive persistent.

Rodgers et son attaque vont-ils se ressaisir ? Lacy va t-il plus porter le ballon ? Mc Carthy prendra t-il plus de décisions judicieuses sous la pression ?

Le calendrier de cette saison 2016 peut donner l’occasion à GB de se retrouver. Si ce n’est pas le cas, alors une profonde remise en question DOIT s’effectuer. Pour moi, 2016 est l’ultime année de patience. On ne peut pas se cacher éternellement derrière une blessure ou un mauvais choix. Toutes les équipes NFL y font face également. Mais toutes n’ont pas la chance d’avoir un Aaron Rodgers dans son équipe.

Est-ce que la finale NFC de 2014 a marqué le tournant d’une franchise ? Est-ce que cette défaite improbable et cruelle à Seattle a marqué le début d’un déclin ? Je n’ose le croire.. mais on est en droit de se poser la question ; même après 2 matchs en 2016, car 10 matchs en 2015 ont montré le même visage. Pour l’instant, on ne peut pas encore tirer de bilan, la saison est encore longue, et Green Bay a tous les atouts pour réussir. J’attends avec impatience les prochains matchs et un réveil magnifique de notre équipe préférée.

LES STATS NOTABLES

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Green Bay :

  • Aaron Rodgers : 20/36, 213 yards, 1 TD, 1 TD à la course, 3 fumbles, 1 INT
  • Eddie Lacy : 12 courses, 50 yards
  • 4 fumbles, 2 recouverts

Minnesota :

  • Sam Bradford : 22/31, 286 yards, 2 TD
  • Stefon Diggs : 9 réceptions, 182 yards, 1 TD
  • 30 yards à la course
  • A. Sendejo (S) : 9 plaquages + 2 plaquages assistés

 

Prochain match dimanche prochain face à Detroit, un autre rival de division. C’est le retour à Lambeau Field pour 4 matchs à domicile de suite après ces 2 premiers matchs à l’extérieur. L’occasion de recoller aux Vikings qui se déplaceront eux chez les Panthers de Carolina.

 

 

 

 

 

5 Comments

  1. Selden

    Merci pour cette analyse de match !

    J’ai quelques questions concernant les Packers. Mc Carthy en janvier 2015 : « we’ll look to make changes », en janvier 2016 : « there will be change », pourtant je n’ai pas vraiment l’impression de voir bcp de changement (en bien ou en mal) en attaque. Selon vous ce début de saison en demi-teinte va t’il forcer McCarthy a essayé de nouvelles choses (playcalling, compo, …) ?

    Les Packers sont coutumiers des débuts de saison compliqué; si on fait abstraction de la saison dernière, les 3-4 saisons d’avant, de mémoire, on abordait la semaine 4 avec des bilans de 1 victoire 2 défaites. Alors certes, cette fois la défaite c’est contre les Vikings, mais pourquoi cette année il y a autant d’agacements chez les fans ?
    A voir les réactions de certains j’ai l’impression que les Packers ne sont déjà plus en course pour les playoffs.

    Dernière question, vous en pensez quoi de Davante Adams ?
    Ne faudrait-il pas faire jouer les autres WR (Abbrederis, Montgomery, Janis qd il reviendra) de temps a autres ?

    ps : content de voir un blog francophone sur les Packers 😉

  2. Chambertin21

    Damned!!! moi, offenser des Dieux indiens?
    Je m’en vais de ce pas leur adresser une libation pour me racheter^^.

    Je m’attendais pas non plus à une perf comme ça de Bradford, mais j’étais plus resté sur le Bradford des Rams avant sa blessure que celui des Eagles de Chip Kelly et de son système à mon humble avis inadapté à la NFL. Quand un QB balance frequemment plus de 50 ballons par match, ça fait forcement plonger ses stats et multiplie les risques d’interception, sans parler de l’ambiance dans le vestiaire sous Kelly…Parfois, des joueurs ont des circonstances atténuantes^^

    Je m’attendais à un match serré avec peu de points et notre attaque en difficulté face à la defense adverse, on a eu le match serré mais je suis déçu du niveau de la def des Vikes (presque 140 yards de pénalité dont les 3/4 pour la def) et encore davantage du niveau de notre off, parfois tellement téléphonée que ça en devient grotesque. Compassion pour nos RB.

    Ce match était vraiment malgré tout à notre portée, mais j’en peux plus de Adams, je veux plus de Abbrederis et Montgomery!!!

    Pour conclure, j’ose esperer que ça peut s’arranger, mais j’ai quand même des doutes, ça risque bien de continuer à être poussif.
    J’ai bien une solution façon rugby, pendant la bye week, que tout le monde se prenne une bonne biture et balance ce qu’il a sur le coeur (en évitant qd même la salade de marrons^^), pcq le « tout va bien, on est relax » j’y crois plus surtout en voyant les regards dès les 1ères minutes du match dimanche, on est très loin de 2014.

  3. greenbaypackersfrance

    Merci 😉
    Les Packers sont plus que jamais dans la course aux playoffs, et ils en seront, n’en doutons pas. Et il reste encore du temps cette saison pour qu’on retrouve l’attaque de feu emmenée par le n°12.

    Pourquoi de l’agacement chez les fans?

    D’abord parce que le fan de GB est exigeant et qu’il est habitué à tutoyer les sommets depuis 25 ans avec 2 des plus grands QB de l’histoire de la NFL.

    Ensuite, parce que ce qui faisait l’ADN des Packers de Rodgers (une attaque inarrêtable) est en train de se déliter sur une tendance durable ; on en est plus à quelques matchs, mais à 14 si on part de la défaite des Broncos de l’année dernière. Période où l’équipe a un bilan de 4-6 en saison régulière (!) et 1-1 en play-offs.

    Enfin, parce qu’ils pensaient, comme médias et coachs, que le problème était dû à l’absence de Jordy Nelson. Or, Il est revenu et l’attaque toussote toujours.. Donc la solution évidente aux problèmes de 2015 n’apparait plus comme la solution, et il faut en trouver une autre. Et là, on s’inquiète car on ne voit pas laquelle..

    Une étude d’ESPN vient de montrer qu’en 2015, Mc Carthy a utilisé le moins de variété de jeux par rapport aux années précédentes (trop souvent la formation 3 WR – 1 TE – 1 RB). La solution est-elle là ?

  4. greenbaypackersfrance

    Je crois aussi à un prochain déclic mental ; quand on voit ce que l’attaque donnait en 2014… Je me souviens encore des atomisations de Chicago et Philadelphie.

    J’ai noté comme toi les regards creux de Packers. J’ai trouvé Rodgers anormalement anxieux, cerné tout comme Nelson qui respire pas la joie de vivre..

    Adams ? Je ne sais pas… C’est le seul vraiment typé « boundary WR » et il est utilisé comme cela, sauf qu’il ne conclut pas sur ces types de lancer. Il n’est pas non plus la drop machine de l’année dernière et assure l’essentiel sans être flamboyant. Après, il a quand même un TD exceptionnel en week 1.Je crois que de toute façon, il n’aura jamais la carrure d’un WR 1 et que son épanouissement passe par le retour au top de Nelson.
    Mais je suis aussi pour une plus grande mixité des WR dans les formations, d’autant plus qu’on a le personnel pour. Ne serait-ce que pour perturber l’adversaire et donner la chance à des morts de faim qui peuvent être exceptionnels sur un match.

  5. Roundeux

    Bienvenue Selden ^^ ,

    Un des trucs les plus frustrants c’est qu’on est enfin sorti de notre coquille pour aller en FA même si ce ne sont pas les noms les plus ronflants. Mais à quoi bon constituer un corps de TEs à priori solide et très sûr (Cook, Rodgers, Perillo) si c’est pour lancer sur Adams ? A quoi bon garder 7 WRs dans l’effectif si on en fait jouer que 3 ? C’est ce type d’aberration qui rend fou le fan de base.

    McCrappy sera obligé de changer des trucs s’il veut éviter un désastre dans le vestiaire. Tu ne peux pas laisser des mecs qui ont tout fait pour être titulaire sur le banc pendant que d’autres sont alignés alors qu’ils ne progressent pas. Et s’il y a un truc qu’on aime pas à GB ce sont les histoires de vestiaire, or on a déjà utilisé notre joker pour la saison avec l’affaire Sitton…

    Rodgers va aussi devoir réagir en ex-MVP et elite QB, à savoir prendre ses responsabilités, assumer sa mauvaise passe et aller de l’avant pour ressouder cette escouade offensive. Il ne peut pas se contenter de faire la gueule à la Cam newton quand ça se barre en couilles, c’est indigne de lui. On sait qu’il a son petit caractère mais il vaut mieux que ça !

    Quant à Adams, j’ai cru en lui sans être un méga-fan mais malgré toutes les chances qu’il a eu, il reste bien trop irrégulier pour qu’on puisse compter sur lui. En plus, son attitude me déçoit de plus en plus avec beaucoup d’énergie dépensée à réclamer des flags au lieu de jouer au football. Quand on est dans sa situation, on ferme sa gue*** et on bosse !

    Le bon résumé et les coms disent tout y compris de la frustration des fans (Diggs en mode Madden, no comment) donc je n’ajoute rien si ce n’est un commentaire général: on parle beaucoup de « trust » (confiance) à Green Bay, entre les joueurs, entre le staff et les joueurs… Mais il ne faudrait pas oublier que le plus important c’est la confiance du public et là, je pense qu’elle arrive à sa limite…

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